De l’Élysée à Pierresvives : Shepard Fairey, le géant du street-art

Par le 9 novembre 2017

Pour la première fois en France, une rétrospective de Shepard Fairey alias « Obey » est exposée au domaine de Pierresvives, à Montpellier.

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Il détourne les affiches de propagande communiste russe ou chinoise, exploite la publicité américaine des années 1950, ou imagine un portrait original de Barack Obama. Shepard Fairey, star du street art de 47 ans, est exposé à Pierrevives jusqu’au 13 janvier, pour une retrospective unique en France. L’exposition retrace ses combats et permet de mieux comprendre son travail.

Tous les deux ans, le domaine départemental organise une exposition entièrement consacrée au street-art. Cette année, ils frappent fort en exposant Shepard Fairey, géant mondial de la discipline. Selon Anne Rimbert, médiatrice culturelle et référente presse à Pierresvives, nous devons cette exposition à Jérôme Catz, le spécialiste français de l’artiste, qui avait déjà travaillé à Pierresvives il y a deux ans. Pour ce commissaire d’exposition, grand amateur de la culture street, «le travail de l’artiste est dédié au grand public, plutôt pour une éducation populaire. Et qui a une vraie vocation à s’adresser à tous, à porter la parole des minorités, des gens en difficulté, les droits de l’homme, la liberté d’expression… Autant de valeurs qui sont portées par Pierresvives. Un bâtiment qui a une population plutôt pas, ou peu, aisée dans les quartiers nord de Montpellier ».
La rétrospective regroupe 250 oeuvres réalisées depuis 1993. L’occasion de (re)découvrir ses plus célèbres visuels qui ont marqué le monde.

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« On associe Macron et Obama »

Concernant la Marianne visible lors du grand entretien du Président Macron, des questions se posent quant à l’interprétation de sa présence.

Shepard Fairey est-il l’artiste préféré des présidents ? Dimanche 15 octobre sur TF1, une œuvre de l’artiste apparaît à l’écran, derrière Emmanuel Macron, dans l’un des bureaux de l’Elysée. Jérôme Catz, le commissaire de l’exposition montpelliéraine, analyse cette stratégie de communication : «Le président de la République a bien compris quels étaient les codes et valeurs de notre société. Tout est extrêmement réfléchi. En mettant en scène cette Marianne de Shepard Fairey, on associe mécaniquement, on met sur un pied d’égalité Macron et Obama», assure-t-il. Shepard Fairey avait en effet réalisé une affiche d’Obama, qui avait été réutilisée pour sa campagne présidentielle américaine de 2008.

Intitulée « Liberté, Égalité, Fraternité », l’oeuvre avait été produite suite aux attentats du 13 novembre à Paris. Puis une reproduction murale avait été réalisée par l’artiste à la demande du maire du XIIIe arrondissement de Paris. Cette affiche était déjà présente dans le QG d’Emmanuel Macron pendant sa campagne présidentielle.

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à propos de l'auteur

Auteur : Marie-Alix Dagry

Originaire de la région parisienne puis ayant migré au sein de la Belle endormie du Sud-Ouest, en passant par les côtes de Granit rose et le pays nantais, j’ai toujours eu le goût pour le voyage, la découverte de nouveaux environnements. Curieuse de tout et attirée par l’idée de créer mais également d’informer tous les individus quels qu’ils soient, je ne cessais de changer d’avis concernant mon métier, n'en trouvant pas un qui répondait à toutes mes curiosités. C’est à la suite d’un stage réalisé au sein de Radio France que j’ai compris quelle était réellement ma vocation : le journalisme. Cette fonction me permettait d’assouvir ma soif de connaissances et de compréhension du monde, tout en pouvant laisser exprimer ma créativité. « Être libre c’est être informé » disait Alfred Sauvy. Notre rôle en temps que journaliste, est d’informer afin de laisser la liberté de choix et d’action aux citoyens. Être journaliste c’est, à mon sens, aider les individus à comprendre le monde qui les entoure. Et, à l’heure des « fake news », de la désinformation, et de la montée des thèses complotistes, le journaliste est devenu encore plus indispensable au fonctionnement de la démocratie. Actuellement, les populistes emploient des explications simplistes et dangereuses pour la société. De fait, le journaliste se doit de rendre les phénomènes plus lisibles et compréhensibles à tous. L’heure est à l’explication et la compréhension ; le journaliste, par conséquent, s’avère indispensable. Albert Camus était très attaché à l’indépendance du journaliste et à son soucis de vérité et, encore aujourd’hui, cela me parait deux objectifs primordiaux que le journaliste ne doit pas perdre de vu. Informer c’est « refuser de servir le mensonge » (Camus). Suivez moi sur Twitter : https://twitter.com/MarieAlix0