Brol, Angèle
Angèle. C’est un prénom que l’on entendra souvent. Avec son premier album, la chanteuse belge trouve la mélodie qui lui va bien. Ou plutôt les mélodies. Les cheveux dans les yeux, elle nous plonge dans un univers coloré qui brouille les frontières du genre musical. Et l’on s’y perd avec délice. Alliant sonorités classiques, pop, hip-hop et jazz, chaque chanson est un futur hit. L’artiste de tout juste 22 ans réussit le drop. Des mots simples, une pointe d’humour et du talent pour un album qui imprègne. Surtout, ne pensez pas qu’elle doit son succès à son frère, Roméo Elvis, rappeur francophone en vogue. La jeune femme est douée. Et s’amuse sur les thèmes de l’amour et de l’écran qui nous sépare du monde, répondant aussi aux critiques avec « Balance ton quoi ». Douze titres à savourer.
Wanderer, Cat Power
Depuis le temps que l’on attendait. Six ans que la rockeuse n’avait pas fait parler d’elle. Et à 46 ans, elle n’en a pas perdu sa sublime voix. Celle qui avait écrit en une nuit l’album Moon Pix qui lança sa carrière, revient avec un dixième opus. Pour le titre « Woman », elle chante notamment avec sa fan dévouée, Lana Del Rey. Et Cat Power fait ici ce qu’elle sait faire le mieux. Des chansons épurées, quelques touches de piano et des accords de guitare. Puis, sa voix. Profonde. Mélancolique. Tantôt française sur « Black », tantôt espagnole avec « Me Voy ». Après des hauts et des bas, l’artiste américaine nous offre un album tout doux. Quelque chose qu’on adore.
Tha Carter V, Lil Wayne
« I love you Dwayne. » Les mots d’une mère en larmes qui rappelle son amour et sa fierté éternels à son fils. De l’intro à l’outro, le rappeur se livre seul ou en featuring avec ses compères. Le regretté XXXTentacion, Travis Scott, Nicky Minaj, Kendrick Lamar, tous participent à cet album sombre qui séduit. D’entrée de jeu, l’émotion prend aux tripes. Lil Wayne parle de ses démons, les femmes, l’argent ou encore lui-même, et va jusqu’à raconter sa tentative de suicide à l’âge de 12 ans. Du rap d’excellence et des artistes conviés sur l’album qui jouent le jeu. Dans cette noirceur accablante, des vents de douceur s’immiscent aussi. Merci à sa fille, Reginae Carter, qui magnifie « Famous » de sa voix limpide. Merci surtout à l’expérience de Lil Wayne qui ressort d’une tempête judiciaire de plus de six ans avec son label Cash Money. Tha Carter V marque un retour en force du petit génie.
Reduxer, Alt-J
Du rab. On en voulait. Comme les frites à la cantine. Dès que les derniers passent, on tend l’assiette pour en reprendre une nouvelle fournée. C’est pareil pour Alt-J. Relaxer ne nous avait pas suffit. On attendait le deuxième service. Le trio de Leeds reprend huit de ses titres et en offre une version hip-hop. À cela, deux petites fraicheurs se glissent dans l’album. Des Etats-Unis à l’Allemagne, en passant par notre beau pays bleu blanc rouge, Pusha T, Kontra K et Lomepal se mêlent aux autres rappeurs pour faire revivre Relaxer. C’est un florilège pour ce remix à la recette parfaite : une bonne instru avec de bons flows.
Trench, Twenty One Pilots
Peuvent-il faire mieux que leur dernier album ? Blurryface a été couronné triple platine. Sans compter chacune des chansons, toutes certifiées or — vendues à plus de 500 000 exemplaires. Mais si quelqu’un peut renchérir, c’est bien le duo d’Ohio. Dans ce second opus, la batterie de Josh Dun s’allie avec un Tyler Joseph plus confiant. Plusieurs de leurs nouveaux titres rappellent leur influence urbaine. Musique rythmée et rap acerbe. Ils l’avaient déjà prouvé avec Blurryface, ils maîtrisent. Mais les Américains ne s’arrêtent pas là et mélangent les genres. Le duo rivalise avec des mélodies plus douces. Tantôt funk, tantôt aérien. « Cut My Lip », « Legend » ou « Smithereens » trouvent parfaitement leur place pour ce 5ème album. Après un an de silence, il se pourrait que Twenty One Pilots réaffirme sa suprémacie.
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