Ce matin, par un froid glacial, les lycéens de Joffre maintiennent toujours leur barrage du haut de leurs poubelles. En place depuis jeudi 14 octobre, son fonctionnement est simple, en accord avec le proviseur : seuls les élèves de prépa et les collégiens peuvent pénétrer dans l’établissement. Malgré cette organisation, la police a, ce matin, tenté d’intervenir. « Quand on est arrivé à 6h30, toutes les poubelles qui nous servaient à bloquer l’entrée avaient été déplacées », raconte Anaïs, 17 ans, élève en terminale. Elle et quelques uns de ses camarades sont postés devant l’entrée du collège alors que le reste se trouve devant les portes du lycée. Ils sont accompagnés par le chef d’établissement du collège, François Chamorin qui explique qu’il est « là pour rassurer les parents et veiller à ce que tout se déroule sans incident. »
Côté prof, les réactions sont diverses. Certains soutiennent le mouvement et comptent participer à la manifestation de cette après-midi alors que d’autres viennent chercher les lycéens sur le parvis du collège pour les ramener en cours.
Des blocages en péril
Mais les lycéens ont d’autres problèmes à gérer. « Vendredi, les casseurs ont fait le tour des lycées, se souvient Ornella, 16 ans. On pensait les arrêter mais ils sont arrivés vite donc on est parti en courant. Nous sommes revenus pour éteindre les feux de poubelles avec nos bouteilles d’eau. »
Certains d’entre eux ont leur propre interprétation du retrait des poubelles. Selon Damien, 17 ans, « sans les poubelles, le mouvement est affaibli. Parce qu’on a beau faire une chaîne humaine, quand la manif va commencer, on va tous partir là-bas, et plus personne ne sera sur place pour bloquer. »
Pendant qu’ils font le récit de leur mouvement, ils reçoivent par texto des nouvelles de leurs camarades des autres lycées. Mermoz et Clémenceau sont tombés, les blocus sont menacés.
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