Manneken Pis : « Une grande légende pour 50 centimètres de bronze »

Par le 28 janvier 2011

Situé à l’angle d’une rue perpendiculaire à la Grand-Place, le bonhomme en bronze est à la fois à nu et dans une position stratégique pour être vu de tous.
« Depuis toute petite, on me raconte la légende de ce petit garçon qui aurait éteint une mèche de dynamite en faisant pipi dessus, évitant ainsi à Bruxelles de brûler », raconte Julie, 28 ans, une Belge d’origine. Les histoires autour de cette minuscule statue sont nombreuses. « Chaque Bruxellois a la sienne », ajoute-t-elle.

Manneken en djellaba

Le mystère est accentué par les déguisements qu’il revêt souvent. Ce jour-là, c’est en djellaba et coiffé d’un tarbouch [[petit chapeau rouge de Fès (Maroc)]] qu’il accueille les touristes pressés devant son grillage en fer forgé. « Il possède près de 800 déguisements qui sont exposés à la Maison du Roi, un musée de la Grand-Place », s’exclame Tessalyn. Cette jeune fille de 22 ans travaille dans une boutique de souvenirs à quelques mètres de la statue. Colorful Manneken Pis by mkisono/flirckrDans son magasin, le Manneken Pis est décliné sous toutes les formes possibles : du porte-clefs au décapsuleur, en passant par l’objet déco incontournable. Pour elle, la légende est différente. « Le fils d’un bourgeois richissime se serait égaré pendant quelques jours. On l’aurait retrouvé, faisant pipi au coin de cette rue. »

À partir du XVe siècle, le nom du petit bonhomme apparaît dans les textes belges. Mais ce n’est à l’époque qu’une statuette en pierre. En 1619, elle est remplacée par l’œuvre de Jérôme Duquesnoy l’Ancien. Le Manneken en exposition actuellement ne serait qu’une réplique de l’originale, volée dans les années 60.

Une toute petite statue

Julie, belge de naissance, connaît Bruxelles comme sa poche. Elle explique que le mystère est décuplé par le fait qu’à deux pas du petit garçon, on trouve sa jeune sœur, la Jeanneke Pis et son chien.

Fraîchement bruxellois, Maxence, 23 ans, venu dans la capitale belge pour finir ses études, relativise la popularité du petit personnage. « On m’en avait tellement parlé que je m’attendais à quelque chose d’exceptionnel. Quand je me suis retrouvé devant cette toute petite statue, j’ai été déçu. » Cependant, il trouve beau le mystère que les Bruxellois ont créé autour. « Ça reste quand même une grande légende pour 50 centimètres de bronze », conclut-il.

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à propos de l'auteur

Auteur : Lucie Le Houëzec

« Lucie regarde au loin vers l'horizon, son destin est en marche, elle sera journaliste ». Cette métaphore, œuvre d'un apprenti communicant montpelliérain proche de l'intéressée est à prendre au second degré pour comprendre le personnage. Du haut de son mètre soixante-deux, la dérision est une des armes principales de mademoiselle Le Houëzec. Cette native d'Alençon-passée par la Picardie et Paris au gré des pérégrinations de parents aventuriers et d'un parcours riche en expérience- a du au cours de sa vie s'adapter à tous les climats et à différents milieux tels que les rédactions parisiennes ou les classes expérimentales d'une université de la banlieue parisienne. Amatrice de vin bio, de danse, de catamaran et de films d'auteurs douteux, elle pourrait bien être au journalisme et à Haut Courant la révélation que le cinéma n'a jamais pu connaître après l'effacement de Chuck Norris.