Rencontre avec la chanteuse Nneka

Par le 28 novembre 2011

Peux-tu nous parler de ton troisième album « Soul is heavy »?

C’est un album très personnel. Il parle du monde en général: de la corruption, de la religion, de la guerre, du racisme et de la pauvreté. Je suis née au Nigéria où la culture est très forte. Il existe des choses très positives dans mon pays, loin de l’image négative véhiculée par les médias. Certes subsistent de nombreux problèmes, notamment liés aux compagnies pétrolières qui engendrent la corruption. Mais le Nigéria est vraiment un pays à découvrir, à explorer. Les jeunes générations sont prêtes à tout pour réussir. Ca me fais plaisir de voir des expatriés nigerians revenir pour investir massivement dans divers secteurs comme l’éducation. P1010486.jpg

Quels ont été tes influences musicales ?

J’ai grandi avec les chants religieux. Il faut savoir que le Nigéria est un pays très croyant.
Je suis fan de Fella Kuti, Bob Marley, Nas, Talib Kweli, Mos Def, Lauryn Hill… Sur scène je chante essentiellement du rap, de la soul, et du reggae.

Tes textes sont très engagés, comme c’était le cas dans le premier album avec le morceau « Africans » qui invite les Africains à « se réveiller » sur leur destin. Que penses-tu aujourd’hui, notamment de la situation dans la corne de l’Afrique ?

J’essaie de ne pas être trop pessimiste. Vivant depuis six ans en Allemagne, je retourne souvent au Nigeria. Je suis très engagée pour défendre la cause de mon pays. Mes textes s’adressent au peuple africain que je pousse à se libérer. Nous seuls pouvons nous réveiller et agir. Il ne faut pas être toujours dépendant de l’aide extérieur, des ONG ect… . D’autant plus quand on sait qu’une partie de cette aide est détournée.
Avant, les gens subissaient les décisions des gouvernants. Aujourd’hui, une réelle conscience politique nait. Quand je suis au Nigéria, je pousse les gens à aller voter pour faire changer les choses. Nous devons prendre des responsabilités. Je compte aussi sur la diaspora nigérianne pour construire un nouvel avenir.

Des souhaits pour l’avenir ?

Beaucoup de choses doivent changer. Ces problèmes liés au pétrole, au manque d’électricité, aux infrastructures insuffisantes, sont insupportables. Les pays d’occident sont toujours à notre chevet, je souhaite que les Africains prennent leur destin en main. De nationalité allemande et nigériane, je veux incarner un pont entre ces deux cultures différentes. Je prie et me concentre sur le présent.


Le clip de « Soul is Heavy », extrait de son dernier album…

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à propos de l'auteur

Auteur : Ozlem Unal

Un portrait de moi… Dans le métier de journaliste, il faut montrer qu’on a du style. Pour commencer, je vais arrêter de ponctuer mes phrases de virgule, « style » typique de Flaubert, qui était critiqué pour ces phrases simplistes, or parfois les frivolités ne servent qu’à masquer une vérité dérangeante. Aujourd’hui pour se distinguer, il faut « Avoir une plume », sachant que cette métaphore n’est plus valable, un stylo bic, un bloc-note sous le bras, tel est l’équipement du journaliste « des temps modernes ». Je vais tacher au mieux de me décrire, moi, mademoiselle Ozlem Unal, 21 ans, de parents d’origines turc, issus de l’empire ottoman si on va plus loin, née à l’ancienne Gaulle, Lyon. Comme tous les autoportraits classiques, je commence par dévoiler quelques traits de mon physique. Lorsque j’ai tapé « autoportrait » dans Google, on m’explique qu’il faut commencer par se décrire physiquement… Je mesure 1.67 soit 5 cm de plus que la moyenne des femmes françaises, et 13 cm de moins que les mannequins qui défilent dans les podiums et font chavirer le cœur de vous, messieurs. Seulement, Google c’est trop commun, et pour vous séduire je me dois d’être plus originale… Pourtant, il est inéluctable de constater, que l’individualité absolue n’existe pas. Si indépendant que l’on se croit, on est marqué par les idées générales de son époque, ne serait-ce que si on les conteste. Bourdieu, monstre sacré de la sociologie, dans « les Héritiers » démontre le système de reproduction des classes sociales. Si je me base sur ses thèses je finirai le restant de mes jours au restaurant de mes parents, spécialisé dans la cuisine turc, le kebab. J’aime manger du kebab, je suis gourmande, mais je ne veux pas finir « kebabier », encore un mot inventer par les Goncourt ? Non, par moi-même. Regardez, Robert Desnos, grand poète et surréaliste, son père était boucher ! Ou bien André Breton, qui était fils de gendarme. Par ailleurs, j’ai un porte-chance, qu’un moine Tibétain m’a transmit lors de mon voyage en Thaîlande, durant mon semestre en Asie. L’Asie, un continent qui m’a fait rêver, car que serait la vie sans amour et sans rêve. La Chine, « le monde jaune » titrait les journaux du monde entier, qui aurait prédit que l’empire du milieu deviendrait la 2ème puissance mondiale ? Hong-Kong, Shanghai : deux villes planétaires incroyables et riches en technologies, buildings, gratte-ciel, industries, mais pauvre en culture. Mao pensait que la modernité voulait dire se débarrasser du passé, il a donc détruit énormément de monuments lors de « la révolution culturelle ». C’est d’ailleurs une des causes qui explique la fascination des chinois pour l’Europe et Paris, Mt Martre, une de leur place préféré, où ils vont acheter des tableaux qu’ils croient peints par des français, alors que ces mêmes tableaux proviennent de Chine. On appelle cela la Globalisation, la réduction des frontières, au même moment tout le monde a appris la mort de Mickaêl Jackson ! Actuellement en stage au journal le Progrès, j’ai écrits pas mal d’article, et je peux enfin dire que je suis bien placée pour savoir que le style propre des journalistes consiste à avoir peur de répéter. C’est ainsi que nous lisons dans leurs articles des « avouer » après un « dire », qui lui-même succède à un « affirmer »… Il consiste également à s’improviser Balzacien, selon le préjugé que certains mots sont élégants. Balzac s’autoproclamait Historien, car il décrivait les mœurs de la société bourgeoise parisienne or c’était bel et bien un romancier, qui adorait faire des portraits comme lorsqu’une duchesse l’intriguait et passait des heures à arranger sa coiffe. Un jour, mon professeur d’anglais, en rendez-vous avec ma mère, au collège, lui avait dit : « vôtre fille aime la vie ». Tout à fait d’accord Madame Mazoero. J’aime vivre, découvrir de nouveaux paysages, nouveaux endroits, je suis d’humeur joyeuse. A l’opposé, car il faut toujours nuancer nos propos, tradition de nôtre sphère naturelle et médiatique, (le jour/la nuit, le chaud/le froid, Sartre/Camus, Rousseau/Voltaire), je peux devenir très têtu lorsque je pense que j’ai raison, et lorsque je n’arrive plus à argumenter, je secoue ma tête, comme le faisait mon grand-père. Hobbes disait que « l’homme est un animal politique », je préfère la citation de Charles Dantzig : « l’homme est un animal artistique ». Il joue avec les mots, je veux jouer avec les mots et avoir la liberté de mener des combats avec ces mêmes mots afin d’œuvrer pour la vérité. Noble projet.