Le Trio Joubran : une symphonie venue de Palestine

Par le 14 octobre 2014

Pour célébrer leurs 10 ans de carrière, le trio Joubran était au rendez-vous! Un concert événement s’est tenu le 3 octobre dernier au théâtre Jean-Claude Carrière du domaine d’Ô à Montpellier, dans le cadre de leur tournée ASFAR.

« Ce sont de véritables virtuoses ! » pouvait-on entendre sur le parvis du théâtre Jean-Claude Carrière, à la sortie du concert. Ou bien encore: « le percussionniste est tout simplement époustouflant ! » s’exclamait une dame aux bras de son mari, lui aussi tombé sous le charme d’une symphonie venue de Palestine. « Quand ils jouent tous les trois en symbiose sur le même instrument, c’est magique et cela démontre leur grande maîtrise de leur art ! » s’enthousiasmait une jeune étudiante algérienne.

Les compliments pleuvent et les louanges dithyrambiques ne manquent pas pour décrire le ressenti du public à la fin du spectacle. Il faut bien reconnaître que les frères Joubran, car c’est bien d’une histoire de famille dont il s’agit, Samir, Wissam, Adnam et leur percussionniste Youssef Hbeisch se sont entièrement donnés à leur public, venu en nombre les applaudir (la salle affichait complet depuis bien longtemps déjà !). La fratrie de Palestine aura su prendre du plaisir autant qu’elle en a partagé, jusqu’à revenir sur scène après un énième rappel, quand bien même certains auront quitté la salle, croyant que le spectacle était terminé et le rideau tombé !

Issus d’une famille, qui, depuis quatre générations est intimement liée au oud, les frères palestiniens ont su façonner leur singularité et leur identité musicale par leur travail et leur passion démesurée. C’est Wissam le cadet qui, à l’instar de son père, suit la tradition des maîtres luthiers en fabriquant et en personnalisant lui-même les ouds du groupe, pour que chacun des membres soit en parfaite harmonie avec son instrument, allant même considérer qu’ils sont six frères sur scène (eux-mêmes et leurs instruments). Sans doute sont-ils à ce jour sur la scène internationale les plus dignes représentants de cet emblématique cordophone du Moyen-Orient et du Maghreb.

Mêlant passion et maîtrise de leur art, il s’échappe de leur musique une authenticité, une sincérité et un vent de liberté comme un témoignage profond et engagé pour un message de paix. D’ailleurs, comment peuvent-ils passer outre la situation conflictuelle de cette région du monde quand leurs origines les renvoient sans cesse à leurs propres interrogations et inquiétudes ? Difficile alors d’échapper, entre deux mélodies orientales, à quelques douces paroles honnêtes d’émotions, de tolérance et de respect des peuples, prononcées dans la langue de Shakespeare… comme un symbole.

Il est difficile de rester insensible devant l’élégance de ces hommes et de leur musique, devant leur virtuosité à manier l’oud. Écouter le trio Joubran c’est être envouté par une poésie lyrique. On ne « boit » pas les paroles d’un poète mais les accords harmonieux de musiciens venus d’une terre trop souvent meurtrie et qui veut revendiquer sur la scène internationale son histoire et ses traditions, son art et sa culture. Et de conclure, merci les artistes pour cette rencontre et ce voyage !

Et si c’est avec désolation que vous n’avez pu assister à cette représentation ou que ces quelques mots vous ont donné l’envie de les découvrir… pas de panique ! Une seconde chance s’offre à vous pour venir savourer cette musique venue d’ailleurs puisque l’envoûtant et talentueux trio Joubran sera au théâtre de la mer, à Sète, le premier avril prochain.

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à propos de l'auteur

Auteur : Michaël MEILLER

C’est accompagné des chants de supporters des verts que j’ai suivi une solide formation universitaire scientifique en biologie des populations et des écosystèmes à Saint-Etienne. Puis, il aura fallu un départ pour la ville singulière de Sète afin de me spécialiser dans l’aquaculture avec un master, pour que d’autres univers s’ouvrent devant moi. Cette année marque alors un tournant dans ma vie et un changement dans le regard que je porte sur autrui et le monde qui m’entoure. C’est la rencontre inattendue avec une mosaïque de cultures, de traditions et de couleurs, représentée par les visages de divers horizons présents au sein de cette formation qui m’a accompagnée sur le chemin de la lecture. De Pierre Loti à Amin Maalouf en passant par Merejkovski, j’ai développé et entretenu une sensibilité artistique. Et de la lecture est apparue une passion naissante pour l’écriture que j’exerce actuellement sur des plateformes internet. Voyages, sciences naturelles et rencontres humaines ont jalonné mon parcours personnel semant inconsciemment au plus profond de moi l’envie d’être journaliste. Je prône un journalisme scientifique accessible, engagé et ma sensibilité humaniste me porte également pour traiter de l’information positive afin de mettre en lumière les gestes et actions « extraordinaires » d’hommes et de femmes « ordinaires » dans l’humanitaire ou le social notamment. Partager et faire savoir la passion qui anime certains d’entre nous, afin de lever le voile de la discrétion, représente une autre facette du journalisme qui me captive. D’une curiosité intellectuelle insatiable, j’aime apprendre, comprendre et le faire avec passion. L’humaniste, le scientifique, le passionné et la différence ne sont pour moi qu’attirances et curiosités. Le master 2 Métiers du journalisme s’inscrit pleinement dans mes aspirations professionnelle et personnelle et sera, je l’espère, un formidable tremplin pour l’exercice d’un métier exigeant, mais tellement passionnant et enrichissant : journaliste.