J’ai testé pour vous : la gueule de bois au vin bio

Le vin bio fait-il vraiment moins mal au crâne que le vin conventionnel ? Hautcourant s’est interrogé… On a testé pour vous! On n’aurait peut-être pas dû. Autant dire qu’on en a tout de suite subi les conséquences.

Tout est parti d’une boutade lancée par des étudiants de la promo, alors en pleine préparation du dossier sur le vin bio. L’objet du délire ? Une interrogation pas vraiment existentielle mais assurément tendancielle : une cuite au vin bio a-t-elle les mêmes effets qu’une cuite au vin conventionnel ? La question intrigue, passionne, démange même. Et si on comparait ? Le projet suscite immédiatement l’adhésion. On veut faire ça bien. Il faut que ce soit léger mais sérieux quand même. « Une véritable expérience journalistique » selon la formule d’un membre de la rédaction. Rapidement, l’organisation de l’évènement se précise.

Au programme, deux soirées : l’une consacrée au vin bio, l’autre au vin conventionnel. Les étudiants de la promo joueront les testeurs. Pour garantir sa fiabilité, l’expérience se fait à l’aveugle. Seule une poignée de participants, les organisateurs, savent si la soirée est bio ou « traditionnelle ». Pas question de fausser les perceptions en dévoilant à l’avance la nature des bouteilles, préalablement recouvertes de papier journal pour dissimuler les étiquettes. Obnubilée par la réussite du projet, la rédaction déploie toute son énergie durant la phase de préparation. En témoigne cette liste de douze symptômes typiques de la gueule de bois, dressée en concertation avec les plus éminents spécialistes de la gueule de bois.

Tableau des douze symptômes de la gueule de bois, notés de 0 à 10
Un document soigneusement rempli par les participants au lendemain des deux soirées, sur lequel chacun consigne avec application son ressenti émotionnel, physique et moral et évalue sur une échelle de 0 à 10 la prégnance des symptômes sur son organisme. Restait à comparer les notes de ces deux soirées distinctes. Dernier détail, et non des moindres, chaque verre bu pendant l’expérience est soigneusement comptabilisé afin d’obtenir un ratio équivalent entre les deux soirées. Hasard ou pas, on a commencé par la soirée « conventionnelle ».

Moyennes du tableau :

Moyennes des symptômes pour chaque soirée
Globalement, les résultats montrent que tous les symptômes ont été plus importants avec le vin conventionnel (sauf sueur et tachycardie). De plus, les écarts entre les deux moyennes d’un même symptôme sont significatifs (excepté pour la fatigue qui est sensiblement similaire d’une soirée à l’autre). Les chiffres laissent donc croire que la gueule de bois au vin conventionnel est plus difficile à encaisser pour le corps qu’une cuite au vin bio…. Enfin, si on ne fait pas du cas par cas.

Evaluation des symptômes de la gueule de bois au vin conventionnel et au vin bio

Crédits infographie : Mathilde Belin

VOT’MATIC : Quand la modernisation se glisse dans les urnes traditionnelles

En associant technologie électronique et urne traditionnelle, le montpelliérain Abdellhakim Djoudi, après des études en robotique et informatique industriel, innove en inventant le VOT’MATIC qui entend révolutionner le vote.

Rapide, sécurisé, accessible à tous, et unique en son genre, le VOT’MATIC apporte une réponse innovante pour tourner la page du lourd processus électoral qui souvent fait l’objet de polémiques. En effet, cette urne primé en 2010 par le concours Lépine devrait rassurer les plus sceptiques vis à vis du vote électronique. Le procédé inventé par monsieur Djoudi permet désormais selon lui de « sécuriser le vote électronique et en même temps le vote papier en supprimant deux maux : la machine qui se trompe et le bourrage des urnes ».

Comment ça fonctionne ?

Dans l’isoloir l’électeur est face à un écran où il peut consulter les choix proposés au scrutin grâce à un pré-paramétrage pour l’élection en question. En appuyant sur cet écran tactile, l’électeur fait son choix, et déclenche l’impression immédiate du bulletin papier muni d’une puce où est codé le nom du candidat. Le papier mis sous enveloppe, la borne a la possibilité de relire si besoin le contenu grâce à la puce intégrée. En cas d’erreur, le processus peut être recommencé autant de fois nécessaire. Si tout est en bonne et due forme, l’électeur se dirige comme traditionnellement vers l’urne transparente et introduit son bulletin à la seule différence que le contenu conforme de l’enveloppe est vérifié automatiquement ( si contenu vide ou si l’enveloppe contient plusieurs bulletins). Par la suite, la comptabilisation se fait électroniquement ce qui induit qu’à la fin de l’élection les résultats sont immédiats et vérifiables à tout moment (soit par la machine, soit manuellement).

Une utilisation qui s’adresse au plus grand nombre

S’adressant tant aux collectivités locales pour les élections publiques, qu’aux organisations pilotant des élections privés, le VOT’MATIC comporte certains atouts non négligeable.
En terme de prix, « alors que le vote papier est estimé à 1 euro par électeur, ce nouveau procédé coûte 65 centimes. Une économie de 35% par rapport au vote traditionnel » déclare Abdellhakim Djoudi.

Grâce à un casque audio et un clavier braille, les personnes atteintes d’handicap peuvent voter en toute autonomie. « Lors des élections, je ne suis jamais autonome, on doit me lire les noms des candidats. Avec cette machine, je peux être libre dans l’isoloir » déclare une mal voyante venu tester VOT’MATIC.

L’effectivité de VOT’MATIC

Deux sociétés du CAC 40 ainsi que plusieurs syndicats utilisent aujourd’hui ce nouvel outil. Dans le public, rien n’est encore effectif pour le moment…puisque avant toute chose le projet doit être voter…traditionnellement !

Prosélytisme: la méthode infaillible des missionnaires mormons

Toujours sur leur 31, allant de paire, les missionnaires de l’Eglise des saints des derniers jours écument les villes afin d’engager la discussion avec des inconnus, dans la rue ou les transports en commun. Ces jeunes mormons, pour la plupart venus des Etats-Unis, passent deux ans à l’étranger afin de « parler de Jésus »: promouvoir leur foi et tenter de rallier de nouveaux adeptes. Comment s’y prennent-ils?

Le premier contact est primordial. D’apparence impeccable (jupe pour les femmes, costume pour les hommes, tenue de soi stricte), le missionnaire est poli et avenant. La façon la plus classique d’aborder un interlocuteur potentiel est de lui adresser un «bonjour» massif et de lui demander de ses nouvelles. L’inconnu ainsi interpellé sera alors saisi par la confiance en soi du missionnaire et la décontraction qu’il dégage au-delà de son uniforme de prêcheur.
Nombreux sont les individus dérangés par une approche qui manque de spontanéité. Le prosélyte est vite reconnu malgré le contact amical. A un arrêt de bus, une femme méfiante leur envoie: «Vous êtes comme les témoins de Jehova, c’est pas bien de faire ça, de parler à tout le monde». Une autre les chambre: «Vous faites les sorties d’écoles aussi?» Mais, tenaces, les mormons tiennent à se présenter et expliquent leur démarche afin d’effacer soupçons et stéréotypes.

L’objectif: mettre l’interlocuteur face à ses questionnements spirituels

Si cette phase d’approche est couronnée de succès (l’interlocuteur émet une forme de curiosité pour eux), les missionnaires entament la conversation. Si le discours de présentation de leur mission et de leur culte est rodé, voire récité par cœur, l’objectif de l’échange n’est pas de déclamer un sermon mais bien de faire réfléchir l’individu sur son rapport à la foi.la_methode_guides.jpg
Les missionnaires posent donc beaucoup de question: «Que connaissez-vous des mormons?», «Vous croyez en Dieu?», «Que pensez-vous de Jésus Christ?». De même, leur première réaction aux interrogations qui leur sont posées est de demander à l’individu de se poser la question à soi même. Cela a pour but de souligner les failles de l’interlocuteur en lui faisant prendre conscience de ses propres questionnements. Les mormons, très attentifs, écoutent. Les yeux grands ouverts, presque hypnotiques, buvant presque les paroles de l’individu. Ils acquiescent, ne le contredisent jamais, l’encouragent et le félicitent même.
Les zélateurs sont ainsi en mesure de s’adapter à la personne en rebondissant sur ses lacunes et en lui proposant des solutions. A une dame qui avoue «Je crois en quelque chose, qu’il y a une force, mais je ne vais pas à l’église…» Ils répondent «Oui c’est déjà très bien! Essayez de prier, de lire un peu la Bible, vous verrez ça vous fera du bien!»

Lecture du livre de Mormon et prière : fondement de la foi mormone

La force d’attrait de la méthode mormone est de donner des conseils et non des directives.la_methode_livre.jpg
L’interlocuteur en tirera un profit personnel, en témoigne l’épanouissement qui rayonne du missionnaire! Les conseils sont simples: essayer de prier «avec un cœur sincère» et lire la Bible et le livre de Mormon, un peu tous les jours si possible. Les missionnaires ont toujours un livre de leur culte à la main. Ils le donnent bien volontiers.

La conclusion de ces entretiens impromptus est l’occasion d’inviter les âmes égarées à la chapelle locale des mormons. L’individu qui accepterait telle proposition serait alors pris en charge de fait par les missionnaires. De fréquents appels téléphoniques inciteraient l’adepte potentiel à lire et prier. Il se verrait proposer des rendez-vous en privé, participer à des soirées dites «familiales» ou venir visualiser des documentaires sur le prophète Joseph Smith. Toujours encadré par les missionnaires… Consciencieux et appliqués.

Une semaine avec les missionnaires mormons

Haut Courant a suivi un duo de missionnaire mormon à Montpellier. Plongée dans le quotidien de ces jeunes dévots qui passent deux ans de leur vie à l’étranger, loin de leur Idaho ou de leur Californie natale, pour se consacrer à l’exercice de leur culte.

En 1830, Joseph Smith eut une vision de Dieu et de Jésus. Ainsi fut révélée la religion mormone. Les deux êtres divins lui indiquèrent l’emplacement de tablettes ancestrales qui retranscrivaient la parole directe du Christ. Traduites par Smith, les reliques lui servirent de base pour fonder l’Eglise des saints des derniers jours, plus communément appelés mormons. Culte récent, donc limité en nombre de membres (ils sont 36 000 en France et 14 millions dans le monde), il cultive depuis ses origines la prospection d’adeptes, partout dans le monde. C’est aux jeunes (entre 18 et 25 ans pour les garçons, 20 et 25 ans pour les filles) que revient cette mission. Les missionnaires, aussi appelés Elders, ne s’arrêtent jamais: 6 jours sur 7 ils ratissent les villes pour promouvoir leurs croyances et leurs soirées et temps libres sont consacrés à la vie paroissiale.
Voici un aperçu d’une semaine type pour Elder Peels et Elder Hastings.

Lundi

Les deux missionnaires accueillent un non-membre ce soir, à leur Chapelle rue Daunou. Ils l’ont rencontré dans la rue et l’ont invité pour leur parler de leur religion et «de la vie de Jésus Christ». Le natif de Bethléem serait venu aux Amériques juste après sa résurrection, où il aurait prêché à un peuple ancien, les Lamanites, sorte d’ancêtres des Aztèques. Cette parole serait parvenue jusqu’à Joseph Smith par les fameuses tablettes d’or (depuis disparues), rédigées par un Lamanite du nom de Mormon. Smith serait le 12ème vrai prophète à propager les idées originelles du Christ, ayant été en possession de la parole directe de Jésus, contrairement aux religions chrétiennes.
Tout comme elle a débuté, cette rencontre en privé se termine par une prière que les missionnaires exécutent genoux à terre, tête baissée. Les Elders rappelleront l’individu plus tard dans la semaine et les semaines suivantes encore.

Mardi

Ce soir, c’est «soirée familiale»! Thème du jour: la prière. A peine 10 personnes sont réunies dans une salle du bâtiment accolée à la chapelle, dont la moitié sont missionnaires. L’animateur du jour est prêtre. Tout homme mormon, baptisé et de plus de 16 ans peut devenir prêtre, qui n’est qu’un grade parmi d’autres dans le premier degré de la hiérarchie laïque et bénévole des mormons. L’animateur est donc plus un professeur, qui s’appuie sur l’expérience des Elders pour expliquer la meilleure façon de s’adresser au «Père Céleste». «Si vous voulez une Ferrari, il ne faut pas dire « Père Céleste envoie moi une Ferrari », vous allez recevoir un skate!» L’assistance, ébahie et enthousiaste, éclate de rire. «Si vous savez vous y prendre, les cadeaux tomberont du ciel. Mais il faut être humble dans ses demandes».
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Le mormonisme est né aux Etats-Unis et sa pratique s’en ressent. Dans un véritable show, le prêtre vante des valeurs bien peu prônées par le Christianisme latin: outre l’amour et la santé, l’individualisme et la richesse matérielle sont les pivots d’une existence épanouie.
La dernière demi-heure de la soirée est encore plus détendue que la leçon du prêtre: autour d’un banquet de friandises, on parle librement de prière et on déclame des blagues carambars.

Mercredi

Aujourd’hui, journée libre. Elle commence pourtant comme tous les matins. Levé à 7h, le missionnaire se réveille avec une demi-heure de sport et enchaine sur une heure d’étude du livre de Mormon. Pas de café-clope au petit déjeuner, ni même de thé. Les produits excitants sont proscrits aux mormons. On se contentera de jus d’orange.
Une fois par semaine, les missionnaires écrivent à leur famille. Ils n’ont le droit qu’à deux appels via Skype par an: à Noël et pour la fête des mères.
Cette journée est aussi l’occasion de faire le point sur les finances. Les jeunes payent leur mission sur fonds propres. «J’étais étudiant avant ma mission, raconte Elder Peels dans un bon français, mais j’ai travaillé en tant qu’ambulancier pour pouvoir partir». Néanmoins, il assure que les paroisses d’origine versent une bourse à leurs jeunes n’ayant pas les moyens de se financer.

Jeudi

Pour les Saints des derniers jours, la vie sur terre n’est qu’une étape. Tout humain a vécu auprès de Dieu avant son existence terrestre, et tous retournerons au ciel après la mort. Mais les modalités de cette ultime étape dépendent des choix de chacun réalisés durant la vie sur terre et juste après le trépas. L’enfer n’existe pas chez les mormons et le paradis est divisé en trois niveaux. Le premier ressemble à la vie terrestre, imprégnée de vice et de frustration. Le deuxième niveau est un monde de paix, destiné aux humains ayant mené une vie juste et charitable, même si ils n’ont jamais eu la foi. Le plus haut et le plus glorieux est celui que seuls les bons mormons peuvent atteindre: devenir soi-même un dieu, vivre en présence du «Père Céleste» et «connaitre une joie complète».

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Pour se faire, il faut avoir été baptisé. Problème: Que va-t-il advenir des gens qui ne l’ont pas été, étant morts avant la révélation à Joseph Smith? Afin de vivre éternellement avec toute leur famille au royaume dont le standing est le meilleur, les mormons recherchent activement leurs aïeux pour les bénir post-mortem. D’où leur réputation internationale en matière de généalogie. La France, comme d’autres Etats, coopère avec Salt Lake City pour mettre en commun leurs bases de données. La chapelle de Montpellier est donc dotée de machine de lecture de microfilm et l’un des paroissiens, expert en généalogie, est là pour guider les missionnaires dans leur quête.

Vendredi

Aujourd’hui, Elder Peels a rendez-vous avec le responsable des missionnaires de la partie Sud de la France. Il va être fixé aujourd’hui: continuera-t-il sa mission sur Montpellier avec son acolyte Elder Hasting? Les mormons en mission ne savent jamais où ils partent. Le pays visité dépend de la maîtrise de la langue locale (qui est renforcée par des stages de formation de 9 semaines avant le départ), ni la ville, qui change sporadiquement. Après Bordeaux puis deux mois passés dans l’Hérault, le missionnaire est finalement dépêché à Aix. Un autre Elder va prendre sa place et former un nouveau duo avec Elder Hasting: Le floridien Elder Taylor.

Samedi

8h45. Rendez-vous à la chapelle pour une séance de «sport extrême» animée par Elder Yang. Les participants exécutent des exercices issus de la méthode «P 90 X», un entrainement réputé pour sa rudesse. La paroisse propose nombre d’activités ouvertes à tous. Elles sont souvent la porte d’entrée des non-mormons dans le culte. Antoine (le prénom a été changé), rencontré lors de la soirée familiale, ne se définit pas comme un grand dévot. Il témoigne: «Je n’ai pas vraiment de famille, ici j’en ai une. J’ai commencé à venir au sport… Maintenant je viens parfois à la messe».

Dimanche

La chapelle Le dimanche matin est l’apogée de la semaine du missionnaire. Trois offices successifs sont célébrés à partir de 8h du matin, dont un spécialement pour les Elders. A 10h, la réunion de la Sainte-Cène est suivie par tous les paroissiens, apprêtés pour l’occasion. Les missionnaires distribuent des invitations pour une grande soirée familiale. D’éminents personnages de l’Eglise française sont présents aujourd’hui, dont certains membres de la prêtrise de Melchisédek, le degré supérieur du clergé mormon. On prie un peu, l’eau et le pain bénis circulent dans l’assemblée. Les cantiques sont accompagnés de piano et de violon… ce qui n’empêche pas certains membres de chanter faux ou de partir dans quelques trémolos excessifs! Maria, l’une des nombreuses jeunes présentes, raconte: «Un jour j’ai amené une amie catho. Elle était étonnée du temps passé à chanter§» Puis les têtes d’affiche se succèdent au micro. Le président de Pieu -équivalent d’un évêque catholique- rend un hommage applaudi à Mitt Romney, candidat républicain face à Obama et mormon assumé. Il parle de l’importance de l’obéissance et clos la cérémonie en insistant sur la prière: «Il faut prier tous les jours, surtout lorsqu’on en a pas envie!»

Droit de vote des étrangers : le changement c’est dans longtemps

À Montpellier et comme partout en France, seuls les résidents français et les étrangers issus d’un pays membre de l’Union européenne pourront voter lors des municipales de mars. Dans la capitale héraultaise, où vivent près de 40.000 résidents étrangers, beaucoup d’entre eux espèrent que la promesse socialiste prenne (enfin) forme.

Le 24 mai 2013, le Conseil consultatif des résidents étrangers (CCRE) organisait, avec l’aide d’associations engagées comme La Ligue des droits de l’homme, une « votation citoyenne » en plein cœur de Montpellier. Les 70 membres du CCRE, tous investis fin mars, travaillent activement pour garantir des droits aux résidents étrangers de la capitale héraultaise. Localement, Montpellier souhaite impliquer l’ensemble des citoyens à sa politique. La création de ce conseil en témoigne : « un acte fort » selon Cédric Sudres, conseiller municipal communiste, qui donne la parole à ceux qui ne peuvent pas (encore) l’avoir via les urnes. Ce jour-là, parole aux passants, qui s’expriment sur une question simple : « Êtes-vous pour ou contre l’accès aux urnes pour les résidents étrangers lors d’élections locales ? » Et la réponse est sans appel : sur 831 votants, 95% des habitants répondent par l’affirmative.

« On habite ici, on paye des impôts ! »

Mais, à l’heure du premier tour des municipales, impossible pour les résidents étrangers non issus de l’Union européenne, d’accéder à l’isoloir. Et pourtant, lors de sa campagne de 2012, le candidat Hollande l’avait promis aux étrangers résidant légalement en France depuis cinq ans. Après deux années de présidence, l’engagement n’est pas tenu et l’échéance 2014 est dépassée. Une indifférence qui suscite toujours la mobilisation des associations mais aussi la colère des principaux intéressés.

« C’était une promesse électorale, j’aurais trouvé normal qu’il aille jusqu’au bout ! ». Lamine, chargé de TD en science politique à l’Université Montpellier 1, ne comprend pas. Malien d’origine, il a fait une demande de naturalisation mais n’a toujours pas les papiers français et dispose seulement d’un titre de séjour qu’il doit renouveler chaque année. Si la loi était passée, il aurait donc pu voter dimanche. Et il l’aurait fait, sans aucun doute. Il s’indigne : « Quelqu’un qui est là, qui travaille, qui paye ses impôts, c’est normal qu’il ait son mot à dire sur le choix du maire pour sa ville. » Des devoirs qui devraient logiquement aboutir à des droits pour le Malien, habitant Montpellier depuis bientôt dix ans et qui ne compte pas déménager. Et dont l’accès aux urnes serait pour lui « un honneur ».

Tenter l’aventure, en se pliant aux règles

Alors, impuissant, il suit de près la campagne et laissera les autres, ceux qui ont les papiers, décider pour lui. « J’ai des convictions, même si je ne vote pas. » affirme-t-il. S’il avait pu, il aurait choisi la liste PS de Jean-Pierre Moure, dont il se sent plus proche. Très impliqué pour sa ville, il a même assisté à l’inauguration du candidat UDI, Joseph Francis. Un engagement citoyen certain, dont tous ne peuvent pas se prévaloir. Concernant le droit de vote des résidents étrangers communautaires, il dénonce « un clivage idéologique ».

Mais aucun ressentiment n’est palpable dans le discours du jeune homme. « Je me plie aux règles. » ajoute-t-il, s’il faut être français pour voter, il fera ce qu’il faut. L’envie de prendre part à la vie citoyenne locale l’a poussé à demander des papiers, une démarche possible depuis qu’il n’a plus le statut d’étudiant mais celui de scientifique. Mais cette demande prend du temps. Et encore, les délais ont réduit depuis que la gauche est au pouvoir. De petites avancées donc, mais qui restent bien loin des engagements pris par le président de la République. Lamine garde pourtant espoir et fait tout pour arriver à ses fins, même s’il faut prendre sur soi pour enfin atteindre son objectif, la naturalisation. Un combat qu’il compare à son périple pour arriver dans le pays qui le faisait rêver, la France. Il fallait tenter « l’aventure ».

Le musée de l’histoire de la France en Algérie patauge en eaux troubles

Initié par Georges Frêche en 2002, le projet du musée de l’histoire de la France en Algérie à Montpellier n’en finit pas de diviser. En effet, 50 ans après la guerre d’Algérie, militaires français, pieds noirs, harkis, combattants du FLN n’arrivent toujours pas à se mettre d’accord sur une histoire collective. À l’approche des municipales, certains politiques montpelliérains se sont exprimés sur ce musée au cœur de toutes les tensions électorales.

Au pied de l’hôtel Montcalm une pancarte sur une barrière accueille les visiteurs. Permis de construire obtenu le 2 décembre 2009, l’écrito annonce une durée des travaux de 18 mois. En février 2014, les travaux sont loin d’être terminés. Sur le site de l’agglo, il est écrit que «le musée doit ouvrir ses portes durant l’été 2014 ». Jean Pierre Moure, président de l’agglomération et candidat aux municipales de Montpellier qui préside ce projet épineux n’a pas souhaité se prononcer. Ce sujet absent de la campagne électorale fait-il toujours débat, ou est-il sur la bonne voie ?

Des réticences exprimées dès le départ

Dès les prémices du projet, universitaires, associations franco-algériennes, partis politiques et comités scientifiques n’ont cessé d’exprimer leur réticence. Élus communistes et Verts avaient fait connaître dès 2003 leur refus d’un musée à la gloire du colonialisme. En 2005 c’est le conseil scientifique du musée qui démissionne. Le feuilleton ne s’arrêtera pas là puisque quatre ans plus tard, Hélène Mandroux, maire socialiste de Montpellier, se désengagera à son tour du projet. Face à ce désaccord, en 2005 Georges Frêche décide que l’agglo qu’il dirige reprendra les clefs du projet… Et depuis ? Rien.

Un contexte électoral favorable ?

Monique Sérot Chaïbi, membre de l’association « Coup de soleil », qui aspire à rassembler les gens originaires du Maghreb, et militante Europe Ecologie Les Verts éligible sur la liste de Jean-Pierre Moure, a toujours manifesté à l’encontre du projet qu’elle déclarait dans le passé comme « un musée à la gloire du colonialisme ». Mais depuis qu’elle a rejoint les rangs du PS, Monique Sérot Chaïbi a cessé de manifester et est désormais une fervente défenseuse du dossier et assure que le musée sera « une réussite ». Madame Chaïbi confie : « nous avons été reçu par la nouvelle conservatrice du musée Florence Hudowicz, qui a su répondre à toutes nos inquiétudes. De plus, avec l’arrivée de Benjamin Stora, historien et professeur des universités, dans le comité scientifique, je suis convaincue que sa vision impartiale et apaisée sera une réussite pour le projet ».

Les candidats aux municipales divisés

Mais cette vision ne fait pas l’unanimité au sein de la gauche montpelliéraine. Selon la tête de liste du Front de Gauche, Muriel Ressiguier, « la démarche reste ambigüe et ne se détache pas des valeurs coloniales ». Pour elle le projet n’est pas assez « fraternel » puisque« les cultures et les peuples ne sont pas assez respectés ». Philippe Saurel, dissident socialiste en lice pour la mairie, reste quant à lui mitigé en disant que « si le projet évoque les bons côtés et les mauvais, ça peut être intéressant, mais si c’est dans une logique unique alors ça pose problème». Tout en rappelant qu’« il s’agit d’argent public et donc qu’il faut être extrêmement vigilant… En effet, pas moins de 22 millions d’euros sont prévus à la réalisation du musée.
À droite Jacques Domergue et son camp l’UMP s’accordent à dire que « dans une ville comme Montpellier, où l’on dénombre plus de 42000 rapatriés, il est normal de relater ce qu’il s’est passé », en concluant « c’est donc une bonne chose, si je suis élu, je n’interromprais pas le projet ».

« Le projet n’est pas prêt d’aboutir étant donné le manque d’investisseurs »

En plus d’un débat qui divise, les cartes sont brouillées par une adjointe au maire membre de la commission d’appels d’offre qui certifie que« de toute façon, le projet n’est pas prêt d’aboutir étant donné le manque d’investisseurs ». Pour elle qui souhaite rester anonyme, le débat est clos : « je pense que le musée ne se fera pas. » Comme certains l’avait reproché à Georges Frêche à l’époque, cette même adjointe à la mairie lance un autre débat en clamant « si Moure est élu et qu’il réalise le projet, ce sera seulement dans un but clientéliste envers les pieds noirs. »

Réforme scolaire : Jean-Pierre Moure devra-t-il revoir sa copie ?

Dès septembre 2014, la réforme des rythmes scolaires s’appliquera à Montpellier. Jean-Pierre Moure, tête de liste PS aux municipales, a fait de la gratuité du projet un engagement de campagne. Alors même qu’il n’y est pas parvenu dans sa commune de Cournonsec, où la réforme a été mise en place depuis septembre dernier.

Quelques parents attendent dans leur voiture garée le long de l’enceinte des deux écoles de Cournonsec. Un groupe d’hommes discute, accoudés à la barrière de sécurité du trottoir d’en face. Les mamans, un peu plus nombreuses, forment des petits groupes, juste devant l’entrée. Il est 16 heures15 quand la sonnerie retentit. Pas de bousculade. Le temps de quelques échanges, les enseignants laissent partir les enfants attendus. C’en est fini pour le temps d’enseignement.
Dans la commune de 1 450 habitants, la modification des rythmes scolaires n’a pas chamboulé les horaires. Les directeurs des écoles maternelle (151 enfants répartis en 6 classes) et élémentaire (182 enfants répartis en 8 classes) n’étaient pas favorables à l’application de la réforme. La décision s’imposant à eux, ils se sont mis d’accord pour adopter des horaires identiques. Comme avant, l’école commence à 9 heures, jusqu’à midi. L’après-midi, la sortie a été avancée de 45 minutes.
À peine un quart d’heure plus tard, une enseignante referme la dernière des portes de classe encore ouverte. Elle prétexte devoir assurer le soutien scolaire pour ne pas livrer son avis sur la réforme. Elle lâche tout de même : « Tant qu’on n’aura pas pris le parti d’écourter les vacances d’été, il ne faut pas attendre de bonnes évolutions. » Les abords de l’école retrouvent le calme quand Cécile embarque ses deux filles. C’est son jour de repos. Les autres jours, elle les laisse jusqu’à 18 heures à la garderie. Comme elle, peu de parents ont réorganisé leur temps de travail pour être présent à la sortie des classes.La semaine de 4 jours et demi n’a généralement pas diminué le temps de présence de l’enfant à l’école. À Cournonsec, 45% des enfants restent à l’école après l’heure de sortie des classes contre 25-35% avant la réforme. Dans d’autres communes, c’est nettement plus : 75% à Clapiers, 80% à Castries.

Financer la réforme sans augmenter les impôts

Alors pour les communes à qui reviennent l’organisation et le financement des activités périscolaires, la charge s’avère lourde. Surtout, elle vient peser sur les finances locales dans une période où la pression fiscale alimente le discours des politiques à l’approche des élections municipales. Dans cette perspective, « ne pas augmenter la pression fiscale locale » est le mot d’ordre de la municipalité à Cournonsec. Même si la commune, la plus endettée de l’agglomération,a choisi d’appliquer la réforme scolaire dès la rentrée 2013.
«Les grandes lignes de cette réforme étaient connues en 2012. Vu son impact financier sur le budget de la commune, la municipalité avait intérêt à l’appliquer au démarrage pour bénéficier du fonds d’amorçage accordé par l’Etat (50 euros par élève), qui finalement est reconduit en 2014.» défend Elsa Simon, directrice du service de jeunesse de Cournonsec, chargée du pilotage de la réforme.
Il a fallu dans le même temps, réorganiser le service d’accueil des enfants à l’école, recruter, bâtir un programme d’activités culturelles et sportives. Le budget a été serré au plus près.La commune s’est appuyée sur des structures existantes : l’ALAE (Accueil de Loisirs Associés à l’Ecole) et l’ALSH (Accueil loisirs sans Hébergement) conventionnées et subventionnées par la Caisse d’Allocations familiales. Elle a convenu avec elles d’une nouvelle articulation pour la prise en charge des enfants. La CAF apporte son soutien financier à la commune mais ce n’est pas sans contrepartie.
L’aménagement du temps de travail d’employés municipaux à temps partiel, intervenant dans les écoles, a été modifié. Pour certains agents, le temps de travail a pu être allongé. Six animateurs supplémentaires ont été recrutés à temps partiel pour respecter la réglementation touchant l’encadrement des enfants en temps périscolaire : un animateur pour dix enfants de moins de dix ans et un pour quatorze enfants de plus de six ans. Ces animateurs sont qualifiés : ils détiennent au minimum le BAFA. Ce recrutement ne permet pas à la commune de prétendre aux dispositifs d’emplois aidés du type emploi d’avenir avec allègement de charges à la clé.

La gratuité des activités périscolaires passées à la trappe

Aux dépenses de personnel viennent s’ajouter les frais de matériel et de salles, qui alourdissent le budget à consacrer aux activités périscolaires. Tout compte fait, fonds d’amorçage et subvention ne couvrent pas la totalité des dépenses. Quelle solution pour financer le solde quand d’autres investissements touchant le poste « école » sont inéluctables ? L’aménagement de deux nouvelles classes supplémentaires et l’extension du restaurant scolaire se sont imposés sous l’effet de la poussée démographique que connaît le territoire. Pour ne commettre aucune entorse à la rigueur budgétaire, la municipalité a dû arbitrer. La gratuité des activités périscolaires est passée à la trappe. Les familles sont donc mises à contribution selon une tarification modulée en fonction du nombre d’enfants et du revenu de la famille. «Toujours en dessous d’un euro, par enfant et par activité »,souligne Elsa Simon.
La pilule est dure à avaler pour certains parents. « Franchement, ce n’est pas cher. Mais au départ ce n’est pas ce qui avait été prévu, rappelle une maman dans un groupe en discussion. Par principe, Je ne suis pas d’accord. » Le cas de Cournonsec n’est pas isolé parmi les communes partantes pour la réforme scolaire en septembre 2013. Une tarification des activités périscolaires est appliquée à Saussan, tandis qu’elle s’applique seulement pour certaines activités à Lavérune. Et elle pourrait voir le jour à Murviel-les-Montpellier à la prochaine rentrée. Qu’en sera-t-il à Montpellier ? La municipalité actuelle n’a pris aucun engagement sur la gratuité des activités périscolaires, contrairement au candidat Jean-Pierre Moure, qui en fait un engagement de campagne au volet de l’école de la diversité.
Cournonsec pourra-t-elle lui servir d’exemple à Montpellier ? Difficile de calquer le modèle d’une commune sur une autre selon Elsa Simon. Chaque commune possède ses structures d’accueil, regroupées ou dispersées et des infrastructures sportives et culturelles plus ou moins nombreuses. Mais l’expérience reste bonne conseillère.

Patrice Canayer : « Le sport doit rentrer dans le débat politique pendant les Municipales »

Patrice Canayer est une référence dans le monde du handball. Avec 36 titres, l’entraîneur du MAHB a tout gagné avec ce club qu’il coache depuis 1994. Mais après 20 ans à la tête du meilleur club de Hand en France, le nîmois a envie d’avoir un rôle à Montpellier qui dépasse le cadre du sport.

Canayer est une figure du sport à Montpellier. Considéré comme le meilleur entraineur de France, il a fait du MAHB le club de handball référence en France. C’est George Frèche qui l’avait fait venir. Son amitié avec l’illustre maire de Montpellier sera l’une des raisons pour lesquelles il restera entraineur de Montpellier si longtemps. Avec un titre de Champion d’Europe en 2003, il a fait de Montpellier la capitale française du hand. Malgré cela, l’ancien professeur d’EPS a envie de participer plus amplement à la vie montpelliéraine. Il a affirmé être « plus attiré par la vie citoyenne que par la vie sportive ». Son choix d’entamer une carrière politique a été motivé par une volonté de rendre ce que Montpellier lui a donné, de faire évoluer le sport local dans le bon sens. Lors d’une conférence organisée par l’association Montpellier 2020 et intitulée « Sport et territoires », Canayer a expliqué comment il voyait la politique sportive de sa ville et ce qu’il envisagerait pour l’améliorer.

Un soutien de poids pour Jean-Pierre Moure

Si pendant longtemps des rumeurs quant à sa présence sur la liste de Jean-Pierre Moure se faisaient persistantes, l’entraineur a affirmé le contraire. Cependant, il a fait entendre que l’actuelle tête de liste PS aux Municipales 2014 avait son soutien. Lui veut s’engager en politique dans le secteur du sport et ce quelque soit le prochain maire.

Selon Patrice Canayer, Montpellier a beaucoup innové dans le sport et possède une politique sportive stable de Montpellier depuis 20 Ans. Dans 5 à 10 ans, le sport va être à un tournant. Soit une privatisation complète comme aux Etats-Unis, soit un nouveau modèle de développement du sport en fonction des territoires. Pour faire évoluer le sport dans le bon sens, sa vision est simple : il veut faire travailler tout le monde ensemble, varier les points de vue concernant la relation entre politique et sport. Celui d’un élu n’est pas le même que celui d’un de sportif professionnel ou d’un sportif lambda. Il est Intéressant de les comparer.

Canayer préconise un « plan Marshall » concernant les équipements sportifs

Quel avenir pour le sport à Montpellier et surtout pourquoi une collectivité territoriale va-t-elle investir dans le sport ? Concernant les équipements, Patrice Canayer veut une sorte de « plan Marshall » avec une restauration de nombreux d’entre eux, pour les moderniser. Il faut également y ajouter des club house car « un stade ou un gymnase doit être un lieu de vie sociale ».

Concernant l’entretien des infrastructures, il faut un management et non un simple gardiennage. Il faut aussi que les équipements soient modulables. Il prend l’exemple de la Park &Suites Arena, salle unique en province de 9000 places en configuration sport. Il pointe du doigt sa situation géographique « il n’y a aucun endroit pour aller boire un coup à côté avec ses amis ou sa famille ». Il reproche également que cette dernière ne soit pas utilisée à 100% de ses capacités. Pendant l’été, aucun évènement sportif n’est organisé alors qu’elle est climatisée, « un énorme gâchis » selon le coach du Montpellier Handball.

« Il faut une mutualisation de l’emploi par le sport »

Patrice Canayer est convaincu que le sport peut être créateur d’emploi et qu’il faut se servir de la nouvelle réforme des rythmes scolaires pour embaucher des éducateurs. Pour lui, « il faut intensifier la pratique du sport à tous les niveaux, amateur, espoir et professionnel. Il faut une mutualisation de l’emploi par le sport ». Il préconise une facilitation de l’emploi de salariés dans les associations pour créer une forme de dynamisation car « il y a des limites au bénévolat ». La question est de savoir s’il y a augmentation de l’emploi, est-ce que les éducateurs municipaux ou les associations suivront ?

En guise de conclusion, l’entraineur du MAHB déclare : « Le sport doit rentrer dans le débat politique pendant les Municipales. Les candidats doivent se prononcer sur le sport. La mairie et l’Agglo doivent continuer à agir pour le sport et continuer ce qui a été entrepris depuis 10 ans ».

Saint Valentin : les secrets d’un vieux couple amoureux

Le 14 février, les amoureux fêtent la Saint Valentin. C’est l’occasion de déclarer sa flamme ou de la raviver, l’occasion aussi de faire vœu pour que dure le temps de l’amour. Liliane et Guy sont ensemble depuis 17 ans. Ils nous livrent leur recette de l’amour fou.

Jamais l’un sans l’autre, bras dessus-bras dessous, à petits pas, ils se promènent dans les rues du quartier des Arceaux « en attendant que la vie s’arrête ». C’est comme un rituel. Chaque matin, qu’importe la saison, aux alentours de huit heures trente, ils sortent. Première sortie de la journée, toujours le même trajet, ils se rendent à la supérette. Quelques courses, juste le nécessaire pour les repas de la journée et ils rentrent bras dessus-bras dessous. Si besoin, ils ressortent ensemble, toujours bras dessus-bras dessous. L’après-midi, c’est sûr : ils sortent en promenade.

« Mon mari, c’est ma canne. »

Le ciment de ce couple d’amoureux, c’est elle, Liliane. A bientôt 90 ans, elle garde de l’allure : toujours vêtue d’une robe et chaussée de ballerines. Elle se tient bien droite. Elle marche sans difficulté, mais elle craint de perdre l’équilibre. « Mon mari, c’est ma canne. » ; confie-t-elle avec le sourire. Lui, c’est Guy. Il l’accompagne. Il parle peu. Il veille sur sa belle avec attention.Il l’écoute et l’aide à trouver ses mots quand sa mémoire se trouble.

Entretenir ses passions

Liliane avoue attendre que la vie s’arrête, mais vieillir ne l’effraie pas. Elle accepte les marques du temps sur son corps. Elle continue à prendre soin d’elle, elle l’a toujours fait. Elle lève les bras en couronne et explique : « Il fallait être belle pour être danseuse. Etre exigeante avec soi-même pour s’exprimer avec des gestes gracieux.»
Le passé rejaillit et Liliane sourit. Enfant, elle suivait sa mère qui était ouvreuse au casino de Montparnasse, à Paris. C’est là, qu’elle a caressé le rêve d’être danseuse, « danseuse classique », précise-t-elle. Ses parents manquaient de moyens pour lui payer des cours. Son père était vendeur dans une quincaillerie qu’il lui a fallu racheter quand le propriétaire à cesser son activité. Sa passion de la danse était forte. Liliane a tenu à en faire son métier. Le jour où elle a repéré une affiche pour une proposition de cours gratuits au ballet de l’Opéra, elle a convaincu sa mère de l’inscrire. Elle se souvient avoir fondu en larmes quand elle a obtenu sa première paire de chaussons de danse. A 17 ans, elle est devenue danseuse professionnelle sous le nom de Liliane Délhia.

Une carrière d’artiste

Elle est émue, heureuse de retracer son parcours d’artiste. Sa fierté : avoir dansé « La mort du cygne » dans plusieurs salles de spectacle parisiens. Elle a suivi des saltimbanques et des troupes d’artistes pour partir en tournée. Elle a beaucoup voyagé dans les pays d’Afrique du Nord. Liliane a résolument aimé la vie d’artiste qu’elle a menée. Elle n’a pas eu une grande carrière. Qu’importe… L’important, c’est d’être aimé du public. Elle se fout de l’argent.
À 44 ans, Liliane a estimé ne plus être assez gracieuse en chaussons de danse. Elle s’est tournée vers le cinéma pour de la figuration. À son actif : trente-cinq apparitions dans des films portés sur le grand écran dont les grands succès « Papa poule », « On l’appelle catastrophe » et des tournages de spots publicitaires comme la célèbre publicité pour Les pruneaux d’Agen.

« Aimer, ça embellit.»

C’est un autre rêve, « vivre sa retraite en province » que Liliane a réalisé en venant vivre à Montpellier en 1991. Elle bénéficie d’une retraite d’artiste, pas grand-chose car elle n’a pas toujours cotisé. Elle s’en contente et vit au jour le jour. Elle persévère à s’occuper d’elle pour plaire à son mari. « Aimer, çà embellit.» dit-elle. Ils se sont rencontrés dans le quartier des Arceaux, il y 17 ans. Ils ont sympathisé et ont décidé de s’unir en 1997 pour finir ensemble leur vie.
La peau de son visage joliment rond reste tendue. Un peu de crème lui donne bonne mine. Rien de plus. Ses rides sont apparentes. Liliane ne cherche pas à les dissimuler. Malgré l’âge, elle tient à rester féminine. Pour elle, le maquillage, ce n’est plus de son âge. Elle ne veut pas « paraître vulgaire ». La coquette a gardé le rouge à lèvres pour souligner d’un trait léger sa bouche. Sa chevelure blanche lui tombe jusqu’aux épaules. Elle s’applique à tracer une raie de milieu, bien droite. C’est son point de repère pour dégager son visage en relevant quelques mèches dans un mouvement qu’elle maintient avec deux barrettes.
Liliane s’intéresse toujours à la mode. Elle regrette celle de sa jeunesse. Elle déplore de ne plus trouver de jolies robes, « seulement des robes confectionnées en tissu de caoutchouc, des robes trop collantes ».
Liliane était heureuse à l’idée de vivre les réjouissances de l’an 2000. Mais désormais elle est déçue de tous les changements qui ont rendu la vie plus dure. Son dernier rêve : partir dans l’au-delà avec son mari. En attendant avec des mots gentils, un baiser, un sourire… chaque jour, Liliane donne son cœur à Guy… sans chichi.

Sotchi 2014: Kevin Rolland, le petit prince du ski freestyle

Du 7 au 23 février 2014, la délégation française, composée de 116 athlètes répartis dans 11 disciplines, se rendra à Sotchi en Russie pour participer aux Jeux Olympiques d’hiver. Parmi les athlètes en compétition, le skieur freestyle Kevin Rolland sera l’un des plus attendus.

A ces Olympiades, celui qu’on surnomme le « flying frenchy » participera à l’épreuve de half-pipe et sera une grande chance de médaille pour le camp tricolore. Le Savoyard, qui a l’un des plus beau palmarès du ski freestyle, tentera de devenir le premier champion olympique de sa discipline (qui vient d’être admise aux JO). L’occasion pour celui qui a grandit à la Plagne de rentrer dans l’histoire du sport français.

Quatre victoires de suite aux X-Games

Les membres du Freeski Project aux X-Games de Tignes en 2012
Kevin Rolland est une référence dans le ski freestyle. Il a débuté sa carrière professionnelle en 2004, à seulement 15 ans. Après un titre de champion du monde junior en 2007, « Mitch » (comme l’appelle ses amis) décide de créer avec quatre autres freestylers le FreeSki Project. Avec ses potes Xavier Bertoni (Vainqueur des X-Games en 2009), Thomas Krief (2e des X-Games en 2012) et Benoît Valentin (Vainqueur de la Coupe du Monde 2011) à bord, cette petite entreprise va leur permettre de se payer un entraîneur, Greg Guenet. Ce dernier va les coacher, les discipliner et va les transformer en machines à gagner.

A partir de ce moment là, Kevin Rolland va exploser aux yeux du grand public. Il va remporter en 2009 à Inawashiro (Japon) le championnat du monde de Half-Pipe et s’adjuge le Globe de Cristal de la Coupe du Monde la même année. La consécration arrive en 2010. Le Français gagne pour la première fois à Aspen (Etats-Unis) les X-Games, la plus grosse compétition de freestyle au monde. Le Plagnard ne va pas s’arrêter là et va décrocher les trois éditions suivantes à Tignes en 2010, à Aspen et à Tignes en 2011).

L’or à Sotchi comme unique objectif

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A 21 ans, le Français impressionne ses adversaires avec des sauts inédits et devient le favori de la discipline. Face aux Américains, les rois du freestyle, il est le premier à tenter en compétition l’impressionnant « double cork 1260 ». Ce trick, qui va le rendre célèbre, consiste à faire trois tours et demi en passant deux fois la tête en bas et en attrapant l’avant d’un ski. A Aspen en 2011, Rolland réalise un run à plus de 95 points grâce notamment à cette figure. Il s’agit du deuxième plus gros score jamais obtenu par un skieur de super-pipe.

Mais une seule chose compte pour le casse cou de la Plagne, l’or olympique. C’est le seul titre qui manque à son palmarès et le jeune homme en a fait son objectif principal. Car depuis que le Comité International Olympique (CIO) a invité en 2011 le ski freestyle (Half-Pipe et Slope Style) à participer aux JO, Rolland voit son rêve potentiellement réalisable. Mais en 2012, Kevin est stoppé en plein élan par une rupture des ligaments croisés du genou droit. Après cinq mois de rééducation, il revient à la compétition mais a concédé du retard sur ses rivaux d’outre atlantique. Il va se lancer dans une course contre la montre pour retrouver son meilleur niveau et espérer ramener une breloque dorée de Russie. Après avoir révisé ses gammes et travaillé de nouvelles figures à l’entrainement, Kevin Rolland recommence à briller aux X-Games. En 2013 à Tignes, il accroche une belle médaille de bronze puis glane l’argent en janvier 2014 à Aspen. Pour la suite, rendez-vous à Sotchi …