Si le journalisme américain a longtemps joui d’une réputation de journalisme prospère et de qualité, aujourd’hui, les quotidiens peinent à survivre. Entre baisse de chiffres, scandales et nouveaux défis…
Une crise fincancière
D’après l’association des éditeurs américains, la NAA, les revenus des journaux ont chuté de 14% pour le premier trimestre 2008. Et cette baisse de rentabilité ne doit pas être vue comme uniquement conjoncturelle. Bien sur, l’effondrement récent des bourses américaines a fait chuter les recettes publicitaire et les capitaux des groupes de presse côtés en bourse Mais le train est en marche depuis plusieurs années…
La dégringolade des recettes publicitaires, qui a pu atteindre 20% cette année, associée à la baisse des ventes de la presse papier ont des conséquences directes sur la santé économique des journaux. Des plans de redressement sont mis en oeuvre depuis plusieurs années, les suppressions d’effectif abondent.
Selon le Figaro.fr, le groupe Gannett, premier du pays, a annoncé un plan de suppression de 10% de ses effectifs. Entre les mois de juillet et de septembre, le groupe avait du faire face à une diminution de 18% de ses recettes publicitaires.
Le groupe Time Inc pourrait supprimer 600 postes selon le New York Times. Ce même New York Times, en manque de liquidités, a annoncé le 8 décembre 2008 avoir l’intention d’hypothèquer son siège pour un montant de 225 millions de dollars.
En avril, on apprenait la suppression de 400 à 500 postes du groupe The Tribune Co. L’un de ses titres, le Los Angeles Times, n’est pas épargné. Après une vague de départs en juillet, il a annoncé le 27 octobre 2008 se séparer de 75 autres personnes. Selon le « Wall Street Journal » du 8 décembre 2008, le groupe pourrait même passer sous la protection de la loi sur les faillites. C’est dire si la situation est grave.
Une crise morale
Les scandales impliquant des journalistes jouent aussi en la défaveur de la presse.
Les journalistes fabulateurs révélés pendant les années 2000 ont contribué à ternir la réputation des quotidiens. Jayson Blair du New York Times, coupable de plagiats et de « fabrication d’information », Christopher Newton, reporter de l’agence Associated Press, incapable de prouver l’existence d’une quarantaine de personnes citées dans ses papiers et d’une dizaine d’organisations dont il avait utilisé les témoignages, Jack Kelley, journaliste pour « USA Today » ayant inventé de nombreux reportages pendant plus de dix ans…
De plus, l’après 11 septembre s’est révélé discutable. Le New York Times, par exemple, a été mis en cause à travers la journaliste Judith Miller. Sa source, loin d’être objective, était M. Ahmed Chalabi, exilé irakien qui avait dirigé le Congrès National Irakien, basé à Washington et financé par la CIA.
Les medias américains ont été manipulé par le Pentagone et ses 75 gradés de l’armée à la retraite. Ces « experts » ont participé à diffuser le message de G.W.Bush sur toutes les chaînes de télé. Mais une enquête du New York Times révèle aussi que la presse papier a aussi été touchée par ces manœuvres, publiant des articles écrits par ces analystes.
Pour finir, on se souvient de la démission du journaliste de CBS Dan Rather en 2005. Il avait fait diffuser un document censé prouver que G.W.Bush avait échappé au service militaire. Certainement appâté par la course à l’audience, il n’a pas vérifié l’authenticité du document. C’était un faux, dommage…
Quel avenir pour la presse américaine?
Face aux problèmes qu’ils rencontrent, les titres innovent.
Le secteur très profitable du marché des petites annonces a migré des quotidiens au net. Pour pallier ce manque à gagner, le New York Times s’est associé au site d’annonces Monster et les groupes Gannett et Tribune se sont unis dans ce domaine. Mais la perte reste conséquente.
Pour faire face aux coûts d’exploitation des quotidiens, certains groupes n’hésitent pas à délocaliser une partie de leurs activités, principalement en Inde. C’est le cas du groupe Mc Clatchy ou Gannett. Si cette initiative parait réalisable dans certains domaines comme la gestion de la publicité, on a dumal à imaginer ce principe généralisé au travail du journaliste ou au domaine de l’édition.
La solution pourrait se trouver du côté du net. L’audience des sites Internet des quotidiens est en constante augmentation. Les recettes publicitaires suivent. Mais, il ne faut pas oublier que les recettes publicitaires online sont moins importantes que celles du papier. Un lecteur en ligne rapporterait envrion dix fois moins qu’un lecteur papier selon Les Echos. Il n’y a donc pas de transfert entre le manque à gagner de la presse papier et les progrès de la presse online.
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