Tatouages et piercings : plus aucune limite !

De la préhistoire au XXIème siècle, des indiens aux footballeurs … Le corps humain est devenu l’objet de l’innovation esthétique. Souvent, une œuvre d’art. Entre piercings, modifications corporelles ou encore tatouages, l’Homme repousse jour après jour les limites de la métamorphose. Par passion, par esthétisme, par mode ou par identité, l’individu n’a plus peur du regard d’autrui. Le corps humain a-t-il des limites ?

« La limite ? C’est la mort ! » Voilà qui peut surprendre. Choquer. Ou bien alors, qui peut porter au respect. « Steffdess », jeune artiste tatoueur de Montpellier, n’a, lui, pas d’états d’âmes. Tant que le corps tient le coup, il n’y a pas de raison de s’arrêter en chemin.

« Je veux ressembler à un léopard ! »

« La limite est là où on veut la placer » ajoute Thomas, son employeur au salon de tatouage Lowbrow Tatoo de Montpellier. Tous ont déjà eu des demandes insolites. Par conséquent, quand on sait que chacun fait ce qu’il veut de son corps, les résultats sont parfois surprenants. « Un homme est venu une fois et nous a demandé de le tatouer sur tout le corps pour ressembler à un léopard », explique Thomas. Plus récemment, Mathilde, qui s’occupe d’un salon de modifications corporelles et de piercings près de Montpellier, expliquait avoir déjà pris le rendez-vous d’un client pour une ablation du nez. D’autres encore, pour une modification de la langue, ou d’implantations au niveau du crâne. Des idées toutes plus farfelues les unes que les autres.

Symbole d’une nouvelle génération, Anthony Loffredo, appelé « The Black Alien », récemment installé à Montpellier fait partie de ceux qui ont décidé de pousser à l’extrême les limites du corps humain. Tatoué sur une bonne partie du corps, ce jeune homme de 29 ans s’est fait scinder la langue en deux, remplir les yeux d’encre, tailler les oreilles ou encore poser de nombreux implants crâniens. Selon Midi-Libre, cet ex agent de sécurité ne compte pas s’arrêter là. Sans honte et pleinement libre de ses choix, sa métamorphose esthétique « n’aurait pas d’aboutissement ».

Des regrets ? Absolument pas. « Le seul regret serait justement ne pas l’avoir fait ». Le plus étonnant dans tout cela : le regard des gens le laisse indifférent. Plus encore, il s’en amuse.

« Des regrets ? Le seul regret serait justement de ne pas l’avoir fait »

« C’est une mouvance « égo-trip » qui n’appartient à aucun courant, c’est une connerie pure, une transgression ». Thomas, le responsable du salon de tatouage est catégorique. « Le tatouage c’est une marque intellectuelle pour casser les codes avant tout, mais il faut faire attention à la perversion. La frontière, c’est la perversion » poursuit le responsable. La perversion d’un milieu où la société de consommation a peut-être pris le dessus sur le corps humain. « Aujourd’hui certains pensent ou veulent avoir un tatouage pour exister dans la société. Peut-être que ça pousse d’une certaine façon à la consommation », conclue-t-il. Pour Mathilde, le tatouage est devenu un objet de consommation. On le consomme comme si c’était un produit de tous les jours ».

Si rien n’est dangereux dans l’immédiat, des précautions sont à prendre. Pour Anne Rauzy, médecin-dermatologue de la clinique esthétique du Parc à Montpellier, il faut mesurer la portée de nos actes. « Plus on va en faire (tatouages et modifications), plus il sera difficile de revenir en arrière. A trop grande échelle, il y a des risques d’allergies ou d’infections. Le corps humain ne peut pas tout supporter » assure la spécialiste du laser et de l’esthétisme. La modification corporelle c’est bien. Poussée à l’extrême, un peu moins. Pas d’interdiction donc, mais plutôt de la modération.

Une pression particulière ? Une peur du regard des autres ? Une honte ? Pour être plus beau, pour être plus fort, être mieux protégé ou pour améliorer son corps, la modification esthétique n’a de limite que ce qu’on s’interdit de faire.

Dans ce cas, difficile de passer inaperçu.