Dragon Ball Z Evolution: les fans ont les boules

Le film sortait hier au cinéma. Attendu de pied ferme par les anciens-jeunes et les ados formés sur le tard, Dragon Ball Evolution décevait déja par ses choix scénaristiques et son casting. Légitimement, les terriens se faisaient du souci. Nous aussi.

Hier, c’était poisson d’avril. «Surement une coïncidence», ricaneront certains en pensant à la sortie au cinéma de Dragon Ball Z : Evolution, l’adaptation du manga (DBZ) en 42 tomes de Akira Toriyama. Difficile de leur en vouloir. La version de James Wong, auquel on doit le très bon Destination Finale 1, le très moyen Destination Finale 3, et l’oubliable The One, a, dès l’origine, un problème d’identité. James Wong et Dragon Ball Z : Evolution, on a beau dire, les deux sonnent bizarre: un natif hong-kongais parti aux Etats-Unis qui adapte une œuvre nippone, on a vu plus simple.

Avant les premières entrées dans les salles obscures, il est temps d’effectuer un bref retour sur cet ovni que nous n’avons pas eu la chance de voir, une sorte de panorama des attentes et déceptions qu’il a déjà suscité auprès de la communauté terrienne.

On ne peut que saluer la clairvoyance d’Akira Toriyama quand il a déclaré : «la meilleure façon pour moi et tous les fans de l’apprécier est de voir ça comme un nouveau Dragonball d’une autre dimension.» Le voyage aura pris 20 ans à la Fox pour rejoindre notre monde. Après visionnage en boucle de la bande annonce on se dit que quelques années supplémentaires de gestation n’auraient pas été de trop.

Les éléments qui ont fait le succès de la série sont pourtant au rendez-vous. Sangoku a bien les cheveux en pointe, l’air benêt et la naïveté peinte sur le visage, la poitrine de Bulma lance toujours des appels lumineux comme un phare breton, et les sept boules de cristal sont encore paumées. On est bien en terrain connu. Sauf que…

Anémique et scriptée à la mode hollywoodienne, l’intrigue replace l’histoire dans un monde qui fleure bon les states et le B-movie: un jeune apprenti en arts martiaux apprend, la veille de ses 18 ans, qu’il doit sauver le monde. La belle affaire. Totalement revisité, le premier tome du manga n’en mène pas large : Sangoku, enfant, vivait seul avec son grand père adoptif, dans le dénuement le plus total. Et pas une seule fois au cours 444 épisodes de la série (sans compter les épisodes GT, qui s’écartent du manga), le super saïyen n’a eu un début de révélation. Ou de raisonnement d’ailleurs.

Scénariste du film, Ben Ramsey s’explique sur ces quelques différences de fonds : «au-delà de ses fabuleuses histoires, l’intérêt de Dragonball réside dans la richesse du monde qu’a créé Akira Toriyama.» Le réalisateur James Wong poursuit :«Nous avons cherché un juste équilibre entre fantastique et réalisme. Bien sûr, il y a des scènes d’action titanesques, des effets visuels incroyables et des combats d’arts martiaux très élaborés, mais nous avons aussi exploré les personnages et leur histoire, et développé leurs relations.» Ce raccourci scénaristique passerait encore si Ben Ramsey ne s’était pas permis d’autres facilités sur un film qui ne comptera au final que 80 petites minutes quand certains, un poil optimistes, en attendaient le triple.

Piccolo, aussi connu comme Satan Petit Cœur, l’ancien ennemi devenu allié par la force des choses, aurait pu être fidèle à l’original. Non, l’extraterrestre incarné par James Marsters (Ron Perlman avait été sollicité, mais le tournage de Hellboy II l’a empêché de participer au film) cumule les clichés du méchant classique. Dommage. Il est vert, il veut se venger de la terre, il en a les moyens. Sept boules de cristal à récupérer en cinq jours. Tout est dit.

Dans le genre exigeant de l’adaptation, la difficulté pour James Wong était de séduire les néophytes sans décevoir les fans de la première heure. Raté. La version filmée du manga vendu à plus de 250 millions d’exemplaires dans le monde, dont 17 millions en France, n’est pas tout à fait celle que le monde attendait. Pire, avant sa sortie les amoureux de DBZ lui préfèrent déjà la version non-officielle Taïwano-Philippine de 1989. Un nanar plus drôle qu’efficace.

Dans l’animé japonais, le personnage de Sangoku était doublé par une femme. Exceptionnellement, Justin Chatwin (qui joue le fils de Tom Cruise dans La Guerre des mondes) ne devrait pas dépareiller. Avant l’annonce de sa participation au film, les noms d’Hugh Jackman et de Christian Bale ont plusieurs fois été cités, sans suite. Trop virils, pas assez ados. La jeunesse formée sur le tard à DBZ est clairement le public visé par le film.

Un temps pressenti pour incarner Tortue Géniale, le satyre aux mains baladeuses le plus puissant du monde, Jackie Chan laisse la main à la star du cinéma Hong-Kongaise, Chow Yun-Fat. L’effet est immédiat : exit les sous entendus graveleux (le célèbre « pafpaf » qui voudrait que Tortue géniale s’essaye à quelques attouchements sur Bulma), plus de barbe, ni de lunettes de soleil, ni de carapace de tortue, ni de tortue d’ailleurs. Finalement, l’étiquette DBZ ne tient plus qu’au Kaméhaméha que Justin Chatwin effectue (d’une main?) en fin de bande annonce, aux fameuses boules de cristal et à la chevelure bleutée de Bulma, devenue une simple mèche violacée dans le film.

On ne se fait guère d’idées sur l’issue, tout le monde est d’accord sur un point : Dragon Ball Z Evolution n’est pas une adaptation. C’est autre chose. Mais quoi? Au mieux un bon film d’action. Au pire, un beau gâchis.

Dragon Ball Z Evolution: les fans ont les boules

Le film sortait hier au cinéma. Attendu de pied ferme par les anciens-jeunes et les ados formés sur le tard, Dragon Ball Evolution décevait déja par ses choix scénaristiques et son casting. Légitimement, les terriens se faisaient du souci. Nous aussi.

Hier, c’était poisson d’avril. «Surement une coïncidence», ricaneront certains en pensant à la sortie au cinéma de Dragon Ball Z : Evolution, l’adaptation du manga (DBZ) en 42 tomes de Akira Toriyama. Difficile de leur en vouloir. La version de James Wong, auquel on doit le très bon Destination Finale 1, le très moyen Destination Finale 3, et l’oubliable The One, a, dès l’origine, un problème d’identité. James Wong et Dragon Ball Z : Evolution, on a beau dire, les deux sonnent bizarre: un natif hong-kongais parti aux Etats-Unis qui adapte une œuvre nippone, on a vu plus simple.

Avant les premières entrées dans les salles obscures, il est temps d’effectuer un bref retour sur cet ovni que nous n’avons pas eu la chance de voir, une sorte de panorama des attentes et déceptions qu’il a déjà suscité auprès de la communauté terrienne.

On ne peut que saluer la clairvoyance d’Akira Toriyama quand il a déclaré : «la meilleure façon pour moi et tous les fans de l’apprécier est de voir ça comme un nouveau Dragonball d’une autre dimension.» Le voyage aura pris 20 ans à la Fox pour rejoindre notre monde. Après visionnage en boucle de la bande annonce on se dit que quelques années supplémentaires de gestation n’auraient pas été de trop.

Les éléments qui ont fait le succès de la série sont pourtant au rendez-vous. Sangoku a bien les cheveux en pointe, l’air benêt et la naïveté peinte sur le visage, la poitrine de Bulma lance toujours des appels lumineux comme un phare breton, et les sept boules de cristal sont encore paumées. On est bien en terrain connu. Sauf que…

Anémique et scriptée à la mode hollywoodienne, l’intrigue replace l’histoire dans un monde qui fleure bon les states et le B-movie: un jeune apprenti en arts martiaux apprend, la veille de ses 18 ans, qu’il doit sauver le monde. La belle affaire. Totalement revisité, le premier tome du manga n’en mène pas large : Sangoku, enfant, vivait seul avec son grand père adoptif, dans le dénuement le plus total. Et pas une seule fois au cours 444 épisodes de la série (sans compter les épisodes GT, qui s’écartent du manga), le super saïyen n’a eu un début de révélation. Ou de raisonnement d’ailleurs.

Scénariste du film, Ben Ramsey s’explique sur ces quelques différences de fonds : «au-delà de ses fabuleuses histoires, l’intérêt de Dragonball réside dans la richesse du monde qu’a créé Akira Toriyama.» Le réalisateur James Wong poursuit :«Nous avons cherché un juste équilibre entre fantastique et réalisme. Bien sûr, il y a des scènes d’action titanesques, des effets visuels incroyables et des combats d’arts martiaux très élaborés, mais nous avons aussi exploré les personnages et leur histoire, et développé leurs relations.» Ce raccourci scénaristique passerait encore si Ben Ramsey ne s’était pas permis d’autres facilités sur un film qui ne comptera au final que 80 petites minutes quand certains, un poil optimistes, en attendaient le triple.

Piccolo, aussi connu comme Satan Petit Cœur, l’ancien ennemi devenu allié par la force des choses, aurait pu être fidèle à l’original. Non, l’extraterrestre incarné par James Marsters (Ron Perlman avait été sollicité, mais le tournage de Hellboy II l’a empêché de participer au film) cumule les clichés du méchant classique. Dommage. Il est vert, il veut se venger de la terre, il en a les moyens. Sept boules de cristal à récupérer en cinq jours. Tout est dit.

Dans le genre exigeant de l’adaptation, la difficulté pour James Wong était de séduire les néophytes sans décevoir les fans de la première heure. Raté. La version filmée du manga vendu à plus de 250 millions d’exemplaires dans le monde, dont 17 millions en France, n’est pas tout à fait celle que le monde attendait. Pire, avant sa sortie les amoureux de DBZ lui préfèrent déjà la version non-officielle Taïwano-Philippine de 1989. Un nanar plus drôle qu’efficace.

Dans l’animé japonais, le personnage de Sangoku était doublé par une femme. Exceptionnellement, Justin Chatwin (qui joue le fils de Tom Cruise dans La Guerre des mondes) ne devrait pas dépareiller. Avant l’annonce de sa participation au film, les noms d’Hugh Jackman et de Christian Bale ont plusieurs fois été cités, sans suite. Trop virils, pas assez ados. La jeunesse formée sur le tard à DBZ est clairement le public visé par le film.

Un temps pressenti pour incarner Tortue Géniale, le satyre aux mains baladeuses le plus puissant du monde, Jackie Chan laisse la main à la star du cinéma Hong-Kongaise, Chow Yun-Fat. L’effet est immédiat : exit les sous entendus graveleux (le célèbre « pafpaf » qui voudrait que Tortue géniale s’essaye à quelques attouchements sur Bulma), plus de barbe, ni de lunettes de soleil, ni de carapace de tortue, ni de tortue d’ailleurs. Finalement, l’étiquette DBZ ne tient plus qu’au Kaméhaméha que Justin Chatwin effectue (d’une main?) en fin de bande annonce, aux fameuses boules de cristal et à la chevelure bleutée de Bulma, devenue une simple mèche violacée dans le film.

On ne se fait guère d’idées sur l’issue, tout le monde est d’accord sur un point : Dragon Ball Z Evolution n’est pas une adaptation. C’est autre chose. Mais quoi? Au mieux un bon film d’action. Au pire, un beau gâchis.

20th Century Boys : une adaptation sans tuerie

Présentée en avant première mondiale à Paris le 30 Août 2008, l’adaptation du manga de Naoki Urasawa a fait une entrée timide le 14 Janvier dans les quelques salles obscures de l’Hexagone qui ont bien voulu s’y risquer. Bien qu’il échoue à se détacher du manga éponyme, plagiant jusqu’au style de son auteur, 20th Century Boys n’en est pas moins incontournable pour tout mordu de scénario alambiqué jusqu’à la lie et un délicieux apéritif avant la seconde itération, prévue pour 2010.

Ils ne dépassent pas le mètre vingt, ne connaissent du sexe que ce qu’ils en voient dans les revues érotiques chipées à un paternel peu regardant, et pourtant ils s’y croient. Du fin fond de leur cabane en herbe qu’un transistor à piles emplit d’un rock qui n’en est qu’à ses débuts, ils en ont l’intime conviction : sauver le monde, ils y parviendront. On est en 1969, dans un Japon encore en reconstruction, et cette bande de copains de 10 ans y croit dur comme fer : plus tard ils tiendront le destin de la planète entre leurs mains. Du scénario dont ils seraient les héros ils en ont fait « le cahier des prédictions ». Un vulgaire cahier à spirales bardé de fautes d’orthographes d’élèves de CM1. Presque 30 ans ont passé, et l’humanité n’a pas fait appel à leurs services. Le temps, lui, a fait son œuvre. Les voilà devenus des monsieur tout le monde, de parfaits lambdas dans la mégalopole nippone. Kenji, meneur et grande gueule, tient un combini, une supérette japonaise. Autant dire pas grand-chose. Le petit gros pleurnichard qu’était Maruo s’extasie désormais devant les clientes pubères de sa papèterie pour étudiantes. Quant aux autres, ils n’ont pas mieux réussi. Avec 99 le monde voit l’ère du changement se pointer, les disparitions se multiplier. San Francisco, Londres, les épidémies mortelles suivent à l’identique l’antique cahier de prédiction. L’un des leurs se le serait approprié pour faire d’un délire de casse cous un projet mégalo. On l’appelle « Ami », on le prétend capable de tout, et il veut jouer à la fin du monde.

20th Century Boys est en 2009 le porte étendard du cinéma contemporain de l'Archipel. Un septième art à la fois complexe, esthétique, et grand public.

« Un réalisateur frileux »

A l’origine, 20th Century Boys est un manga sophistiqué et adulte comme aime les faire le désormais célèbre mangaka, Naoki Urasawa, déjà connu pour l’excellent Monster. Yukihiko Tsutsumi, lui, ne compte que trois longs métrages à son actif en qualité de réalisateur. Aucun n’avait atteint la rive occidentale. Des trois 20th Century Boys qu’il réalisera, ce premier jet long de 2heures et vingt minutes transpose à l’écran les six premiers tomes du manga papier. Une adaptation soignée, peut-être trop. Trop souvent soporifique, trop banal, le cadrage vient surcharger un récit captivant. Alliant la prise de face et le gros plan, Yukihiko Tsutsumi se montre frileux dans tous les aspects de sa mise en scène. Soucieux de ne pas déroger à l’œuvre originale, le réalisateur maintient le même tempo sans jamais sans éloigner. Comme Naoki Urasawa découpait son action à même le papier, il applique la mécanique du flash back à outrance. Des va et vient pas forcément indispensables quand ils ne sont pas tout bonnement inutiles. Seule la dernière demi-heure, dans un Tokyo embrasé, proie d’un robot titanesque, se donne les moyens d’étonner le spectateur. Qu’il s’agisse de la caméra ou des effets spéciaux, ni kitch ni tape à l’œil le face à face est monumental. Au point qu’à la sortie de la salle, les pupilles bien dilatées, on ne parle que de ça. Le suspens, insoutenable, l’envie d’en savoir plus, d’en voir davantage.

Le doigt tendu, autrefois l'emblème des fiers à bras, aujourd'hui celui d'Ami et de son parti de l'amitié. La propagande peut commencer.

« Un casting irréprochable »

Gamins comme adultes, le casting de 20th Century Boys est voulu irréprochable. Et sans conteste, il l’est. Rien qu’à leur visage, leur premier geste à peine esquissé, le lecteur du manga reconnaîtra les personnages qu’il a soutenus tout au long des 24 volumes d’une épopée qui part de 1969 à 2015. Sans compter de véritable tête d’affiche, le film doit énormément à l’interprétation des 9 copains devenus selon les cas guerriers de fortune en chemise à carreaux ou costumes trois pièces.

20th century boys, le film, est une adaptation fidèle, ni transcendante ni mauvaise, juste décevante. Mais à la différence du travail de réécriture effectué sur d’autres mangas comme Death Note, le cinéphile risque de se perdre s’il n’est pas un minimum familiarisé avec les aventures de Kenji et ses amis. Quand bien même, le film de Yukihiko Tsutsumi reste une mise en bouche appétissante avant le second épisode et les autres adaptations de poids lourds du manga à prévoir cette année. A savoir Dragon Ball en avril et Astroboy en Octobre, rien que ça!