Malgré la crise, les entreprises se mettent aussi à l’heure de Noël

Par le 11 décembre 2009

Depuis quelques jours, les professionnels de l’animation ont débuté la tournée des entreprises montpelliéraines pour le traditionnel arbre de Noël. Dans le contexte économique actuel, certaines enseignes sont forcées de limiter leurs dépenses évènementielles.

Derrière les pots de fin d’année ou les spectacles pour enfants, il y a souvent un comité d’entreprise. Née en 1945, c’est cette institution, représentative du personnel dans les établissements de plus de cinquante salariés, qui est en charge de proposer des activités sociales. Et si la rituelle cérémonie des vœux, attachée à la culture française, garde toute son importance, les comités organisent presque tous un évènement pour Noël. La distribution de cadeaux aux familles des employés est inévitable, mais représente un coût plus que conséquent pour les comités : « Dans le budget d’organisation d’un arbre de Noël, c’est presque toujours l’achat de cadeaux pour les enfants des salariés qui est la dépense la plus importante », explique Michaël Nakache, gérant de Listen’up, une société montpelliéraine spécialisée dans l’évènementiel d’entreprises. A un cadeau d’environ 30€ par enfant s’ajoutera un chèque-cadeau par employé. Dans les différentes entreprises locales interrogées, ce dernier varie de 40 à 60€. La location d’une salle et la programmation d’animations achèvent de creuser le budget. Pour une entreprise de moins de cent salariés, un budget de 1 500€ est un minimum : « Il est difficile d’estimer précisément le prix moyen d’un arbre de Noël », ajoute M. Nakache. « Cela dépend forcément de la taille des entreprises. Mais l’investissement est souvent exclu par les plus petites structures. Nous avons dû proposer des arbres de Noël ouverts à plusieurs entreprises à la fois pour répondre à la demande. Le coût par personne tombe à 25€. »

Dans les grandes entreprises, les règles de financement des comités d’entreprises, subventionnés par leurs directions en fonction des salaires, permettent de sauver l’organisation de ce type d’évènements, même dans des contextes économiques difficiles. A Sanofi-Aventis, la restructuration du groupe n’aura pas d’effet sur l’arbre de Noël du comité : « Les salaires n’ont pas baissé, et la subvention est identique par rapport à l’année passée », détaille Anne-Marie Menut, chargée de l’évènementiel dans l’entreprise. Dans ces cas, ce sont les actions financées par la direction qui trinquent : « La direction de Sanofi organise toujours le pot de fin d’année, qui est un moment festif dans la vie de l’entreprise. Mais cette fois, nous savons déjà qu’il sera beaucoup plus sobre que d’habitude, au vu du contexte angoissant vécu par les salariés ». Reste que les comités d’entreprises voient le pouvoir d’achat limiter leurs possibilités: « Nos subventions n’ont pas bougé, mais les prix des animations, eux, ont continué à grimper », explique-t-on au comité de Veolia-Languedoc. Rares sont les entreprises où les employés seront plus gâtés que les années précédentes. Les salariés du groupe Midi-Libre vont donc faire des envieux. Si les enfants ont droit à un spectacle de magie dans un espace loué à Castelnau-le-Lez, les parents auront, eux, un chèque-cadeau passé en un an de 50 à 60 €.

A Listen’up, Michael Nakache explique que ce Noël ne s’annonce pas très différent des autres : « Les demandes n’ont pas été revues par le bas, sauf quand le comité d’entreprises n’a pu faire autrement. Le comité de Dell, qui est l’un de nos clients réguliers, a dû adapter sa commande par rapport au plan de cent-dix licenciements subi par l’entreprise dernièrement ». Son activité s’est en fait ralentie plus visiblement au début de l’année : « Les directions ont beaucoup plus surveillé leurs dépenses de communication interne, et donc d’évènementiel. Les fêtes de fin d’année sont donc très importantes pour notre entreprise. On a une trentaine de dates prévues pour décembre, et nous avons même réussi à toucher de nouveaux clients ». Des cadeaux seront donc bien, cette année encore, au sapin des salariés.

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à propos de l'auteur

Auteur : Alexis Cuvillier

Après une licence Droit-Science Politique et un master de Science Politique, il me tardait d'intégrer une formation qui m'apprendrait mon métier de demain. C'est chose faite désormais! Loin de mon Pas-de-Calais natal, j'approfondis mes connaissances sur le journalisme. Si la profession me tentait depuis le collège, c'est grâce à un stage à la locale de La Voix du Nord d'Arras que cette orientation s'est muée en évidence. Quand j'ai annoncé à mes amis que j'avais décroché un stage dans une locale, certains étaient un peu perplexes. Ils se demandaient quand même bien pourquoi j'allais passer mon été dans une ville de quarante-mille habitants vidée par l'appel de la mer, à couvrir une actualité pour le moins réduite... Et pourtant, ce stage a été une expérience des plus précieuses pour moi. J'ai compris, au contact des journalistes qui me parrainaient, que je me dirigeais vers un métier de passion, où les journées ne se ressemblaient pas, où chaque reportage était un nouveau départ, une nouvelle rencontre, une nouvelle information à livrer à celui qui vous lira peut-être. J'ai passé un an dans les coulisses de cette locale, couvrant quelques sujets chaque week-end. J'ai eu la chance d'y travailler en continu l'été dernier. Aujourd'hui, il me reste tout à apprendre. Le chemin sera sûrement sinueux. Mais au détour des difficultés, je garderai toujours en tête les sensations de cette première expérience révélatrice, sûr que la voie du journalisme est bien la bonne...