Le Trio Joubran : une symphonie venue de Palestine

Pour célébrer leurs 10 ans de carrière, le trio Joubran était au rendez-vous! Un concert événement s’est tenu le 3 octobre dernier au théâtre Jean-Claude Carrière du domaine d’Ô à Montpellier, dans le cadre de leur tournée ASFAR.

« Ce sont de véritables virtuoses ! » pouvait-on entendre sur le parvis du théâtre Jean-Claude Carrière, à la sortie du concert. Ou bien encore: « le percussionniste est tout simplement époustouflant ! » s’exclamait une dame aux bras de son mari, lui aussi tombé sous le charme d’une symphonie venue de Palestine. « Quand ils jouent tous les trois en symbiose sur le même instrument, c’est magique et cela démontre leur grande maîtrise de leur art ! » s’enthousiasmait une jeune étudiante algérienne.

Les compliments pleuvent et les louanges dithyrambiques ne manquent pas pour décrire le ressenti du public à la fin du spectacle. Il faut bien reconnaître que les frères Joubran, car c’est bien d’une histoire de famille dont il s’agit, Samir, Wissam, Adnam et leur percussionniste Youssef Hbeisch se sont entièrement donnés à leur public, venu en nombre les applaudir (la salle affichait complet depuis bien longtemps déjà !). La fratrie de Palestine aura su prendre du plaisir autant qu’elle en a partagé, jusqu’à revenir sur scène après un énième rappel, quand bien même certains auront quitté la salle, croyant que le spectacle était terminé et le rideau tombé !

Issus d’une famille, qui, depuis quatre générations est intimement liée au oud, les frères palestiniens ont su façonner leur singularité et leur identité musicale par leur travail et leur passion démesurée. C’est Wissam le cadet qui, à l’instar de son père, suit la tradition des maîtres luthiers en fabriquant et en personnalisant lui-même les ouds du groupe, pour que chacun des membres soit en parfaite harmonie avec son instrument, allant même considérer qu’ils sont six frères sur scène (eux-mêmes et leurs instruments). Sans doute sont-ils à ce jour sur la scène internationale les plus dignes représentants de cet emblématique cordophone du Moyen-Orient et du Maghreb.

Mêlant passion et maîtrise de leur art, il s’échappe de leur musique une authenticité, une sincérité et un vent de liberté comme un témoignage profond et engagé pour un message de paix. D’ailleurs, comment peuvent-ils passer outre la situation conflictuelle de cette région du monde quand leurs origines les renvoient sans cesse à leurs propres interrogations et inquiétudes ? Difficile alors d’échapper, entre deux mélodies orientales, à quelques douces paroles honnêtes d’émotions, de tolérance et de respect des peuples, prononcées dans la langue de Shakespeare… comme un symbole.

Il est difficile de rester insensible devant l’élégance de ces hommes et de leur musique, devant leur virtuosité à manier l’oud. Écouter le trio Joubran c’est être envouté par une poésie lyrique. On ne « boit » pas les paroles d’un poète mais les accords harmonieux de musiciens venus d’une terre trop souvent meurtrie et qui veut revendiquer sur la scène internationale son histoire et ses traditions, son art et sa culture. Et de conclure, merci les artistes pour cette rencontre et ce voyage !

Et si c’est avec désolation que vous n’avez pu assister à cette représentation ou que ces quelques mots vous ont donné l’envie de les découvrir… pas de panique ! Une seconde chance s’offre à vous pour venir savourer cette musique venue d’ailleurs puisque l’envoûtant et talentueux trio Joubran sera au théâtre de la mer, à Sète, le premier avril prochain.

C2C démarre en beauté sa tournée des Zéniths à Montpellier

Mercredi soir, C2C a fait vibrer le Zénith Sud pour le lancement de la tournée de son dernier album « Tetra », sorti le 3 septembre dernier et déjà disque de platine.

Plus de 6000 personnes se sont déplacées au Zénith de Montpellier pour apprécier le groupe des DJ nantais. Les spectateurs ont pu profiter des nombreux invités venant chanter ou jouer du saxophone pour accompagner les quatre artistes. Une battle a même été organisée : le groupe s’est scindé, formant deux duos qui se sont opposés par platines interposées. Le public, enthousiaste, s’est vu demander de donner de la voix en soutenant l’une ou l’autre des deux paires.

Après près de deux heures de spectacle où ils ont mêlé anciens et nouveaux morceaux, 20Syl, Greem, Atom et Pfel ont remercié leur public montpelliérain et se sont réjoui d’avoir « réussi à faire chanter un public sur du scratch ».

En février dernier, le groupe avait été consacré par la 28eme édition des Victoires de la musique en raflant pas moins de quatre récompenses : révélation du public, révélation scène, meilleur vidéo-clip et meilleur album de musique électronique.

Composé de deux membres du duo Beat Torrent et de deux membres du groupe jazz-rap Hocus Pocus, les DJ se sont rapidement imposés sur la scène électro en mêlant des sons électroniques, du scratch, du chant, du saxophone ou encore des percussions. Un succès : attiré par la diversité de C2C, le public, très varié, est parti enchanté du Zénith de Montpellier mercredi soir.

Le groupe va parcourir la France jusqu’au 8 mars avec notamment deux dates au Zénith de Paris le 28 février et le 1er mars. Mais les quatre DJ ne s’arrêtent pas là et passeront aussi par Londres, Amsterdam ou encore Berlin. Leur objectif de faire ressentir « the Beat » à leur public semble atteint et ce même au-delà des frontières.

Lucas : fabuleux narrateur en devenir

Samedi 15 décembre, le groupe rhônalpin de chanson française, Fabula Narratur était en concert à Saint-Genis-Laval (69) pour lancer son deuxième album « Quelque chose à propos de vous ». Lucas est l’un des fondateurs du groupe. Accompagné de ses deux acolytes, il écrit, chante et joue ses textes. Alors qu’il ne l’avait pas prévu, il semble aujourd’hui décidé à se réaliser pleinement dans l’univers de la musique.

Lucas a 22 ans. Depuis trois ans, il écrit des chansons pour son groupe Fabula Narratur. Dans ses textes, chaque jeu de mots, chaque rime a un sens. Il aime prendre le temps de bien les choisir. Les cheveux courts, propre sur lui – mais les oreilles percées – il s’exprime calmement d’une voix douce. Son sourire, son regard malicieux et son optimisme, invitent son interlocuteur à l’écouter et à l’apprécier. Dans son groupe de musique, sa participation ne se limite pas à l’écriture : il chante aussi et joue de la guitare. Et même si les rôles ne sont pas fixes dans le trio, c’est lui qui écrit 80 % des textes. « C’est ce qui me passionne le plus », dit-il le sourire aux lèvres. Il n’écrit pas un seul texte de la même façon. Certaines chansons sont écrites d’un jet : « lorsque j’en ai gros sur le cœur, je me pose et j’écris ». Mais le plus souvent, Lucas choisi d’abord un titre : une expression ou une citation qui sonne bien à son oreille. Puis, indique-t-il, « je réfléchis à des formules qui y font référence et l’écriture avance petit à petit. Par exemple, pour la chanson ‘‘Tant qu’il est encore temps’’, je me suis inspiré d’un tag : ‘‘nique le système tant qu’il est encore temps’’ vu sur un mur, près de la gare d’Oullins. Mais j’ai préféré garder qu’une partie » dit-il en riant. Une fois le titre choisi, il a fouillé le champ lexical du « temps » et a sélectionné ses mots. Ce titre lui plait particulièrement parce qu’il peut être compris à des degrés différents. « J’aime faire des textes avec deux niveaux de lecture. Ils sont compréhensibles et sympas au premier degré mais ils prennent un tout autre sens au second degré ».

« Chaque chanson a un style qui lui est propre »

Son style est emprunté à des univers très variés. Les influences peuvent aller, pour certaines chansons, des textes du groupe Kyo – « mais pas la musique » insiste-t-il vivement, au rythmes du jazz manouche, pour d’autres titres. Il s’inspire beaucoup de Benoit Dorémus, Debout sur le zinc, Aldebert, Noir Désir mais aussi Brel, Brassens, Barbara. La plupart du temps, le ton est humoristique. Le style varie d’un titre à l’autre. C’est d’ailleurs ce qui fait la richesse de ces paroles bien acerbes pour un jeune garçon au style vestimentaire très classique.

Un groupe en plein développement

Il porte le groupe depuis sa création en 2009. Alors qu’il ne sait pas jouer de la guitare et n’a aucune expérience, il décide avec deux copains de lycée, Florian et Bertrand, de créer un groupe. Sans vraiment savoir quelle direction ils vont prendre, ils se réunissent au soir du 6 août et écrivent leur première chanson. « On la joue encore en concert d’ailleurs. » Bertrand compose la musique une fois que les textes sont prêts. Adeline est arrivée deux ans plus tard, juste avant que Florian ne parte. Les choses se sont accélérées à la sortie de leur premier album « Le sens de la formule » en décembre 2011. Deux jours après le dernier concert réunissant les quatre membres du groupe, ils ont gagné le prix du jury au tremplin découverte d’ « A thou bout d’chant » (association culturelle de la région Rhône-Alpes). « Ça a été pour nous la première reconnaissance professionnelle » indique fièrement Lucas. « Après ça, on a fait plein de concerts dans des bars et des salles de Lyon et Sainté, comme Le Fil, par exemple. » Grâce à ce prix, ils ont pu enregistrer en studio trois titres du deuxième album « Quelque chose à propos de vous ». Les treize autres chansons qui y figurent ont été enregistrées en quatre jours dans une maison perdue aux fins fonds de la Loire avec le matériel d’un ami, Hugo Benin, fils du chanteur Morice Benin.

« Je ne ferai pas ça toute ma vie »

Destinée à n’être qu’un loisir, c’est devenu une activité « presque professionnelle ». « Quand on a commencé, je ne m’imaginais pas du tout faire ça. Même après le premier concert, je ne réalisais pas vraiment. » Encore aujourd’hui, il dit seulement profiter de ses jeunes années. Pourtant, à l’entendre parler du futur de « Fabula », les choses semblent bien parties pour durer. Le futur du groupe est assez incertain mais les projets sont là. Grâce à ses études, une licence professionnelle en communication et commercialisation de produits culturels option « industrie du disque/spectacle vivant », il est prêt à se lancer. « Maintenant, affirme-t-il, je sais comment ça fonctionne. J’ai moins peur. Je me suis rendu compte que c’est possible de rentrer dans ce milieu. En fait, il existe tout un écosystème, ça n’est pas juste fait pour les quelques artistes qu’on entend à la radio. » Plus que motivé, il se consacrera entièrement à son activité musicale l’année prochaine. Mais il sait que pour avancer, le groupe doit se confronter à des avis professionnels et rendre sa musique plus « commercialisable », même s’il déteste ce mot. « Il nous faut rentrer dans la norme de qualité de ce qu’on entend à la radio et ce qui se fait. Mais sans basculer bien sûr vers ce que font les Christophe Maé et autres Grégoire ! » Peut être réussira-t-il à laisser une trace, laisser son nom quelque part pour ne pas qu’on l’efface après le grand départ, comme il l’espère dans « Conjecture », un des textes qu’il préfère.

Sorties de la semaine n°4 : Wu Lyf et Neil Young

Tour d’horizon et sélection des disques qui font l’actu cette semaine – et feront peut-être l’histoire demain. Aujourd’hui, HautCourant a choisi Wu Lyf et Neil Young. En bonus, un concert à emporter de Thurston Moore.

Sorties de la semaine n°2 : Gang Gang Dance et AC/DC

Tour d’horizon et sélection des disques qui font l’actu cette semaine, et feront peut-être l’histoire demain. Cette semaine, HautCourant sélectionne Gang Gang Dance et AC/DC. En bonus, Twin Shadow et Mickaël Miro.

Tandis que Johnny n’a même plus la cote, nos mains rendues moites par la chaleur étouffante de ce weekend quasi-estival passent en revue les nouveaux albums de la semaine. Deux solutions sont à envisager : que ceux qui veulent continuer à siroter leur Mojito tout en plongeant dans l’extatique se laissent aller sur Gang Gang Dance, pendant que les autres feront du « headbanging » en écoutant les plus très chevelus AC/DC. Troisième voie, se marrer devant une vidéo de Mickaël Miro, nouvel avatar de la variété made in France.

Gang Gang Dance – Eye Contact

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«I can hear everything» est la phrase d’ouverture d’un disque bien barré, concocté par des New Yorkais amateurs de synthés et de percussions. S’en suit un premier morceau de onze minutes, Glass Jar, au commencement bruitiste, avant que viennent s’ajouter, par couches successives et suggestives, chaque instrument, puis la voix étonnante de Lizzi Bougatsos. Déjà, après ça, on est scotché. La suite de l’album ne déçoit pas, offrant une musique expérimentale, psychédélique et contemplative. Avant d’être totalement happés dans les limbes, Gang Gang Dance nous ramène à la vie et nous offre, en guise de clôture, un second morceau d’anthologie, Thru and Thru, dont les percussions achèvent de nous rendre zinzins, sans énergie mais prêt à recommencer le voyage. Ci-dessous, le morceau en question, Thru and Thru :

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AC/DC – Live at River Plate

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D’accord, AC/DC, c’est un peu répétitif. D’accord, ça fait quelques années qu’ils nous vendent le même concert-spectacle rôdé au millimètre près. D’accord, mais AC/DC est un monument dédié au dieu Rock & Roll ! Dès lors, peut-on décemment snober la sortie d’un CD-DVD live exhibant les rafales de riffs d’Angus Young ? Pas sûr. Et cette fois, le dispositif est impressionnant : pas moins de 32 caméras HD pour filmer le show des Australiens à Buenos Aires en décembre 2009. Au menu, les classiques du groupe, Highway to hell, Hells Bells, Let There be rock, T.N.T., Rock N roll train… Et voici Thunderstruck, juste pour le plaisir d’avoir l’air bête en gigotant devant son écran d’ordinateur :

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À noter que le groupe a prévu de ressortir en juin 2011 leur live mythique, Let There be Rock, issu d’un concert enregistré en 1979 à Paris, deux jours avant la mort du premier chanteur Bon Scott. Les fans aiguisent leur chéquier…

Bonus – Twin Shadow et Mickaël Miro

On commence par une vidéo de Twin Shadow, dont l’album Forget, sorti fin 2010, est un véritable hommage à la New Wave. Avec sa coupe de cheveux improbable, Twin Shadow, de son vrai nom George Lewis Jr., redonne ses lettres de noblesse à un courant musical trop souvent ringardisé. Ici, il interprète I can’t Wait lors de l’émission Late Night with Jimmy Fallon, sur NBC :

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Enfin, puisqu’il faut bien rire un peu, nous n’avons pas pu ne pas voir Mickaël Miro, dont l’album sort cette semaine. Juste comme ça est son titre. Sur la fiche Amazon de l’artiste, la promotion du disque fait déjà sourire : «Un monde que Mickael Miro grave pour la première fois sur un single « L’horloge tourne », séduisant immédiatement un public avide d’artiste authentique. Mickael Miro enchaîne les premières parties d’artistes comme : «Florent Pagny, Calogero, Stanislas» où son single fait chavirer de bonheur un public conquis !» Rien que ça. Avec une jaquette digne des meilleurs Frédéric François – Mickaël est-il miro pour avoir laisser passer ça ? – et des chansons aux titres évocateurs, tels Laisse moi m’en aller ou Mon amour de dictateur, on croirait presque à un canular. Non, il s’agit d’un « artiste authentique ». Pour preuve, cette reprise de No Woman No Cry en version acoustique – original non ? – suivie d’un de ses titres, Ma scandaleuse. Le défi est lancé : ne pas sourire. Essayez, « Juste comme ça » :

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Up & Down : la bière, le live.

L’Up and Down, institution de la rue du Pila Saint-Gély, a fêté au mois de novembre ses quatre années d’existence. Le pub, dédié à la bière belge et à la musique live, est un véritable repère d’habitués. Présentation d’un lieu hors normes, en compagnie de Louis, l’un des deux tauliers.

Le retour de « Mister Mystère »

Après Indochine et Shakira, l’Arena accueille ce vendredi 3 décembre Matthieu Chedid, alias M. Le chanteur aura la lourde tâche d’enflammer la nouvelle salle de Montpellier. Un challenge qui devrait être à la hauteur de cette bête de scène.

Les Montpelliérains, amateurs de Matthieu Chedid, ont de quoi être comblés. L’artiste revient dans la capitale héraultaise, après un premier passage en avril dernier. Cette fois-ci, c’est devant plus de 14 000 personnes qu’il doit se produire. Il endossera à nouveau le costume de « Mister Mystère » pour interpréter les désormais célèbres « Amssétou », « Le Roi des ombres » ou encore « Est-ce que c’est ça ?  »

Passages en Languedoc

Quatre dates en Languedoc-Roussillon. De quoi réjouir les plus fans. Au Zénith de Montpellier, la prestation de Matthieu Chedid avait ravi le public. Chantal n’aurait manqué le chanteur pour rien au monde : « C’était vraiment du bien-être à l’état pur. Ingéniosité, éclectisme des rythmes et des sons, textes cossus et poétiques, voix oscillant sans cesse, guitariste hors pair… Un vrai univers à lui tout seul ! »

Anh-Hoang a particulièrement apprécié la générosité du chanteur : « Il a fait le show pendant près de trois heures, il était vraiment proche de son public. Ce qui m’a le plus plu, c’est qu’on voyait vraiment qu’il voulait se faire et nous faire plaisir, confie-t-elle avant de renchérir : Un des meilleurs moments du concert était vers la fin, lorsque certains ont pu monter sur scène sur « Amssétou ». » Maéva se souvient bien de cet instant puisqu’elle faisait partie de ces quelques privilégiés : « Ma montée sur scène a été le clou du spectacle. Ça a rendu l’instant inoubliable ! »

En juillet, Élise a assisté au concert de Nîmes. « C’était un moment magique dans un lieu superbe, raconte-t-elle, enthousiaste. Je salue la performance impressionnante avec de très bons musiciens et de très bons solos. » Ainsi, le chanteur a su dignement profiter des Arènes. Il n’a pas hésité à se fondre dans la foule et à monter dans les gradins, pour le plus grand plaisir des spectateurs.

Concert à venir

Demain soir, la première partie se fera en compagnie de The Goasst. Ce duo est composé de Sean Lennon et de sa compagne, Charlotte Kemp Muhl. Les mélomanes se souviennent sans doute du titre « L’Eclipse », fruit de la collaboration entre le fils de John Lennon et Matthieu Chedid.

Les plus grands fans du chanteur ont bien l’intention de ne pas rater l’événement. Et ce, même s’ils ont déjà assisté au premier concert en avril. « Une chanson de son album s’appelle « Ton âme est ton parfum ». J’y vais une nouvelle fois pour retrouver cette âme généreuse et fascinante », déclare Chantal, envoûtée.

D’autres auraient bien aimé retourner voir leur artiste fétiche. Mais débourser entre 39 et 55€ n’est pas à la portée de toutes les bourses. « Je ne peux malheureusement pas me permettre d’y aller vendredi, avoue Maéva. Tout simplement parce que je n’ai pas l’argent pour. »

Mais, pas de panique pour autant ! La tournée Les saisons de passage s’achèvera le 17 décembre à Paris-Bercy. Pour la dernière date, la chaîne de la TNT, Direct Star, retransmettra le concert. Une bonne occasion de voir ou revoir une dernière fois le spectacle de M.

Deep Purple en 2010, Deep Purple quand même ?

Le Zénith Sud de Montpellier risque de trembler fort samedi soir, à l’occasion de la venue des pionniers du hard rock : Deep Purple. Mais le groupe n’est plus tout jeune, et certains membres historiques ont quitté le vaisseau. De plus, le billet n’est pas donné. Est-ce grave docteur ?

C’est un événement. La venue d’une telle formation à Montpellier ne peut être qu’un événement. Pour ceux qui n’ont pas vécu sur la même planète ces quarante dernières années, rappelons que Deep Purple, aux côtés de Led Zeppelin et de Black Sabbath, a contribué à l’émergence du hard rock dès le milieu des années 60. En effet, en pleine vague psychédélique, saturer les guitares à fond, monter le son et chanter comme un eunuque n’allaient pas forcément de soi. Eux l’ont faits.

Adulés pour des qualités techniques proches de la virtuosité et pour leur talent d’improvisation, le quintet est entré dans l’histoire de la musique grâce à des disques comme In Rock et Machine Head, ce dernier contenant d’ailleurs l’hymne Smoke on the water. Mêlant l’orgue tantôt classique et tantôt jazz de Jon Lord, les déluges de notes saturées de Ritchie Blackmore à la guitare et la voix parfois suraigüe de Ian Gillan, Deep Purple est sans contestation possible un monument du rock.
Deep Purple

Un billet cher pour un Deep Purple « discount »

Mais il y a une objection de taille : c’était il y a quarante ans tout ça. Et c’est peut-être là que le bas blesse. Car du line up historique ne restent que Ian Gillan, Ian Paice et Roger Glover, respectivement chanteur, batteur et bassiste. Exit Blackmore et Lord, pourtant indispensables au son Deep Purple.
Faut-il pour autant bouder son plaisir ? A pas moins de 45€ la place, on est en droit de se poser la question.

A l’instar des Guns N’Roses qui tournent sans leur guitariste mythique Slash, ou bien de Queen reprenant du service sans Freddy Mercury, Deep Purple fait partie de ces groupes qui, malgré une formation amputée, ont su exploiter la manne financière qu’offrait le renouveau de popularité de leur musique chez les jeunes d’aujourd’hui. A la clé, l’organisation de grandes tournées, parfois sans nouveau disque à défendre, à des prix souvent exorbitants.

Sans doute est-ce mieux que rien. Ce concert donnera l’occasion à des milliers de fans de découvrir Deep Purple sur scène. Et si l’on en croit les critiques glanées ça et sur la toile, la formation semble avoir encore la patate.

Mais la question douloureuse du prix de la culture est ici saillante. Combien de fans n’auront pas les moyens d’assister à cet événement ? Est-il acceptable, en particulier en matière de culture dite alternative, de payer 45€ (minimum) pour un concert ? Non, mais quand la logique commerciale a finalement tout emporté, plus rien n’est surprenant.

Neïman, fais nous danser !

A l’occasion de la sortie de son second album « Fils du peuple », Hautcourant est allé à la rencontre d’un artiste à part : Neïman, double disque d’or.

Neïman a sorti son premier album Destiny en 2006 et son premier single Viens dans la foulée. A chaque fois, le succès est au rendez-vous. Il enchaine les tubes : Fais moi danser« . Il se fait remarquer par ses goûts éclectiques qui métissent son reggae de dance hall, de pop, de r&b, et de toutes les musiques locales des îles. Il aime voyager, il aime la découverte. Avec son goût passionné pour la musique et cette motivation inébranlable, il se retrouve classé N°1 au Surinam. Nommé aux Victoires de la Musique Guyanaise, Neïman remporte la catégorie « Meilleur Single Urbain ». Avec Shym pour le featuring Femme de Couleur, il a été double disque d’or. Cet artiste talentueux ne pense pas s’arrêter à mi-chemin. Il sort son deuxième album en mai 2010 intitulé Fils du peuple. Retour sur un parcours fulgurant.

L’influence de ses origines

Neïman n’oublie pas d’où il vient et qui il est. Il garde les pieds sur terre. Il veut, avant tout, représenter la Guyane dont il est originaire, à travers l’esprit et la langue, le taki taki. Comme il a pu le dire : « C’est la langue des hommes des forêts, le long du fleuve Maroni, mélange de créole anglais et de mots indiens. J’y ai mis un peu de français et d’anglais, pour que les gens saisissent mieux. Alpha Blondy ou Youssou N’Dour ont réussi à s’imposer à travers le monde en chantant dans leur langue. J’espère que le public aura envie de découvrir ma langue et ma culture, qu’il sera curieux. Personne n’a jamais chanté dans ce dialecte parlé au Surinam et en Guyane, je veux ouvrir une porte [[http://www.sonymusic.ch/Neiman/Biographie]]. » D’ailleurs, son nom reflète ce choix de rester proche des siens. Pas de surnom, pas de pseudo mais son vrai prénom. Le prénom Neïman vient de sa langue maternelle, le Bushi Nengué qui signifie littéralement « l’homme de la forêt ».

Sa passion pour la musique

Neïman aime ce qu’il fait et cela dure depuis des années. Lorsqu’on lui demande à quel âge il a commencé la musique, il nous répond : « je ne peux pas dire vraiment à quel moment j’ai commencé. J’ai toujours aimé la musique et je chantais un peu partout dans mon cercle familial et chez mes amis. C’est à partir de 20 ans que j’ai commencé à écrire mes propres chansons et à me produire devant un public.» Il reste fidèle à lui-même, simple et ne cherchant pas à vanter ses mérites. Le nombre de disques qu’il a pu vendre, il ne le connaît pas : « je n’ai aucun chiffres, il faut demander à Sony pour ça ! (rires) ».

Une motivation inébranlable

A-t il connu des difficultés ? Il n’a pas eu une enfance très rose : il fait parti d’une famille nombreuse, dix enfants. Son père disparaît tôt et il se retrouve en foyer d’accueil et change souvent de familles. A 17 ans, il décide de partir avec le peu d’économies qu’il a pu obtenir. Comme il le dit: « oui,j’ai pas mal galéré en cumulant les petits boulots tout en me rendant disponible pour faire ma musique, créer etc… J’ai travaillé dur pour ça. J’allais sur tous les plans concert avec différentes équipes. J’ai même eu des expériences de groupes. Puis, en 2005, j’ai eu un premier bol d’air. Après, même quand le succès était au rendez-vous avec mes singles, je n’ai pas lâché l’affaire pour autant. Je ne me suis pas reposé. J’ai même mis les bouchées doubles. J’essaie de garder la tête froide quoiqu’il arrive. Dans ce milieu, si vous voulez durer, il ne faut pas s’endormir sur ses lauriers. Je garde cet état d’esprit pour évoluer. » C’est au travers de toutes ces difficultés qu’il a puisé sa motivation première. Il a tout fait pour atteindre son but, et vis cela comme « une destinée et en faisant tout pour y arriver. »

Un artiste modeste

Neïman ne prétend pas être un modèle pour les jeunes, modestie oblige ! : « je ne suis pas vraiment dans ces délires en fait. J’essaie juste de donner le meilleur de moi-même dans ce que je fais et si ça peut en inspirer certains et éviter de tomber dans les histoires, je suis comblé. » Mais ce qu’il peut conseiller c’est de « travailler dur, s’accrocher parce que c’est loin d’être facile. J’estime avoir de la chance. Je connais beaucoup d’artistes qui sont très talentueux mais qui ne s’en sortent pas et ne vivent pas de la musique. »

Ses choix artistiques

Quant on lui demande de définir sa musique en deux mots, il choisit : « universelle et tropicale ». Déjà Sony parlait de lui comme d’un « artiste urbain francophone à dimension internationale.» Il aime voyager et c’est ce qui ressort de ses chansons, un désir de tout métisser. Il a été influencé par « La soul et le reggae essentiellement, j’aime bien la Pop aussi. Pas d’artistes particuliers, je fonctionne pas mal à la mélodie. ». Il a pu s’allier à ceux qu’il appelle, « ses deux collaborations symboliques : Sizzla et Don Corleon ». Mais, il aimerait pouvoir travailler avec tout un tas de personnes tels que « Sean Paul, Jah Cure, John Legend, Seal ». Les messages qui ressortent de ses chansons ? « Un peu de tout. L’essentiel pour moi c’est le partage avec les gens qui me soutiennent et me suivent. On me connaît pour des thèmes parfois légers comme la danse, les filles, etc.., car on a aussi besoin de décompresser. Mais, j’aime aussi aborder des thèmes plus intimes et personnels comme la famille, l’amour, l’unité, ou le passé. Tout ce qui fait la vie quoi ! Tout en évitant de faire la morale. Du moins j’essaie. Je ne me sens pas une âme de prophète, celui qui a la bonne parole. Je n’ai pas envie de saouler les gens en fait, on a tous nos soucis. »

Un nouvel album qui sort en mai 2010

Dès mai 2010, il sort son deuxième album « Fils du peuple ». Que signifie ce titre ? « Je viens du ghetto, je sais ce que c’est de galérer, je connais trop bien cette vie et ça me touche de voir les miens galérer pour s’en sortir ou ne serait-ce que boucler le mois. Comme je le dis dans la chanson éponyme, je n’oublie pas mes racines, ni mon vécu et encore moins ma famille. Tout ça fait l’homme que je suis aujourd’hui. C’est ce qui fait ma force. Cet album s’appelle ainsi car je le dédicace à tous ces gens, à tous les miens. » Il fera d’ailleurs une chanson à sa mère. Il n’a ménagé aucun effort pour son nouveau bébé. « Ce projet, c’est moi 100%. J’ai tout réalisé de A à Z. J’ai choisi les gens avec qui je voulais travailler. Il y a eu de belles rencontres. Personnellement, j’ai l’impression qu’il est plus abouti que le premier album pour le coup. On y retrouve le meilleur de mes influences, des morceaux new soul, des chansons acoustiques, un peu de R&B mais pas trop cliché, des sons soleil, il y a pas mal de morceaux dance hall. Chose qu’on n’avait pas dans le premier album. Et puis, un peu de hip hop. Je pense qu’il y en a vraiment pour tous les goûts et j’espère que les gens apprécieront cet univers cosmopolite qui est le mien. »

Au-delà de son talent et de son succès Neïman surprend surtout par sa simplicité, sa persévérance et on comprend mieux qui il est : ce « fils du peuple » .