Ligue des champions : c’est la mi-temps

Par le 23 octobre 2009

A l’issue des matchs allers de la phase de groupes, l’heure est à un premier bilan concernant les trois équipes françaises engagées en Ligue de Champions cette année. Le point sur les chances de qualification de Bordeaux, Lyon et Marseille.

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Bordeaux est là
Contrairement à l’an passé où les Girondins de Bordeaux avaient engrangé seulement 3 points (victoire 1-0 contre Cluj, 1-3 contre l’AS Rome et 4-0 à Chelsea) à mi-parcours de la phase de poules de la Ligue des Champions, la donne est cette fois-ci sensiblement différente. Avec 7 points et une place de premier dans le groupe A, les hommes de Laurent Blanc ont abordé cette compétition avec un état d’esprit beaucoup plus conquérant. Après un nul mérité au Stadio delle Alpi contre la Juve de Del Piero (1-1) et une victoire à l’arraché face aux tenaces joueurs israéliens du Maccabi Haïfa (1-0), les bordelais ont battu mercredi, 2 buts à 1, le Bayern de Munich de Louis Van Gaal (Ciani 6e csc, Ciani 29e et Planus à la 40e). Certes, Ribéry et Robben manquaient à l’appel, mais cela ne doit pas pour autant remettre en cause la victoire girondine. Ajoutons que les bavarois étaient réduits à 10 dès la 30e minute (2nd carton jaune pour T. Muller) et par la suite ont provoqué deux penaltys, étrangement ratés par Gourcuff puis Jussiê. Tout n’est pas parfait mais l’essentiel est acquis : les 3 points. Petite statistique cocasse : la place de 3e meilleur buteur de la C1 pour le défenseur central Michaël Ciani avec deux buts. Le remplaçant de Souleymane Diawara, parti à l’OM cet été, répond pour l’instant à toutes les attentes.

Avec un match retour le 3 novembre prochain à l’Allianz Arena de Munich, Alou Diarra et ses petits camarades pourraient prendre une sérieuse option pour une qualification en huitième de finale en cas de victoire.

Lyon en impose
A moins d’un véritable séisme, l’Olympique Lyonnais devrait aisément passer le cap des poules cette année, comme c’est devenu une habitude depuis la saison 2003-2004. Pourtant, l’été des lyonnais ne présageait pas forcément un tel départ canon. Après la perte du titre de champion de France et la 3ème place obtenue la saison passée, le club a dû aller chercher sa qualification en Ligue des Champions par la petite porte des barrages, en plein mois d’août contre Anderlecht (8-2 sur les deux matchs). Il a aussi fallu dépasser le problème des départs conjugués de Juninho et Karim Benzema, les deux meilleurs joueurs de l’équipe. Et ce en tenant compte d’une situation financière délicate : projet de Grand stade en jachère, cours de l’action en chute libre, recettes en baisse. Mais après avoir battu successivement la Fiorentina à Gerland (1-0), Debrecen à Budapest (0-4) et surtout Liverpool à Anfield Road (1-2), plus personne ne s’arrête sur la somme extravagante de 72 millions d’euros dépensée cet été pour s’assurer le plus tôt possible les services de Lisandro Lopez, Michel Bastos, Aly Cissokho et Bafétimbi Gomis. Et pour cause, en cinq matchs européens, les nouveaux ont marqué 8 des 15 buts de l’équipe (3 pour Gomis, 4 pour Lisandro, 1 pour Bastos). Mardi soir, ce sont en revanche le jeune Maxime Gonalons et l’Argentin Cesar Delgado qui ont fait chuter les Reds chez eux, un exploit que seuls les marseillais avaient réalisé jusque là en France. Les hommes de Claude Puel caracolent désormais en tête de leur groupe avec 9 points. Un match nul, et c’est dans la poche.

Il est improbable que les co-équipiers de Govou perdent les trois prochains matchs.Mai ils doivent garder leur première place. Car Liverpool aura a cœur de revenir dans la course dans deux semaines à Gerland, avec cette fois un effectif au complet. Et la Fiorentina, à 6 points, n’attend qu’un faux pas lyonnais pour revenir à niveau.

Marseille peut rêver
L’OM qui n’avait pas remporté de victoire à l’extérieur en Ligue des Champions depuis sa victoire 1-0 à Anfield contre Liverpool le 3 octobre 2007 sort enfin la tête de l’eau. En battant Zurich 1-0, les marseillais se sont remis à rêver à une qualification pour les huitièmes de finale. Cette victoire était plus que bienvenue d’autant que l’OM, après deux défaites face Milan (1-2) et Madrid (0-3), devait absolument s’imposer en Suisse pour pouvoir rester dans la compétition. Aujourd’hui, l’OM est en avance sur son temps de passage de la saison dernière, durant laquelle l’équipe alors dirigée par Eric Gerets avait perdu ses trois premiers matchs et avait été reversée en Coupe de l’UEFA avec quatre points. Mais ce bon résultat a peut-être été gâché par la victoire de Milan sur le Real Madrid (2-3) rendant ainsi l’avenir de l’OM indécis. Avec trois points, le club phocéen est toujours derrière les deux ténors du groupe après les matches allers. Pour permettre de valider un billet au moins pour la Ligue Europa, il faudra aux hommes de Didier Deschamps une nouvelle victoire face à Zurich au stade Vélodrome le 3 novembre, ce qui ne sera pas forcément une mince affaire. Ce groupe est décidément bien relevé.

Mais l’OM peut et doit viser plus haut. Cette victoire en terre helvétique a d’ailleurs montré une équipe innovante dans sa défense avec un Gabriel Heinze évoluant pour la première fois de la saison comme latéral gauche. Si les olympiens battent à nouveau Zurich, ils pourront se mettre à rêver d’une victoire à San Siro face au Milan de Pato. Et pourquoi pas ensuite au stade Vélodrome, face au Real. Tout reste possible. Les défaites cette semaine de Madrid, Liverpool et Barcelone prouvent que cette phase de poules peut encore réserver des surprises.

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à propos de l'auteur

Auteur : Igor Gauquelin

Un jour chez un préfet à discuter « d’affaires de la plus haute importance », le lendemain chez des tziganes à échanger sur leur pratique religieuse. Moi qui ai la curiosité et la bougeotte, c’est ça que j’aime dans ce métier. A Hautcourant.com, nous sommes tous des passionnés. Mais on nous rabâche sans arrêt que la presse est en crise et que notre avenir est incertain. Du coup, on a fini par se faire une raison: on sait qu’on ne croulera pas sous les dollars. Alors pour garder la persévérance, on se dit que c’est tant mieux. L’information ne doit pas aller des hautes sphères vers la base, mais bien de la base vers les hautes sphères. Lyonnais de cœur, j’ai fait science politique dans ma ville natale, avant de faire un saut de puce en Finlande pendant un an puis de venir chercher du soleil à Montpellier, comme les lyonnais en rêvent tous.