Alain Lamassoure : «Etre à Strasbourg, c’est faire vœu de chasteté médiatique»

Pour la dernière ligne droite avant le vote du dimanche 7 juin 2009, Alain Lamassoure était hier à Saint-André-de-Sangonis, en terre héraultaise, pour défendre le programme UMP aux élections européennes.

Candidat pour un quatrième mandat à Strasbourg, ancien ministre délégué aux Affaires européennes, Alain Lamassoure est un spécialiste, considéré comme l’un des meilleurs eurodéputés. Il n’est pourtant que numéro trois des listes UMP pour la région Sud-Ouest.

«Je me suis trop consacré aux affaires européennes et j’ai été écarté des grands médias français, notamment la télévision», explique-t-il. «Etre à Strasbourg, c’est faire vœu de chasteté médiatique et en politique ça ne pardonne pas», ironise-t-il. «En dix ans je ne suis passé qu’une fois à la télévision française, alors que je passe une à deux fois par mois sur la BBC. Allez comprendre…».

Selon lui, si les français s’intéressent si peu aux élections européennes, les grands groupes de médias y sont pour beaucoup. «Rendez-vous compte qu’un groupe comme TF1 n’a même pas de correspondant permanent à Bruxelles» s’insurge Alain Lamassoure. «Il ne dépêche un envoyé spécial que pour les grandes occasions comme la venue de Nicolas Sarkozy durant la présidence française. La prochaine présidence est dans treize ans donc si TF1 continue d’agir ainsi, on est pas prêt d’entendre parler d’Europe !»

Même si sa réélection s’annonce délicate, il reste confiant: «Il faut recueillir les fruits de la présidence française de l’UE et faire émerger une Europe nouvelle». Premiers défis à relever selon lui : trouver de nouvelles ressources financières pour décharger les budgets nationaux et coordonner les plans de relances de chaque pays.