SOCIÉTÉ – Rassemblement pour le droit à l’IVG

Tandis que le Planning Familial fête ses 60 ans, l’interruption volontaire de grossesse suscite encore la polémique. Appel à rassemblement cet après-midi.

Ce mercredi 28 septembre est une journée de mobilisation internationale pour le droit à l’avortement. En France, l’IVG est autorisée depuis la loi Weil de 1975. 200 000 femmes ont recours à cette intervention chaque année.

Alors que la Pologne envisage de légiférer dans les prochains jours pour interdire l’IVG, la défense de ce droit est aujourd’hui sur le devant de la scène.

Une campagne d’information efficace

Le Planning Familial a lancé sur Internet une campagne nationale d’information et de sensibilisation auprès des jeunes femmes pour l’accès à la contraception et à l’IVG. Intitulée « ceci n’est pas un cintre », elle a pour vocation d’informer que l’IVG reste encore inaccessible pour de nombreuses femmes dans le monde.
Selon l’Institut National d’Etudes Démographiques (INED), « un avortement sur deux est considéré à risque. »

Le Planning Familial invite les femmes à se rassembler sur la Place de la Comédie de Montpellier entre 12h et 14h munies d’un cintre.

Women on Waves: Une campagne publicitaire qui dérange

Une campagne de publicité vantant les mérites de la pilule abortive a fait son apparition sur la Toile. A l’origine de ce projet, une association féministe: Women on Waves

L’association Women on Waves cherchait un moyen de faire passer son message pro-contraception et pro-avortement. En usurpant le nom de la marque Diesel, elle a atteint son but.
L’association a effectivement lancé une campagne de pub intitulée « Diesel for Women« . Les photos ressemblent à s’y méprendre à celles d’un shooting de mode classique. Le logo de la marque y est présent. Seule ombre au tableau, le slogan : « Abortion pills : a gift from God » – « Les pilules abortives: un don de Dieu« .
La campagne incite les femmes à prendre du Misoprostol, une pilule abortive, en cas de grossesse non désirée. Cinq publicités ont ainsi été diffusées. Toutes ont pour thème commun la ville imaginaire de Misopolis, en référence au nom de la pilule.

Le droit à l’avortement pour toutes

Les publicités, bien qu’étranges, semblent d’abord crédibles aux yeux des rédactions de mode puisqu’elles sont diffusées sur le site dieselforwomen.com. Beaucoup croient alors qu’il s’agit de la nouvelle adresse Internet de la marque. Mais les internautes découvrent rapidement que ce site a été créé par la fondatrice de Women on Waves, Rebecca Gomperts.
L’association hollandaise lutte depuis des années pour le droit des femmes à avorter. Elle sillonne les mers à bord d’un bateau afin d’embarquer celles qui souhaitent se faire avorter alors que leur pays le leur interdit. Une fois le bateau en sûreté dans les eaux internationales, les opérations d’avortement peuvent avoir lieu en toute légalité.

Les ouvrières du textile livrées à elles-mêmes

L’association n’a pas choisi d’utiliser la mode, et Diesel en particulier, par hasard.
La quasi-totalité des travailleurs dans l’industrie textile sont des femmes. Elles travaillent dans des pays pauvres et dans lesquels l’avortement est interdit, comme le Sri Lanka ou le Bengladesh. La plupart sont très jeunes (dix-neuf ans en moyenne) et n’ont ni la capacité matérielle, ni la force psychologique pour se défendre contre les abus. Certaines peuvent donc tomber enceintes parce qu’elles n’ont pas les moyens d’acheter des contraceptifs ou parce que leurs maris les forcent à avoir des rapports non protégés.
Diesel a été choisi par Women on Waves parce que, selon le rapport « Captured by Cotton » paru en 2011, la marque italienne de prêt-à-porter fait miroiter à ses ouvrières une grosse somme d’argent après trois ans d’ancienneté. En réalité au bout de ces trois années, elles ne se voient reverser qu’un salaire de misère.

La campagne se conclut ainsi : « Après avoir été exclues, abusées, violées, appauvries et exploitées par l’industrie textile, donnons aux femmes la reconnaissance, la dignité et le droit à un avortement sûr« .

Avortement : ce que le gouvernement espagnol veut changer

Près de 100 000 personnes manifestaient dimanche 29 mars à Madrid pour s’opposer au projet de loi visant à libéraliser l’avortement en Espagne. Dans ce pays où le poids de l’Eglise catholique est considérable, la législation ne permet d’avorter que dans des cas exceptionnels. Le gouvernement socialiste de José Luis Rodríguez Zapatero souhaite que l’IVG soit pleinement légale et encadrée par des délais.

La défense de la famille reste un thème mobilisateur en Espagne. Dimanche 29 mars, 100 000 personnes ont manifesté dans les rues de Madrid pour protester contre le projet de loi de libéralisation de l’avortement. Depuis 1985, la législation espagnole prévoit trois cas pour avorter : le viol , dans un délai maximum de 12 semaines de grossesse, en cas de malformation du fœtus (jusqu’à 22 semaines) et s’il y a «danger pour la santé physique ou psychique de la mère». Selon des chiffres ministériels, c’est sur cette base que 97% des IVG ont été pratiquées en 2007. La Ministre à l’égalité, Bibiana Aído, souhaite en finir avec une double hypocrisie. D’une part, la loi actuelle, souvent considérée, à tort, comme trop stricte permet aux médecins de pratiquer de nombreuses IVG sans délai limite – ce qui explique que des françaises franchissent la frontière pour avorter en Espagne une fois le délai légal dépassé (12 semaines). D’autre part, seuls 2% des IVG sont pratiquées dans des hôpitaux publics où les groupes pro-vie exercent des pressions sur les médecins. Ceux-ci pouvant se déclarer objecteur de conscience par conviction ou par crainte des sanctions en franchissant la limite de la légalité… et certains d’entre-eux, pratiquer des avortements dans des cliniques privées où l’opération est coûteuse.

Normalisation européenne

Le gouvernement Zapatero entend mettre l’accent sur la prévention et l’éducation sexuelle pour pallier à une augmentation éventuelle du nombre d’IVG, une argumentation avancée par les organisations hostiles à l’avortement (HazteOir – « Fais-toi entendre », Derecho a Vivir- «Droit à la Vie», Médicos por la Vida- « Médecins pour la Vie »). En Espagne, environ 112 000 avortements sont pratiqués chaque année ( autour de 200 000 en France). Contre toutes attentes, le projet de l’exécutif n’élargit pas substantiellement le droit à l’avortement, il vise surtout à l’encadrer pour éviter les abus. L’exemple type est celui du Docteur Carlos Morín dont le dossier est en cours d’instruction. Ce gérant de cliniques de Barcelone blanchissait l’argent des nombreuses IVG réalisées dans ses établissements. En passant à une loi règlementant l’avortement avec des délais, et non plus seulement en cas de situations de nécessité particulière, l’Espagne s’aligne sur la plupart des législations européennes en la matière. L’Autriche, la Belgique, la Bulgarie, le Danemark, la France, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, l’Italie, la Norvège et la Suède règlementent l’IVG avec des délais.

Les mineures en question

Ce que propose le gouvernement espagnol relève d’abord de la symbolique en reconnaissant l’avortement comme un droit des femmes. Mais un droit limité à quatorze semaines de grossesse. Le projet de loi devrait conserver des délais plus amples pour les situations particulières (malformations fœtales, 22 semaines, et grave danger pour la vie de la mère ou risque de santé, délai qui reste à déterminer). L’exécutif doit encore plancher sur des lacunes juridiques. Il devra trancher sur la possibilité de provoquer l’accouchement dans le cas où de graves malformations du fœtus sont détectées au-delà des 22 semaines accordées par la future loi. Reste également à définir les sanctions pour les femmes et les médecins qui pratiqueront des avortements hors-délais. Le gouvernement souhaite supprimer les peines de prison mais n‘exclut pas des sanctions pénales si ces avortements étaient considérés comme des délits ou alors des sanctions civiles ou administratives. Enfin, si le gouvernement veut ouvrir le droit d’avorter aux mineures à partir de 16 ans sans consentement parental, face à la mobilisation de l’Eglise catholique et des associations anti-avortement, il se dit «prêt à discuter».

Avortement : ce que le gouvernement espagnol veut changer

Près de 100 000 personnes manifestaient dimanche 29 mars à Madrid pour s’opposer au projet de loi visant à libéraliser l’avortement en Espagne. Dans ce pays où le poids de l’Eglise catholique est considérable, la législation ne permet d’avorter que dans des cas exceptionnels. Le gouvernement socialiste de José Luis Rodríguez Zapatero souhaite que l’IVG soit pleinement légale et encadrée par des délais.

La défense de la famille reste un thème mobilisateur en Espagne. Dimanche 29 mars, 100 000 personnes ont manifesté dans les rues de Madrid pour protester contre le projet de loi de libéralisation de l’avortement. Depuis 1985, la législation espagnole prévoit trois cas pour avorter : le viol , dans un délai maximum de 12 semaines de grossesse, en cas de malformation du fœtus (jusqu’à 22 semaines) et s’il y a «danger pour la santé physique ou psychique de la mère». Selon des chiffres ministériels, c’est sur cette base que 97% des IVG ont été pratiquées en 2007. La Ministre à l’égalité, Bibiana Aído, souhaite en finir avec une double hypocrisie. D’une part, la loi actuelle, souvent considérée, à tort, comme trop stricte permet aux médecins de pratiquer de nombreuses IVG sans délai limite – ce qui explique que des françaises franchissent la frontière pour avorter en Espagne une fois le délai légal dépassé (12 semaines). D’autre part, seuls 2% des IVG sont pratiquées dans des hôpitaux publics où les groupes pro-vie exercent des pressions sur les médecins. Ceux-ci pouvant se déclarer objecteur de conscience par conviction ou par crainte des sanctions en franchissant la limite de la légalité… et certains d’entre-eux, pratiquer des avortements dans des cliniques privées où l’opération est coûteuse.

Normalisation européenne

Le gouvernement Zapatero entend mettre l’accent sur la prévention et l’éducation sexuelle pour pallier à une augmentation éventuelle du nombre d’IVG, une argumentation avancée par les organisations hostiles à l’avortement (HazteOir – « Fais-toi entendre », Derecho a Vivir- «Droit à la Vie», Médicos por la Vida- « Médecins pour la Vie »). En Espagne, environ 112 000 avortements sont pratiqués chaque année ( autour de 200 000 en France). Contre toutes attentes, le projet de l’exécutif n’élargit pas substantiellement le droit à l’avortement, il vise surtout à l’encadrer pour éviter les abus. L’exemple type est celui du Docteur Carlos Morín dont le dossier est en cours d’instruction. Ce gérant de cliniques de Barcelone blanchissait l’argent des nombreuses IVG réalisées dans ses établissements. En passant à une loi règlementant l’avortement avec des délais, et non plus seulement en cas de situations de nécessité particulière, l’Espagne s’aligne sur la plupart des législations européennes en la matière. L’Autriche, la Belgique, la Bulgarie, le Danemark, la France, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, l’Italie, la Norvège et la Suède règlementent l’IVG avec des délais.

Les mineures en question

Ce que propose le gouvernement espagnol relève d’abord de la symbolique en reconnaissant l’avortement comme un droit des femmes. Mais un droit limité à quatorze semaines de grossesse. Le projet de loi devrait conserver des délais plus amples pour les situations particulières (malformations fœtales, 22 semaines, et grave danger pour la vie de la mère ou risque de santé, délai qui reste à déterminer). L’exécutif doit encore plancher sur des lacunes juridiques. Il devra trancher sur la possibilité de provoquer l’accouchement dans le cas où de graves malformations du fœtus sont détectées au-delà des 22 semaines accordées par la future loi. Reste également à définir les sanctions pour les femmes et les médecins qui pratiqueront des avortements hors-délais. Le gouvernement souhaite supprimer les peines de prison mais n‘exclut pas des sanctions pénales si ces avortements étaient considérés comme des délits ou alors des sanctions civiles ou administratives. Enfin, si le gouvernement veut ouvrir le droit d’avorter aux mineures à partir de 16 ans sans consentement parental, face à la mobilisation de l’Eglise catholique et des associations anti-avortement, il se dit «prêt à discuter».