Hélène Mandroux condamne la Chine et tacle Georges Frêche

Suite aux violences au Tibet, le Dalaï Lama en appelle à la communauté internationale.
A Montpellier, la condamnation de la situation tibétaine arrive par la voix de son maire, Hélène Mandroux. Cette prise de position peut paraître mineure au regard du poids diplomatique de la ville par rapport aux forces en présence. Mais à Montpellier, la passion de la Chine est au goût du jour et le communiqué de la Mairie pourrait jouer le trouble-fête, surtout dans les relations entre la maire et le président de l’Agglomération.

« Je condamne fermement les mesures de répression que les forces de l’ordre et l’armée chinoise exercent depuis plus d’une semaine à l’encontre des moines et des civils Tibétains. Cette violence va à l’encontre du respect des droits de l’homme et des engagements internationaux pris en ce sens. Le gouvernement chinois doit rapidement mettre fin à ces actes de répression et prendre des mesures pour ramener la paix sur son territoire. ».

Sobriété, clarté et menace…venant de Montpellier. La maire de Montpellier, Hélène Mandroux se déclare ouvertement contre la répression chinoise au Tibet. La fin du communiqué se fait même menaçante sur la fin : « doit rapidement » sous-entend une urgence et une sanction. Sinon…mais sinon quoi? La mairie enverra-t-elle son unité d’élite ASVP (Agent de surveillance de la voie publique)? Fermer la serre amazonienne aux hordes de touristes chinois?

C’est sur le plan commercial que l’avertissement d’Hélène Mandroux pourrait avoir des conséquences. Les rapports entre la Chine et la ville de Montpellier se tissent de plus en plus d’un fil d’or. Tout commence avec le jumelage avec Chengdu, capitale de la province du Sichuan en 1981. Montpellier organise également la Biennale Internationale d’Art Contemporain Chinois.

Depuis 2002, l’Agglomération de Montpellier, tenue par Georges Frêche, prédécesseur de Mme Mandroux à la mairie, renforce ces liens économiques avec la Chine et notamment Shanghai. Le président de l’Agglo se passionne pour la Chine et pas seulement pour les statues de Mao. Depuis sa tendre jeunesse étudiante, Georges Frêche fréquente les haut cadres du parti communiste chinois, tout en s’opposant à la révolution culturelle de 1964. Une relation dont est née le jumelage avec Chengdu -dont le gouverneur de la Province était appelé à devenir premier ministre-.

Des accords économiques sur la sellette

En 2004, un accord a été trouvé entre le le réseau des incubateurs des entreprises de hautes technologies de la Ville de Shanghai et les pépinières d’entreprises du Centre Européen d’Entreprise et d’Innovation de Montpellier Agglomération (Cap Alpha et Cap Omega). En automne dernier, cet accord a été reconduit pour la durée 2008-2011.

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Hélène Mandroux devait-elle condamner la réaction de la Chine dans la province du Tibet? Diplomatiquement, oui mais commercialement… En s’inscrivant en porte à faux de Georges Frêche, la maire de Montpellier -qui entame son premier mandat issu des urnes- risque de se mettre à dos les autorités chinoises en même temps que le président d’Agglo. Cependant, ce coup porté à la relation sino-montpelliéraine a de grandes chances de rester lettre morte dans la situation actuelle. Les Chinois, entre projet de boycott des jeux olympiques et vidéos rescapées de la censure officielle, ont sûrement d’autres chats et quelques moines à fouetter.

Quand la situation au Tibet connaîtra une accalmie, les dirigeants chinois pourront se pencher à tête reposée sur l’organigramme local. L’agglomération et la mairie restent deux entités distinctes, mais sauront-ils faire la différence. En attendant une éventuelle répercussion sur les accords économiques, Hélène Mandroux entame sa nouvelle indépendance sur les chapeaux de roues. Georges Frêche et sa sinophilie apprécieront…