VOT’MATIC : Quand la modernisation se glisse dans les urnes traditionnelles

En associant technologie électronique et urne traditionnelle, le montpelliérain Abdellhakim Djoudi, après des études en robotique et informatique industriel, innove en inventant le VOT’MATIC qui entend révolutionner le vote.

Rapide, sécurisé, accessible à tous, et unique en son genre, le VOT’MATIC apporte une réponse innovante pour tourner la page du lourd processus électoral qui souvent fait l’objet de polémiques. En effet, cette urne primé en 2010 par le concours Lépine devrait rassurer les plus sceptiques vis à vis du vote électronique. Le procédé inventé par monsieur Djoudi permet désormais selon lui de « sécuriser le vote électronique et en même temps le vote papier en supprimant deux maux : la machine qui se trompe et le bourrage des urnes ».

Comment ça fonctionne ?

Dans l’isoloir l’électeur est face à un écran où il peut consulter les choix proposés au scrutin grâce à un pré-paramétrage pour l’élection en question. En appuyant sur cet écran tactile, l’électeur fait son choix, et déclenche l’impression immédiate du bulletin papier muni d’une puce où est codé le nom du candidat. Le papier mis sous enveloppe, la borne a la possibilité de relire si besoin le contenu grâce à la puce intégrée. En cas d’erreur, le processus peut être recommencé autant de fois nécessaire. Si tout est en bonne et due forme, l’électeur se dirige comme traditionnellement vers l’urne transparente et introduit son bulletin à la seule différence que le contenu conforme de l’enveloppe est vérifié automatiquement ( si contenu vide ou si l’enveloppe contient plusieurs bulletins). Par la suite, la comptabilisation se fait électroniquement ce qui induit qu’à la fin de l’élection les résultats sont immédiats et vérifiables à tout moment (soit par la machine, soit manuellement).

Une utilisation qui s’adresse au plus grand nombre

S’adressant tant aux collectivités locales pour les élections publiques, qu’aux organisations pilotant des élections privés, le VOT’MATIC comporte certains atouts non négligeable.
En terme de prix, « alors que le vote papier est estimé à 1 euro par électeur, ce nouveau procédé coûte 65 centimes. Une économie de 35% par rapport au vote traditionnel » déclare Abdellhakim Djoudi.

Grâce à un casque audio et un clavier braille, les personnes atteintes d’handicap peuvent voter en toute autonomie. « Lors des élections, je ne suis jamais autonome, on doit me lire les noms des candidats. Avec cette machine, je peux être libre dans l’isoloir » déclare une mal voyante venu tester VOT’MATIC.

L’effectivité de VOT’MATIC

Deux sociétés du CAC 40 ainsi que plusieurs syndicats utilisent aujourd’hui ce nouvel outil. Dans le public, rien n’est encore effectif pour le moment…puisque avant toute chose le projet doit être voter…traditionnellement !

Espagne : Austérité 2 – 0 Indignés

Dimanche dernier le 20 novembre 2011, la droite espagnole gagnait les élections législatives à la majorité absolue avec 44,62% des suffrages. Après avoir remporté les élections municipales et régionales en mai dernier, c’est sans surprise que le Partido Popular amené par Mariano Rajoy s’impose. Pourtant il s’agit moins d’une victoire de la droite que d’une défaite de la gauche, puisque le Partido Popular n’a gagné que 660 000 électeurs de plus qu’en 2008, alors que le Partido Socialista Obrero Español en a perdu plus de 4 millions.

C’est en fait un vote sanction contre le gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero au pouvoir depuis 2004, et auquel a participé le candidat du PSOE Alfredo Perez Rubalcaba jusqu’à il y a 3 mois. Pendant la campagne c’est l’incapacité du gouvernement a gérer la crise économique de 2008 qui a été mise en avant. La politique d’austérité mise en œuvre depuis 2010 n’a permis ni de réduire significativement la dette, ni de relancer la croissance économique. Et les mesures comme la baisse de 5% des salaires pour les fonctionnaires, le gel des retraites, ainsi que l’allongement de deux ans de la durée de cotisation n’ont fait qu’ajouter le drame social au marasme économique.

Aujourd’hui l’Espagne est le pays européen où le taux de chômage est le plus élevé avec 22,6% de la population active, plus de 30% en Andalousie et prêt de 45% chez les jeunes, soit 5 millions de personnes au total. Cependant la situation ne risque pas de s’améliorer avec l’institution au pouvoir du PP prévue avant noël, car même si des mesures claires n’ont pas été dévoilées, les agences de notations mettent déjà la pression à Mariano Rajoy pour accentuer la politique d’austérité.

Avec 186 sièges sur 350 au parlement, le PP sera en capacité de gouverner sans être obligé de faire d’alliance, malgré le fait que treize partis seront représentés au nouveau parlement. Mais les petits partis comme Izquierda Unida, dénoncent la loi électorale qui n’est pas proportionnelle : « IU devrait avoir 25 sièges au lieu de 11 » déclare son représentant Cayo Lara. Ce discours résonne avec la critique émise par le mouvement des indignés qui pointe le manque de démocratie dans un système espagnol pris en otage par les partis majoritaires. De plus ce manque de légitimité du PP est renforcé par une abstention assez élevée puisque 9 710 000 Espagnols se sont abstenus, ce qui représente 28,31% du corps électoral.

Quoi qu’il en soit cela ne présage rien de bon pour les Espagnols qui en se débarrassant d’un gouvernement qui a institué l’austérité, s’en choisissent un qui l’amplifiera. Un beau coup joué pour l’Europe et les marchés !

Rencontre avec le mouvement islamique Ennahda à Lyon

La Tunisie s’apprête à élire une assemblée constituante, le 23 octobre prochain, afin de tourner définitivement la page du régime Ben Ali. Pour la première fois, les Tunisiens de l’étranger seront également représentés. En France, des scrutins auront lieu les 20, 21 et 22 octobre. L’Hexagone a été divisé en deux circonscriptions: le nord (Paris, Pantin, Strasbourg) et le sud (Lyon, Marseille, Toulouse, Grenoble, et Nice). Le mouvement islamique Ennahda, favori des élections, sera représenté pour la tête de liste sud par un Lyonnais. Rencontre.

Un bureau, un ordinateur, une grande table de réunion, un canapé, et un cadre orné d’un verset du Coran. C’est le nouveau local des militants d’Ennahda (Renaissance), le parti islamique tunisien. Situé à Saint-Priest, dans la banlieue lyonnaise, il est «provisoire, le temps des élections», nous confie Neji Jmal, tête de liste du mouvement, accompagné de trois militants.
A première vue, rien n’indique les orientations politiques de ce cadre de 46 ans, docteur en histoire et père de 5 enfants. S’exprimant dans un français impeccable, ce réfugié politique arrive en France en 1986, pour ses études.
Mais il ne retournera pas en Tunisie, le dictateur Ben Ali mène alors une campagne de répression terrible contre le mouvement, accusé de vouloir le renverser. Des milliers de militants sont arrêtés et torturés, d’autres, à l’instar du leader Rached Ghannouchi, sont contraints à l’exil. S’en suit une longue traversée du désert pour le mouvement.

« Nous ne voulons pas gouverner seuls »

Jusqu’à cette fameuse révolution, inaugurant le printemps arabe. Pendant des années, le parti est parvenu à maintenir une structure, essentiellement à l’étranger, malgré la répression et la dispersion de ses membres. Son activité consistait essentiellement à organiser des conférences pour dénoncer la situation des droits de l’homme, et à collecter des fonds pour les familles en Tunisie dont les membres étaient en prison.
Comme tous les observateurs, les dirigeants d’Ennahda n’ont rien vu venir, surpris par l’ampleur du soulèvement. «Pour les plus optimistes des Tunisiens, le changement pouvait venir de l’intérieur du système, mais personne n’imaginait un soulèvement populaire» admet Neji Jmal. Le parti soutient bien évidemment la révolution, mais tient à ne pas apparaître sur le devant de la scène. «Nos membres ont rejoint la révolution en Tunisie, et nous avons organisé des manifestations de soutien en France. Mais nous étions conscient que le régime tunisien était soutenu par les puissances occidentales. Et nous ne voulions pas que Ben Ali puisse prétexter des manifestations islamistes, pour diaboliser le soulèvement. Quant à ceux, en Tunisie, qui nous accusaient de vouloir récupérer la révolution, ils ne devraient pas oublier que c’est notre mouvement qui a le plus payé des années de plomb et qui a fait le plus de sacrifices».
Neji Jmal regrette que les puissances occidentales regardent le mouvement Ennahda «à travers les lunettes de Ben Ali». Il souhaite que son parti puisse travailler avec d’autres, à l’issue du scrutin :«Le mouvement Ennahda ne veut pas gouverner seul. La situation exige une participation politique large et un consensus entre les parties, d’autant que la rédaction de la Constitution concerne tous les Tunisiens. Toutefois si nous avons la majorité absolue nous assumerons». Mais la crainte de devoir diriger un pays seul se fait ressentir, car Ennahda n’en a pas l’expérience, et ne souhaite pas susciter l’hostilité des puissances occidentales, bien que le mouvement refuse toute ingérence.

La liberté, la dignité et la justice sont des valeurs islamiques

Neji Jmal tient à rassurer. Si le mouvement Ennahda est bien un mouvement islamique, il ne s’agit ni d’interdire ni d’imposer la religion par la force.
Certes, il tient à l’article premier de la Constitution qui dispose que «L’Islam est religion d’Etat», et ne conçoit pas «de voter une loi en contradiction avec nos références religieuses». De même qu’il n’envisage pas une quelconque relation avec Israël «tant que le problème palestinien ne sera pas réglé», une approche, selon lui, partagée par la majorité des Tunisiens.
Mais Neji Jmal tempère. «Nous avons notre lecture de l’Islam, que nous adaptons et que nous contextualisons. Par exemple, le système bancaire actuel fonctionne avec l’intérêt, ce qui est contraire à l’Islam. Mais le système de finance islamique n’est pas assez fort et répandu pour pouvoir l’adopter. Donc nous garderons le système traditionnel jusqu’à ce que nous trouvions un meilleur système. Nous appliquerons nos références petit à petit».
Une logique de persuasion, et non de contrainte, qui serait contre productive dans une Tunisie encore marquée par une laïcité imposée de manière autoritaire sous Bourguiba et sous Ben Ali. Neji Jmal tient toutefois à rappeler que «les valeurs que réclament les Tunisiens, la liberté, la justice, la dignité sont des valeurs islamiques. C’est cela qu’il faut commencer à mettre en place».
Une position partagée par les militants. Comme Bechir, qui ajoute qu’au sein du parti, «il existe des frères qui ne portent pas la barbe et des sœurs qui ne portent pas le voile. Nous sommes pour la liberté et tous ceux qui partagent notre programme peuvent nous rejoindre. Nous n’imposons rien à personne».
Ennahda tient à convaincre que son projet est d’édifier une Tunisie moderne et musulmane.

Le soldat Ochando à l’assaut du 9ème canton

Emmanuel Ochando, 25 ans, membre des Jeunes Populaires se soumet pour la première fois aux votes des électeurs. Dimanche 20 mars, il se présentera comme suppléant de la candidate UMP Josiane Foucault, de 40 ans son aînée, dans le canton Montpellier 9 (quartier Mosson, La Paillade, Celleneuve…). Portrait de ce nouveau visage politique à droite.

Haut Courant sur Radio Campus: les primaires socialistes

Cette semaine, la venue d’Arnaud Montebourg à Montpellier donne l’excuse parfaite pour parler des primaires socialistes. Comment se dérouleront-elles ? Qui se présentera ? Qui pourra voter ? Vous trouverez les réponses dans le podcast.

Au sommaire cette semaine

  Hugo Jolion-David explique comment vont se dérouler ces primaires socialistes.

 Damien Fournier présente un reportage sur la venue d’Arnaud Montebourg dans l’Hérault.

 Claire Peyrard fait le résumé d’une polémique née d’un article dans Direct Montpellier Plus.

 Lucie Delorme se met dans la peau d’un sympathisant allant voter, le 9 octobre prochain, pour les primaires.

Haut Courant sur RCM

France Jamet : « Les élus du FN en Languedoc-Roussillon sont à 100% derrière Marine »

France Jamet est la présidente du groupe Front National au Conseil régional du Languedoc-Roussillon. Elle est également la fille d’Alain Jamet, membre historique du FN et président du comité de soutien à Marine Le Pen. Elle supporte la vice-présidente du FN dans la prochaine élection interne du parti, visant à désigner le successeur de Jean-Marie Le Pen.

Quel devenir pour l’Agglo ?

Suite à la mort de Georges Frêche le 24 octobre dernier, l’Agglomération de Montpellier, privée de son président a dû se réorganiser. Fixées le 2 décembre, l’élection devrait nommer sans surprise Jean-Pierre Moure à la tête de cette administration. Grande mutation ou continuité politique ? La fin du règne frêchiste amène de nouvelles questions.

Les républicains s’emparent de la Chambre, les Démocrates conservent le Sénat

Les républicains enregistrent une nette victoire, mardi 2 novembre, dans cette élection de mi-mandat face au parti du président Obama. Perdant la majorité de la Chambre des Représentants, les démocrates conservent néanmoins le Sénat.

La Chambre des Représentants se teinte de rouge. Avec selon les dernières estimations, plus de 60 sièges raflés aux démocrates, le parti de John McCain et de Sarah Pallin s’offre la majorité. Un joli pied de nez au groupe politique du président Obama.

Sur les 435 sièges, plus de 239 reviendraient au parti républicain, conséquences des fortes pertes enregistrées notamment dans les États d’Ohio, de Virginie ou encore d’Indiana.
John Boehner devrait donc présider la Chambre et remplacer la démocrate Nancy Pelosi, en poste depuis quatre ans.

Le Sénat de son côté résiste avec une faible majorité démocrate, selon le « New York Times » : 51 sièges contre 46 républicains. Un maintien possible grâce aux victoires en Californie, en Oregon ou encore au Nevada. État où le démocrate Harry Reid conserve son siège face à la candidate ultra conservatrice du Tea Party, Sharron Angle.

Le mouvement des « Mama grizzlies » voit néanmoins l’arrivée au Sénat de deux de ses représentants, Rand Paul, élu dans le Kentucky et Marco Rubio pour la Floride.

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YES WE CAN…. But

Plus qu’un désaveu, il s’agit plutôt d’un vote sanction qu’adressent les américains au 44e président des États-Unis.
Après deux ans de présidence, le chômage avoisine les 10%, les saisies immobilières persistent et l’économie peine toujours à se relever. Les réformes comme celle du système de santé n’ont pas toujours été bien perçues, les républicains scandant au sur-interventionnisme de l’État, voire au socialisme.
Un rejet des dépenses publiques qui a servi la campagne des républicains, relayé en grande partie par son aile la plus conservatrice : le Tea Party.

Blocage législatif

Le résultat laisse Barack Obama dans une situation délicate. Malgré la volonté affichée du président de composer avec le parti républicain- il se dit même « impatient de travailler avec eux »– il reste que la percée conservatrice devrait freiner, voire bloquer les réformes entreprises par celui-ci. Régulation financière, assurance maladie, environnement ou encore fiscalité, les dossiers commencés par le président devront faire face au « changement de cap » invoqué par John Boehner.

La situation s’annonce délicate pour Obama, qui devra faire preuve de conciliation dans la deuxième partie de son mandat afin d’assurer le prochain scrutin : la présidentielle de 2012.

Le Languedoc-Roussillon devient un enjeu national pour Europe Ecologie

De nombreux leaders d’Europe Écologie se sont réunis, mercredi 17 février 2010, pour un meeting animé à Montpellier. Daniel Cohn-Bendit, José Bové et Noël Mamère se sont donnés rendez-vous pour soutenir Jean-Louis Roumégas, tête de liste Europe Écologie LR. La campagne pour les régionales a pris des accents nationaux.  » Le Languedoc Roussillon est un laboratoire pour qu’émerge une nouvelle culture politique  » résume Dany le Vert.

19h15, la salle Fernand Pelloutier commence à s’échauffer. Elle attend les « stars » d’Europe Écologie. Soudain, la musique retentit et c’est sous une nuée de caméras que Dany, José, Noël et Jean-Louis se dirigent vers la scène.

«Il y a de l’ambiance ce soir», s’exclame Noël Mamère, invité surprise, qui a remis pour l’occasion son costume de journaliste afin d’animer le débat. Rapidement le ton est donné : les socialistes et Georges Frêche en prennent pour leur grade. «Le Languedoc-Roussillon a été le théâtre d’une vaste opération de manipulation du Parti Socialiste qui a préféré s’accommoder de M. Frêche. Quant à Mme Mandroux, la pauvre, elle a été sacrifiée par le Parti Socialiste.» Les régionales sont, pour lui, une étape dans la reconquête de la gauche. Europe Écologie représente une alternative au frêchisme, «variante du sarkozysme adapté au niveau régional

Un programme, point par point

«Il est temps de parler programme», lance Agnès Langevine, tête de liste P-O. Les spotlights laissent place à une lumière tamisée… Confortablement assis sur d’immenses canapés installés sur la scène, les uns après les autres, différents candidats présentent quelques points du programme d’Europe Écologie. Trois par trois, pour un temps de trois minutes chacun.

La perpignanaise ouvre le bal et parle de s’attaquer au chantier de l’emploi : «il faut créer des emplois non délocalisables.» Et cela passe par quoi ? « La transformation écologique de l’économie. Un exemple : la reconversion de l’agriculture qui développera des emplois et amènera une autonomie alimentaire de la région. » Puis, c’est au tour de Pere Manzanares de s’essayer à l’exercice des trois minutes, avec un maître-mot : l’euro-région. «Pour le moment, l’euro-région est plus virtuelle que réelle. Elle doit devenir l’instance d’une coopération gagnant-gagnant entre deux territoires. L’euro-région est une chance, la transformation un outil», dit-il avant de conclure sur quelques mots de catalan. L’accent chantant, Silvain Pastor, le Gardois l’a aussi : «il est nécessaire que notre région soit dénucléarisée et développe l’énergie positive. Le potentiel est là. Il faut décroître notre consommation d’énergie, gaspillée inutilement, et il faut mettre en place des moyens massifs pour cela.» Ce n’est pas Georges Fandos, le représentant héraultais de Cap21 qui va le contredire. L’agronome, adepte de l’aménagement équilibré du territoire, est aussi contre le gaspillage : «arrêtons avec cette société consumériste où si t’as pas une marque, t’es rien». En effet, «nous nous croyions à l’abri des désordres du monde. Il en n’est rien», tance Pascal Frissant, le tête de liste audois. Le viticulteur évoque les difficultés du monde paysan et viticole : «notre colère est au niveau de notre tristesse». Pour lui, il est clair qu’«il faut mettre de l’argent sur la table.» Et pour cela, changer le modèle de gouvernance. «Ici, la gouvernance actuelle est contestée. Ce n’est pas une question de personne mais de projet politique qui s’appuie sur la loi du plus fort», explique Nadja Flank, la représente de Gauche Alternative. Elle décrie le modèle de métropolisation abusif et prône la promotion de la diversité sociale et culturelle, et la coopération.

Transformation sociétale, démocratique, économique et écologique : on l’a compris Europe Écologie veut que les choses changent ! «Nous sommes les visionnaires», explique Georges Fandos.

Roumégas :« On part pour gagner !»

P1380304.jpg Finies les discussions au coin du feu, confortablement installés sur un canapé. Le patron est de retour. Avec ferveur et dynamisme, du haut de son pupitre, il réveille la salle : «c’est une urgence sociale et écologique. Si on n’agit pas, on ne s’en sortira pas !» Érosion du littoral, réchauffement climatique, folles dépenses énergétiques, tout y passe. Jean-Louis Roumégas rappelle quelques données du bilan économique de Georges Frêche : chômage le plus important de France, région dernière en terme de PIB par habitant, Languedoc-Roussillon champion du RMI… «On dit dans les médias, Georges Frêche est certes amoral mais il a un bon bilan. Ce n’est pas vrai. Pour un chantre du développement libéral, ce n’est pas un bon résultat ! » C’est le résultat de « rêves mégalomaniaques». Pour Roumégas, il faut sortir «de la tutelle de cette économie de la grande distribution qui nous tue». Le défi est lancé : «on va gagner ! En plus, il y a les copains du Front de Gauche avec nous.» Une alliance de second tour est annoncée : Europe Écologie et le Front de Gauche feront front commun contre Frêche… pour gagner !

José Bové: «l’alternative de cette région, c’est l’écologie»

P1380338.jpg Noël Mamère l’accueille comme «un des alliages fondateurs d’Europe Écologie avec Cohn-Bendit et Éva Joly», ajoutant non sans humour «l’alliance du taulard et de la juge». L’ex-leader de la Confédération paysanne José Bové se déclare «heureux» de revenir à Montpellier, où l’engagement des militants ne faiblit pas. Le député européen insiste sur l’importance de créer un pont entre l’Europe et les régions, et de renforcer les moyens d’actions en ce sens. Sans oublier les enjeux locaux qu’il connait bien, lui qui réside près de Millau : «je ne peux m’empêcher de penser au projet de la Salamane, et à l’implantation de cette plateforme logistique par Système U. Ce serait plus utile de donner ces terres à de jeunes agriculteurs locaux, au lieu de favoriser cette logique de concurrence déloyale inacceptable.» Le projet Agrexco n’a pas échappé à son courroux. Il s’engage au nom d’Europe Écologie et de la coalition des 85 associations : «si nous arrivons en tête au second tour, nous arrêterons ce projet immoral soutenu par Frêche.». Il achève son pamphlet sous les applaudissements du public : «nous avons quatre semaines pour montrer que l’alternative de cette région, c’est Europe Écologie ! Vive Europe Écologie Languedoc Roussillon !»

Daniel Cohn-Bendit: «l’écologie est une préoccupation universelle, même la femme du patron ne veut pas que le ciel lui tombe sur la tête».

Il était attendu comme le messie, Dany le vert. Orateur hors pair, il a fait un discours dont la ferveur et le franc-parler ne faiblissent depuis un certain jour de mai 1968, dans la cour de la Sorbonne. Il a rappelé aux militants qu’«Europe Écologie est la troisième force politique en France. Il n’y a pas d’alternance possible sans ! Ce qui est fondamental, c’est que nous serons dans les majorités de gestion. Peu importe que le PS fasse 20% et nous 17 ou 18%. Ce ne sera pas une défaite. Plus nous sommes forts, plus nous serons nombreux dans les conseils régionaux et plus nous pourrons effectuer une politique de transformation.» Le député européen réaffirme sa position d’ouverture au Modem ou au PS: «Nous cultiverons une culture de partenariat dans le respect d’un projet commun. Ne nous coupons pas de cela avec un jusqu’au boutisme incohérent». Il cite l’exemple improbable de l’Alsace, traditionnellement à droite, comme la seule région où les sondages donnent gagnant Europe Écologie : «nos militants, là bas, ont réussi à rassembler». Selon Dany, Europe Écologie se positionne sur beaucoup de sujets à gauche, mais concernant l’écologie, elle est centrale : «il s’agit d’une préoccupation au centre d’une lutte planétaire, universelle. Même la femme du patron ne veut pas que le ciel lui tombe sur la tête !»

L’État Major de Solférino sérieusement critiqué

Dans ce meeting, ce n’est pas tant la maire de Montpellier qui est critiquée, vue par Europe Écologie comme «une sacrifiée», mais plutôt le bureau national du Parti Socialiste. Pour ne citer que des morceaux choisis : «le PS a fait preuve de péché d’orgueil en pensant qu’ils étaient les seuls à pouvoir avoir une réflexion politique sur la région et en demandant ainsi la direction de la liste», selon José Bové. Cohn-Bendit ajoute : «les membres du PS ne sont pas nos adversaires, ni nos concurrents. Leur logiciel est resté collé au XXe siècle. Alors camarades socialistes, venez, nous sommes capables de vous emmener vers le XXI e siècle !» Revenant sur l’alliance manquée entre la liste de Jean-Louis Roumégas et celle d’Hélène Mandroux, il tape sur les doigts de Solférino, affirmant qu’une «solution locale avait été trouvé» et que lorsque la maire de Montpellier a demandé l’aval du bureau national, celui-ci a refusé. «Ils voulaient la direction de la liste et non pas une démocratie gérée à parité et à égalité».

Bien qu’en début de meeting Noël Mamère ait annoncé «le maelström des derniers jours est maintenant derrière», la pilule a du mal à passer…

Georges Frêche, «le parrain» a les oreilles qui sifflent

S’il y a bien une personne dont les oreilles ont du siffler, c’est le président de Région sortant : Georges Frêche. Chacun y va de son petit commentaire. Noël Mamère critique l’anti-parisianisme primaire du sudiste : «il n’y a pas Paris contre la province. Georges Frêche fait du localisme contre la démocratie.» José Bové souhaite en finir avec cet «égoïsme régional» et devient même poétique : «les coqs sur leurs tas de fumier croient que lorsque le soleil se lève, c’est parce qu’ils chantent». Quant à Jean-Louis Roumégas, il critique le «fait du prince» et «l’exploitation marketing de la morale politique». Une chose est sûre, le porte parole national des Verts ne porte pas Georges Frêche dans son cœur. Pas plus que Dany le Rouge : «vous avez un parrain. Vous pouvez avoir tous les projets que vous voulez pour la Sicile, vous ne gagnerez jamais face à la mafia. Ces clientélismes touchent des pans entiers de la société. Il faut en finir avec le frêchisme, avec cette gauche au visage ubuesque

Et même «Monsieur Météo» en prend pour son grade

La liste Génération Écologie de Patrice Drevet a été qualifiée d’«imposture» ou «d’usurpation de la démocratie» par Daniel Cohn Bendit. L’alliance de Drevet avec Georges Frêche au deuxième tour n’est un secret pour personne. Puis, ironisant sur les origines douteuses de ce produit «peine en vert», il a appelé les chercheurs qui ont «retrouvé» le père de Toutankhamon à faire des recherches pour retrouver les origines du Piscenois.

22h. C’est avec liesse et joie, que l’ensemble des candidats présents ont rejoint les « stars » sur scène. Applaudissements et pas de danses viennent clôturer la soirée. Le meeting d’Europe Écologie aura fait salle comble. Plus en tout cas qu’Hélène Mandroux la veille, qui n’avait réuni que 300 militants…

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A Gauche Maintenant: Une unité anticapitaliste dans un contexte antisocial

Jeudi 18 février, au dessus du Mac Donald’s de la place de la Comédie à Montpellier, trotskystes et staliniens sont réunis pour présenter un programme commun. La liste « A gauche maintenant » organise une conférence de presse pour faire un bilan de son début de campagne pour les élections régionales. Cette liste regroupe des courants écologistes, communistes, anticapitalistes dont le NPA, le PCF et le Parti de gauche [[Parti de Gauche, Gauche Unitaire, PCF, NPA, Les Alternatifs, La Fédération (FASE), Les Objecteurs de croissance, MPEP]].

Toutes les vieilles barbes de Mai 68 se remémorent leur engagement révolutionnaire. Aujourd’hui, tous sont convaincus par la nécessité de s’unir pour les élections. Pour eux, le changement social et écologiste passe désormais par les urnes.

Pour accompagner René Revol, tête de liste et trotskyste grenoblois pendant les années 1968, Alain Krivine et Roland Leroy affichent leur réconciliation [Avant l’éclosion du mouvement de mai 68, Roland Leroy, membre du Comité central (1956-1994), du Bureau politique (1964-1994) et du Secrétariat (1960-1979) du parti communiste et fervent stalinien, exclut Alain Krivine de l’Union des [Etudiants Communistes. Alain Krivine revendiquait des idées trotskystes et s’opposait à la direction du PCF.]]. Aujourd’hui les divergences sont ensevelies sous les décombres de l’URSS. Surtout, la perspective de faire un score important dans la région Languedoc Roussillon fédère les courants rivaux.

Alain Krivine assène : «Il faut remercier Sarkozy, c’est grâce à lui qu’on est là. Dans un climat antisocial et raciste, il faut répondre avec une politique anticapitaliste.» L’unité prévaut face à Sarkozy ou Georges Frêche, «celui qui se dit de gauche, mais sert la droite et l’extrême droite.» René Revol souligne qu’il ne s’agit pas d’«une simple alliance électorale.» L’expérience de rassemblement local doit se traduire au niveau national.

Martine Granier représente également le NPA avec un programme «qui rentre en écho avec les préoccupations quotidienne de la population.» Ensuite, Martine Gayraud membre de l’exécutif du PCF insiste sur la rencontre avec les salariés et utilise également la rhétorique de la proximité. Les candidats attribuent leur succès dans les sondages à une campagne de terrain. Janie Arneguy, des Alternatifs, évoque «les réunions publiques qui permettent de débattre avec les citoyens. Notre liste permet une réappropriation de la politique au niveau local.»

Le programme de la liste veut répondre à «l’urgence sociale et écologique» selon l’expression de Martine Granier. Les propositions phares : «aller vers la gratuité des transports pour les déplacements professionnels, scolaires et les bas revenus.» Dans la même veine, rénover les lignes ferroviaires et en créer d’autre. Ces deux mesures se veulent écologiques car elles incitent les citoyens à délaisser la voiture au profit des transports en commun. Et se veulent également sociales car les dépenses en moins améliorent le pouvoir d’achat.

Pour René Revol ces propositions sont plus pertinentes que la taxe carbone «qui n’as pas de sens dans la mesure où les gens sont obligés de prendre la voiture pour aller travailler et donc contraints de payer.» La liste «A gauche maintenant» souhaite également que la gestion de l’eau bascule à nouveau en régie publique. «L’eau doit être un bien commun et public dans l’intérêt des consommateurs» harangue René Revol. Enfin dans leur ligne antilibérale la liste propose «l’arrêt des subventions aux entreprises capitalistes et la récupération des aides fournies aux entreprises qui font des profits et suppriment des emplois.»

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