Elle est bien belle notre démocratie parlementaire. Et bien au-delà de notre démocratie, notre parlement. On le croyait déjà ridicule avec ses chamailleries de cour d’école ou un Raymond Barre piquant du nez lors des séances de l’après-midi. Mais hier, le sommet du grotesque a été atteint.
Le projet sur les OGM a sombré, entraînant dans son naufrage la dignité de l’Assemblée. La deuxième lecture du texte devait être adoptée comme une lettre à la poste. Parfois les services postaux réservent des surprises. C’était sans compter la réussite d’une motion de procédure, une « question préalable » (rarement couronnée de succès), déposée par le député communiste André Chassaigne. Résultat des votes : 136 voix contre 135. Une voix d’écart. Très bien, la gauche jubile, applaudit, offre une standing ovation au communiste fervent défenseur du bio.
Mais combien de députés ont participé au scrutin ? 271. Faible score sur un total de 577 élus.
Désormais plus besoin de faire la sieste à l’Assemblée, on ne s’y rend visiblement plus !
Patrick Ollier, furtif président (UMP) de la chambre basse, l’a justifié par la tenue simultanée de « réunions importantes » empêchant les députés de la majorité d’être présents et de faire leur devoir. C’est donc ainsi que sont votées nos lois par ceux qui nous représentent ?
Camouflet pour la droite, qui se loupe une nouvelle fois sur le texte de loi sur les OGM, offrant le gant pour se faire gifler ; camouflet pour la crédibilité d’un parlement déjà bien érodée ; camouflet finalement pour les Français que l’on prend pour des truffes en leur faisant miroiter une nouvelle « manière de faire de la politique ».
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