« Asseoir PLMP dans le paysage musical français… jusqu’à l’infini ». Les membres fondateurs du label ne manquent pas d’ambition et d’audace concernant « Pas Les Mêmes Projets ». Même si le label n’en est qu’à son stade embryonnaire, Alexandre, Sufyan et les rappeurs Paolo, Hedi Yusef et Ideal Jim sont, malgré tout, déterminés à apporter leur vision artistique. Pour eux, un seul crédo : ne pas limiter les élans créatifs des artistes signés tout en restant sincères et garder des valeurs qui leurs sont propres.
Une affaire de famille
L’histoire de PLMP commence au début des années 2010 lorsque, amis de lycée à Poitiers, Paolo et Hedi Yusef commencent à faire leurs classes dans le rap au sein du groupe L’Arkanson. Vite rejoint par Alexandre Marchand afin de les manager, le groupe écume les petites scènes et obtient rapidement un succès d’estime dans le milieu du rap underground grâce à leurs clips et leurs multiples collaborations. Par ce biais, Ideal Jim, rappeur originaire de Rennes, rencontre les membres du groupe et se lie d’amitié avec eux. Si tous vaquent à leurs différents projets musicaux et études pendant toutes ces années, « le projet est toujours resté dans les têtes et dans les cœurs », déclare Paolo. Au début de l’année 2016, le projet de création de label est remis à l’ordre du jour lorsque chacun décide de se rejoindre à Montpellier afin de retrouver Alexandre, jeune diplômé d’un master en management de l’entreprise et Hedi Yusef, rappeur au sein du label, qui viennent d’y ouvrir un studio de conception sonore. Vécu comme « une aventure entre potes » selon Ideal Jim, le label s’officialise début novembre avec une vidéo de présentation des différents artistes signés (voir ci-dessous). Alliant leurs savoir-faire personnels et leurs envies, les 5 fondateurs fondent une « vrai équipe polyvalente » d’après Hedi Yusef. Naturellement et logiquement, les membres du label mettent à profit leurs expériences et leurs réseaux communs dans le domaine musical afin de signer pas moins de 9 artistes ou groupes au sein de l’écurie PLMP. Ambitieux pour un label qui se lance lorsque habituellement ceux-ci préfèrent commencer avec un effectif réduit.
Catalogue 2016 du label de musique « Pas Les Mêmes Projets » à découvrir en musique. La vidéo est réalisé par Sufyan Hallami.
Indépendance et diversité
À l’écart de contraintes commerciales imposées par les maisons de disques traditionnelles comme Sony ou Warner qui limitent la liberté créatrice de leurs artistes, PLMP a la volonté de rester libre dans ses créations tout en s’affranchissant des codes musicaux existants. Au carrefour des genres, son catalogue regroupe des artistes d’horizons et d’univers différents. Il mêle deepwave rap, hip-hop live band, musique électronique en tout genre et d’autres sonorités plus pop. Pour les fondateurs, « le but est de refuser de brimer d’une quelconque manière les élans créatifs des artistes signés. » Le label, jouissant d’une réelle souplesse musicale, pousse ces artistes aux recherches et expérimentations les plus fécondes. Influencé par des labels indépendants californiens comme Brainfeeder, Top Dawg Entertainment ou encore Stone Throw où était signé Jay Dilla – compositeur et producteur légendaire de la scène hip-hop américaine –, qui possède une allée à son nom à Montpellier, PLMP est animé par un réel effort d’éthique et d’esthétique dans ses productions musicales et visuelles. Fondé sur la « solidarité, le positivisme et la quête de performance » selon Alexandre, les membres du label autogèrent l’intégralité de la production et accompagnent chaque artiste dans toutes les phases de développement, de communication et de promotion. Plus qu’un simple lieu de production, le studio d’enregistrement où se retrouvent les artistes du label est un lieu de rendez-vous, de rencontres, de propositions et de croisements d’idées.
Dernier clip d’Idéal Jim, membre fondateur et artiste du label.
Si PLMP est pour le moment un label indépendant, il n’est pas voué à rester uniquement dans le domaine musical. Les fondateurs souhaitent développer, dans un futur proche, un vrai lifestyle en commercialisant des vêtements, des objets d’arts, etc… Malgré de faibles moyens économiques et des budgets réduits, le label montpelliérain conserve un fort appétit pour se faire reconnaitre. Ambitieux, les fondateurs de l’écurie PLMP travaillent d’arrache-pied en ayant tous en tête l’intime conviction qu’ils sont capables de devenir un label de référence. Avec les sorties de nombreux projets courant 2017, dont ceux de Junior Sauvage et d’Ideal Jim dès le début de l’année puis celui de Late Notice au mois d’avril, le label compte bien convaincre le public grâce à la qualité et à l’esthétique visuelle de ses productions. En tout cas, les yeux d’une bonne partie de l’industrie musicale devraient se tourner vers PLMP très prochainement.
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