Montpellier Fans : La marque de vêtements made in Montpellier s’expose au marché de noël

Parmi les nombreuses cahutes du marché de noël de Montpellier, celle de Max Atounga attire l’œil. Des sweats, des polos ou encore des T-shirts au style américain y sont accrochés. Sur la devanture, un slogan est affiché : « Montpellier Fans, la marque 100% Montpellier ». Rencontre avec un jeune auto-entrepreneur qui a décidé de rendre hommage à sa ville à travers une ligne de vêtements.

Chaque année à Montpellier, sur l’esplanade qui jouxte la place de la Comédie, s’installe le marché de noël. Dans les petites cabanes en bois se mélangent marchands de friandises, de vin chaud, d’accessoires de noël mais également des vendeurs de produits moins traditionnels de cette période de l’année.De nombreuses personnes se servent de cet annuel lieu de vente pour faire découvrir des nouveautés aux habitants de Montpellier. Max Atounga, 33 ans, fait partie de ces personnes. Cet ancien chauffeur-livreur actuellement sans emploi a décidé de dépenser les 3800 euros nécessaires à la location d’un stand pour exposer sa marque de vêtement 100% montpelliéraine pendant tout le mois de décembre.

Une marque à destination de tous les Montpelliérains

Nommée Montpellier Fans, cette marque au style urban wear a été créée il y a deux ans et se revendique made in Montpellier. «Tous les articles sont fabriqués à Montpellier déclare t’il Je fais faire la série-graphie à Saint-Jean les Maguelones et la broderie à Perols, c’est une marque 100% locale ». A l’origine, les premiers T-shirts de ce véritable amoureux de Montpellier avaient été créés pour les supporteurs du MHSC, le club de football local. Mais ce dernier a voulu étendre sa collection et a créer une gamme complète de vêtements (pulls, sweatshirts, polos etc …) destinée à une clientèle montpelliéraine en générale mais également étudiante : « Je cible les Montpelliérains et les étudiants. Dans un futur proche, Je voudrais bien intégrer des BDE et leur créer des collections calquées sur le style américain, sur les universités américaines ».

Max prévoit aussi d’élargir sa gamme de produits aux touristes et ce pour faire grandir son entreprise. « Dans une ville touristique comme Montpellier explique t-il il n’y a aucun endroit où on peut acheter un mug marqué Montpellier, comme on trouve par exemple à Londres ou à Paris. Il y a un créneau à prendre là dedans, d’ici deux ans je compte lancer une gamme touristique ».

« Le marché de noël est une bonne pub pour moi »

Max est pour le moment un débutant dans le monde du textile. Montpellier Fans, qui n’a que deux ans, est pour l’instant uniquement commercialisée sur internet sur son site Montpellierfan.com. Ses produits ne sont pas encore dans les rayons des nombreuses boutiques de l’Écusson et le jeune chef d’entreprise a trouvé dans les marchés hivernaux et estivaux un moyen de faire découvrir sa marque au grand public. Déjà présent sur l’esplanade Charles de Gaulle durant les Estivales cet été, Il confie « j’ai réfléchi longtemps avant de m’engager car c’est une grosse somme, mais c’est une bonne pub pour moi, un bon moyen de communiquer sur la marque, une belle vitrine ». Mais réaliste sur la situation économique actuelle, il ironise : « Par contre, je ne sais pas si je vais m’en sortir, on verra à la fin du mois. Je prie pour que les comptes soient bons ».

Car comme pour de nombreux jeunes auto-entrepreneurs, les débuts sont souvent difficiles. Pour l’instant au chômage et vivant de ses allocations, Max reste lucide sur sa situation financière : « Il faut quatre ans pour lancer une marque, je ne peux pas dire que j’en vis, puisque je vis de mon chômage, (…) Pour l’instant, mes marges sont très petites car je ne sors que des petites quantités. Tout ce que je gagne, je le réinvestis. J’ai déjà acheté quelques machines pour produire moi-même, pour limiter quelques intermédiaires. Je mets toutes mes économies dans la marque et on verra dans un an».

Centrafrique : « C’est en train de se transformer en lutte confessionnelle »

François Hollande a annoncé le début de l’intervention militaire en Centrafrique, où rebelles et habitants s’affrontent depuis des mois. Françoise Morandat, coordinatrice de projet pour Médecins du Monde, rentre d’une mission humanitaire dans ce pays ravagé par la violence. Témoignage.

La terreur règne. En Centrafrique, rebelles et habitants s’affrontent depuis que la Séléka (« coalition » en sango) a pris le pouvoir, en mars 2013. Alors que l’intervention française vient d’être lancée, le pays est ravagé par les pillages et les assassinats. Aujourd’hui, ce conflit qui opposait rebelles et autochtones se transforme en lutte entre chrétiens et musulmans.
Françoise Morandat est sage-femme de formation. Elle travaille alternativement avec les ONG Médecins du Monde et Médecins Sans Frontières. Envoyée en mission en Centrafrique durant deux mois, elle était au cœur de l’agitation. Françoise a évalué les besoins de ce pays pour mettre en place un projet d’aide humanitaire.

« C’est une armée de cauchemar »

Selon Françoise, « il y avait déjà une coalition de groupes armés qui sévissaient dans le pays » avant le coup d’état. Au départ, « ils étaient environs 5000. La plupart sont musulmans, car ils viennent de pays musulmans. Mais le coup d’état n’était pas confessionnel ». Françoise explique, « à mon arrivée, le pays était aux mains des rebelles. Ils n’ont pas de formation militaire, pas de hiérarchie, juste leurs petit chef local qui s’est autoproclamé colonel ou général. Ils ne sont pas payés, ils ne sont unis par rien de concret. Leur seule légitimé vient de leurs armes » . Occupant le pays, ces groupes qui se sont nommés Seleka pillent, volent et rançonnent les habitants: « quand je suis arrivée, il y avait déjà eu quelques massacres de populations, ils en profitaient pour régler leurs comptes. C’est une armée de cauchemar ».

Les habitants ont commencé à fuir, allant même jusqu’à se réfugier dans un aéroport gardé par l’armée française. « Il y a environ 4500 personnes qui ont déboulé sur l’aéroport en disant aux soldats de les protéger parce qu’ils se faisaient massacrer dans leurs quartiers. L’aéroport a été paralysé pendant une semaine. Ils refusaient de rentrer chez eux ». En réaction, la communauté internationale fait pression sur le nouveau président, Michel Djotodia, pour que la situation cesse. Une opération de désarmement volontaire est lancée : « ça a duré pendant 15 jours, il y avait des patrouilles qui sillonnaient la ville pour voir si les Seleka voulaient rendre leurs armes. Au final, ils n’ont ramassé que 300 armes ».

« La vie est en suspens »

Les Seleka sont officiellement dissous depuis le 13 septembre: « il y a eu une accalmie pendant 15 jours, mais personne n’y croyait. Il y avait encore des braquages et des assassinats la nuit ». Profitant du calme, Françoise Morandat a quitté la capitale pour partir en mission d’exploration dans la région de Lobaye, au sud du pays. Elle raconte : « dans certains villages, des milices de défense s’étaient formées, ils se nomment les anti-balaka. Balaka signifie machette. Quand on est arrivés, une famille a été attaquée. La nuit suivante, la Seleka a assassiné une vingtaine de chrétiens en représailles. Toute la population est partie se cacher dans la brousse de peur de se faire tuer. La vie est en suspens ».

De retour dans la capitale, l’insécurité était permanente. Françoise a vu « monter la peur et la haine ». Selon elle, aujourd’hui : « C’est en train de se transformer en lutte confessionnelle, petit à petit les gens regardent leurs voisins d’un sale œil. Il y a une montée de la haine mutuelle qui est effrayante. Alors qu’il n’y avait aucun problème communautaire avant ».

Le Poing : un journal étudiant militant pour l’UM1

Initiative d’élèves de l’UM1, le Poing est un nouveau journal à tendance sarcastique et militant. Sa première bataille ? La situation précaire de Paul Valéry. Rencontre avec Jules, son créateur.

Environ six pages, une typo simple et bi-chromique, du militantisme, des articles « de fond, avec un vrai travail intellectuel », des caricatures, des critiques ciné, des jeux et un horoscope pour ceux qui n’attendent rien des astres : ainsi pourrait-on sommairement décrire « le Poing ». Mais, le Poing, c’est quoi ? Allons, faites un effort. Pour les plus fins observateurs, vous avez sans doute déjà aperçu ce feuillet sillonner les couloirs de la fac sans savoir exactement de quoi il s’agissait. Ça tombe bien, nous avons rencontré Jules, son créateur, pour éclaircir l’affaire.
Jules est étudiant en troisième année en Science politique à la fac de droit (UM1). Pour lui l’aventure journalistique a « commencé avec un tractage sur la lutte à Paul Valéry » car, s’il y a bien une chose à retenir sur ce journal étudiant c’est son fil d’or : « le militantisme ». De gauche, engagé depuis de nombreuses années, Jules souhaite à son échelle « faire vivre une certaine presse populaire » et tient à ce que le journal soit distribué directement de mains à mains « comme au XIXe siècle » affirme-t-il. 1472048_664032583630727_1333912941_n.jpg

Aussi, deux fois par mois, le jeudi, son équipe et lui distribuent devant la fac leur canard à prix libre. Un moyen aussi d’engager la personne qui l’achète : « payer pour un journal c’est aussi un acte militant ». Et si les exemplaires ne sont pas tous partis, tant pis, les numéros restants ne seront pas distribués le lendemain, « mais cela n’est pas encore arrivé », assure Jules. Il voit dans ce journal « un moyen d’éducation populaire » et souhaite « lutter contre la morosité intellectuelle ambiante imposée par la quasi-totalité de nos grands médias » (peut-on lire au dos du numéro 2), qui pour lui « ne disent rien ». Ambitieux, il place le Poing dans la lignée de Charlie Hebdo ou encore Fakir.

Pour plus d’impact, une association est en cours de création

Le paradoxe ? Il ne souhaite pas faire carrière dans le journalisme. Cependant, Jules n’hésite pas à donner de sa plume pour la liesse populaire. Mais qui sont ceux qui donnent souffle au Poing ? Tout le monde. Des camarades de classe, d’autres de la fac de droit, des parents (parfois), bref tout ceux qui le veulent. Si vous voulez participer, il suffit d’envoyer un mail et de proposer votre plume. Car le journal vise également à faire « révéler des talents qui n’auraient peut-être pas eu le loisir de s’exprimer autrement ». Certains signent à visage découvert, d’autres d’une simple initiale, car s’affilier à un journal militant peut être mal vu. Et Jules a dû faire face, parfois, à des réflexions du type « pas ici, pas en fac de droit ». Mais des critiques, il n’en a que faire. Les soutiens sont nombreux et pour que le phénomène gagne en ampleur, une association, le Poing Asso est en cours de création. Elle aura pour but, avant tout, de simplifier l’accès aux subventions et aux dons. Car, Jules a dû casser sa tirelire pour imprimer les 700 premiers exemplaires. Le second numéro, aux 1000 exemplaires, a été distribué le 28 novembre dernier, jour de la diffusion des Nouveaux chiens de garde à la fac de droit, avec la présence de Pierre Carles.

1234855_664005983633387_1079274255_n.jpgC’est aussi ça l’ambition du journal. Faire le lien avec des journalistes, des hommes politiques ou encore des historiens, programmer des conférences en rapport avec la science politique et les débats de société actuels. À terme, l’équipe compte pérenniser le projet (au moins sur 2 ou 3 ans) et souhaite ouvrir une antenne à Paul Valéry. La diffusion actuelle ne se faisant uniquement qu’à l’UM1, où le challenge d’un journal sarcastique est plus grand.

En attendant le prochain numéro, vous pouvez retrouver les versions PDF des deux premiers exemplaires directement en ligne sur la page Facebook du Poing, et sur la page de mobilisation de Paul Valéry.

(Crédit dessins : Florian Sanfilippo)

Conseil d’Agglo : quand l’Equipe de France 98 s’invite dans les débats

Mercredi soir, le conseil d’Agglomération a approuvé une subvention de 15 000 euros pour l’organisation d’un match de football en présence de l’Equipe de France 1998. En plein débat sur le budget, le conseiller Michel Lenthéric s’est insurgé en dénonçant une dépense inutile.

Le projet d’orientation budgétaire pour l’année 2013 était le principal dossier de l’avant dernier conseil d’agglomération de l’année qui s’est tenu ce mercredi. S’il a été adopté à la quasi unanimité, une voix a enflammé le débat. Celle du conseiller de Saint-Jean-de-Védas Michel Lenthéric, qui s’en est pris aux dépenses trop généreuses de l’Agglomération en matière sportive. Pour lui, ces choix budgétaires se font au détriment d’autres secteurs d’activités en grandes difficultés comme l’agriculture.

Parmi ces dépenses, il a notamment épinglé les frais liés à l’organisation du match de football entre le Montpellier Hérault Sport Club et l’équipe de France 1998. En effet, l’événement qui s’est déroulé à la Park&Suites Arena a coûté 15 000 euros à l’Agglomération, le tout reversé à l’association des anciens internationaux de l’équipe de France de football. « Je pose la question sur la nécessité de verser de l’argent à une association regroupant d’anciennes gloires du football qui sont déjà très riches. » s’est plaint M. Lenthéric. Cette subvention pourrait, selon lui, être mal vue par les montpelliérains en cette période de réduction budgétaire. « Cela peut être relevé. J’appelle donc à la prudence en matière de subventionnement de ce type d’événement » a-t’-il ajouté à l’attention de ses collègues.

Des critiques injustifiées pour Jean Pierre Moure

De son côté, Jean Pierre Moure a assumé cet usage de l’argent public qui a, selon lui, « permis d’effectuer une politique d’entrée pour les jeunes.» Si les jeunes ont bien été au rendez-vous afin d’admirer la bande à Zidane, le prix des places, compris entre 11,50 et 32 euros, est l’un des problèmes soulignés par Michel Lenthéric. Un scepticisme que n’a pas semblé partager la majorité des membres du conseil. En réponse cette attaque certains ont défendu « un moment de fête » et accusé l’écologiste de lancer des fausses polémiques.

Visiblement agacé, le président de l’agglomération a également pointé l’impact social de ce type d’événement. « Dans l’état où nous sommes il est important de contribuer à la joie de beaucoup de jeunes » a-t’-il ajouté avec fierté. Décrivant l’émotion d’un enfant qui a pu rencontrer Zidane, Jean Pierre Moure a vanté les valeurs éducatives du sport.
« Ce petit est désormais calé sur un axe de vie » a-t-’il expliqué comme pour démontrer les effets positifs du football sur l’intégration sociale. Le vice président délégué aux sports, Jacques Martin, a, quand à lui, tenu à souligner l’état d’esprit irréprochable des participants, faisant de ce match « une manifestation sportive et humaine exceptionnelle. »

Des réponses jugées néanmoins insuffisantes pour Michel Lenthéric qui a préféré s’abstenir d’approuver la subvention. Un geste immédiatement qualifié de « fair-play » par Jean-Pierre Moure, satisfait de pouvoir ainsi siffler la fin de ce débat.

Sup de Co reçoit une enveloppe de 100 000 euros de l’Agglo de Montpellier

Le Conseil d’Agglo de ce mercredi 27 novembre a alloué 100 000 euros pour 2014 à l’école de commerce de Montpellier. Cette somme est une aide pour le nouveau campus de la business school de la CCI, au moment même où l’université Montpellier 3 Paul-Valéry lutte pour conserver son centre à Béziers.

Les représentants des communes de l’Agglomération de Montpellier, réunis ce mercredi 27 novembre en conseil, ont voté le budget 2014.

Si peu de points ont suscité discussion, un débat a éclaté concernant les subventions de l’Agglo à l’école Sup de Co. Celle-ci doit établir son nouveau campus en 2017 sur le site d’OZ Montpellier Nature urbaine, près du quartier Boirargues à Lattes, où est déjà prévue la future gare TGV. L’école de commerce, qui dépend de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI), percevra une enveloppe de 100 000€ en 2014 pour aide à l’installation. Ce déménagement depuis le site du Mas d’Alco tient à la volonté de la direction de Sup de Co de se développer afin de s’adapter aux standards internationaux.

Michel Lenthéric, élu écologiste à Saint-Jean-de-Védas, a réagi: «Vous ne trouvez pas ce montant excessif alors même que le site de Béziers de l’université Paul Valéry (Montpellier 3) est sur la sellette, faute de finance?»

Sup de Co, une école qui s’autofinance largement

Michel Aslanian (majorité), représentant du Conseil d’Agglo auprès de l’école de commerce, lui a répondu: «Il faut beaucoup d’argent pour embaucher, pour monter un fond bibliothécaire». Le député centriste et la majorité voient en Sup de Co un moyen pour relancer le secteur économique d’une région qui compte plus de 243 000 chômeurs. L’école sera «à vocation internationale», selon les mots de M. Aslanian, qui ne semble ainsi pas craindre l’émigration économique des futurs diplômés…

Les financements de Sup de Co proviennent de fonds publics, par la CCI et les collectivités locales, mais aussi d’entreprises partenaires. Surtout, l’école se finance par le coût des études qui peut y atteindre 10 500 euros par an pour un étudiant. Accessibilité limitée aussi par un concours d’entrée, alors même que la qualité de l’enseignement y est critiquée.
Face à une université sur le déclin accueillant 19000 étudiants et étant un lieu de travail pour plus de 1200 personnes, les débats sur l’apport supplémentaire de l’Agglo en sont pourtant restés là.

La proposition a donc été adoptée à la quasi unanimité: Seuls messieurs Michel Lenthéric, René Revol (maire de Grabels, Parti de Gauche) et Thierry Aufranc (conseiller finance à Grabels) ont voté contre.

A corps ouvert : les élèves en danse contemporaine de Montpellier se dévoilent

Dans l’optique du Forum Libération de Montpellier, les étudiants en M2 Métiers du Journalisme de l’Université Montpellier 1 ont réalisé plusieurs interviews vidéo des élèves en danse contemporaine du Master Ex.e.r.ce. Voici plusieurs d’entre-elles.

Interview réalisée par Julia Baron :
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Interview réalisée par Christelle Genlot :
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Interview réalisée par Jonathan Petit :
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Interview réalisée par Amandine Rouhaud :
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Interview réalisée par Marion Saive :
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Interview réalisée par Wally Bordas :
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Forum Libération : Le master de journalisme de l’UM1 au coeur de l’événement

Pendant les deux jours (8 et 9 novembre 2013) du Forum Libération de Montpellier, les étudiants du Master 2 de journalisme de l’UM1 couvriront les débats et permettront au public de ne rien rater de l’événement.

Ce vendredi 8 novembre débutera le Forum Libération de Montpellier. Dans l’enceinte du Corum et pendant deux jours, ce forum titré « le corps, quel engin » réunira autour de tables rondes des intervenants de tous les horizons qui aborderont le sujet du corps sous tous ses angles (science, sexe , sport, art et politique). Pour couvrir l’événement, le quotidien Libération a fait participer les élèves du Master 2 de Journalisme de l’Université Montpellier 1.

Pendant la durée de ce forum, ces futurs journalistes suivront les conférences, écriront des articles, réaliseront des interviews et animeront le live pour le site internet de Libé. Armés de dictaphones, de caméras et d’appareils photos, ils participeront activement à relayer au grand public toutes les informations sur les débats et sur les invités présents.

Les étudiants de ce master ont également réalisé en amont de nombreux travaux concernant le sujet abordé. Après voir fait plusieurs entretiens vidéos de danseurs contemporains, ces derniers ont effectué de nombreux papiers qui ont été, pour la plupart, mis en ligne dans la rubrique évènement du site web de Libération. Sous forme de portraits, d’ interviews et de reportages, ces articles ont été publiés pour introduire l’évènement.

Rugby : Le XV de France face à l’Everest All-Blacks

Ce samedi 9 novembre, l’équipe de France de rugby sera opposée à la Nouvelle-Zélande, meilleure équipe du monde. Les Français retrouvent une équipe qu’ils connaissent bien et contre qui ils ne gagnent pas souvent. Retour sur une rencontre de prestige qui est devenu un classique de l’Ovalie.

Six mois après une tournée de trois matchs contre la Nouvelle-Zélande qui s’est soldée par trois défaites, le XV de France a des envies de revanche. Depuis juin 2009 et une victoire à Dunedin en terre kiwi (27-22), les Coqs ont enchainé sept défaites contre ces All-Blacks, dont une très douloureuse en finale de la Coupe du Monde en 2011 (8-7). Dernier du tournoi des 6 Nations (défaites contre l’Italie, l’Angleterre et le Pays de Galles, match nul contre l’Irlande), les hommes de Philippe Saint André ne respirent pas la confiance. Toujours à la recherche d’un match référence depuis la magnifique victoire contre l’Australie à l’automne 2012, Les Français veulent faire taire les critiques en faisant un match plein et pourquoi pas faire un hold up au Stade de France.

La Nouvelle-Zélande, meilleure équipe de l’histoire ?

Les Néo-Z débarquent en Europe avec un maximum de confiance. Ils sont invaincus depuis quasiment un an et leur dernière défaite remonte à novembre 2012 contre l’Angleterre à Twickenham. Les joueurs à la fougère ont l’occasion de rentrer dans l’histoire en terminant l’année civile 2013 sans avoir perdu le moindre match. Auteur d’un Four Nations où ils ont écrasé la concurrence, les Blacks visent une douzième victoire de rang à Saint-Denis. Si ces derniers remportent leurs autres tests matchs contre l’Angleterre et l’Irlande, ils deviendraient la meilleure sélection néo-zélandaise de tous les temps. Ils dépasseraient en effet celle de 1997 qui avaient terminé l’année sur 11 victoires et un nul.

La presse de Nouvelle-Zélande ne se fait pas d’illusion sur la victoire des All-Blacks à Paris. Avec 42 victoires contre les Bleus pour 12 défaites, les coéquipiers de Richie McCaw ne devraient pas avoir de problèmes à se défaire de Français catastrophiques en 2013 et en manque de stabilité. Selon eux, jouer à Paris serait plus facile qu’en province. Les journalistes néo-zélandais se souviennent des défaites All-Blacks à Nantes en 1986 et à Toulouse en 1995. La France ne s’est jamais imposée contre les Kiwis au Stade de France (meilleur résultat, un match nul 20-20 en 2002). La dernière victoire des Bleus à domicile remonte au 18 novembre 2000 au Stade Vélodrome de Marseille (42-33) et en 13 ans, la France n’a gagné que deux fois.

Deux nations que tout oppose

Malgré cela, avec leur agaçant fair-play, les joueurs de Steve Hansen avouent craindre la France, rappelant éternellement les deux défaites des coupes du monde 1999 et 2007. Des victoires qui font la fierté de rugby français mais qui occulte un réel déséquilibre entre les deux nations. Au pays du long nuage blanc, les joueurs sont obligés d’être salariés de la fédération néozélandaise pour être sélectionnable avec les Blacks. Ceux-ci évoluent dans les franchises kiwis (Auckland Blues, Canterbury Crusaders, Otago Highlanders et Wellington Hurricanes) qui participent au Super 15, le championnat de l’hémisphère sud. Cette compétition (du mois de février au mois d’aout) qu’ils partagent avec les Australiens et les Sud-Africains, est organisée pour permettre aux trois nations en question d’avoir une réelle préparation en vue des échéances internationales. Les All-Blacks après la tournée d’automne auront deux mois de repos avant de recommencer une nouvelle saison, après avoir évolué presque trois mois ensemble.

En France, c’est différent. Les Bleus évoluent dans le Top 14 et sont salariés des clubs qui les emploient. Soumis à un système de montée et de décente (contrairement au Super 15), le championnat de France est extrêmement contraignant pour les équipes qui rechignent à laisser leurs joueurs trop longtemps à disposition de l’équipe de France. La FFR ne dédommageant pas (ou très peu) les clubs quand un de leur joueur est appelé pour défendre les couleurs tricolores, il y a chaque année un bras de fer entre les dirigeants du Top 14 et les instances de l’Ovalie française. A ce problème structurel il faut ajouter l’arrivée massive de joueurs étrangers, attirés par le très bon niveau du championnat de France et par un salaire revu à la hausse. Du coup, la formation française tourne au ralenti et le XV de France se retrouve sans joueurs de niveau international à certains poste clés (demi d’ouverture, pilier gauche ou encore premier centre). Si la France fait aujourd’hui partie des 10 meilleures nations mondiales, l’absence d’harmonie entre le championnat et l’équipe nationale commence à se faire ressentir. Les Bleus ont une semaine pour préparer un test match quand dans un même temps, leurs adversaires évoluent ensemble depuis le milieu du mois d’aout. Sans parler de la tournée d’été dans l’hémisphère sud quelques jours seulement après la finale du Top 14, la France et la Nouvelle-Zélande ne sont pas logés à la même enseigne, en tout point.

Les 23 Bleus qui affronteront les All Blacks

PSA n’a pas retenu les novices dans sa liste des 23, il a fait place nette à l’expérience. Le staff des Bleus n’a pas retenu Sofiane Guitoune (USAP), Bernard Le Roux (Racing-Métro), Alexandre Flanquart (Stade Français), Jonathan Pélissié (MHR), Yannick Nyanga (Toulouse), Maxime Mermoz et Mathieu Bastareaud (Toulon). Ces joueurs devraient cependant avoir leurs chances contre les Tonga et l’Afrique du Sud.

Avants (13): Vincent Debaty (Clermont), Yannick Forestier (Castres), Benjamin Kayser (Clermont), Dimitri Szarzewski (Racing-Métro), Nicolas Mas (Montpellier), Rabah Slimani (Stade Français), Yoann Maestri (Toulouse), Pascal Papé (Stade Français), Sébastien Vahaamahina (Perpignan), Thierry Dusautoir (Toulouse, capitaine), Wenceslas Lauret (Racing-Métro), Damien Chouly (Clermont), Antonie Claassen (Castres)

Arrières (10): Jean-Marc Doussain (Toulouse), Morgan Parra (Clermont), Camille Lopez (Perpignan), Remi Talès (Castres), Gaël Fickou (Toulouse), Wesley Fofana (Clermont), Florian Fritz (Toulouse), Maxime Médard (Toulouse), Brice Dulin (Castres), Yoann Huget (Toulouse)

Composition XV de France :

Dulin – Huget, Fritz, Fofana, Médard – Tales, Parra – Chouly, Lauret, Dusautoir (cap) – Maestri, Papé – Mas, Kayser, Forestier.

Remplaçants : Szarzewski, Debaty, Slimani, Vahaamahina, Claassen, Doussain, Lopez, Fickou

Composition XV de Nouvelle-Zélande :

Dagg – Jane, B. Smith, Nonu, Piutau – Carter, Smith – McCaw (cap), Read, Messam – Whitelock, Retallick – O. Franks, Mealamu, Woodcock

Remplaçants : Coles, Crockett, Faumuina, Luatua, Cane, Kerr-Barlow, Cruden, Crotty

« La seule chose qui ait changé en matière d’immigration, c’est la communication »

L’expulsion de la jeune Léonarda a mis en lumière les conditions intolérables dans lesquelles sont expulsés les sans-papiers en France. Clémence, militante au Réseau Université Sans Frontière (RUSF) et étudiante en Master Droits des Etrangers, donne à Haut Courant son avis sur cette affaire.

Le 9 octobre à Pontarlier. Leonarda, collégienne kosovare, est arrêtée aux abords de son établissement pour rejoindre sa famille, en attente d’expulsion pour le pays d’origine du père. Alors que les conditions de son expulsion ont créé un malaise au sein même du PS, mettant notamment en question la « sanctuarisation » de l’école, les lycéens sont descendus dès jeudi 17 dans la rue pour manifester leur soutien à leur camarade. Ce samedi, le Président Hollande à proposé à Leonarda un retour en France mais non-accompagnée de sa famille, alimentant la polémique par un positionnement jugé soit inhumain, soit schizophrène…

 Haut Courant: Quel est votre point de vue sur la situation générale des expulsions d’étrangers en France depuis l’entrée en fonction de M. Hollande et son ministre M. Valls? Qu’est-ce qui a changé ou pas?

Clémence: Pour moi, la seule chose qui ait changé dans la politique d’immigration depuis l’élection de Hollande, c’est la manière de la gérer en termes de communication : avant, c’était « remplissez-moi ces charters! », maintenant c’est plutôt « on peut être de gauche et penser que la France peut pas accueillir toute la misère du monde, non? ». Dans les faits, je pense que rien d’autre n’a changé (à part, peut-être, une focalisation sur les Roms encore plus intense qu’auparavant…). Il me semble me souvenir que Manuel Valls se félicitait du fait que le gouvernement Hollande avait réussi à maintenir le nombre d’expulsions aux chiffres du gouvernement précédent.

 HC: Quel est votre point de vue sur l’affaire Léonarda? M. Ayrault avait parlé du besoin de vérifier si une «faute» a été commise. Pensez-vous que le déroulement des faits a impliqué une anormalité dans la manière dont se déroulent les expulsions d’habitude ou bien l’histoire de Léonarda est-elle plutôt banale?

C: Les deux !
Son histoire ne diffère pas vraiment du quotidien des arrestations de sans-papiers, qui sont très souvent entachées de telles « fautes » : on peut dire que la manière d’arrêter les étrangers en situation irrégulière est le plus souvent « anormale ».

 HC: Et pourtant une enquête administrative montre que les policiers n’ont fait qu’appliquer la loi…

C: Justement, à mon sens les procédures applicables aux étrangers et a fortiori aux étrangers sans-papiers sont bien spécifiques et portent avec elles beaucoup de violence, ne serait-ce que symbolique. On peut suivre une procédure à la lettre en hurlant et en stressant extrêmement la personne à arrêter. Donc même en appliquant la loi (voire surtout en appliquant la loi..), la police peut se conduire de manière « anormale ». Mais ça implique d’avoir une conception certaine de ce qu’est une arrestation « normale » et c’est un autre débat…

 HC: Ce qui a heurté dans l’histoire de Léonarda, c’est que son arrestation se soit fait aux abord de son collège, juste avant une sortie scolaire. Les arrestations qui se font dans l’ignorance de tous sont-elles moins choquantes ?

C: Elles ne sont pas moins choquantes quand on est au courant mais elle ne choquent personne puisque personne ne le sait. Quand on raconte à quelqu’un qu’un sans-papiers s’est fait arrêter à 7h du matin chez lui et emmener au CRA (Centre de Rétention Administrative, ndlr) en pyjama, bien sûr que la personne est le plus souvent choquée. Sauf que ça ne s’entend pas, ça ne se voit pas, ça ne se sait pas. L’histoire de Leonarda a ému parce qu’elle était voyante, sinon elle aurait juste été expulsée et basta.

 HC: M.Hollande a annoncé que Leonarda pouvait revenir si elle le souhaitait, mais sans sa famille. Que pensez-vous d’une telle proposition ?

C: Que c’est une sacrée bonne idée qu’il a eue! Comme elle est mineure et n’a sûrement pas envie de se retrouver seule en France, qu’administrativement c’est la merde voire impossible, il y a très peu de chance qu’elle rentre… Donc il sauvegarde l’image du mec de gauche compatissant à l’écoute des remous que cette arrestation a suscitée dans la population, et en même temps il est à peu près sûr que dans ces conditions elle ne rentrera pas.

«Les étrangers n’ont pas le droit à l’erreur»

 HC: L’expulsion de la famille Dibrani a été justifiée par divers comportements qui traduiraient une non-volonté du père à s’intégrer à la société française, comme par exemple «une absence de recherche sérieuse d’emploi» ou «des insultes adressées à l’encontre […] des personnels sociaux». Etre français se mérite-t-il ?

C: Selon moi ou selon les autorités françaises et la pensée majoritaire?
Ben oui, pour obtenir la nationalité française il faut se mettre en quatre et faire des efforts de taré qu’on ne demanderait jamais à un Français, oui ça se mérite et c’est pas donné à tout le monde, mais quand même, il faut avoir un minimum de volonté de s’intégrer non?
Plus sérieusement, les étrangers n’ont pas le droit à l’erreur en France parce qu’ils sont considérés comme « invités » ici, alors ils doivent se comporter en invités : ne pas faire de bruit, ne pas trop en demander, être gentil avec la dame, et surtout, se rendre utile.

 HC: Le responsable du Comité de Soutient aux Demandeurs d’Asile et Sans-papiers de Pontarlier, qui se réclame du RESF sans en faire partie, aurait donné son accord à l’expulsion au nom du regroupement familial, après l’épuisement de tous les recours possibles. Comment auriez-vous réagi au RUSF?

C: Je ne comprends pas bien comment il peut se réclamer du RESF sans en faire partie… Je pense qu’on aurait très mal réagi, bien sûr! Le fait de parler de manière individuelle au nom de tout un groupe n’est jamais super bien accueilli par les autres militants… Surtout après avoir donné son accord à une expulsion.

 HC: Pensez-vous que cette histoire va marquer les gens et induire une prise de conscience, ou bien que dans une semaine plus personne n’en parlera?

C: Je pense qu’il y a déjà une prise de conscience au niveau des lycéens, qui ont manifesté et bloqué leur lycée. Ils sont très choqués par le fait qu’on expulse un camarade de classe « juste » parce qu’il n’a pas de papiers alors qu’ils le voient tous les jours en cours. Si la mobilisation arrive à tenir, il y a peut-être une chance pour que ça ne soit pas oublié dans une semaine…