Gad Elmaleh s’éclate des deux côtés de la caméra

Par le 17 mars 2009

L’humoriste préféré des Français présente « Coco », son premier film. Il raconte cette nouvelle expérience. Rencontre.

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Comédien, réalisateur et auteur, Gad Elmaleh a endossé toutes les casquettes du métier pour tourner son premier film. «C’est parti d’une envie d’acteur. Je n’ai pas eu envie d’être réalisateur, j’ai eu envie d’être acteur libre» , explique-t-il lors d’une avant-première de Coco à Montpellier (sortie en salles le 18 mars).

Pour cela, il s’est accordé la plus grande des libertés dont un acteur puisse rêver, «celle de se diriger soi-même» . Et quand Gad Elmaleh dirige, autant dire que l’improvisation est la bienvenue, «presque la moitié des dialogues ont été improvisés sur le plateau» .

A l’instar de Chouchou en 2003, Gad Elmaleh reprend ici l’un des personnages de son spectacle La vie normale. «J’avais envie de jouer un personnage exubérant. J’avais besoin de cet excès, de cette folie. Dans ce genre-là, le personnage de Coco était idéal.» Coco ou l’histoire d’un self-made-man de 40 ans, exemple parfait de la réussite sociale. Un nouveau riche, parti de rien et qui a connu une fulgurante « success story » grâce à son invention de l’eau frétillante. Mégalo, flambeur, exubérant, Coco veut faire de la bar-mitsvah de son fils «l’événement national de l’année» avec pour seul mot d’ordre : «s’é-cla-ter» . Pour y parvenir, il loue le Stade de France, embauche la Patrouille de France pour graver « Mazel Tov » dans le ciel et veut «férieriser» le lendemain pour prolonger la fête.

«Pour fabriquer de la comédie, il ne faut pas se marrer tout le temps»

Un clin d’oeil aux origines du comédien. Juif d’Afrique du nord, Gad Elmaleh a voulu que son film prône une valeur de tolérance : «Je fais un contre-pied aux clichés. La famille juive de Coco accepte sa femme goy. Cela me tenait à coeur de montrer une famille qui s’ouvre à une autre religion et une autre culture.» Le personnage de Coco est dépassé par son propre succès. Tout lui réussit. Et peut-être même un peu trop. Il croit que l’argent peut acheter n’importe qui et n’importe quoi. Et pourtant…
Réaliser son premier film, Gad Elmaleh confie que «ça fait peur. C’est clair que je n’ai pas su tout faire. Il y a des choses qui m’ont échappé. C’est les maladresses d’un premier film». Face à ses «maladresses» , le jeune réalisateur reconnaît avoir eu un avantage certain, celui d’être acteur : «J’ai su comment diriger puisque je l’ai moi-même été.» Entouré de Manu Payet et d’Ari Abittan, ses partenaires dans Coco, Gad Elmaleh le réalisateur reste fidèle à Gad l’humoriste. «L’avantage d’être réalisateur, c’est que je ne me suis pas fait passer le casting et que je n’ai pas eu à coucher avec le réalisateur cette fois-ci.» Mais n’allons pas plus loin puisque, comme Gad Elmaleh aime à le dire, «pour fabriquer de la comédie, il ne faut pas se marrer tout le temps. Le comique, c’est du sérieux.»

Article publié dans le Midi Libre (15/03/09)

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à propos de l'auteur

Auteur : Julia Razil

Vouloir être un acteur de la société, à 20 ans, à l’âge où l’on a la conviction de pouvoir changer les choses n’a rien de surprenant. Vouloir être journaliste est une certitude. Le devenir est un défi. Diplômée d’une licence d’histoire, d’une licence et d’un master I en science politique, ce master professionnel spécialisé en journalisme concrétise mon parcours universitaire. Cependant, la meilleure école n’est-elle pas celle du terrain ? Correspondante depuis trois ans pour le quotidien régional La Provence, j’ai pu récemment découvrir le monde de la télévision en réalisant un stage au sein du service politique et économique de la rédaction de France 2. Hautcourant.com se présente comme une nouvelle opportunité, celle de découvrir le journalisme et d’informer sur la toile.