S’il est un homme pressé, Nicolas Sarkozy n’en oublie pas ses priorités. Au terme d’une visite officielle de 36h en Inde à but « politique » les 25 et 26 Janvier derniers, le « routard » du gouvernement français ne rentre pas les mains vides. 100 millions d’euros de contrats dans le secteur de l’eau pour Suez ainsi que la priorité du marché de la modernisation des Mirage 2000 indiens. Et la cerise : un accord « de coopération dans le secteur du nucléaire civil ».
Le Nu-clé-aire. Sujet ô combien favori du chef de l’état qui qualifiait ce dossier comme un des «enjeux essentiels» de sa visite, dans un entretien accordé vendredi au quotidien Hindustan Times. Après la Libye, l’Algérie et les Emirats Arabes Unis, les pions du lobby nucléaire français s’emparent de l’Inde. Car avec 9% de croissance annuelle, elle représente un « eldorado » pour l’industrie atomique qui est, à ce jour, la seule énergie de substitution au charbon et au pétrole développées par les pays industrialisés.
Alors la concurrence est rude. Les Etats-Unis sont déjà dans la course par un accord similaire conclu avec l’Inde en 2005. Très présente dans l’atome civil indien, la Russie y voit également un débouché pour son industrie en pleine croissance.
Mais la coopération voulue par Paris dans le secteur de l’énergie nucléaire civile reste suspendue à la signature d’un accord entre New Delhi, qui détient la bombe atomique et n’a pas signé le traité de non-prolifération (TNP), et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
Qu’importe, Sarkozy a promis que «la France serait l’avocate de l’Inde pour l’accès au nucléaire civil» . Présenté comme un transfert de technologie « propre », le modèle nucléaire français joue du réchauffement climatique pour exporter des procédés trop récents pour être maîtrisés. Qu’adviendra t’il des déchets radioactifs, thermiques et chimiques dont on reporte la responsabilité sur les générations futures ? C’est une autre conception du développement durable.
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