Il est toujours joli le temps passé!

Par le 21 novembre 2010

Alors ça y est, quarante ans après sa mort tout le monde rend hommage au général de Gaulle. « Les morts sont tous de braves types » disait Brassens. D’accord mais il y a quand même des limites.

Surtout lorsque l’on se permet de détourner la mémoire à son profit comme l’a fait le Président de la République. Se rendre à Colombey, déposer une gerbe sur la tombe du général, d’accord, cela fait partie de la fonction. Mais utiliser de Gaulle pour justifier sa politique, comparer implicitement la réforme des retraites aux grandes heures de la résistance, insinuer que l’on a héroïquement compris avant tout le monde où réside l’intérêt et l’honneur de la France… L’outrance frise le ridicule. Encore une énième manipulation de l’histoire par le politique. Ah! Guy Moquet…

D’autant que nous parlons bien du Président qui n’a gardé du gaullisme que le pouvoir de la fonction, qui a rompu avec l’idée d’une droite sociale et la volonté d’indépendance internationale de la France. Qui nous parle de l’échec du modèle français? Qui nous sommes de copier nos voisins européens? Qui a réintégré le commandement intégré de l’ O.T.A.N? Mais si la gauche s’y met aussi! Le P.S qui rend hommage à de Gaulle. Et à quel de Gaulle d’ailleurs, celui de 1940 ou celui du coup d’état permanent dont parlait François Mitterrand?

Alors de Gaulle, parlons-en, il fait partie de notre histoire. Mais parlons-en avec distance, avec complexité. Quarante ans après, on peut se le permettre. Il n’existe pas un mais plusieurs de Gaulle, regardons les tous, celui de la résistance comme celui de l’Algérie. Mais l’auto-célébration ou la niaiserie qui consiste, comme on a pu parfois le lire dans la presse, à recueillir « les confidences du curé de Colombey », non merci!

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à propos de l'auteur

Auteur : Maxime Richeton

Originaire de Poitiers où j'ai effectué une partie de mes études, j'ai également étudié à Salamanque et à Toulouse avant d'arriver à Montpellier. J'ai une formation en Histoire, principalement contemporaine, et en Science Politique. Mon expérience d'un mois au sein d'une association recherchant les corps des disparus républicains de la guerre civile espagnole a confirmé mon souhait d'effectuer des études de journalisme. Cet univers m'étant totalement inconnu, j'ai l'intention de profiter de cette année 2010/2011 pour mieux le connaître. Le master « Métiers du journalisme » me semble en effet donner de bonnes opportunités pour se familiariser avec ce champ professionnel, que se soit au travers des cours, des stages et bien sur de l'écriture d'articles sur le site.