Il ne perd pas de temps. Jean-Louis Murat fait son retour avec Tristan, son neuvième album en sept ans. Après s’être attaqué à des inédits de Léo Ferré sur des textes de Baudelaire dans Charles et Léo, son précédent disque, le troubadour auvergnat s’inspire de la passion tragique de Tristan et Iseut.
« J’aime la chanson intemporelle. Je n’écris pas sur le contemporain, je m’en fous un peu car ça ne suscite rien d’extrêmement poétique« , déclare le poète aux yeux bleus.
Murat bascule dans l’univers chevaleresque du XIIe siècle, et se plonge dans le mythe celtique de Tristan, ce chevalier breton épris de la belle Iseut, la princesse irlandaise promise à son oncle.
Murat souhaite ainsi « retourner aux sources de la chanson française. » « On est le pays de la courtoisie, de la chevalerie, et la chanson française, c’est essentiellement des chansons d’amour. ‘Ne me quitte pas’ ou ‘Je suis venu te dire que je m’en vais’, ce sont des chants de Tristan « .
Selon l’artiste âgé de 56 ans, l’histoire de Tristan et Iseut a aussi une dimension éducative. « Elle avait été écrite pour mettre en garde les classes dirigeantes contre les dangers de la passion. Notre société fonctionne encore là-dessus« .
Passion, désir, dépendance et tourments amoureux : autant de thèmes qui nourrissent les 10 titres folk de ce nouvel album. Le chanteur artisan écrit et compose tous ses morceaux. Il joue lui-même de la plupart des instruments (batterie, basse, piano, percussions).
L’artiste donne la sérénade sur des échos mélodiques remplis de grâce. Alternant ballades méditatives (le single Tel est pris) et compositions plus rythmées (Mousse Noire, Les voyageurs perdus et Marlène), le musicien signe une œuvre d’inspiration moyenâgeuse.
Des refrains entêtants, « Tel est pris au bonheur, tel est pris au malheur, tel est pris au bonheur… d’aimer« , se gravent dans la mémoire.
Tel un cavalier seul, il s’est retiré en terre auvergnate pour enregistrer Tristan aux côtés du fidèle Aymeric Létoquart, à l’automne 2007. Murat était prêt à se déplacer jusqu’en Irlande, patrie d’Iseut. Ce projet a finalement été compromis suite au rachat du label indépendant V2 par la maison de disque Universal.
L’intrépide Murat prendra la route, seul, en octobre 2008 et montera sur scène à Paris puis en province.
Paru dans le Midi Libre du 21.04.08
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