Culotte Gate: Débarquement de culottes à l’Assemblée Nationale

Par le 2 novembre 2015

Pour protester contre la taxe tampon, ou plus exactement le refus de l’Assemblée Nationale de faire des produits hygiéniques un produit de première nécessité (pour baisser la taxe à 5%), des femmes ont créé le Collectif Culotte Gate. Le principe est simple, il consiste à envoyer ce lundi des culottes tâchées de faux sang (vernis, tomates, etc…) à l’Assemblée Nationale. Une action choc pour lever le tabou sur les règles et faire réagir aussi bien les femmes et les hommes que les politiques et les médias.

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Non ceci n’est pas une mauvaise blague post-halloween, c’est très sérieux. Le Culotte Gate réagit contre le refus de l’Assemblée nationale de baisser la TVA sur les protections hygiéniques à 5,5% au lieu de 20% en les reconnaissant comme des produits de première nécessité. Comme le coca soit dit en passant] Catherine Coutelle, députée de la Vienne et présidente de la délégation aux droits des femmes de l’Assemblée en avait fait la demande, en soutien à la pétition du collectif [Georgette Sand qui avait réuni près de 17 000 signatures.

Avoir ses règles c’est comme se raser le matin, pas nécessaire

Dans la nuit du 14 au 15 octobre dernier, Christian Eckert, secrétaire d’Etat au Budget a refusé de baisser cette taxe, estimant qu’un tampon ou une serviette hygiénique n’était « pas exactement un produit de première nécessité », allant jusqu’à comparer le produit à de la mousse à raser. Pour justifier son refus il a comparé cette demande à d’autres comme « des taux réduit chez Mickey », « sur les zoos » ou encore « des parcs d’attraction et l’entrée des grottes. » Des propos qui ont suscité une vive polémique et ont fait réagir des femmes sur un forum de Madmoizelle, qui ont décidé de se mobiliser.

Le Collectif Culotte Gate passe à l’action

Lola Maestracci, l’une des initiatrices de l’action choc de ce matin, revient sur la naissance du Collectif Culotte Gate et de son objectif:

.gifComment est né Culotte Gate ?

« Après l’annonce de la décision de l’Assemblée Nationale, on était beaucoup à être choquées, en colère. Donc on a décidé d’agir pour protester. L’argument selon lequel les protections hygiéniques n’étaient pas des produits de première nécessité nous a vraiment énervé, on s’est donc dit qu’on allait montrer aux députés ce que SONT des produits de première nécessité en envoyant par voie postale des culottes tachées aux députés. »

Qui se cache derrière ce collectif?

« Le collectif culotte n’a pas de statut associatif officiel, c’est juste une vingtaine de personnes (des femmes pour la majorité) sur un forum internet qui ont décidé de se bouger pour faire entendre leur voix. »

Quel est le but de l’opération de ce lundi ?

« Le but est d’envoyer par la poste des culottes tachées (le vrai sang est interdit, ce sera de la peinture, de l’encre, etc.) directement à l’Assemblée, pour que les protections hygiéniques soient reconnues comme produits de première nécessité. Nous avons aussi prévu d’envoyer des culottes à différentes radios et journaux pour que notre action soit relayée et qu’elle ait plus de poids ».

Qu’espérez-vous d’une telle action ?

« Je pense que ce type d’action est nécessaire. Notre action est un moyen de s’adresser à eux directement, pour leur dire notre déception et notre colère face à leur décision, et leurs justifications sexistes: comparaison avec la mousse à raser, Christian Eckert qui dit qu’il « s’y connait » en menstruations parce qu’il achète des tampons pour ses filles (alors qu’aux dernières nouvelles, il ne possède toujours pas d’utérus). J’espère que le Culotte Gate permettra de changer les choses. Il y a déjà pas mal de femmes qui vont participer, même si elles ne sont pas féministes à la base. Je pense que ce genre d’action peut permettre à certaines personnes de s’engager, de découvrir le féminisme. Donc oui on veut faire changer les choses ! »


Pour celles et ceux qui veulent participer, le Culotte Gate vous invite à joindre le Manifeste à votre courrier, accompagné ou non d’une petite culotte tâchée au rouge à lèvres, vernis, confiture de fraise ou autre liquide couleur « sang menstruel » (laisser libre court à votre imagination) au « 33 Quai d’Orsay 75007 Paris ». Peut-être que cette action permettra à Christian Eckert de se rendre compte qu’un tampon, c’est pas du luxe !

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