Saviez-vous que Louis XIV utilisait des préservatifs de luxe, fourrés de soie et de velours? Une quinzaine de panneaux sur l’histoire du préservatif en France est exposée à la Maison de la prévention de Montpellier jusqu’au 30 avril. Une expo qui se veut grand public, ludique et parfois franchement humoristique !
On apprend ainsi qu’au XVIè siècle, les capotes étaient faites en boyau animal et maintenues par un ruban de tissu. Au XVIIIè siècle son essor est lié au libertinage pour se protéger davantage des maladies sexuellement transmissibles que des grossesses non désirées. Paradoxe de l’usage, il est pourtant réutilisable. Et le mode de contrôle est des plus artisanal. Des gravures de l’époque nous montrent Casanova entouré de donzelles en train de soufller dedans pour vérifier qu’il n’est pas troué ! Combattu par l’Église catholique, il se vend sous capes, emballé dans… de faux paquets de chocolat.
La politique nataliste après la première guerre mondiale pousse les pouvoirs publics à interdire sa promotion jusqu’en 1987, date à laquelle il est enfin autorisé d’en faire la publicité mais seulement contre les MST. Jusqu’à 6 mois de prison et 5 000 francs d’amendes, c’était cher payé de se protéger ! La règlementation n’empêchera pas la diffusion de modèles variés (formes et couleurs) dans les années 1950.
Et puis pour rappeler que le préservatif est un compagnon de route, des capotes « Saddam Hussein » sont remises aux GI’s américains pendant la guerre du Golf qu’ils utilisent dans les bordels… et pour protéger les canons du sable! Avec la commercialisation de la pilule en 1967, il est peu à peu relégué au second plan des moyens de contraception. Les « années Sida », le préservatif féminin ou l’apparition de modèles gadgets, pas toujours aux normes d’ailleurs, remettent la capote au goût du jour.
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