Fulgurante. C’est ainsi que l’on peut qualifier l’ascension de Earsonics, entreprise montpelliéraine d’écouteurs.
L’aventure commence en 2004. Franck Lopez, ingénieur du son et musicien professionnel, n’est pas satisfait par les in-ear-monitors (des écouteurs intra-auriculaires pour entendre le son qui vient de la scène) lors de ses tournées. « Les écouteurs que je trouvais sur le marché n’étaient pas très performants, exlique-t-il. J’ai donc décidé d’en créer moi-même. » Grâce à ses notions en acoustique et conception, il décide de se lancer. Il suit une formation de prothésiste et crée ses premiers écouteurs, seul. En novembre 2007, il fonde la SAS Earsonics, à Montpellier. Aujourd’hui, son entreprise emploie huit salariés.
Produits phares: les EM3 Pro, « véritables enceintes d’oreilles. » Moulés à la forme du conduit auditif, ces écouteurs offrent une très bonne isolation aux bruits extérieurs. Et la qualité du son dans l’oreille est sans pareille, d’après son concepteur. « Quand on est sur scène, on peut régler les voix et les instruments comme on veut, dans les écouteurs. Le son est net. » Réalisés en acrylique translucide et rigide, ils ont la particularité d’être personnalisables. Au choix: zébré noir et blanc, du rouge, du noir, du bleu… Toutes les folies sont permises.
Une notoriété nationale
Il n’en sort que deux par jour de l’atelier. Avec un prix de 890 euros, ce produit s’adresse aux professionnels de la musique. D’ailleurs, Earsonics équipe 95% de la scène française, dont Pascal Obispo, Raphaël, Julie Zenatti ou IAM. Principalement grâce au bouche-à-oreille et au site internet. Pour toucher un plus large public, un modèle standard du EM3 va être lancé en septembre. Le SM2, produit haut de gamme à 280 €, permettra aux fans de musique d’écouter leur CD favori avec « un son excellent et sans déranger les autres. » Des projets de personnalisation des écouteurs avec Apple et des maisons de luxe françaises sont à l’étude.
Earsonics développe de nouveaux produits. L’entreprise propose des bouchons antibruit, appelés Pads (130 €), qui permettent aux musiciens de répéter sans être gênés et qui restitue le son. « La personne n’est pas coupée du monde quand elle les porte, à défaut des autres bouchons existants, affirme Franck Lopez. Et nous sommes les seuls exploitants du brevet. » La version grand public, elle, s’adresse à tous les secteurs d’activité bruyants. Ce qui représente un énorme marché à explorer pour l’entreprise.
Des projets internationaux? Pour le moment, Earsonics veut consolider son emprise sur le marché français. Le jeune patron, prudent, indique qu’ «avec le site internet, nous avons déjà des clients au Canada et à Hong Kong. Mais nous ne voulons pas brûler les étapes.»
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