L’identité génétique, atout de la police scientifique

« Une chance sur cinq milliards de tomber sur deux individus ayant le même profil génétique, pour dix éléments communs entre une personne et une trace. » Philippe Mallet, le chef du service central de l’identité judiciaire au siège de la police scientifique d’Ecully (Rhône) est formel : les résultats montrent incontestablement l’efficacité du fichier national automatisé des empreintes génétiques (le Fnaeg). Créé par la loi en 1998, le Fnaeg est une base de combinaisons numériques permettant de caractériser un individu et de l’identifier.

Actuellement étendu à la quasi-totalité des crimes et délits, ce fichier peut également intégrer le profil génétique des personnes mises en cause lors d’une simple enquête. En 2007, le Fnaeg recensait 615 590 prélèvements. En juin 2006, Philippe Mallet ambitionnait de porter à terme le nombre de profils à 2,4 millions (tout comme le fichier des empreintes digitales).

Le Fnaeg s’avère précieux dans sa capacité à retrouver des coupables très longtemps après des crimes non élucidés. L’an dernier, sa base de données comprenait plus de 12 000 traces d’inconnus, relevées sur des lieux de crimes ou délits. C’est ainsi que Robert Greiner s’est fait rattrapé par la justice, dix-neuf ans après les faits dont il est accusé.

Aujourd’hui, faucheurs d’OGM, manifestants anti- CPE ou nationalistes corses s’opposent de plus en plus souvent à subir un prélèvement, destiné à obtenir une empreinte génétique. Ce refus constitue une infraction pouvant se traduire par une amende ou même un passage au tribunal.