L’ombre d’un coup d’État plane sur Madagascar

L’ombre d’un coup d’État plane sur la Grande Ile depuis quelques mois. Le président de la République malgache, Marc Ravalomanana, se voit disputer son pouvoir par le maire d’Antananarivo, la capitale du pays. A l’occasion d’un quatrième meeting, lundi 2 février, la ville s’était parée de orange (la couleur de la révolution ukrainienne, reprise par les partisans d’Andry Rajoelina) pour soutenir l’agitateur. Malgré sa demande de renversement du pouvoir en place, c’est finalement le maire lui-même qui a été destitué par le ministère du l’Intérieur.

« Je proclame que je vais gérer toutes les affaires nationales à partir d’aujourd’hui »

Utilisant un mécontentement populaire, surtout lié aux prix croissants des denrées alimentaires, Andry Rajoelina (maire d’Antananarivo jusqu’à hier) multiplie les déclarations à l’encontre du président. Il assure à ses partisans qu’il est sur le point de remplacer le président actuel à la tête du pays.

3223344244_59a4ec3171.jpgLes revendications. Accusé d’être coupé de la population, affairiste et inadapté, le président de la République malgache est remis en cause par une partie de la population. En décembre, la fermeture de la télévision du maire par les autorités avait durci les échanges entre les deux opposants. Depuis, les partisans d’Andry Rajoelina réclament une plus grande liberté de parole. Dans un souci de légitimité, l’adjointe au maire a présenté une « liste de faits » pour justifier l’éventuelle destitution du président actuel. Recours aux forces militaires étrangères, ventes de terres à des étrangers, violations multiples de la constitution… Les déclarations sont présentées à la foule venue assister aux meetings comme autant de promesses de changement.

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Les faits. Lundi 2 février, une demande officielle de destitution du président de la République au profit du maire a été déposé au Parlement. Samedi déjà, Andry Rajoelina avait déclaré : « Puisque le président et le gouvernement n’ont pas pris leurs responsabilités, je proclame que je vais gérer toutes les affaires nationales à partir d’aujourd’hui« , appelant l’armée et les différents ministères à ne plus obéir à Ravalomanana. Le président a garanti qu’il resterait dans ses fonctions et que l’agitateur aurait à répondre de ses actes devant la justice. Hier, le ministère de l’Intérieur a pris la décision de suspendre le maire pour mettre fin à cette scission. Ce limogeage a entrainé une nouvelle vague de manifestations. Les partisans d’Andry Rajoelina se sont massés devant le stade de Mahamasina ce matin. Selon l’AFP, le « maire-sortant » aurait appelé ses partisans à descendre dans la rue et les ressortissants étrangers à « rester chez eux« .

27_janvier_manifestation_a_Antananarivo.jpg

Les conséquences attendues

A l’échelle nationale. La proclamation illicite de ce gouvernement de transition a sèmé le trouble au sein de l’armée malgache. Bien que celle-ci soit traditionnellement fidèle au pouvoir en place, certains généraux se sont montrés sensibles aux discours d’Andry Rajoelina. La semaine précédente, le premier meeting du maire s’était terminé par des pillages, des incendies volontaires et plusieurs dizaines de morts.

Un coup d’Etat pourrait entrainer des troubles de plus grande ampleur. Le limogeage du maire n’apporte guère plus de garantie quant à un rapide retour au calme.

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A l’échelle internationale. Dans les ambassades occidentales, on murmure que les conséquences pourraient être plus importantes qu’il n’y parait. Le non-respect de la Constitution remettrait en cause l’aide internationale par exemple. Le journal Le Monde fait référence aux engagements de l’Union européenne (UE) qui prévoyait d’injecter 600 millions d’euros dans des projets de développements de Madagascar d’ici à 2013. Réunie en sommet à Addis-Abeba, en Éthiopie, l’Union africaine (UA) s’est contentée d’un avertissement pour le moment.

L’ombre d’un coup d’État plane sur Madagascar

L’ombre d’un coup d’État plane sur la Grande Ile depuis quelques mois. Le président de la République malgache, Marc Ravalomanana, se voit disputer son pouvoir par le maire d’Antananarivo, la capitale du pays. A l’occasion d’un quatrième meeting, lundi 2 février, la ville s’était parée de orange (la couleur de la révolution ukrainienne, reprise par les partisans d’Andry Rajoelina) pour soutenir l’agitateur. Malgré sa demande de renversement du pouvoir en place, c’est finalement le maire lui-même qui a été destitué par le ministère du l’Intérieur.

« Je proclame que je vais gérer toutes les affaires nationales à partir d’aujourd’hui »

Utilisant un mécontentement populaire, surtout lié aux prix croissants des denrées alimentaires, Andry Rajoelina (maire d’Antananarivo jusqu’à hier) multiplie les déclarations à l’encontre du président. Il assure à ses partisans qu’il est sur le point de remplacer le président actuel à la tête du pays.

3223344244_59a4ec3171.jpgLes revendications. Accusé d’être coupé de la population, affairiste et inadapté, le président de la République malgache est remis en cause par une partie de la population. En décembre, la fermeture de la télévision du maire par les autorités avait durci les échanges entre les deux opposants. Depuis, les partisans d’Andry Rajoelina réclament une plus grande liberté de parole. Dans un souci de légitimité, l’adjointe au maire a présenté une « liste de faits » pour justifier l’éventuelle destitution du président actuel. Recours aux forces militaires étrangères, ventes de terres à des étrangers, violations multiples de la constitution… Les déclarations sont présentées à la foule venue assister aux meetings comme autant de promesses de changement.

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Les faits. Lundi 2 février, une demande officielle de destitution du président de la République au profit du maire a été déposé au Parlement. Samedi déjà, Andry Rajoelina avait déclaré : « Puisque le président et le gouvernement n’ont pas pris leurs responsabilités, je proclame que je vais gérer toutes les affaires nationales à partir d’aujourd’hui« , appelant l’armée et les différents ministères à ne plus obéir à Ravalomanana. Le président a garanti qu’il resterait dans ses fonctions et que l’agitateur aurait à répondre de ses actes devant la justice. Hier, le ministère de l’Intérieur a pris la décision de suspendre le maire pour mettre fin à cette scission. Ce limogeage a entrainé une nouvelle vague de manifestations. Les partisans d’Andry Rajoelina se sont massés devant le stade de Mahamasina ce matin. Selon l’AFP, le « maire-sortant » aurait appelé ses partisans à descendre dans la rue et les ressortissants étrangers à « rester chez eux« .

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Les conséquences attendues

A l’échelle nationale. La proclamation illicite de ce gouvernement de transition a sèmé le trouble au sein de l’armée malgache. Bien que celle-ci soit traditionnellement fidèle au pouvoir en place, certains généraux se sont montrés sensibles aux discours d’Andry Rajoelina. La semaine précédente, le premier meeting du maire s’était terminé par des pillages, des incendies volontaires et plusieurs dizaines de morts.

Un coup d’Etat pourrait entrainer des troubles de plus grande ampleur. Le limogeage du maire n’apporte guère plus de garantie quant à un rapide retour au calme.

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A l’échelle internationale. Dans les ambassades occidentales, on murmure que les conséquences pourraient être plus importantes qu’il n’y parait. Le non-respect de la Constitution remettrait en cause l’aide internationale par exemple. Le journal Le Monde fait référence aux engagements de l’Union européenne (UE) qui prévoyait d’injecter 600 millions d’euros dans des projets de développements de Madagascar d’ici à 2013. Réunie en sommet à Addis-Abeba, en Éthiopie, l’Union africaine (UA) s’est contentée d’un avertissement pour le moment.