A l’autre bout de la France, le Main Square Festival impose son nom comme référence

Pour la troisième année consécutive, l’une des programmations les plus prometteuses de la saison festivalière enflammera la ville d’Arras, dans le Pas-de-Calais, du 2 au 9 juillet.

Weepers Circus : « Chacun résonne dans les influences de l’autre »

Les Weepers Circus retombent en enfance ! Dès 19h, petits et grands pourront venir les écouter sur la scène du Foyer des Campagnes, à Pézenas. A l’occasion du Printival 2010, ce groupe mi-dingo, mi-poète, mi-farceur, présente son dernier spectacle. Éric Kaija Guerrier, auteur-compositeur et guitariste, répond aux questions de HautCourant.

Dany Lapointe, la musique en héritage

L’amour de la musique, c’est de famille. Dany Lapointe, petite-fille de Boby, reprend aujourd’hui le flambeau. Pour sa dixième édition, elle prend les rennes du Printival, festival de musique francophone qui se déroulera du 21 au 24 avril à Pézenas. Portrait.

Take It Easy Hospital, l’indie-rock iranien

Le duo de Take It Easy Hospital, composé de Negar et Ashkan, tient le rôle principal du film Les Chats Persans, actuellement en salle. A la veille de leur premier concert en France, retour sur ce groupe qui a dû fuir son pays pour échapper à la censure.

La « D’hiver cité » : un rendez-vous chaleureux

L’association « Saudade » organise un festival haut en couleur du 12 au 13 décembre au parc du Peyrou.

Un rendez-vous à ne pas manquer à Montpellier aura lieu du samedi 12 au dimanche 13 décembre au jardin du Peyrou de 12H à 19H. L’association Saudade organise un festival avec six autres associations (Cabo-mundo, Stymyoga, Méridionale de yoga, Agence pour le Développement Durable, Artistique et Culture à l’hôpital, Zyconophages). saudade_640x480_.jpg Leur but est de faire connaître le projet de la Maison Artistique et Culturelle du Respect de la Différence. Virginie Périllat, une des nombreuses bénévoles qui organise et participe activement à ce festival indique que :«ce projet, soutenu par la mairie de Montpellier et la région, veut promouvoir un lieu où toutes les différences pourront se rencontrer (convalescents, handicapés, personnes dites « normales », artistes d’origines diverses et de tout genre dans des domaines très variés passant par la danse, la musique, le théâtre ou la photo…).» Pour eux, « La différence de l’un enrichie la culture de l’autre ». Ce festival « D’hivers cité » porte bien son nom et montre à la fois tout le challenge de ces artistes : apporter un univers chaleureux en plein hiver et réchauffer le cœur de toutes ces personnes différentes. Il sera à l’image de cette future maison, symbole de la rencontre de toutes les différences pour lutter contre la tristesse de vivre. Selon eux et selon la présidente de l’Association Saudade, Marthe-Héléne Choukroun : « Nous refusons de l’aborder comme un problème car nous croyons que la différence de chacun est la source d’une solution aux maux de tous ». Les fonds récoltés permettront de poser la première pierre de cette Maison. Au programme, un espace pour découvrir les divers arts culinaires, une multitude de spectacles (théâtre, danse, musique, cirque, photo…). Cette dernière veut montrer comme tous ceux présents que « le handicap n’est pas un obstacle à l’art et la culture» et vous invite tous à venir vous réchauffer avec eux.

Cinémed : Qui sont les Chats persans?

Le Festival International du Cinéma Méditerranéen a présenté hier un film qui ne sortira jamais en Iran.

Mercredi soir, 19h00, affluence à l’opéra Berlioz. Les spectateurs sont venus assister à la projection du nouveau long métrage de Bahman Ghobadi, Les Chats persans. Dans le public, on distingue notamment les silhouettes noires et vertes du collectif Iran Azad. Car si le film sort bientôt en France, il ne sera jamais projeté en Iran.

Tourné à l’arraché, en dix sept jours seulement, le film met en scène Negar et Askhan, deux jeunes musiciens iraniens qui, malgré le bureau de la censure, montent un groupe de rock-indie à Téhéran.
Dans cette ville «où le son ne dépasse pas le sol», les jeunes musiciens répètent sous le bitume, dans des caves la plupart du temps, tels les « cats » d’un certain Chuck Berry.
Dans ce pays où il faut des autorisations gouvernementales pour enregistrer un disque, la jeunesse bouillonne et vit clandestinement. Puisque visionner des films ou écouter de la musique non conformes à la charia est puni de 70 coups de fouet. Puisqu’avoir vingt ans à Téhéran s’apparente à une épreuve de force, Negar et Askhan décident de quitter le pays avec de faux visas. Dans leur entreprise, ils vont rencontrer d’autres musiciens, cachés comme eux, brimés par un régime qui enserre la jeunesse en ses pinces.

Réaliser un film traitant du dynamisme et du foisonnement musical souterrain de la capitale iranienne a valu à Bahman Ghobadi d’être arrêté et emprisonné. Finalement libéré, il a déclaré dans Le Monde:
«En quittant l’Iran, je dis adieu aux dingues. Ils m’ont littéralement rendu malade. Le mépris dans lequel ils tiennent les artistes, la violence psychologique avec laquelle nous sommes traités est intolérable. Je ne pouvais pas mourir là-bas». D’ailleurs, tous les acteurs du film jouent leur propre rôle et, conséquence logique, ne retourneront pas dans leur pays. Ils iront faire de la musique là où elle n’est pas blasphème. Muselés, les jeunes étouffent en Iran, là «où tout te provoque». Et, parce qu’oser c’est automatiquement risquer sa vie, certains préfèrent se donner la mort.

Il y a dix ans, avec Un temps pour l’ivresse des chevaux, Ghobadi remportait la Caméra d’Or au Festival de Cannes. Cette année, Les Chats persans a été récompensé par le prix spécial du Jury Un Certain Regard. Tourné avec une caméra « SI2K » (l’État iranien détient le matériel 35mm), le film pourrait être assimilé à un documentaire tant les prises ont été rapides, «pour ne pas être repéré par la police».

On ne sait rien ou presque de ces chats persans tant ils sont bâillonnés. Ce long métrage servi par une bande-son pointue, oscillant entre indie-rock et soul persane, descend dans l’underground de Téhéran et offre une vision de ce qu’elle est réellement. A l’heure où Internet est cadenassé et l’information passée au crible fin, Bahman Ghobadi zoome sur la jeunesse iranienne, avenir d’un pays en état d’urgence.

Les chats persans (Kasi az gorbehaye irani khabar nadareh)

Sortie en salles : 23 Décembre 2009

Oyez oyez, les troubadours sont dans la place !

Troisième édition du festival « Les troubadours chantent l’art roman en Languedoc-Roussillon ». Du 11 mai au 28 octobre 2008.

Pour sa troisième édition, le festival a retenu le thème « Orient et Occident ». Financé par la Région et en partenariat avec le réseau culturel Terre catalane et le centre Lo Cirdoc, l’ensemble des manifestations est avant tout le fruit du travail de près de cinquante artistes, unifiés tant par le label Trob’art Productions que par leur amour commun de la mélodie et du verbe.
Les jongleurs de mots présenteront plus de quarante concerts, dans des langues et avec des instruments aussi variés que méconnus : bombarde, chalémie, vielle ou harpe… Les chantres de l’amour courtois feront vibrer cloîtres et ciels dans les cinq départements du Languedoc-Roussillon. Aubades et sérénades seront jouxtées de conférences et d’expositions sur l’art de trobar et plus largement sur le Moyen-âge de notre région. Des rencontres pédagogiques sont également prévues.

La langue, matière première des bardes et ménestrels

Ladino, galicien, langue d’Oïl et langue d’Oc seront mis à contribution. En pleine période d’ébullition entre 1100 et 1130 en Limousin, l’art de trobar se répand en Aquitaine et simultanément en Provence et en Languedoc. La magie linguistique opère ensuite dans le bassin méditerranéen, en Italie puis en Espagne et au Portugal avant de traverser les eaux et les temps.
Bien que son identité s’unifie dans la langue d’Oc, il est dans la nature du troubadour de s’ouvrir à d’autres champs lexicaux et franchir les ponts idiomatiques. Ce qui offre aux héritiers de Guillaume IX de Poitiers des possibilités sonores et sémantiques toujours plus novatrices, comme en témoigne le spectacle Troubadours caravane.


Gérard Zuccheto, directeur artistique du festival

« Trouveurs de mots et de sons uniques »

Entretien avec Gérard Zuccheto, directeur artistique du festival. Troubadour depuis 1981.

Comment définiriez-vous l’entité « troubadour » ?
« D’abord par son étymologie. « Trobar » en occitan signifie trouver au sens d’inventer. Le troubadour trouve des mots, des sons et des mélodies uniques ; il ne se répète pas. Sa poésie peut être chantée ou parlée. Il y a aussi une très forte identité culturelle des troubadours unifiée par la langue d’Oc. Au delà, les troubadours véhiculent des valeurs laïques et humanistes. Leur art est fondé sur la notion essentielle de liberté. Ils portent un regard critique sur la société et sur le pouvoir politique et ils ne connaissent pas la censure. Se moquant des limites géographiques ; ils peuvent se retrouver à n’importe quel endroit du monde pour se rencontrer et échanger leurs interprétations.

Comment cet art du Moyen Âge survit-il à la modernité ?
Il y a aujourd’hui un réel intérêt pour cet art, d’abord pour la rythmique et la modernité des textes et des thèmes abordés. Les sujets sont sociétaux. Concernant l’amour ou plus largement le sentiment amoureux, les troubadours considèrent que les hommes et les femmes sont égaux dans la société et qu’ils doivent donc entretenir des rapports basés sur l’équité. L’homme se demandant d’où il vient trouve des pistes de réponses dans l’art de trobar, qui survit à la modernité. Ce sont les troubadours qui ont inventé le rap, et le slameur Grand corps malade est un troubadour. Il y a à l’heure actuelle une vraie demande à laquelle nous tentons de répondre.

Quelles sont les particularités de ce festival ?
Evidemment les lieux magnifiques où nous nous produisons ajoutent aux représentations une dimension émotionnelle et acoustique exceptionnelle, par exemple le site médiéval de Cabrerolles. Les troubadours font souvent allusion à l’art architectural, pictural, ou sculptural. Par exemple Bernard Marti, « le peintre », ou encore Arnaud Daniel, le « sculpteur de mots et de sons ». On trouve dans l’histoire des troubadours une tradition orale mais aussi manuscrite, comme en témoignent les enluminures. Ici, l’art roman sera à l’honneur et c’est la spécifité du festival, mais ce sont surtout la qualité et la diversité des artistes mobilisés qui participent à la richesse et au caractère atypique de la manifestation. »


Rencontre avec Sandra Hurtado-Ros du duo Erransa

« J’ai eu un coup de foudre mélodique »

Erransa...Sandra Hurtado-Ros fait partie du duo Erransa avec Véronique Condesse-Bonnevide qui l’accompagne à la harpe. La musicienne chante depuis plus de vingt ans, et cela fait maintenant six ans qu’elle prête sa voix de soprano à l’art de trobar : « J’ai toujours aimé la musique, toutes sortes de musiques. Mais en découvrant l’art de trobar, j’ai eu un coup de foudre mélodique. » Au delà des attraits sonores et sensibles, elle a été attirée par les valeurs transmises par les troubadours : « l’égalité des hommes et des femmes dans leur condition humaine, mais surtout la communion, le fait que différentes cultures puissent ainsi se confronter et s’enrichir dans le partage et la convivialité. » Respect de l’être et respect de la nature sont aux fondements de l’art de trobar.
Lors du festival, Sandra chantera en vieux castillan, en ladino : « L’occitan étant très proche de l’espagnol, c’est comme si je chantais dans ma langue maternelle, et c’est un plaisir. » Les récitals seront donc l’occasion de découvrir le duo Erransa ainsi que les chansons séfarades interprétées par Sandra Hurtado-Ros. Issues de la musique populaire en vogue dans les communautés juives en Espagne avant la chute de Grenade en 1492, ces chants content le quotidien d’un peuple déraciné. A écouter sans modération.

L’argile et le verre dans tous leurs états

A Montpellier, une compétition de films réunit des artistes, cinéastes, céramistes et verriers, pour découvrir création contemporaine et traditions ancestrales.

L’argile et le verre dans tous leurs états: voilà la thématique du Festival international de cinéma qui s’ouvre ce vendredi 4 avril au Corum de Montpellier (jusqu’au 6 avril). Depuis 1998, ce rendez-vous, créé par le céramiste Loul Combres, permet de découvrir la création contemporaine, mais aussi des traditions ancestrales, liées à l’argile et au verre, à travers des documentaires, des films d’animation et des films expérimentaux. Ce festival abrite une compétition.
S’il reste spécialisé, accueillant de nombreux invités (réalisateurs, potiers, sculpteurs, peintres, ethnologues, architectes…), le festival est largement ouvert au public. Il a d’ailleurs enregistré 1 500 entrées en 2006 (son rythme est biennal).
Les amateurs d’arts plastiques trouveront dans la sélection des films consacrés à d’importants artistes: Pablo Picasso avec Minotauromaquia, la confrontation entre Miquel Barcelo et Josef Nadj dans Paso Doble (une rencontre née au Festival d’Avignon en 2006), ou encore le sculpteur Richard Deacon avec L’art et la manière. La compétition explore aussi l’histoire comme en témoigne Emile Gallé: la nature dans l’art, évocation du fameux maître de l’Ecole de Nancy.
Un jury présidé par Joan Gardy Artigas désignera les lauréats parmi les 24 films en lice (un prix est décerné par le public).
Les travaux de jeunes réalisateurs étudiants (de l’université Paul-Valéry notamment) sont également présentés. Ils mettent en scène des artistes invités au festival. Le plus célèbre est Ousmane Sow, le sculpteur sénégalais. Son Lanceur de bronze est exposé avec les pièces d’autres créateurs à la Maison des relations internationales. Car au festival, les oeuvres en argile ou en verre ne sont pas seulement cinématographiques.

Paru dans le Midi Libre du 04.04.08