Rencontre avec la diaspora ivoirienne de Montpellier

Les élections présidentielles ivoiriennes ont depuis le 4 décembre 2010 deux vainqueurs : Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo. Face à cette situation, c’est avant tout l’inquiétude qui règne au sein de la diaspora ivoirienne de Montpellier.

Elections sous haute tension en Côte d’Ivoire

Ce dimanche 28 novembre se déroulait le deuxième tour des élections présidentielles en Côte d’Ivoire, opposant l’actuel président Laurent Gbagbo à Alassane Ouattara. Le scrutin s’est tenu dans un climat électrique et les deux candidats s’accusent désormais mutuellement de fraudes et d’intimidations. Ce qui risque de raviver les tensions entre les partisans des deux camps, qui ont déjà fait des victimes par le passé.

Le premier tour a consacré Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo, rivaux de longue date. Le premier, ancien premier ministre de 1990 à 1993 puis directeur adjoint du FMI de 1993 à 1999, s’était déjà lancé dans la campagne présidentielle en 2000 mais avait vu sa candidature rejetée et une crise politique durable s’installer.

Une vieille rancoeur

Pour écarter la candidature d’Alassane Ouattara lors des présidentielles de 2000, le principe «d’ivoirité» fut invoqué. Ce principe veut que pour se présenter à l’élection le candidat doit avoir un père et une mère ivoirienne. La presse et les opposants de Ouattara émettent alors des doutes sur son identité ivoirienne, l’accusant notamment d’être de nationalité burkinabée. Ces accusations vont créer des tensions et ses partisans seront violemment réprimés par les forces de l’ordre. Il dénonce alors des discriminations à son encontre notamment parce qu’il est musulman.

Le poids des ethnies

Pour comprendre les enjeux et les tensions qui accompagnent chaque élection, il convient d’analyser la place qu’occupent les ethnies dans les choix politiques des ivoiriens. Laurent Gbagbo est identifié comme le représentant des chrétiens animistes du sud, principalement composé de l’ethnie Bété, tandis qu’Alassane Ouattara apparait comme le représentant des musulmans au nord. Quand à l’ethnie Akan, celle du centre et la plus nombreuse, elle était représentée par Henri Konan Bédié, qui a terminé troisième et qui a désormais appelé à voter Ouattara. Ces clivages multiethniques ressurgissent à chaque élection et sont sources d’affrontements souvent meurtriers, comme durant ces derniers jours où l’on compte déjà plusieurs morts.

Une issue incertaine

Alors que le résultat des élections devrait être connu dans les prochaines heures, les deux candidats s’accusent déjà mutuellement de fraudes et semblent peu enclins à reconnaitre une éventuelle défaite. Pour calmer le jeu, la commission électorale indépendante a fait savoir que les dépouillements s’étaient déroulés dans un climat plutôt démocratique, afin d’écarter toute demande d’annulation de scrutin.
Reste à espérer que le candidat perdant acceptera de reconnaître sa défaite afin d’éviter une nouvelle flambée de violence entre les deux camps, et qu’au comptage des voix ne succède pas le comptage des morts.

L’ombre d’un coup d’État plane sur Madagascar

L’ombre d’un coup d’État plane sur la Grande Ile depuis quelques mois. Le président de la République malgache, Marc Ravalomanana, se voit disputer son pouvoir par le maire d’Antananarivo, la capitale du pays. A l’occasion d’un quatrième meeting, lundi 2 février, la ville s’était parée de orange (la couleur de la révolution ukrainienne, reprise par les partisans d’Andry Rajoelina) pour soutenir l’agitateur. Malgré sa demande de renversement du pouvoir en place, c’est finalement le maire lui-même qui a été destitué par le ministère du l’Intérieur.

« Je proclame que je vais gérer toutes les affaires nationales à partir d’aujourd’hui »

Utilisant un mécontentement populaire, surtout lié aux prix croissants des denrées alimentaires, Andry Rajoelina (maire d’Antananarivo jusqu’à hier) multiplie les déclarations à l’encontre du président. Il assure à ses partisans qu’il est sur le point de remplacer le président actuel à la tête du pays.

3223344244_59a4ec3171.jpgLes revendications. Accusé d’être coupé de la population, affairiste et inadapté, le président de la République malgache est remis en cause par une partie de la population. En décembre, la fermeture de la télévision du maire par les autorités avait durci les échanges entre les deux opposants. Depuis, les partisans d’Andry Rajoelina réclament une plus grande liberté de parole. Dans un souci de légitimité, l’adjointe au maire a présenté une « liste de faits » pour justifier l’éventuelle destitution du président actuel. Recours aux forces militaires étrangères, ventes de terres à des étrangers, violations multiples de la constitution… Les déclarations sont présentées à la foule venue assister aux meetings comme autant de promesses de changement.

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Les faits. Lundi 2 février, une demande officielle de destitution du président de la République au profit du maire a été déposé au Parlement. Samedi déjà, Andry Rajoelina avait déclaré : « Puisque le président et le gouvernement n’ont pas pris leurs responsabilités, je proclame que je vais gérer toutes les affaires nationales à partir d’aujourd’hui« , appelant l’armée et les différents ministères à ne plus obéir à Ravalomanana. Le président a garanti qu’il resterait dans ses fonctions et que l’agitateur aurait à répondre de ses actes devant la justice. Hier, le ministère de l’Intérieur a pris la décision de suspendre le maire pour mettre fin à cette scission. Ce limogeage a entrainé une nouvelle vague de manifestations. Les partisans d’Andry Rajoelina se sont massés devant le stade de Mahamasina ce matin. Selon l’AFP, le « maire-sortant » aurait appelé ses partisans à descendre dans la rue et les ressortissants étrangers à « rester chez eux« .

27_janvier_manifestation_a_Antananarivo.jpg

Les conséquences attendues

A l’échelle nationale. La proclamation illicite de ce gouvernement de transition a sèmé le trouble au sein de l’armée malgache. Bien que celle-ci soit traditionnellement fidèle au pouvoir en place, certains généraux se sont montrés sensibles aux discours d’Andry Rajoelina. La semaine précédente, le premier meeting du maire s’était terminé par des pillages, des incendies volontaires et plusieurs dizaines de morts.

Un coup d’Etat pourrait entrainer des troubles de plus grande ampleur. Le limogeage du maire n’apporte guère plus de garantie quant à un rapide retour au calme.

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A l’échelle internationale. Dans les ambassades occidentales, on murmure que les conséquences pourraient être plus importantes qu’il n’y parait. Le non-respect de la Constitution remettrait en cause l’aide internationale par exemple. Le journal Le Monde fait référence aux engagements de l’Union européenne (UE) qui prévoyait d’injecter 600 millions d’euros dans des projets de développements de Madagascar d’ici à 2013. Réunie en sommet à Addis-Abeba, en Éthiopie, l’Union africaine (UA) s’est contentée d’un avertissement pour le moment.

L’ombre d’un coup d’État plane sur Madagascar

L’ombre d’un coup d’État plane sur la Grande Ile depuis quelques mois. Le président de la République malgache, Marc Ravalomanana, se voit disputer son pouvoir par le maire d’Antananarivo, la capitale du pays. A l’occasion d’un quatrième meeting, lundi 2 février, la ville s’était parée de orange (la couleur de la révolution ukrainienne, reprise par les partisans d’Andry Rajoelina) pour soutenir l’agitateur. Malgré sa demande de renversement du pouvoir en place, c’est finalement le maire lui-même qui a été destitué par le ministère du l’Intérieur.

« Je proclame que je vais gérer toutes les affaires nationales à partir d’aujourd’hui »

Utilisant un mécontentement populaire, surtout lié aux prix croissants des denrées alimentaires, Andry Rajoelina (maire d’Antananarivo jusqu’à hier) multiplie les déclarations à l’encontre du président. Il assure à ses partisans qu’il est sur le point de remplacer le président actuel à la tête du pays.

3223344244_59a4ec3171.jpgLes revendications. Accusé d’être coupé de la population, affairiste et inadapté, le président de la République malgache est remis en cause par une partie de la population. En décembre, la fermeture de la télévision du maire par les autorités avait durci les échanges entre les deux opposants. Depuis, les partisans d’Andry Rajoelina réclament une plus grande liberté de parole. Dans un souci de légitimité, l’adjointe au maire a présenté une « liste de faits » pour justifier l’éventuelle destitution du président actuel. Recours aux forces militaires étrangères, ventes de terres à des étrangers, violations multiples de la constitution… Les déclarations sont présentées à la foule venue assister aux meetings comme autant de promesses de changement.

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Les faits. Lundi 2 février, une demande officielle de destitution du président de la République au profit du maire a été déposé au Parlement. Samedi déjà, Andry Rajoelina avait déclaré : « Puisque le président et le gouvernement n’ont pas pris leurs responsabilités, je proclame que je vais gérer toutes les affaires nationales à partir d’aujourd’hui« , appelant l’armée et les différents ministères à ne plus obéir à Ravalomanana. Le président a garanti qu’il resterait dans ses fonctions et que l’agitateur aurait à répondre de ses actes devant la justice. Hier, le ministère de l’Intérieur a pris la décision de suspendre le maire pour mettre fin à cette scission. Ce limogeage a entrainé une nouvelle vague de manifestations. Les partisans d’Andry Rajoelina se sont massés devant le stade de Mahamasina ce matin. Selon l’AFP, le « maire-sortant » aurait appelé ses partisans à descendre dans la rue et les ressortissants étrangers à « rester chez eux« .

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Les conséquences attendues

A l’échelle nationale. La proclamation illicite de ce gouvernement de transition a sèmé le trouble au sein de l’armée malgache. Bien que celle-ci soit traditionnellement fidèle au pouvoir en place, certains généraux se sont montrés sensibles aux discours d’Andry Rajoelina. La semaine précédente, le premier meeting du maire s’était terminé par des pillages, des incendies volontaires et plusieurs dizaines de morts.

Un coup d’Etat pourrait entrainer des troubles de plus grande ampleur. Le limogeage du maire n’apporte guère plus de garantie quant à un rapide retour au calme.

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A l’échelle internationale. Dans les ambassades occidentales, on murmure que les conséquences pourraient être plus importantes qu’il n’y parait. Le non-respect de la Constitution remettrait en cause l’aide internationale par exemple. Le journal Le Monde fait référence aux engagements de l’Union européenne (UE) qui prévoyait d’injecter 600 millions d’euros dans des projets de développements de Madagascar d’ici à 2013. Réunie en sommet à Addis-Abeba, en Éthiopie, l’Union africaine (UA) s’est contentée d’un avertissement pour le moment.