Midi-Méditerranée, Occitanie, Septimanie, Sud de France ou encore Pays d’oc…. La première mission des conseillers régionaux nouvellement élus sera de choisir la nouvelle dénomination de l’entité régionale. Ils auront jusqu’au 1er juillet 2016 pour se décider.
En attendant leur choix définitif, le nom provisoire fixé est à rallonge : Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées. La loi du 16 janvier 2015 prévoit cette juxtaposition provisoire, par ordre alphabétique, du nom des régions regroupées. Pour la suite, c’est au choix : soit ce nom est conservé, soit une nouvelle appellation est donnée. Pour la nouvelle super région du sud, ce sera un changement.
Selon Emmanuel Négrier, politologue et chercheur au CNRS de Montpellier, « laisser le choix du nom aux élus est logique et légitime. Mais on aurait pu imaginer un processus participatif, par exemple un référendum ».
Occitanie au top, ou presque !
Des consultations informelles ont été opérées depuis plusieurs mois ainsi que des sondages. Dans quatre enquêtes d’opinions consultatives sur six, réalisées par des médias régionaux auprès de 200 000 participants environ, le nom Occitanie est en tête. Arrivent ensuite Occitanie-Pays Catalan puis Languedoc.
L’Occitanie est l’appellation attribuée à l’ensemble des pays de langue d’Oc, dans le sud de la France, débordant à la fois sur l’Aquitaine, le Centre et même une bonne partie de la Provence. Ce qui va nettement au-delà des frontières de la nouvelle région comme le souligne Joël Gayet, fondateur de la Chaire «Attractivité et Nouveau Marketing Territorial» à l’Université d’Aix-Marseille. « Je ne suis pas étonné que ce nom ressorte ; les logos et drapeaux des deux régions évoquent tous deux la croix occitane. Le nom est porteur de sens mais ne se limite pas à ces deux régions et ne correspond donc pas à leur réalité géographique actuelle », dit-il. Quant à l’appellation Septimanie, d’origine romaine, très chère à l’ancien président de Languedoc-Roussillon, Georges Frêche, elle n’a pas la cote.
Comment choisir un bon nom ?
Pour Marcel Botton, fondateur et PDG de Nomen, une agence spécialisée en «naming», un bon nom doit être court. Il doit avoir des racines, raconter une histoire et renvoyer vers une image « la Bretagne par exemple renvoie à des images, il y a tout un pont historique ». Il doit être attractif et connu comme « la Bourgogne, ce nom de région qui fait référence au vin de Bourgogne, connu dans le monde entier ». Quant aux acronymes « ce sont des noms pauvres comme le nom de la région Paca », explique-t-il.
Nommer une région est un vrai travail de toponymie qui nécessite, selon cet expert, « de faire appel à des spécialistes car les conseillers régionaux ne maitrisent pas forcement ».
Pour Joël Gayet un nom devrait être d’abord l’expression d’un projet qui porte une capacité à transmettre du sens et à mobiliser ses acteurs locaux. Le débat actuel sur ce sujet est, selon lui, complexe car « il est pollué par de nombreuses confusions sur le rôle et la fonction d’un nom. On confond par exemple nom et marque, ou bien marque de territoire et marque d’attractivité. Car on peut dissocier le choix du nom d’une région et celui de la marque qui va être conçue pour construire son attractivité ».
La tâche s’annonce donc ardue pour les futurs conseillers régionaux qui devront à la fois trouver un nom identitaire et propre à promouvoir la région dans le monde entier. Ils bénéficieront cependant d’un filet de sécurité puisqu’au final c’est le Conseil d’État qui arrêtera définitivement les nouveaux noms des régions, au plus tard le 1er octobre 2016.
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