Le coq qui déchante

Par le 23 novembre 2008

Samedi 22 novembre au stade de France, les bleus se sont inclinés face à l’Australie, pour le dernier match de la tournée d’automne.

C’est une équipe de France revancharde qui se présentait hier, prête à laver l’affront des moqueries subies en Australie au printemps. En juin dernier en effet, lors d’une tournée biaisée par des absences dues aux demi-finales du top 14, les jeunes pousses de l’équipe de France s’étaient faites chambrer allègrement par des australiens qui leurs ont passé 80 points en 2 matchs.

La composition de l’équipe était plus ou moins la même que la semaine dernière face aux Pacific Islanders, avec notamment Chabal titulaire en deuxième ligne, Skrela et Tillous-Borde à l’ouverture, ou encore Médard à l’arrière.

Le match commence sur les chapeaux de roue et avec une intensité impressionnante. Les contacts sont rudes et les ouvreurs se chargent rapidement d’allumer quelques chandelles dans le ciel d’un stade de France à guichet fermé, afin de tester l’adversaire. Les Bleus sont solides sur les fondamentaux : rugueux en défense, ils avancent sur les contacts en attaque. Seule alerte en ce début de match, le jeu au pied de Skrela, défaillant sur les pénalités, ce qui ne va pas aller en s’arrangeant. Petit à petit, les Wallabies, bien en place et très au point tactiquement commencent à prendre la mesure d’une équipe de France vaillante mais trop imprécise. Ils inscrivent un essai en force, au terme d’une action d’école (Moore, 31e). Après une pénalité encaissée plus tôt, les français accusent rapidement dix points de retard. Ils sonnent alors la révolte et reviennent au score après une poussée phénoménale du pack sur mêlée fermée, action quasiment disparue dans le rugby moderne (39e).
L’arbitre siffle la mi-temps sur un score de parité.
Au retour sur la pelouse, les Australiens débordent vite le jeu des Français de toutes parts, poussant constamment la défense à la faute. Ils insistent sur le jeu en l’air, très défectueux chez les locaux. Les Océaniens profitent également de la mauvaise touche française pour chiper quelques ballons. Leurs efforts paient et ils marquent un essai à l’aile après 15 minutes en seconde période (Hynes, 54e).
Mais l’équipe de France n’abandonne pas et lance toutes ses forces dans la bataille, dans un match à sa portée. Les enchainements sont bons et poussent souvent les wallabies à la faute. Toutefois, un Skrela bien loin du niveau international (2 pénalités réussies sur 7, un drop manqué à 15 mètres face aux poteaux et un carton jaune pour jeu dangereux) ne permettra pas à la France de profiter des multiples occasions qu’elle a eu de passer devant au score.

Au final, l’Australie s’impose 18 à 13 dans un match d’une grande intensité où la rigueur a fait la différence. Les Australiens n’ont joué que par intermittence et ont largement profité du manque de réussite du buteur français.
Le joueur du Biarritz Olympique Imanol Harinordoquy, déçu, déclarera à l’issue de la rencontre qu’« il y avait la place ».

Cette tournée d’automne s’achève sur une déception, mais laisse présager une équipe de France qui est en mesure de viser le grand chelem au tournoi des VI nations début 2009. Pour cela, il faudra tout de même régler les problèmes de précision au pied… On espère à ce sujet, un rétablissement rapide des Beauxis, Elissalde et autres Trinh-Duc ainsi que pourquoi pas, un retour en grâce de Michalak.

Catégorie(s) :
Étiquettes : , ,

Vous avez aimé cet article ? Partagez-le !

à propos de l'auteur

Auteur : Germain Cauffopé

Je vois dans le journalisme la tentative d'organisation et de mise en lumière d'une morale collective qui disparaît dangereusement de notre société. Au débat public et à la conscience collective se sont substitués le spectacle et la consommation. Le péril est tel que l'institution même du journalisme est touchée de plein fouet. Vouloir être journaliste c'est pour moi croire en des jours meilleurs, et toujours garder à l'esprit qu'informer, c'est entretenir l'esprit critique.