L’incroyable histoire de Benjamin Button

Le 4 février 2009, sortira en salles « L’Etrange histoire de Benjamin Button », l’invraisemblable fable d’un homme qui rajeunit. David Fincher (« Seven », « Fight Club »), qui porte ce projet coup de poker depuis près de dix ans, joue sa place de réalisateur prodige du cinéma mondial. Enquête sur le film évènement de 2009.

L’homme sans âge. L’histoire paraît incroyable : celle d’un homme (Brad Pitt) qui naît avec le corps d’un ancêtre, pour finir sa vie nouveau-né, enfant d’un monde inversé. Une fin à l’aube même de la création. Il aura fallu sept ans à David Fincher, pour mettre en scène ce conte moderne. Un peu moins d’une décennie d’attente afin que la technique et les effets spéciaux progressent. Résultat : à chaque époque de sa vie décroissante, vieillard, adulte, adolescent, Brad Pitt est Benjamin Button. L’enjeu est bel et bien là : en faisant le pari des effets spéciaux au détriment du maquillage ou du changement d’acteur (Robert Redford avait été pressenti un temps pour jouer Brad Pitt vieux), Fincher a débloqué un budget inédit pour une comédie dramatique – pas moins de 200 millions de $ – soit une somme équivalente au Titanic de James Cameron. Ici, pas de bateau dantesque, tout le travail de cette allégorie cinématographique reposant sur les épaules de Benjamin Button et des meilleurs crèmes anti-rides du moment : les images de synthèse.

La Paramount et Fincher en sursis. Les enjeux pour Benjamin Button sont énormes. La Paramount qui produit le film, espère faire un très gros coup, autant aux Oscars qu’au box-office. Brad Grey [[Information de L’Express.fr]], le mentor de la Paramount, qui porte un soutien total à Fincher, a même repoussé la sortie d’un autre film évènement, The Soloist, de Joe Wright avec Jamie Foxx et Robert Downey Jr, pour laisser le champ libre à son joyau sans âges. Récemment séparée de Dreamworks, la Paramount peut perdre en contrepartie un investissement colossal, dans un film où l’incertitude plane comme jamais au moment où le réal’ californien peaufine le montage final. Fils prodige du cinéma américain, réalisateur inspiré (Alien 3, Seven, Fight Club, Panic Room et Zodiac), David Fincher surprend et remet en question son cinéma à chaque coup d’essai. Sur Benjamin Button, adaptation d’une nouvelle de Francis Scott Fitzgerald, Steven Spielberg, Ron Howard et Spike Jonze se sont déjà cassé les dents. Compliqué, risqué, inadaptable, Benjamin Button est le film de toutes les enchères. Fincher a remporté l’appel d’offres. Reste à en savoir le prix.