Stockage des ordures : le contre-projet du maire de Fabrègues

Quand on lui parle de centre d’enfouissement des ordures, Jacques Martinier, le maire de Fabrègues, sort sa torche à plasma.

Cela fait quatre ans que la commune se bat contre la création d’un centre de stockage des déchets ultimes (CSDU) à côté du massif de la Gardiole, qui occuperait un site de 10 hectares pour l’enfouissement et 35 hectares en comptant l’usine. Ce projet n’est pas encore ratifié par le préfet, notamment à cause de la présence d’une nappe phréatique. Et aujourd’hui, Jacques Martinier, avec l’association Les Gardiens de la Gardiole, estime avoir trouvé la bonne parade : à la fin du mois, ils présentent leur contre-projet de four de vitrification (torche à plasma) à la secrétaire d’Etat à l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet.

Seulement quatre en France

Torche à plasma ? Grâce à ce système, après tri, voire traitement, les déchets ultimes sont fondus puis refroidis brutalement, ce qui entraîne une vitrification. Le résultat : une sorte de pierre assimilable au basalte qui, d’après de nombreuses études et un décret sur la classification des déchets, n’est absolument pas toxique. Elle reste inerte pendant au moins 200 000 ans.

On peut réutiliser ce matériau en sous-couche pour les routes ou en faire des dalles. Pour Laurent Duffours, ingénieur-chimiste à Prime Verre, organe spécialiste du verre et de la vitrification, c’est la fin du déchet. Selon lui, un équipement de ce type peut être implanté sur une surface de quatre hectares, il est «propre», l’énergie produite peut être revendue et il coûte moins cher qu’un incinérateur. Détail important : s’il était implanté à Fabrègues, il pourrait traiter les déchets de l’usine de méthanisation qui ouvre au début de l’été à Montpellier.

Déjà bien utilisée dans l’industrie, la technologie de la torche à plasma est récente dans le traitement des ordures ménagères. Il n’existe que quatre équipements de ce genre en France. La législation autorisant l’enfouissement des déchets ultimes, peu d’efforts ont été réalisés pour trouver d’autres solutions.

Jacques Martinier, qui s’est toujours voulu constructif, soupire : «Il n’est plus possible de continuer à faire des décharges. C’est moyenâgeux. Avec ce projet, on va traiter nos déchets de manière intelligente et moderne, en protégeant l’environnement». Il ajoute : «Il faut se dire que la raison l’emportera». Jean-Luc Noyer, de l’association des Gardiens de la Gardiole, qui s’est chargé de la partie technique du contre-projet torche à plasma, est, lui, enthousiaste. «Ce serait une belle victoire de sortir par le haut de cette histoire, la torche à plasma règle tous les problèmes liés aux déchets de A à Z». Dans quelques jours la balle sera dans le camp de l’Etat. Puis après, dans celui de l’Agglo.