D’Alger à Montpellier en passant par l’Espagne et le Mexique, Michèle Driguez est une amoureuse du cinéma méditerranéen. Passionnée par les comédies musicales, fan du cinéma hollywoodien, des films burlesques, des westerns, cette grande curieuse aux goûts éclectiques est une femme débordante d’énergie. Pilier du Cinemed qu’elle accompagne depuis sa création, le Festival est partie intégrante de sa vie, elle «a grandi et vieilli avec ».
Pour Michèle, le genre cinématographique le plus difficile est la « comédie sociale ». Il faut réussir à prendre du recul sur les choses, avoir le sens de la vie et le sens de la fête à la fois. Elle adore Eric Toledano et Olivier Nakache, à l’honneur cette année, qui excellent dans l’exercice.
En 1990, le festival ouvre la compétition aux courts métrages. Membre active du cinéma club Jean Vigo qu’elle fréquente aussi assidûment que les bancs de la fac Paul Valéry, elle découvre le format. Chargée de sa programmation, elle est devenue accro. Avec le temps, elle reconnaît que son œil est plus exigeant et le long métrage lui semble souvent trop long.
Pour Michèle Driguez, le court métrage a gagné en notoriété et en audience. Les chaînes et groupes de production comme Arte, Canal+, France Télévision et Bref ont participé à l’évolution de ce format. Les coproductions sont plus importantes chaque année.
Le «court » constitue un véritable défi car il faut faire exister de jeunes réalisateurs encore inconnus. C’est un « vrai pari » de faire découvrir des réalisations qui ne sortiraient pas en salle. Le format est « intéressant, un outil pour l’éducation à l’image ». La diversité et la richesse d’expression sont ses principaux atouts.
Pendant presque un an, la programmatrice est partie à la recherche des courts métrages de demain. Elle a visionné plus de 600 réalisations pour finalement n’en sélectionner que 33 dont 21 pour la compétition. Pour participer à la sélection, le court métrage doit durer moins de 30 minutes, avoir été tourné récemment et être en lien avec la méditerranée. La nouveauté cette année, c’est l’ouverture de la compétition aux documentaires.
Michèle monte le programme comme une partition. La chanteuse de salsa et de fado se réveille lorsqu’elle explique son organisation : « C’est le même plaisir que lorsque tu montes un répertoire et que tu t’organises avec les musiciens. Quand tu montes ton répertoire pour un concert, tu réfléchis à la 1e chanson, à la dernière, à l’ordre de passage, comment alterner les humeurs, tout en gardant un fil rouge. »
Avec persévérance et passion, Michèle Driguez continue de tisser sa toile sur le festival au fil des années.
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