Asobi Seksu ou la mondialisation heureuse. Une japonaise qui vit à New York et qui chante au sein d’un duo qui sonne incroyablement… britannique.
Asoby Seksu propose un rock gentiment noïse. Les 12 titres de Citrus sont à peu près tous composés de la même façon: une intro bruyante, un couplet plus doux où la voix se dandine sur la basse, un refrain où les guitares reviennent, et plus loin une montée qui finit sur une explosion.
Les saturations et les fuzz, la batterie punky-pop et la basse grasse viennent relever les mélodies hyper-mélancoliques, douceâtre, comme une touche de wasabi sur un maki au concombre.
Le chant est soit en anglais, soit en japonais. Ce qui peut avoir tendance à décontenancer. Le nippon n’étant pas vraiment la langue la plus adaptée au rock. Osons le dire, c’est même parfois un peu lassant, on aimerait plus d’énergie dans le chant, ou tout du moins quelque chose de plus abrupt. Ceci ajouté au fait que les pistes se ressemblent toutes rend l’ensemble un peu indigeste passé Red Sea, septième chanson, qui pourrait tout aussi bien être le final de l’album.
C’est une fois de plus de shoegaze qu’il est question, ici et même de brit-pop. En dépit de quelques sonorités pouvant rappeler les Sonic Youth ou plus encore les Smashing Pumpkins période
Siamese Dream / Mellon Collie and the infinite sadness, l’ascendance d’Asobi Seksu est bel et bien à chercher de notre coté de l’Atlantique. On citera évidemment My Bloody Valentine, mais aussi Stereolab, les 2 premiers Radiohead, et encore Echobelly (si quelqu’un s’en souvient…).
Sans être un mauvais disque, Citrus déçoit. On sent un réel potentiel d’arrangement, de travail de texture et d’atmosphère, mais un gros manque au niveau de la composition. Le duo n’en étant qu’à son deuxième album, tous les espoirs restent en tout cas permis pour l’avenir.
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