General Motors : le géant de l’automobile dépose son bilan

«La plus grande entreprise du monde» est en faillite. Après 77 ans de leadership dans le secteur des constructeurs automobiles, General Motors (GM) a officiellement déposé le bilan lundi 2 juin 2009 à New York. Une décision inévitable pour entreprendre «une restructuration draconienne sous perfusion financière de l’État», annonçait dimanche le gouvernement américain.

Cet épilogue était attendu après la tentative désespérée de GM pour redresser ses finances. Fin mars, le groupe avait obtenu un sursis de deux mois pour prouver qu’il était viable, mais les effets de la crise ont imposé le redressement judiciaire comme seule issue possible.

Néanmoins, pour l’administration Obama c’est «un jour historique: la fin de l’ancien General Motors et le début d’un nouveau». Objectif: faire sortir GM du redressement judiciaire dans un délai de 60 à 90 jours. Pour ce faire, le constructeur sera divisé en deux entités: un «nouveau GM», destiné à sortir de la procédure de dépôt de bilan et à repartir à l’assaut des marchés, et un «ancien GM», qui regroupera les actifs destinés à la liquidation. L’État fédéral apportera pour cela une aide publique de 30 milliards de dollars, portant l’apport total de l’administration Obama à près de 50 milliards.

Surnommée ironiquement «Government Motors», l’entité qui sortira du dépôt de bilan de GM appartiendra presque aux trois quarts aux pouvoirs publics. «Le contrôle par l’État n’était pas ce que nous recherchions. C’est une issue obligée au processus de restructuration» a déclaré un haut responsable gouvernemental. «Nous espérons voir un GM avec un bilan où l’endettement pèsera beaucoup moins lourd, et capable d’être compétitif» a-t-il ajouté.

Barack Obama lui-même a précisé hier que cette nationalisation est nécessaire pour éviter les «dégâts énormes» que causerait l’effondrement du géant. «En résumé, notre objectif, c’est de remettre GM sur pied, de nous tenir à l’écart et de nous désengager rapidement», a-t-il dit. GM a confirmé la fermeture de onze sites aux États-Unis. Le groupe veut ainsi passer de 62 000 ouvriers en 2008 à 38 000 en 2011.