CAN 2010: Impossible n’est pas « Malien »!

Le match d’ouverture de la CAN(Coupe d’Afrique des Nations) opposait l’Angola au pays organisateur: le Mali.
Dans un match plein de rebondissements, le Mali a réussit l’impossible en égalisant dans les arrêts de jeu au cours d’ un match plein de suspens.

La CAN a démarré ce dimanche 11/01/10 en Angola qui jouait le match d’ouverture contre le Mali. La cérémonie d’ouverture était riche en couleur.
Et ce malgré l’attaque de la délégation togolaise, par des rebelles deux jours auparavant, qui avait fait trois morts. Le gouvernement togolais a donc rappelé à la maison son équipe qui s’est par conséquent retirée de la compétition.

Vendredi, le 08/01/10 le car qui transportait la délégation togolaise qui se rendait à Cabinda pour y disputer son premier match de la 27-ème édition de la Coupe d’Afrique des nations face au Ghana, a été victime d’une attaque meurtrière à l’arme lourde.

L’entraîneur adjoint des Eperviers du Togo, Abalo Amélété, et Stan Ocloo, l’intendant chargé de la communication ont succombé samedi à leurs blessures, au lendemain de l’attaque à la mitraillette, dans la province du Cabinda, qui avait déjà coûté la vie au chauffeur du bus qui les transportait.La fusillade a été revendiquée par les Forces de libération de l’Etat du Cabinda (FLEC), un mouvement séparatiste actif depuis 35 ans dans la région.

Aprés avoir observé une minute de silence à la mémoire des disparus, le tournoi a commencé avec de beaux spectacles. Huit buts au total.
Le Mali qui était mené 4 buts à 0 à dix minutes de la fin du match a réussi à revenir de manière spectaculaire au score.
L’Angola pensait se diriger vers une victoire facile , menant 4-0 à la 74e minute grâce à Flavio (36e, 42e), Gilberto (67e sp) et Manucho (74e sp). Mais le Mali a réussit un improbable retour par Seydou Keita (79e, 90e), Kanouté (88e) et Yatabaré, et a arraché l’égalisation au bout du temps additionnel (4-4).

Les propositions de Declan Hill contre la corruption dans le football

Le journaliste Declan Hill a mené une longue enquête sur les liens unissant parfois le football à la criminalité organisée. Sorti en 2008 son livre « Comment truquer un match de foot ? » est rapidement devenu un best-seller. La nouvelle de l’arrestation d’un vaste réseau de paris truqués en Allemagne ne pouvait donc pas le laisser de marbre. Ce dernier a réagi par courriel à nos sollicitations. Il stigmatise l’inaction des fédérations nationales et suggère quelques réformes pour lutter contre la corruption dans le football.

L’information aurait pu faire l’effet d’une bombe, mais elle n’a finalement suscité que peu de réactions. Le 20 novembre dernier, la police allemande a arrêté 17 personnes en Allemagne et en Suisse suspectées d’être impliquées dans un réseau visant à truquer des matchs de football européen. Ligue des champions, Europa League, Bundesliga, division 1 turque ; au total près de 200 matchs sont concernés.
La FIFA a régi par l’intermédiaire de Wolfgang Feldner, responsable de la cellule d’alerte et de surveillance ad hoc de la FIFA. Il a expliqué que les systèmes d’alertes mis en place contre les matchs truqués n’étaient pas armés pour « obtenir des informations sur les officines de paris pas enregistrées officiellement. »

Les propositions de Declan Hill

Le journaliste, Declan Hill, auteur d’une longue enquête et d’une thèse sur la corruption dans le football réagit vivement à l’inaction des fédérations nationales et apporte des propositions pour prévenir le trucage des matchs.

Sur les fédérations nationales : «Vous pouvez les voir actuellement, dans leurs conférences de presse respectives. Ils tentent de s’échapper, tournent autour du pot pour éviter de faire quelque chose contre les matchs truqués.»
Pourtant, ils peuvent et ils doivent prendre des mesures pour lutter contre ce phénomène.

Ses suggestions de réformes : 1) La création d’unité de sécurité à l’échelle nationale

« Chaque fédération nationale devrait avoir une « unité d’intégrité » dirigée par un ancien policier intègre, des spécialistes des paris et des individus issus du monde du football. Cette unité viendrait compléter à l’échelle nationale, celle de l’UEFA qui ne peut pas faire tout le travail à elle seule. Cette unité d’intégrité serait en quelque sorte une instance de sécurité qui serait chargée de prévenir la corruption à l’échelle nationale. »

2) Créer une hotline au sein de l’unité de sécurité créée pour reporter chaque tentative de corruption :

« Imaginez, vous êtes un joueur de foot professionnel qui joue dans un championnat européen. Une personne vous approche pour truquer un match. Que faites vous maintenant ? A qui le signalez-vous ? Les corrupteurs sont très bons pour ce type d’approche. Ils sauront quoi vous dire et feront tout pour vous isoler du reste de votre équipe. Ils vous diront par exemple « Nous contrôlons l’entraîneur ou le capitaine reçoit de l’argent de nous. » La plupart du temps, tout cela est faux, mais cela met le doute dans la tête du joueur. Il faut donc établir une hotline que chaque joueur et entraîneur connaîtraient et qu’ils pourraient appeler s’ils étaient contactés pour truquer un match. La fédération danoise de football a déjà mis en place un numéro de ce type. »

Il souligne également « qu’il existe des douzaines d’autres moyens de prévenir la corruption dans le football. » Et le journaliste de conclure « Si rien n’est fait nous pourrions revoir le scandale récurent des matchs truqués refaire son entrée en jeu. »

UN MATCH OLYMPIQUE !

Le sommet de la 13è journée de Ligue 1 entre l’OM et l’OL a débouché hier dimanche 8 novembre à Lyon sur un match nul d’anthologie, qui va marquer l’histoire de football français tant pour la charge émotionnelle qu’il a offert au public que par son score final improbable : 5-5!

Le 4-4 hallucinant entre Liverpool et Chelsea en quart de finale de la Ligue des Champions l’an passé a hérité hier soir d’un petit frère français. C’est bien la Ligue 1 et non la glorieuse Premier League anglaise qui a produit ces 90 minutes de ballon rond complètement dingues!

Après un tel match, les deux Olympiques pourront autant méditer sur leurs insuffisances défensives que sur leurs capacités de réaction. On ne s’attendait pas à ça! Dans les matchs au sommet, la L1 a souvent la fâcheuse tendance à donner des prestations vides, opposant des formations qui ne veulent surtout pas perdre. En témoigne le mortel Lyon-Marseille de décembre 2008 (0-0). Alors qu’hier, non seulement Marseille et Lyon ne voulaient pas laisser trois points à l’adversaire, mais tous les deux sont allés bien au-delà, ne se laissant respectivement aucun répit pendant la totalité du match!

Lyon veut son trône

Relancés dans le championnat par les trois points ramenés de Saint-Etienne samedi dernier (1-0), les Lyonnais savaient qu’après la défaite de Bordeaux ce week-end, en cas de victoire contre Marseille, ils passeraient seuls en tête du championnat. Il n’a pas fallu longtemps pour vérifier que l’OL avait bien l’intention de saisir cette occasion.

pjanic.jpgÀ la 3è, sur une mauvaise relance de la tête du Brésilien Hilton, Pjanic contrôle de la poitrine, décroche une frappe en demi-volée sous la barre de Mandanda et marque le premier but pour Lyon. Magnifique! Tout juste entamé, le match est déjà plein de promesses. La tendance se confirme à peine dix minutes plus tard, avec l’égalisation de la tête par Diawara, sur corner. En un instant, Marseille sème un froid dans les virages de Gerland, où les Lyonnais s’aperçoivent qu’une fois de plus, les supporteurs phocéens sont venus nombreux. 1-1 à la 11è minute. Les hostilités sont bien lancées, et les défenses ont déjà démontré leurs limites du soir.

govou_2.jpgDans la foulée, contre toute attente, Lyon ne s’arrête pas et se relance aussitôt vers le but phocéen. Et de nouveau, les Gones ne mettent que trois minutes à concrétiser, grâce à Govou. Parti de son camp, auteur d’une course individuelle remarquable, l’ancien capitaine de l’équipe voyant qu’il n’est pas attaqué entre dans la surface et frappe lourdement du gauche! Mandanda est de nouveau battu. 2-1 à la 14è minute. Gerland ne le sait pas encore, mais l’intensité va monter crescendo!

Pendant tous le reste de la première mi-temps, les hommes de Claude Puel pensent regagner les vestiaires en laissant leur public sur cette image de Govou marquant en force. L’OL est leader au classement! Mais Marseille va pousser avant la pause.

lloris.jpgÀ la 44è minute, la mécanique lyonnais va finalement se gripper là où personne ne l’attendait. Sur une frappe lointaine et flottante de Benoît Cheyrou, Hugo Lloris se loupe! Le plus sûr de tous les Lyonnais cette année apprécie mal la trajectoire du ballon et le repousse dans ses propres buts! 2-2.

Marseille y tient beaucoup

niang.jpgSur ce score de parité à la mi-temps, les Phocéens commencent sans doute à se dire qu’avec un Lloris qui doute en face et un jour de repos de plus que les Lyonnais cette semaine, il doivent forcer encore un peu le destin en deuxième mi-temps. Et ils n’ont pas tord! Dès la 47è minute, Baky Koné reprend un centre d’Abriel en le déviant somptueusement de l’extérieur du droit et le ballon finit en lucarne. Quelle entrée! Les Marseillais passent d’emblée devant au score, par 3 buts à 2!

C’est à l’OL de courir pendant la deuxième mi-temps, et à l’OM de dérouler. Marseille a plusieurs occasions de faire le break, et ne va pas toutes les rater. Il faut quand même attendre la 80è minute et un corner d’Abriel pour voir Brandao s’imposer et marquer un quatrième but marseillais: 2-4 pour l’OM à Gerland! Cette fois la messe semble dite. Le banc marseillais est en joie. À ce moment, Marseille est le grand revenant du haut du classement, et peut se satisfaire de sa capacité retrouvée à marquer, cinq jours après avoir déjà concrétisé six buts contre Zurich.

Ces réjouissances ne durent pas longtemps. Pas plus d’une minute. En deux temps trois mouvements, Lisandro se retrouve dès l’engagement lancé vers Mandanda (81). Il résiste à la charge d’Hilton et pique son ballon au-dessus du portier phocéen. But! 3-4! Le public est galvanisé! Neuf minutes restantes, Gerland n’attend plus qu’une chose, qu’un dénouement possible et imaginable. Le public veut l’égalisation à 4-4! Les joueurs aussi…

L’apothéose

lisandro.jpgUne fois de plus, Gerland n’a pas à attendre trois minutes. À la 84è, corner de Bastos: main de Heinze dans la surface, et penalty! C’est Lisandro qui prend ses responsabilités. Il le marque, égalise et fait exploser de fureur le stade entier! Après le but arraché au dernier moment contre Liverpool mercredi, l’Argentin marque encore le match de son emprunte: le sang froid. Lisandro fascine littéralement Gerland et ses co-équipiers!

kal.jpgD’ailleurs il reste encore six minutes à jouer et l’heure n’est pas encore aux réjouissances! En tribune et sur le terrain, les Lyonnais n’ont plus du tout envie de se contenter d’un match nul. Ils veulent en découdre! Les encouragements ne cessent plus, la fin du match est complètement folle! Jusqu’à la 90è, et un nouveau but de… Bastos pour Lyon. Une action collective parfaitement dosée. Un but d’école. À l’arrivée, le Brésilien, sélectionné cette semaine pour la première fois en Seleçao, offre au public Lyonnais l’apothéose qu’il attendait: la victoire contre l’OM et la tête du classement de L1! Phénoménal!

Mais ce match ne s’arrête plus! Alors que Gerland fête la victoire imminente, pendant ce temps Marseille repart en avant. Au forcing, au mental, au culot, les Phocéens jettent leurs dernières forces pour aller arracher le 5è but dans les arrêts de jeu. Et sur un ballon détourné par Toulalan contre son camp, ils le font! 5-5! Cette fois, le score ne bougera plus: 5-5… Monumental! Olympique!

5-5.jpgAu final, le résultat ne change pas grand chose au classement mais l’affrontement d’hier a offert à Marseille et Lyon un sentiment de proximité inédit. Les deux Olympiques ont fourni l’une de ces prestations au sommet qui peuvent fonder l’histoire commune de deux clubs. Il ne peut qu’en ressortir une rivalité savoureuse, faite de respect mutuel et d’envie de se surpasser. Après le match, les joueurs des deux camps se sont attardés pour saluer leur public respectif ensemble sous les applaudissements venant de partout dans le stade. Le public a applaudi la prestation d’ensemble! Décidément la Ligue 1 surprend son monde cette année.

Classement de Ligue 1 après 13 journées :

1. Bordeaux – 25 pts / 2. Lyon – 24 pts / 3. Auxerre – 23 pts / 4. Monaco – 22 pts / 5. Lorient – 21 pts / 6. Montpellier – 21 pts / 7. Valenciennes – 20 pts / 8. Marseille – 19 pts (-1)

Lyon et les matchs couperets

En décrochant le 4 novembre dernier contre Liverpool son billet pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions, l’Olympique Lyonnais a déjà fait aussi bien que les trois précédentes années. Reste à voir si le club de l’homme d’affaires Jean-Michel Aulas pourra cette fois faire mieux, lui qui n’a connu à ce niveau de compétition que des désillusions par le passé. La petite histoire doit servir de leçon aux clubs français.

Les bleus ne devront pas oublier l’Eire pour aller à la coupe du monde

L’équipe de France de football affrontera l’Eire en barrage qualificatif pour la coupe du monde 2010. Un petit point sur les enjeux de cette double confrontation.

C’était en septembre 2005. L’équipe de France en grande difficulté dans son groupe défiait l’Eire à Dublin pour un match déterminant. Sans impressionner, les bleus avaient alors fait l’essentiel en s’imposant 1-0 sur un but de Thierry Henry. Quatre ans plus tard, les hommes de Raymond Domenech affronteront de nouveau l’équipe d’Irlande les 14 et 18 novembre prochain en vue d’obtenir leur billet pour la coupe du monde 2010. Petit diaporama des enjeux avant ces deux matchs décisifs.

Le bilan des affrontements est légèrement en faveur des bleus

Pour 13 confrontations entre l’Eire et la France, « les Français ont gagné 5 fois, pour 4 défaites et autant de matchs nul. » indique le monde.fr . Un bilan légèrement favorable qui n’incite pourtant pas à une confiance démesurée. Ainsi comme le rappelle sport24.com la France avait dû attendre 52 ans jusqu’en 2005 « après la première et unique victoire jusque-là en Irlande ».

Et aujourd’hui ?

L’équipe de France théoriquement supérieure à son adversaire sur le papier aura également l’avantage de recevoir au match retour. Pourtant Raymond Domenech reste méfiant. Interrogé par la radio RTL, le sélectionneur des bleus a indiqué « On sait ce qu’il faut faire, quel que soit l’adversaire. L’objectif est de se qualifier pour la Coupe du Monde. C’est l’Irlande, faut le faire. On les connaît, c’est l’Angleterre bis. On sait ce qui nous attend. C’est costaud. » D’autant que l’entraîneur des verts n’est autre que Giovanni Trapattoni, entraîneur légendaire surnommé « le maestro », déjà vainqueur de cinq coupes d’Europe (trois coupes de l’UEFA, une coupe des coupes et une ligue des champions) et de sept championnats d’Italie. L’entraîneur transalpin semble avoir pris ses marques à la tête de la sélection irlandaise comme en témoigne l’invincibilité des verts durant la poule de qualification, où ils ont notamment affronté l’Italie à deux reprises (4 victoires et 6 nuls).
L’inconnue sera également l’état physique des joueurs français. La plupart d’entre eux devraient jouer deux matchs par semaine durant les mois d’octobre et novembre, ligue des champions oblige. Cette période est traditionnellement propice aux blessures. Didier Deschamps l’entraîneur de l’Olympique de Marseille a évoqué ce danger au micro d’Eurosport : « Le gros souci, c’est le risque de blessure. J’espère qu’il n’y aura pas de joueurs importants blessés. »
D’autres se montrent plus rassurants à l’image de Gérard Houiller, directeur technique national : « Actuellement, l’équipe de France est dans une phase ascendante. Il y a une énorme détermination des joueurs pour aller en Afrique du Sud. Il faut que cela continue. Je ne me fais pas de bile. Quand je vois la ferveur qu’il y avait contre l’Autriche, alors que c’était un match sans enjeu, je me dis que cela va être extraordinaire. » La partie s’annonce serrée.

Mario Balotelli: footballeur, noir et Italien

«Un Italien noir, ça n’existe pas!», «Noir de merde, tu n’es qu’un noir de merde!», «A mort Balotelli!». Ces cris et chants racistes, entendus le 18 avril dernier à l’occasion du match entre la Juventus de Turin et l’Inter de Milan, s’invitent régulièrement dans les stades italiens. Mais cette fois, ils ont suscité une indignation particulière. D’abord parce qu’ ils n’étaient pas le fait d’un petit groupe de supporteurs fascistes à la réputation sulfureuse – argument souvent bien pratique pour détramatiser ce genre d’incidents – mais de presque tout le Stadio Olimpico de Turin. Ensuite parce ce qu’ils s’adressaient à un grand espoir du football italien.

Privilège. Mario Balotelli a 18 ans, mesure 1,88 mètre, est international chez les moins de 21 ans et attaquant de l’Inter de Milan. Ses parents ont quitté le Ghana pour la Sicile en 1988, peu de temps avant la naissance de Mario, qui présente très vite d’importants problèmes de santé. Opéré à trois reprises pour une malformation de l’intestin, il passe la première année de sa vie à l’hôpital. Sa famille émigre ensuite dans un village de la région de Brescia, en Lombardie, où elle vit dans une extrême précarité. Les services sociaux italiens confient alors Mario, âgé de 2 ans, à une famille adoptive: les Balotelli. Adolescent, il intègre le club de troisième division de l’ AC Lumezzane avec lequel il débutera chez les pros à l’âge de 15 ans à peine, au bénéfice d’une dérogation fédérale. En 2006, l’Inter le repère et décide de le recruter moyennant une indemnité de 350 000 euros. Profitant notamment de la blessure d’Ibrahimovic et de la petite forme de Hernan Crespo, les attaquants vedettes du club, « Turbo Mario » se fait remarquer l’année suivante en claquant 6 buts lors de ses 9 premiers matches. A sa majorité, le 12 Août 2008, le maire du village de ses parents adoptifs lui donne la nationalité italienne. Un privilège rare au regard du droit italien, basé sur le droit du sang. C’est que le gosse pourrait bientôt être utile à la squadra azzura, l’équipe nationale italienne.

Vice. D’où les réactions en cascade qui ont suivi les incidents du 18 avril dernier. Le président de la Juventus Giovanni Gigli a présenté ses excuses au nom du club alors que son homologue de l’Inter Milan, Massimo Morati, est monté au créneau dans la Gazzeta Dello Sport: « Si j’avais été au stade, j’aurais quitté la tribune et demandé à ce que l’équipe arrête de jouer. Certains commentaires faits à la télévision ont également été odieux. J’ai peur que l’Italie se soit habituée au racisme« . L’arbitre de la rencontre a été par ailleurs vivement critiqué pour ne pas avoir réagi. Il a pourtant respecté le règlement: en Italie, seules les banderoles à caractère raciste obligent à arrêter un match. Pas les cris. Depuis, le président de l’UEFA Michel Platini a annoncé que « quand ce genre de situation se produira, la rencontre sera suspendue pendant dix minutes et des annonces seront faites à l’intérieur du stade« , ajoutant que le match serait définitivement arrêté si la situation perdurait. Giancarlo Abete, président de la fédération italienne de football, a appuyé la proposition de Platini. La ligue, de son côté, a condamné la Juventus à jouer un match a huis clos, le 3 Mai prochain face à Lecce. La sanction peut paraître dérisoire. L’entraîneur de la Juve Claudio Ranieri, lui, l’a jugé « injuste« ; avant de promettre qu’il ordonnerait à ses joueurs de quitter le terrain si l’évènement venait à se reproduire. Le technicien a son explication sur les injures dont a été victime le joueur de l’Inter: le racisme est « un vice typiquement italien« . Bof. José Mourinho, l’entraîneur de Balotelli, propose une autre interprétation des faits, entre mauvaise foi et foutage de gueule. Pour lui, les cris des supporteurs de la Juventus n’étaient « pas du racisme, mais seulement une façon ignorante de montrer sa désapprobation à un adversaire antipathique parce qu’il a marqué un but« . Ouf, nous voilà rassuré…

Ni Dieu, ni Messi

Hier soir jeudi 12 février, l’Argentine a «humilié» l’équipe de France (2-0) dans un stade vélodrome qui a fini par siffler les bleus…et ovationner les hommes de Maradona.

«Il est où ? Il est où ?». Il est 20h45 à l’horloge du stade Vélodrome quand joueurs et staffs techniques des deux équipes rentrent sur la pelouse. Les spectateurs ont les yeux rivés sur la bande de pelouse qui mène aux bancs de touche. A la recherche de l’idole. «Il est là ! Il est là ! Il passe derrière le drapeau argentin». Mission accomplie, on a trouvé Diego Maradona. Une fois la première curiosité de la soirée satisfaite et la Marseillaise chantée à tue-tête, les équipes se mettent en place pour donner lieu à un deuxième moment d’excitation. «Génial, Messi va jouer la première mi-temps de notre côté» se réjouit un gamin, un bonnet de l’OM enfoncé jusqu’au yeux. Il est 21h, le match peut commencer.

La première demi-heure est aussi ennuyante que le froid est glacial. Le public entame un «qui saute pas n’est pas marseillais» pour se réchauffer. Pas vraiment de circonstances certes, mais difficile d’encourager des bleus totalement amorphes. Les argentins se montrent supérieurs tactiquement et surtout techniquement. Sans forcer. 21h40 : Gutierrez ouvre le score. Les supporters argentins explosent, les français désespèrent. La seconde mi-temps tourne à la leçon de football. Messi et Agüero, attaquants de poche, donnent l’impression de jouer contre des moins de 18. Abidal est à la rue, Ribéry transparent, Gourcuff à bout de souffle. Domenech sort Anelka pour Benzema qui rentre sous la bronca du Vélodrome. Ce sera l’unique changement effectué par le sélectionneur des bleus qui n’a apparemment toujours pas compris à quoi servent les matchs amicaux. Maradona fait, quant à lui, rentrer Tevez qui joue les déménageurs aussitôt entré en jeu. Son premier ballon touché, il donne la balle à Messi qui se charge du reste. 82ème minute : 2-0.

«C’est l’humiliation» lance un supporter français. Les «olés» du public français accompagnent désormais chaque passe des joueurs argentins. Ils baladent des bleus qui ne courent même plus. Les premiers «Domenech démission» se font entendre. Difficile pourtant d’imputer une défaite à un entraîneur quand tous ses joueurs, à l’exception peut-être de Diarra, ont été mauvais. Et Domenech n’a ni l’aura de Maradona, ni le talent de Messi dans son effectif. Mais le contraste entre les deux formations était tel hier soir, au niveau de l’engagement comme de la maîtrise technique, que le besoin de donner un nouveau souffle à l’équipe de France relève aujourd’hui de l’évidence.

Lyon montre la voie

Vainqueur de la Fiorentina 2-1, Lyon s’est qualifié avec la manière pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions. Bordeaux affronte ce soir Chelsea et se surprend à rêver d’épiques joutes européennes. Dans le même temps, Marseille tentera d’accrocher un résultat à Anfield Road dans la course à l’UEFA.

Facile. Telle est l’impression qu’ont dégagé les Gones dans leur bataille de Toscane. Face à des Florentins pourtant pas déméritants, l’OL n’a jamais réellement paru en difficulté, et réalise facilement la passe de six. Solide dans les duels et dans la conquête du ballon, l’équipe de Puel peut logiquement espérer un bel avenir dans la compétition.

Benze-mamma-mia!

Encore une fois, on a eu le droit à du très grand Benzema. Passeur sur le premier but de Makoun, buteur solitaire sur le second, Benzema détonne à chaque sortie et s’assume, surprend à entrenir une maturité rare à l’aube de ses 21 ans. Ses contrôles et ses prises de balles sont d’une fluidité sans comparaison en Europe, et son réalisme devant le but en fait l’un des tout meilleurs à son poste au niveau mondial. Oui, il y a une Benzema-dépendance à Lyon. Mais quand Benzema régale de cette manière, aucun de ses coéquipiers, tous amoureux de football et de beau jeu, ne peuvent jalouser un tel diamant, une pépite qui foule tous les week-end les pelouses de L1.

Une équipe-type est née

Hier, Puel a semblé enfin tenir une équipe solide et compacte dans tous les aspects du jeu, même si tout n’a pas été parfait. En défense, Grosso a sorti un très gros match sur le flanc gauche, et Mensah, pour sa rentrée après sa blessure, s’en est très bien sorti sur le côté droit. Au sein de la charnière centrale Cris-Boumsong, souvent décriée, soyons positif : elle a plutôt bien tenu le choc face au duo Gilardino-Mutu. Alignant le 4-3-3 à la lyonnaise, Puel a mis en exergue ses ailiers infatigables, Govou et Keita, auteurs d’un match correct, et laissé libre un capitaine exemplaire, electron libre brésilien auteur de deux superbes coups francs sur la barre, l’indispensable Juninho. Makoun buteur et Toulalan impeccable, comme à son habitude, rajoutons Benzema en pointe, cette équipe lyonnaise en terre florentine avait un faux air d’outsider européen face aux cadors anglais et espagnols.

« Le meilleur match de la saison »

Claude Puel n’a pas mâché ses mots à l’issue de la rencontre : « le meilleur match de la saison » Pour l’entraîneur olympien, « L’OL a livré un gros match de coupe d’Europe, un match de qualité « . Il ajoute, satisfait :  » la rencontre a été très vivante avec des occasions de part et d’autre, mais je ne pense pas que ce soit dû à des faiblesses, mais plutôt à la qualité des deux formations. Gagner à l’extérieur, avec la manière, c’est parfait. On a fait un très gros match dans tous les domaines « .
L’OL est encore loin des grands clubs européens, loin des étoiles de Manchester, de Barcelone et de Chelsea. Le combat face aux Grands se déroulera dans quelques mois. D’ici là, les Gones récupéreront quelques blessés. Peut être épaulés des Girondins, l’OL tentera alors modestement d’entrer dans la légende.

2008, l’odyssée de l’Espagne

Tennis, football, cyclisme… Cette année, l’Espagne a conquis des titres sur tous les tableaux. Retour sur cette année festive, où sous un soleil de plomb, règnait un doux air de corrida.

Football. Quarante-quatre ans que la Selecciòn n’avait pas tutoyé les étoiles. En remportant son deuxième titre majeur, après l’Euro 1964, l’équipe de Luis Aragonés est indéniablement rentrée dans la légende, celle des très grands d’Europe. espagne.jpg Durant cet été 2008, invincible, l’armada espagnole démontrait un jeu séduisant et vif, s’appuyant sur une génération dorée : celle des Fernando Torrès, des Cesc Fabregas et des Iker Casillas. Ridiculisant par deux fois la Russie d’Arshavine par un écart de trois buts (4-1, 3-0), pourtant belle de jeu et de talents, l’Espagne a survolé l’Euro 2008 de sa grâce et de son beau football. Xavi, désigné meilleur joueur et Villa sacré meilleur buteur, c’est toute une nation qui exulte sous les couleurs d’un soleil rougeoyeant.

Tennis. L’année espagnole, petite balle jaune parlant, ne se résume pas à un joueur. Hier, à Mar Del Plata, avec un Nadal blessé, les guerilleros Espagnols, Fernando Verdasco en tête, sont venus à bout de la grande Argentine de David Nalbandian et de Juan Martin Del Potro. Un véritable exploit, quant on sait l’influence de Rafa au sein de l’équipe espagnole, que d’aller chercher ce troisième saladier d’argent sur les terres argentines. Nadal.jpg
Et que dire de l’année Nadal ? Vainqueur pour la quatrième année consécutive à Roland Garros, Rafael Nadal a surtout marqué les esprits en venant à bout de Roger Federer sur le gazon de Wimbledon, pourtant le terrain de prédilection du suisse. Deux titres en tournoi du Grand Chelem donc, mais aussi le titre olympique, qui lui consacrera en plus d’une aura nationale déjà très forte, une place de numéro un mondial. La légende Nadal est née.

Cyclisme. On a coutume de dire que trois courses cyclistes sont au-dessus du lot : la Grande boucle (France), le Giro (Italie) et la Vuelta (Espagne). sastre.jpg Trois Tours pour deux vainqueurs espagnols en 2008 : Carlos Sastre sur le Tour de France et Alberto Contador sur les Tours d’Italie et d’Espagne. A ceux-ci s’ajoute Samuel Sanchez qui remporte le titre olympique dans la course sur route à Pékin. L’Espagne est en roue libre.

Et ailleurs. Jeux Olympiques, toujours. Basket-Ball. Dans une finale épique, les Espagnols de Pau Gasol s’inclinent de peu face aux stars de la NBA (118-107). Le meilleur gagne mais l’Espagne brille.
En Formule 1, Fernando Alonso déçoit et termine l’année à la sixième place. Curieusement, sur la fin de la saison, alors que ses compatriotes brillaient dans d’autres sports, lors d’un été ibérique flamboyant, le pilote de Renault revenait dans la course et gagnait des Grand Prix (Singapour et Japon). En 2008, l’Espagne ne pouvait décidément pas perdre du terrain.

« Zubar est-il vraiment défenseur? »

Sur sa fiche technique, le poste du joueur de l’Olympique de Marseille semble clairement défini : défenseur central. Sur le terrain pourtant, Ronald Zubar ne défend rien du tout.

Noël avant l’heure. Au moment de poser ses valises à Marseille en provenance du Stade Malherbe de Caen en 2006, Ronald Zubar était présenté comme un grand espoir du football français. Hier soir, le seul vrai espoir des supporters olympiens, c’était surtout de ne plus le revoir sous leur maillot fétiche. Car une fois de plus, le Guadeloupéen s’est fendu d’une énorme bourde, en délivrant une magnifique passe décisive de la tête…au Lillois Bastos, à peine surpris du cadeau de l’ami Ronald, qui n’attend jamais Noël pour faire plaisir aux attaquants adverses.

Les « zubarades ». Des boulettes si fréquentes d’ailleurs que le journaliste du quotidien « La Provence » Mario Albano n’hésite plus à les qualifier de « zubarades ». Ne vous détrompez pas pour autant, la palette technique de l’ancien international espoir ne se limite pas à une série d’erreurs grossières. En plus, il dispose en effet de relances catastrophiques, d’un placement souvent douteux et d’un timing totalement improbable, qui lui a permis hier soir de feinter son gardien Steve Mandanda sur le premier but Lillois.

Ronald et ses complices. Il faut cependant relativiser l’abattage de Ronald Zubar. Car ce dernier bénéficie de l’apport indispensable de quelques complices. D’abord ses co-équipiers Hilton ou Erbate qui, s’ils ne suivent pas systématiquement son exemple, s’appliquent au moins à le laisser mijoter ses « zubarades » en toute quiétude. Mais aussi et surtout son entraîneur Eric Gerets qui, en plus de ne pouvoir s’empêcher de l’aligner tous les week-end ou presque, prend sa défense en donnant du « vous avez tort de le siffler » ou encore « c’est un futur grand joueur de ce championnat ». Peut-être parce que Zubar le fait rire. A croire que quand on s’appelle Ronald, on est forcément un clown.