Entre froufrous et nœuds papillon, les dessous de l’industrie du mariage.

Par le 26 octobre 2009

Ce week-end, les 24 et 25 octobre, s’est tenu la première édition du salon du mariage de Palavas-les-Flots. Au programme, soixante-dix exposants, des défilés et du froufrou. De la robe de mariée et des faire-part en passant par le traiteur, l’organisateur, le photographe, un bon nombre des professionnels du mariage de la région étaient présents. L’industrie du mariage connaît encore de beaux jours.

Audrey, Stand de Vendômes Séduction

A l’extérieur, des mouettes rieuses et une odeur d’embrun. A l’intérieur, des fanfreluches, des dragées, des ballons et des couples par centaines. Pour cette première édition du salon du mariage de Palavas-les-Flots, le pari est réussi et le succès au rendez-vous. Selon Philippe Steed, le principal organisateur, deux-milles visiteurs sont venus. D’où vient cette réussite ?

En temps de crise économique, le secteur du mariage ne semble pas touché. L’ensemble des exposants interrogés est unanime : le mariage fait rêver et se porte bien. « Les réservations sont nombreuses. Les gens font plus attention mais cela reste un moment où ils se font plaisir » souligne Pascale de la Fabrique Guy Auzier, une chocolaterie montpelliéraine. Audrey de chez Vendome Séduction, créateur de robes de mariée, nous informe que le prix moyen d’une robe de mariée est de mille euros. Somme non négligeable. Se marier aujourd’hui est, en effet, prévoir un large budget et ne pas avoir peur de le dépasser. Selon le site festivamariage.com, le budget moyen d’un mariage est de 11 800 €. Le lieu de la réception est de loin le plus coûteux. La moyenne pour une location de salle est de 1500 €, 3000 € pour le traiteur et l’animation (de 700 à 1500 €). La liste de mariage arrive juste après avec une moyenne de 3000 € suivie par le voyage de noces de 1500 à 2500 €. Viennent ensuite les tenues des mariés, le coût des alliances, du coiffeur, de l’esthéticienne, du photographe, des fleurs, de la voiture… Le mariage est donc un vrai business où la concurrence entre les prestataires peut être féroce et le piratage courant. Autrefois, les parents finançaient le mariage de leurs ouailles, aujourd’hui la donne est différente. Ce sont les fiancés qui se payent eux-mêmes le plus beau jour de leur vie. Ce phénomène nouveau est dû au fait que, de nos jours, les couples se marient plus tard. « La moyenne d’âge de nos clients est de trente ans et plus. Certains ont des enfants et même se remarient » souligne Cécile Danvel, responsable régional chez 1001 Listes, créateur de listes de mariage.

L’objectif d’un salon du mariage comme celui de Palavas, qui n’est pas le premier dans la région est, d’après Philippe Steed, de faire rencontrer les futurs mariés et les prestataires. Cendrine, directrice de la maison Godiva de Montpellier, véritable créatrice de dragées, affirme qu’« un salon du mariage permet de montrer les nouveautés, de créer des ambiances auxquelles les futurs mariés n’auraient pas pensé ». Chose indispensable pour chacun des commerçants présents. Le salon est donc un lieu incontournable pour se faire connaître, avoir plus d’impact sur les clients et se faire de la publicité. « Dans notre région, il y avait une forte demande de la part des prestataires de créer un salon du mariage digne de ce nom, plus moderne, avec un grand nombre d’exposants » souligne M. Steed. D’ailleurs, la grande majorité des prestataires ne participeront qu’à celui-ci dans la région de Montpellier. « J’ai apprécié l’esprit familial de ce salon » affirme Geneviève Motsch, photographe.

Néanmoins, tous les futurs mariés ne passent pas par un salon pour organiser leur mariage. Céline, future mariée, venue à Palavas en tant que bénévole, ne s’est pas vraiment rendue intentionnellement dans un salon pour organiser son mariage : « un jour de pluie, avec mon ami Cédric, nous sommes allés nous promener au salon du mariage de Martigues, à défaut de faire autre chose. Nous nous sommes finalement régalés. Cela a été un déclic pour franchir le pas et décider de nous marier. Cela faisait neuf ans que nous étions ensemble. A la sortie du salon, nous avions choisi quelques uns de nos prestataires : le traiteur, le photographe. Nous avons tout fait nous même pour organiser notre mariage, tout financé. Dès le début nous avons fixé un budget que nous avons un peu dépassé. Cela a mis quelques semaines pour tout préparer. Ce mariage, c’est un engagement supplémentaire aux yeux des autres. Pour nous, c’est fusionner ».

Le mariage n’est donc pas qu’un business. C’est aussi un engagement, une tradition, « un moment privilégié » souligne Sylvie, représentante des Galeries Lafayette. Et malgré le côté commercial d’un salon du mariage, de bonnes initiatives sont prises. Le Relook d’Eynzo, coiffeur-maquilleur, et le Show Room de Vautes Mariage, boutique de robes de mariées, reversent un pourcentage des bénéfices réalisés à l’association Angysachrys, basée à Montpellier. Crée en 2000, Angysachrys est une association dont l’objectif est d’apporter un soutien et une aide matérielle à des enfants handicapés.

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à propos de l'auteur

Auteur : Julie Derache

« Un photographe est un funambule sur le fil du hasard, qui cherche à attraper des étoiles filantes » (Querrec) Diplômée du Master 2 Métiers du journalisme, je suis passionnée à la fois par les lettres, l’écriture et par la photographie. J'aime à reprendre les mots d'Eric Valli : « La photographie est avant tout, pour moi, la rencontre, la découverte, l’apprentissage d’autres mondes. Et le partage. C’est parce que ce métier est avant tout humain qu’il me passionne. » Ces propos résument tout. Mes expériences professionnelles, mes rencontres, mes passions, et surtout pourquoi j’ai choisi d’être à la fois journaliste et photographe. Amoureuse des mots, des livres, des images et des rencontres, j’ai toujours eu à cœur de comprendre le monde et de défendre ce que je crois être des causes justes. Curieuse, j’ai toujours voulu acquérir le plus de connaissances et d’expériences possibles dans divers domaines. Ainsi, mes multiples cheminements, atypiques bien souvent, se sont constamment éloignés des sentiers battus. Jeune, je me suis engagée par le biais d’une action pour la protection de l’environnement soutenue par PPDA, Roger Gicquel, Robert Hossein, entre autres. Grâce à cela, j’ai appris les bases du métier de journaliste, son éthique, et surtout à me dépasser pour aller vers l’autre. Ensuite, mon baccalauréat littéraire en poche, je me suis dirigée naturellement vers des études d’Histoire. Après ma licence, je suis allée voir ce qui se passait ailleurs, au Québec. M’intéressant à l’investigation et voulant m’immerger dans l’histoire du pays qui m’accueillait, j’y ai écrit un essai sur la femme amérindienne chrétienne en Nouvelle France dirigé par Paul André Dubois (Université Laval), explorant ainsi la culture et l’environnement des Premières Nations. A mon retour, je me suis vraiment lancée dans le journalisme. D’abord en intégrant le Master 1 Science Politique et le Master 2 Métiers du Journalisme, puis en faisant des stages dans le monde de la presse comme du photojournalisme. Notamment à l'Agence Vu, au sein de la rédaction locale, de la rédaction Culture/Magazine de Midi Libre et de celle de Polka Magazine où j’ai notamment eu la chance de pouvoir publier une première photographie commandée par Alain Genestar. Au sein du Master, j'ai également rédigé un mémoire intitulé « Au delà des clichés. Des évolutions du photojournalisme et de l'avenir d'une profession » sous la direction d'Edwy Plenel. A ce jour, je le retravaille en vue de le publier. Pour conclure, je pourrai vous dire, en reprenant les mots de Cédric Gerbehaye : « Je fais de la photo parce que j’ai des convictions », en ajoutant que pour moi le journalisme, c'est à la fois les mots et l'image, et que mon objectif est de faire des reportages pour documenter ce dont on ne parle pas, pour rendre compte, pour témoigner en prenant le temps, en analysant, en assumant sa subjectivité.