Sportif et politique, Joël Abati donne son nom à un gymnase

La commune de Clapiers a officiellement inauguré hier soir, mercredi 9 décembre, son gymnase en lui donnant le nom de Joël Abati, joueur de handball au palmarès impressionnant.

Le handball est à l’honneur dans la région. D’un côté, Montpellier utilise l’image de Nikola Karabatic, sacré meilleur joueur mondial en 2007, pour représenter la ville. Au détour de chaque rue, fleurissent des affiches du champion mettant en avant des valeurs sportives comme la fraternité, le respect et la réussite. D’un autre, les gymnases baptisés du nom des hommes de Canayer se multiplient. Après la halle des sports « Laurent Puigségur » à Jacou et le complexe « Nikola Karabatic » à Frontignan, c’est au tour de Clapiers de faire honneur à un joueur du MAHB.

C’est dans une ambiance festive que Joël Abati donne son nom au complexe sportif de la ville de Clapiers, située à 5 km de Montpellier. Entouré de ses anciens acolytes, Jo se dit « fier de l’honneur que lui] fait [sa] commune ». Et de rajouter : « c’est dans les petits gymnases que l’on créé les grands champions ». Encourageant ainsi les dizaines d’enfants présents qui rêvent à leur tour de devenir des grands. Les différents officiels parmi lesquels Pierre Maurel, l’édile de Clapiers, Robert Molines, le président du MAHB, et Jacques Martin, l’élu chargé des sports à l’Agglomération de Montpellier, n’ont pas tari d’éloges sur Joël Abati. Ils ont d’abord félicité le joueur à la carrière et au palmarès importants. Ce dernier collectionne les titres et les médailles : deux titres de champion du monde et un de champion d’Europe, une médaille d’or aux Jeux olympiques en Chine, entre autres. Sans oublier qu’il a été élevé au grade de chevalier de la Légion d’Honneur en 2008. Le champion à l’œil de tigre, rafle tout et avoue ne pas aimer perdre. Quitte à malmener quelque peu ses adversaires. Pierre Maurel évoque une anecdote amusante à propos de celui que l’on surnomme « le Révérend » : « à la fin de chaque match , il va se confesser pour se faire pardonner. Or, le prêtre lui dit qu’il ne faut pas tendre l’autre joue et l’invite à multiplier les pains. Pour la bonne cause ! ». Petite histoire mise en scène dans une vidéo sur le site [Youtube.

Mais, c’est avant tout l’homme qui est célébré. « Quand on est fier de ses concitoyens, on les met en avant » souligne le maire. Robert Molines juge que Joël est « un grand monsieur, un individu avec des qualités morales. Quelqu’un de bien ». Il représente « des valeurs essentielles comme la fidélité, l’amitié et la tolérance » ajoute le représentant de l’Agglomération de Montpellier. Natif de Fort-de-France en Martinique, il encourage le multiculturalisme et l’échange.

Aujourd’hui, une nouvelle carrière s’ouvre à lui. C’est avec un engagement politique et citoyen qu’il commence sa nouvelle vie professionnelle. Selon le site Sportweek.fr, Joël Abati aurait déclaré : « j’ai toujours aimé la politique et je suis passionné par ce nouveau challenge. Il m’était difficile d’en parler auparavant, compte tenu de mon devoir de réserve quand j’étais joueur. Aujourd’hui je peux m’investir à fond dans le projet. » D’une part, révèle Jacques Martin, « il sera le représentant de la vie sportive dans le prochain conseil de région ». D’autre part, sur la demande du président du Conseil régional, Georges Frêche, il sera candidat aux prochaines élections régionales à ses côtés.

Après les discours et les différentes annonces, place à la musique et à la danse. Après la remise de la médaille de la ville à Joël, un groupe antillais, Kawak, est venu animer la fin de soirée. La mairie de Clapiers a fêté son champion jusqu’au bout : un grand buffet a été préparé avec attention. Au menu : gourmandises et saveurs des îles.

Georges Frêche, le lion et le renard…

Le Conseil d’agglomération a bien eu lieu ce mardi 27 octobre. Mais cette fois, pas de joute verbale ni de pique lancée à ses adversaires. La faible opposition présente à cette assemblée pourrait suffire à l’expliquer ; mais la raison tient plutôt en ce que Georges Frêche sait voir au loin, et prépare déjà le terrain pour les prochaines échéances électorales… Analyse en cinq points.

Georges Frêche voit la vie en rose

Malgré « une situation économique très difficile » prévue en 2009, voire même en 2010, le président de la région Languedoc Roussillon a tenu à communiquer à chacun, hier mardi 20 janvier 2009, ses intentions et ses espoirs pour les années à venir.

Le parc des exposition paré des couleurs de la région est empli d’une assemblée venant au spectacle. Pile à l’heure, Georges Frêche fait son apparition pendant que le DJ lance la célèbre Foule Sentimentale d’Alain Souchon, histoire de donner le ton d’une cérémonie de vœux qui sera tout en émotion et plutôt clémente pour les adversaires politique.
L’élu régional choisi tout d’abord de se démarquer avec humour de l’État qui « en Languedoc Roussillon, ne s’intéresse qu’à Marseille » et même de tout bord politique en prônant une activité régionale pas de gauche ni de droite.
Pour sa région, il assure « vouloir refonder complètement l’économie », pour laquelle quatre secteurs sont prépondérants et à développer : la viticulture car « si on perdait la vigne on perdrait notre âme » ; le bâtiment et les travaux public ; l’artisanat ; et bien sûr le tourisme. Sur ce dernier point, il est intarissable, et flatte l’orgueil de l’auditoire en vantant les beautés du Sud de la France.
« Tout le reste est à supprimer » affirme-t-il, car bien que certains secteurs survivent encore, les habitants du Languedoc Roussillon doivent utiliser leur intelligence et leur brillance pour faire table rase du passé et apprendre d’autres métiers, se lancer dans d’autres secteurs en s’appuyant sur les pôles d’excellence de la région.
C’est un Georges Frêche conscient des enjeux du 21ème siècle qui présentait ses voeux hier soir, jonglant avec une certaine habilité avec la mondialisation, les pôles d’excellence, le haut débit et les nouvelles technologies.
Pourtant, en plus de cinquante minutes de discours, il parvient à placer à plusieurs reprises que la situation sera très délicate en 2009.
Enfin, il termine son intervention par un hommage à Barack Obama, Président des États-Unis tout fraichement assermenté, aux Américains morts pour la France et à ceux qui se battent pour un monde plus juste : « Tous ensemble, nous sommes une force immense, qui finira par vaincre ».

La Frêche atittude

Mais un discours de Georges Frêche, c’est avant tout une représentation. Au-delà de toute considération idéologique sur ses propos, il est un homme qui se revendique proche des citoyens et qui se targue de leur parler avec un langage qu’ils comprennent. Son franc-parler conjugué à son culot donne souvent des phrases mémorables. Morceaux choisis :

 « Comme le disait mon ami Mao, on ne peut compter que sur soi »

 « Un chef d’entreprise, qu’il soit Français, Parisien ou Toulousain… »

 « Si vous attendez que Jospin ou Fillon créent des emplois à Montpellier ou à Nîmes, vous pouvez encore attendre longtemps, ne vous faîtes pas d’illusions »

 « Sarkozy, j’ai rien contre, j’ai pas voté pour lui je vous le dis, mais bon… »

 « La conclusion, je la mettrai sous l’égide de mon ami Alexandre, Alexandre le Grand »

 «  Il n’y a que 20 % de la population qui n’est pas entre les rails et la mer, si ça continue dans 10 ans quand on leur enverra des cars, on leur mettra des plumes et ils danseront, comme les Navajos en Arizona »

« Hélène Mandroux est la femme que j’ai envie de suivre »

Double champion du monde de handball avec deux générations différentes – les « Barjots » en 1995 et les « Costauds » en 2001- Grégory Anquetil aurait pu s’essayer à la politique lors des dernières municipales, sur la liste Mandroux. Rencontre avec un néo-retraité qui ne manque pas de projets de reconversion. Il revient sur sa carrière internationale, son engagement politique et son avenir.

Vous avez vécu deux générations en équipe de France, les Barjots et les Costauds, laquelle vous a le plus marqué ?

Les Barjots ! Les débuts sont toujours plus intenses. Ca restera l’équipe la plus contestée, on a dérangé tout le monde. C’était une équipe de cœur, de passion, qui a vécu dans la douleur, systématiquement en conflit : procés, plaintes, gardes à vue… On a failli tous se battre, un truc de malade ! On n’a pas eu le droit à la Légion d’honneur avec les Barjots, contrairement aux Costauds. Aujourd’hui tout ça est enterré, on est amis et on se revoit à l’occasion.

«La veille de la finale 95, on s’est couché à 4 heures du mat’!»

Cette équipe a réussi dans l’adversité.

Non, dans la douleur. Notre mode de fonctionnement était illogique : comment réussir en faisant tout à l’envers. Je n’ai jamais revu ça de ma vie et aujourd’hui encore je ne comprends pas comment ça a pu marcher. Par exemple, la veille de la finale du championnat du monde 1995 (ndlr : victoire de la France contre la Croatie 23 à 19), on s’est couché à 4 heures du matin. Quand il fallait s’entraîner, on n’était pas aux entraînements. Quand on devait prendre l’avion, la Fédération réservait des places sur trois vols parce que personne n’était là pour le premier.

La reconversion d'un
Et avec les Costauds ?

Avec les Costauds, c’était beaucoup plus professionnel, plus cadré. Mais la meilleure équipe reste les Barjots, où tous les postes étaient doublés et où il y avait un talent fou.

Ce sont donc deux époques radicalement différentes ?

Quand j’ai commencé, je voulais croquer la vie à pleines dents. Je me sentais comme un poisson dans l’eau avec les Barjots. J’ai commencé à être vraiment professionnel à l’age de 26, 27 ans (ndlr : dix ans après ses débuts professionnels). Avant, je m’amusais. Avec la naissance de mon fils, à 28 ans, j’ai dû me calmer.

«Arrêtons de prendre les gens pour des cons, l’étranger on y va pour l’argent»

Vous avez été fidèle à Montpellier pendant toute votre carrière professionnelle, vous n’avez jamais été tenté par l’étranger ?

Pas du tout. Je n’ai jamais couru après l’argent. Le challenge était de gagner la Ligue des Champions, le plus haut niveau possible en club (ndlr : Montpellier l’a gagné en 2003 contre Pampelune, l’équipe de Jackson Richardson). Arrêtons de prendre les gens pour des cons, l’étranger on y va pour l’argent. Si on propose à un joueur moins de sous pour un championnat soi-disant plus relevé, il n’ira pas.

Vous avez terminé votre carrière de joueur en juin 2007, quel est aujourd’hui votre rôle au sein du club montpelliérain ?

Je suis au service marketing, où je fais la prospection des partenaires. On s’était mis d’accord il y a cinq ans. C’était une continuité logique dans le club.

Comment voyez-vous l’avenir sportif du club ?

Dans les trois ans qui viennent, cette équipe, avec deux ou trois joueurs de plus, peut remporter la Ligue des Champions. Il y a de très bons jeunes. Alexandre Tomas, jeune ailier droit, qu’on n’attendait pas du tout à ce niveau là. Or il est en train de tout casser.

«Le hand, et le sport en général, est un axe de communication»

Appréhendiez-vous cette reconversion ? Le terrain vous manque-t-il ?

Non, je ne l’appréhendais pas. J’avais vraiment envie d’autre chose depuis trois ans. Maintenant je fais partie d’une association multisports où je ne fais pas de hand. Je préfère jouer au foot, pour le plaisir. J’ai également une société à mon nom qui produit du vin, je suis inscrit dans une école privée et je bosse pour Canal Plus. Enfin, d’ici deux ans, j’aurai peut-être une émission de sport sur 7L TV (ndlr : télévision locale de Montpellier).

Le terrain ne vous manque pas ? Vous n’avez pas l’envie d’entraîner ?

Jamais de la vie.

Le sport de haut niveau est très présent à Montpellier. Vous suivez cela avec attention ?

C’est faux. A Montpellier, il y a très peu de sport de haut niveau. Le haut niveau c’est la Première division. J’ai beaucoup d’amis au club de foot. J’aimerais pouvoir emmener mes enfants voir des matchs de Ligue 1 à la Mosson.

Et le rugby ?

Il y a la place à Montpellier pour une grande équipe de rugby. Il y a trois, quatre joueurs qui sortent du lot, la question est de savoir si on pourra les garder.
Le hand, et le sport en général, sont un axe de communication. Si les clubs s’entendent, il y a la place pour tout le monde.

Greg Anquetil, un sportif engagé

«Frêche et Mandroux, c’est un peu l’eau et le feu»

Dans cette reconversion, il y a également votre engagement politique. Pourquoi n’étiez-vous finalement pas sur la liste d’Hélène Mandroux aux dernières municipales ?

Pour être sur une liste, il faut être résident à Montpellier. Or je devais acheter un appartement à Montpellier mais suite à des soucis avec le vendeur, ça ne s’est pas fait. Je me suis donc retiré de la liste.

Etes-vous encarté au Parti socialiste ?

Je ne suis pas encarté mais j’ai des convictions socialistes. De toute manière, avant d’élire un parti, il faut élire des êtres humains. Aujourd’hui au PS, il n’y a personne au plan national pour qui j’aimerais m’engager.

Pourquoi Hélène Mandroux ?

Je connais Hélène Mandroux depuis quinze ans. Au niveau de sa personnalité et sa façon de voir la vie, c’est quelqu’un de très rare. C’est moi qui lui ai proposé de figurer sur sa liste, sans contrepartie. Je suis très content de son élection mais je ne lui demande rien. Frêche et Mandroux, c’est un peu l’eau et le feu. C’est ce qui fait leur complémentarité.

Serez-vous présent sur une liste aux prochaines élections municipales ?

Si la tête de liste du PS ne me convient pas, je ne m’engagerai pas. Hélène Mandroux est vraiment la femme que j’ai envie de suivre.

« Hélène Mandroux est la femme que j’ai envie de suivre »

Double champion du monde de handball avec deux générations différentes – les « Barjots » en 1995 et les « Costauds » en 2001- Grégory Anquetil aurait pu s’essayer à la politique lors des dernières municipales, sur la liste Mandroux. Rencontre avec un néo-retraité qui ne manque pas de projets de reconversion. Il revient sur sa carrière internationale, son engagement politique et son avenir.

Vous avez vécu deux générations en équipe de France, les Barjots et les Costauds, laquelle vous a le plus marqué ?

Les Barjots ! Les débuts sont toujours plus intenses. Ca restera l’équipe la plus contestée, on a dérangé tout le monde. C’était une équipe de cœur, de passion, qui a vécu dans la douleur, systématiquement en conflit : procés, plaintes, gardes à vue… On a failli tous se battre, un truc de malade ! On n’a pas eu le droit à la Légion d’honneur avec les Barjots, contrairement aux Costauds. Aujourd’hui tout ça est enterré, on est amis et on se revoit à l’occasion.

«La veille de la finale 95, on s’est couché à 4 heures du mat’!»

Cette équipe a réussi dans l’adversité.

Non, dans la douleur. Notre mode de fonctionnement était illogique : comment réussir en faisant tout à l’envers. Je n’ai jamais revu ça de ma vie et aujourd’hui encore je ne comprends pas comment ça a pu marcher. Par exemple, la veille de la finale du championnat du monde 1995 (ndlr : victoire de la France contre la Croatie 23 à 19), on s’est couché à 4 heures du matin. Quand il fallait s’entraîner, on n’était pas aux entraînements. Quand on devait prendre l’avion, la Fédération réservait des places sur trois vols parce que personne n’était là pour le premier.

La reconversion d'un
Et avec les Costauds ?

Avec les Costauds, c’était beaucoup plus professionnel, plus cadré. Mais la meilleure équipe reste les Barjots, où tous les postes étaient doublés et où il y avait un talent fou.

Ce sont donc deux époques radicalement différentes ?

Quand j’ai commencé, je voulais croquer la vie à pleines dents. Je me sentais comme un poisson dans l’eau avec les Barjots. J’ai commencé à être vraiment professionnel à l’age de 26, 27 ans (ndlr : dix ans après ses débuts professionnels). Avant, je m’amusais. Avec la naissance de mon fils, à 28 ans, j’ai dû me calmer.

«Arrêtons de prendre les gens pour des cons, l’étranger on y va pour l’argent»

Vous avez été fidèle à Montpellier pendant toute votre carrière professionnelle, vous n’avez jamais été tenté par l’étranger ?

Pas du tout. Je n’ai jamais couru après l’argent. Le challenge était de gagner la Ligue des Champions, le plus haut niveau possible en club (ndlr : Montpellier l’a gagné en 2003 contre Pampelune, l’équipe de Jackson Richardson). Arrêtons de prendre les gens pour des cons, l’étranger on y va pour l’argent. Si on propose à un joueur moins de sous pour un championnat soi-disant plus relevé, il n’ira pas.

Vous avez terminé votre carrière de joueur en juin 2007, quel est aujourd’hui votre rôle au sein du club montpelliérain ?

Je suis au service marketing, où je fais la prospection des partenaires. On s’était mis d’accord il y a cinq ans. C’était une continuité logique dans le club.

Comment voyez-vous l’avenir sportif du club ?

Dans les trois ans qui viennent, cette équipe, avec deux ou trois joueurs de plus, peut remporter la Ligue des Champions. Il y a de très bons jeunes. Alexandre Tomas, jeune ailier droit, qu’on n’attendait pas du tout à ce niveau là. Or il est en train de tout casser.

«Le hand, et le sport en général, est un axe de communication»

Appréhendiez-vous cette reconversion ? Le terrain vous manque-t-il ?

Non, je ne l’appréhendais pas. J’avais vraiment envie d’autre chose depuis trois ans. Maintenant je fais partie d’une association multisports où je ne fais pas de hand. Je préfère jouer au foot, pour le plaisir. J’ai également une société à mon nom qui produit du vin, je suis inscrit dans une école privée et je bosse pour Canal Plus. Enfin, d’ici deux ans, j’aurai peut-être une émission de sport sur 7L TV (ndlr : télévision locale de Montpellier).

Le terrain ne vous manque pas ? Vous n’avez pas l’envie d’entraîner ?

Jamais de la vie.

Le sport de haut niveau est très présent à Montpellier. Vous suivez cela avec attention ?

C’est faux. A Montpellier, il y a très peu de sport de haut niveau. Le haut niveau c’est la Première division. J’ai beaucoup d’amis au club de foot. J’aimerais pouvoir emmener mes enfants voir des matchs de Ligue 1 à la Mosson.

Et le rugby ?

Il y a la place à Montpellier pour une grande équipe de rugby. Il y a trois, quatre joueurs qui sortent du lot, la question est de savoir si on pourra les garder.
Le hand, et le sport en général, sont un axe de communication. Si les clubs s’entendent, il y a la place pour tout le monde.

Greg Anquetil, un sportif engagé

«Frêche et Mandroux, c’est un peu l’eau et le feu»

Dans cette reconversion, il y a également votre engagement politique. Pourquoi n’étiez-vous finalement pas sur la liste d’Hélène Mandroux aux dernières municipales ?

Pour être sur une liste, il faut être résident à Montpellier. Or je devais acheter un appartement à Montpellier mais suite à des soucis avec le vendeur, ça ne s’est pas fait. Je me suis donc retiré de la liste.

Etes-vous encarté au Parti socialiste ?

Je ne suis pas encarté mais j’ai des convictions socialistes. De toute manière, avant d’élire un parti, il faut élire des êtres humains. Aujourd’hui au PS, il n’y a personne au plan national pour qui j’aimerais m’engager.

Pourquoi Hélène Mandroux ?

Je connais Hélène Mandroux depuis quinze ans. Au niveau de sa personnalité et sa façon de voir la vie, c’est quelqu’un de très rare. C’est moi qui lui ai proposé de figurer sur sa liste, sans contrepartie. Je suis très content de son élection mais je ne lui demande rien. Frêche et Mandroux, c’est un peu l’eau et le feu. C’est ce qui fait leur complémentarité.

Serez-vous présent sur une liste aux prochaines élections municipales ?

Si la tête de liste du PS ne me convient pas, je ne m’engagerai pas. Hélène Mandroux est vraiment la femme que j’ai envie de suivre.

Hélène Mandroux rebat les cartes

Hélène Mandroux a été élue maire de Montpellier en obtenant 51.88 % des suffrages le 16 Mars. Elle accorde sa première interview à Montpellierplus. Le maire évoque la répartition des délégations, le rôle que vont jouer Marc Dufour (MoDem) et Jean-Louis Roumégas (Les Verts) dans son équipe municipale et sa candidature à la présidence de l’agglomération lorsque Georges Frêche démissionnera.

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Hélène Mandroux condamne la Chine et tacle Georges Frêche

Suite aux violences au Tibet, le Dalaï Lama en appelle à la communauté internationale.
A Montpellier, la condamnation de la situation tibétaine arrive par la voix de son maire, Hélène Mandroux. Cette prise de position peut paraître mineure au regard du poids diplomatique de la ville par rapport aux forces en présence. Mais à Montpellier, la passion de la Chine est au goût du jour et le communiqué de la Mairie pourrait jouer le trouble-fête, surtout dans les relations entre la maire et le président de l’Agglomération.

« Je condamne fermement les mesures de répression que les forces de l’ordre et l’armée chinoise exercent depuis plus d’une semaine à l’encontre des moines et des civils Tibétains. Cette violence va à l’encontre du respect des droits de l’homme et des engagements internationaux pris en ce sens. Le gouvernement chinois doit rapidement mettre fin à ces actes de répression et prendre des mesures pour ramener la paix sur son territoire. ».

Sobriété, clarté et menace…venant de Montpellier. La maire de Montpellier, Hélène Mandroux se déclare ouvertement contre la répression chinoise au Tibet. La fin du communiqué se fait même menaçante sur la fin : « doit rapidement » sous-entend une urgence et une sanction. Sinon…mais sinon quoi? La mairie enverra-t-elle son unité d’élite ASVP (Agent de surveillance de la voie publique)? Fermer la serre amazonienne aux hordes de touristes chinois?

C’est sur le plan commercial que l’avertissement d’Hélène Mandroux pourrait avoir des conséquences. Les rapports entre la Chine et la ville de Montpellier se tissent de plus en plus d’un fil d’or. Tout commence avec le jumelage avec Chengdu, capitale de la province du Sichuan en 1981. Montpellier organise également la Biennale Internationale d’Art Contemporain Chinois.

Depuis 2002, l’Agglomération de Montpellier, tenue par Georges Frêche, prédécesseur de Mme Mandroux à la mairie, renforce ces liens économiques avec la Chine et notamment Shanghai. Le président de l’Agglo se passionne pour la Chine et pas seulement pour les statues de Mao. Depuis sa tendre jeunesse étudiante, Georges Frêche fréquente les haut cadres du parti communiste chinois, tout en s’opposant à la révolution culturelle de 1964. Une relation dont est née le jumelage avec Chengdu -dont le gouverneur de la Province était appelé à devenir premier ministre-.

Des accords économiques sur la sellette

En 2004, un accord a été trouvé entre le le réseau des incubateurs des entreprises de hautes technologies de la Ville de Shanghai et les pépinières d’entreprises du Centre Européen d’Entreprise et d’Innovation de Montpellier Agglomération (Cap Alpha et Cap Omega). En automne dernier, cet accord a été reconduit pour la durée 2008-2011.

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Hélène Mandroux devait-elle condamner la réaction de la Chine dans la province du Tibet? Diplomatiquement, oui mais commercialement… En s’inscrivant en porte à faux de Georges Frêche, la maire de Montpellier -qui entame son premier mandat issu des urnes- risque de se mettre à dos les autorités chinoises en même temps que le président d’Agglo. Cependant, ce coup porté à la relation sino-montpelliéraine a de grandes chances de rester lettre morte dans la situation actuelle. Les Chinois, entre projet de boycott des jeux olympiques et vidéos rescapées de la censure officielle, ont sûrement d’autres chats et quelques moines à fouetter.

Quand la situation au Tibet connaîtra une accalmie, les dirigeants chinois pourront se pencher à tête reposée sur l’organigramme local. L’agglomération et la mairie restent deux entités distinctes, mais sauront-ils faire la différence. En attendant une éventuelle répercussion sur les accords économiques, Hélène Mandroux entame sa nouvelle indépendance sur les chapeaux de roues. Georges Frêche et sa sinophilie apprécieront…

Grâce à la mosaïque, David Dalichoux ne sera jamais sur le carreau

Place Gambetta, à côté de l’ancienne maison consulaire de Pézenas, David Dalichoux n’hésite jamais à ouvrir les portes de son insolite boutique en carreaux. Ici, tout est en mosaïque : les tables, les tableaux, Mickey et même… le scooter !

David_Dalichoux.jpgSur la mezzanine, un immense cadre avec plusieurs photos : David Dalichoux y pose avec le célèbre sculpteur César, « rencontré par hasard à New York », ou encore avec François Léotard qu’il a connu lors d’une exposition à Marseille. L’ancien maire de Fréjus lui a commandé sa salle de bain. Cependant, le cliché dont David est le plus fier est celui avec Jacques Chirac lorsque le Président de la république lui remet le titre de meilleur ouvrier de France en 1997. « J’avais 26 ans. Cette reconnaissance n’est que personnelle mais ça gratifie, les clients sont en confiance. » La même année, à la Sorbonne, le ministre de l’Éducation nationale, Ségolène Royal, lui remet le diplôme de mosaïste.

Ces distinctions prouvent que David est digne de la lignée familiale. Son arrière grand-père, mosaïste en 1910, reçoit, en 1925, la médaille d’or de « fabriquant de carreaux de mosaïque ». Son grand-père et son père l’initient très tôt à cet art ancestral au point qu’il commence presqu’au berceau : « tout petit, au lieu de faire des puzzles, je faisais des mosaïques ». Puis, il enchaîne avec 3 ans d’école à Narbonne, à la cité technique, un collège classique et professionnel où un de ses profs, un mosaïste italien, l’encourage dans cette voie. Sur ses conseils, David parfait sa formation à l’école de mosaïstes du Frioul à Spilimbergo, près de Venise. De retour en France, après quelques travaux de restauration, il expose ses oeuvres dans tout le département avant de s’installer à son compte. Le succès l’encourage et il ouvre son commerce, Mosaic’Arte, en 1993.

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« Je ne fais pas que de la mosaïque. Je conçois également des carrelages en ciment et je suis d’ailleurs le seul en France à en fabriquer » explique-t-il. Emporté par sa passion, David détaille les étapes techniques de son art : d’abord poser le diviseur – moule métallique qui dessine la forme – puis appliquer les couleurs, le ciment, le mortier, et placer dans la presse. Dans son immense atelier à l’extérieur de la ville, il en possède deux, d’une pression de quarante tonnes chacune. Un mois de séchage est requis pour finaliser l’opération. Son prochain carreau, une effigie de Pierre Richard, encadré dans une pellicule de cinéma : « ce sera pour faire une frise de salle de bain. Un de ses ami a croqué sa tête, je m’inspire de la caricature ». David connaît l’acteur de cinéma depuis près de dix ans : ils sont même devenus amis. La femme du comique se passionne aussi pour la mosaïque, elle a même aidé David et son employé à monter la fontaine de Mare Nostrum à Odysseum. « Georges Frêche est très attiré par la culture grecque, on le voit pour Antigone. Rappelons que les mosaïques datent de cette époque. Il m’a passé cette commande en tant que président de l’agglomération ».

« Papa, t’as eu beaucoup de médailles, toi »
Sa fille, Claire, 5 ans

L’ancien maire de Montpellier est l’exception : la plupart des clients de David sont des particuliers. L’artiste-mosaïste peut tout faire car pour lui, « impossible n’est pas français ». « Un couple m’a commandé une salle de bain alors qu’ils étaient de passage à Pézenas. Ils habitent New York. J’ai également livré une cuisine à un Sétois expatrié au Canada ou encore un Mickey des années cinquante pour une avocate de la région ». En ce moment, David travaille une mosaïque partiellement en or pour un client étranger. Pour limiter les coûts et gagner du temps, il reprend la technique de la pose indirecte, élaborée par le célèbre mosaïste italien Facchina à l’occasion de la décoration de l’opéra Garnier à Paris. Les tesselles sont collées à l’envers sur une toile de jute puis décalquées à l’endroit voulu.

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Quand il finit une oeuvre, il ne s’y attache pas, ce n’est « que matériel » et oublie souvent de les prendre en photo. Malgré cela, son press-book témoigne d’une réelle reconnaissance. Malheureusement, la lignée familiale de mosaïstes s’arrêtera certainement avec lui. Ses deux filles, Salomée, 10 ans, et Claire, 5 ans, ne feront pas carrière dans les petits carreaux, même si elles aiment chiper des tesselles et façonner des dessous de plats pour leurs grands-parents. Elles admirent le travail de leur père, et la petite Claire répète souvent : « papa, t’as eu beaucoup de médailles, toi » ! David se passionne pour son art.

Son voisin de la place Gambetta, Éric Bourneil dit être un « bon copain » depuis qu’il a installé son atelier, Autour de l’arbre, à cinquante mètres de la boutique du mosaïste. Éric est compagnon du tour de France, tourneur sur bois et secrétaire de l’association créateurs et artisans de Pézenas. Avec David, ils font partie des trente-deux personnes à afficher fièrement, sur la devanture de leur boutique, l’écusson je conçois, je fabrique dans mon atelier. David participe aux réunions de l’association, pour être reconnu, et combattre le faux artisanat qui vient de Chine ou d’ailleurs.

David Dalichoux représente bien le symbole de l’artisan qui est aussi, et peut-être avant tout, un artiste.

«Nous ne sommes pas une petite partie jetable de la gauche»

Les Verts de Jean-Louis Roumégas, et la liste d’Hélène Mandroux n’ont pas réussi à s’entendre pour le second tour des élections municipales. Avec 11,12% des suffrages, ils se présentent alliés à la liste Montpellier écologique, sociale, vraiment à gauche conduite par Francis Viguié (5,46%). Explications d’Emmanuel Reynaud, secrétaire régional des verts.

Contre toutes attentes, Les Verts présentent au second tour une liste commune avec Montpellier écologique, sociale, vraiment à gauche.

Oui, la liste de Francis Viguié qui regroupe la LCR, les Collectifs Unitaires Anti-Libéraux (CUAL) et Montpellier Tous Ensemble (MTE). C’est une liste de gauche alternative très diverse, comme ils aiment à le montrer. On a pu se contacter rapidement, car on partage beaucoup de combats. Nos militants se connaissent. Pour le coup, il y avait urgence. Eux comme nous avons du y réfléchir très vite du fait des contraintes légales (dépôt des listes en préfecture mardi à 18H) et logistique (impression des professions de foi et du matériel de vote).

Vous n’aviez jamais envisagé de ne pas fusionner avec la liste d’Hélène Mandoux?

Non, jamais! Si on l’avez envisagé, nous n’aurions pas agit comme ça vis à vis du parti socialiste. Nous avons cru un accord possible, cela aurait été si nous avions eu face à nous des partenaires loyaux. Georges Frêche avait déclaré «vouloir nous faire descendre en dessous des 10%», mais c’était avant le premier tour. Nous avons prouvé que nous étions une force électorale, et les politiques ont le devoir de respecter les gens.

Pendant la campagne, le message que nous passions était qu’il fallait que l’on fasse plus de 10% pour peser, mais qu’ensuite on conclurait une alliance avec Hélène Mandroux pour le second tour. Elle, de son coté, acquiesçait. Au second tour, on va demander aux électeurs s’ils pensent qu’Hélène Mandroux a bien fait d’éjecter les Verts, et donc de dire aux 9000 personnes qui ont voté pour la liste de Jean-Louis Roumégas : «Vous ne m’intéressez pas». Elle les place sur le même plan que les électeurs de Jacques Domergue. Ni eux, ni nos électeurs n’auront droit à la parole. C’est plutôt grave.

Emmanuel Reynaud (à gauche) et les photographes de presse le 9 mars au soir

Quelles sont les conséquences pour vous, d’une entrée dans l’opposition?

Nous avons toujours été pragmatique. Il n’y a pas d’opposition de principe à avoir. En revanche, en cas de désaccord avec la majorité, nous n’aurons pas de compromis à faire. Nos électeurs nous soutiennent. Il n’y aura pas de «vote utile», Hélène Mandroux a déjà gagné. Quand on est dans sa position, agir comme elle l’a fait avec nous est synonyme d’arrogance. En ce qui me concerne, je n’aimerai pas être dans la liste Mandroux à l’heure actuelle, avec ceux qui ont participé à l’éviction de l’écologie de la ville de Montpellier. Qui va nous protéger demain des promoteurs immobiliers? Je ne vois pas ce que le MoDem de Dufour et le PCF peuvent apporter à cette ville.

Les Verts, ne sont pas là pour protéger des pâquerettes! Nous avons un message fort qui concerne la planète, l’environnement, et donc les gens. Je ne comprends pas qu’elle abandonne l’écologie au profit d’une absence de projet pour la ville. Si on en croit la profession de foi de Mandroux, elle est pour l’emploi, pour le logement, pour l’environnement. C’est bien. Comme tout le monde en fait. Le seul message politique que délivre cette liste c’est: «Nous sommes les plus forts, donc on fait ce que l’on veut!».

«Nous avons un problème avec Georges Frêche»

Hélène Mandroux vous a proposé 4 sièges au conseil municipal, au final vous en visez 6 dont 2 accordé à la liste de Francis Viguié. Qu’est-ce que ça change?

La politique ce n’est pas de la comptabilité! Il est question de rester debout, on ne peut pas accepter n’importe quoi. Quand on est élu on représente des gens, en l’occurrence, les 9000 qui ont voté pour nous. Ils l’ont fait pour un projet et c’est pour celui-ci que l’on se bat. Si on ne pèse pas au sein d’une majorité, à quoi ça sert? En étant dans l’opposition, on crée des lignes pour l’avenir. On sera là pour rappeler le message que les électeurs écologistes ont voulu faire passer.

On sera également là pour faire passer un message: «Nous avons un problème avec Georges Frêche». Nous l’avons toujours dit. Ce message sera plus clair si on est dans l’opposition. Honnêtement, le traitement «Frêchiste» réservé à l’opposition, nous ne le souhaitons à personne. Ses méthodes sont presque dignes de la Stasi [[Police Politique de la RDA]] ! Le principe c’est l’intimidation et la menace. Il n’y a aucune humanité dans sa façon de traiter les gens. Il faut admettre que les choses ne sont plus comme ça depuis Mandroux. Contrairement à Frêche, elle est humaine. Profondément.

Pourtant vous ne cessez de pointer sa «déloyauté»

Elle est mal entourée. On se demande qui tire les ficelles dans cette liste, elle s’est tellement contredite! Elle n’a pas cessé de dire qu’elle voulait des verts. Je renvoie au PS les mots de Robert Navarro [[1er secrétaire de la fédération socialiste de l’Hérault]] : «Quand on veut vraiment un accord, on le trouve».

Georges Frêche dit vouloir faire à Montpellier avec cette alliance qui va du PCF au MoDem un «Laboratoire d’un futur parti de gouvernement». Pourquoi le fait-il sans les Verts? C’est ne pas tenir compte des résultats! Nous ne sommes pas une petite partie jetable de la gauche! Nous notre propos n’est pas de faire que Montpellier soit aussi gros que Shangaï. Sans prétention, les verts veulent pouvoir peser sur l’avenir de la planète.

La girouette PS et le vent du Modem

Le vent tourne, la tête du PS aussi. Les alliances et discussions de l’entre-deux tours des élections municipales 2008 révèlent les contradictions idéologiques qui minent un parti socialiste, pourtant gagnant du scrutin.

Débat stratégique au PS

La contradiction la plus flagrante est l’œuvre de l’ancien couple socialiste le plus célèbre, Ségolène Royal – François Hollande. Dès le soir du 1er tour, dimanche 9 mars, la candidate à l’élection présidentielle s’est exprimée en faveur d’alliances avec le Modem. « La gauche doit s’allier partout avec le MoDem » a-t-elle déclaré devant les caméras et les militants. Le lendemain, le premier secrétaire du PS jusqu’en novembre a tenu à nuancer ces propos : « Il ne peut pas y avoir de discussions nationales (ndlr : avec le Modem) ». Se joue donc la future orientation idéologique du PS. Les pontes du parti tardent à prendre position. Georges Frêche, président de la région Languedoc-Roussillon qui négocie son retour au PS et vise un strapontin sénatorial, a fait son choix : « Comme Ségolène Royal l’a déclaré dès dimanche soir, j’appelle moi aussi, pour ce second tour, à l’union avec le MODEM dans toutes les villes et dans tous les cantons de notre région afin d’amplifier le mouvement du premier tour. Avant d’enchaîner, Il faut poursuivre dans cette voie dimanche prochain car se joue, sous nos yeux, le laboratoire d’une prochaine majorité de gouvernement. »
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Ce débat au sujet de la drague du Modem met en exergue, plus que jamais, la problématique du prochain congrès : l’aggiornamento, la rénovation, certes, mais vers quel côté ? Vers le centre, donc vers Bayrou comme le souhaite la frange la plus « libérale » économiquement du PS ? Ou bien vers la gauche, le PCF, les Verts et la gauche anti-capitaliste ?

Des alliances contradictoires

Ainsi la stratégie d’alliance dépend étroitement du bon vouloir du Modem. A Périgueux, le Modem s’est allié pré-premier tour à la liste UMP du très sarkozyste Xavier Darcos, ami personnel de François Bayrou. Il en va de même à Bordeaux où Alain Juppé a été élu dès le premier tour avec le soutien des centristes. Cette position « normande », « ptet ben à droite, ptet ben à gauche », de Bayrou énerve coté socialiste. François Hollande raille cette indécision : « il y a autant de positions du modem que de villes en France ». Les négociations hétérogènes menées au cas par cas, ville par ville, donne un reflet parfait de la problématique socialiste.

Quelques exemples caractéristiques:

A Paris, la liste de Bertrand Delanoë, qui comprenait des communistes, a rapidement décidé de récompenser « la fidélité » des Verts mais a catégoriquement réfuté toute fusion de liste avec le Modem parisien de Marielle de Sarnez. Une option vers la gauche. Le Modem sera de la triangulaire.

Montpellier, géographiquement diamétralement opposée à la capitale, stratégiquement aussi. C’est à la tête d’une liste d’union avec le Modem qu’Hélène Mandroux est arrivée en tête du premier tour avec 47,11%. Situation exceptionnelle, du coup, ce sont les Verts, forts de 11%, qui partiront seuls au second tour, faute d’un accord avec le PS. Un échec des négociations que le parti écologiste attribue à Frêche, confirmant l’orientation « ségoléniste » du PS local : « tout était scellé d’avance : les responsables locaux du parti socialiste ne voulaient pas d’accord. Nous avons appris depuis que c’est Georges Frêche en personne qui a plaidé notre exclusion devant le conseil fédéral du PS hier soir. Le PS obéit à ses exclus » peut-on lire sur le site des Verts montpelliérains.

Autre schéma qui se retrouve fréquemment : une liste PS/PC affronte au second tour une liste Modem/UMP. C’est le cas dans le très symbolique département de la Seine-Saint-Denis. A Noisy-le-Sec, la liste socialiste menée par Elisabeth Guigou a fusionné avec la liste PC et sera confrontée dimanche prochain à une liste UMP/Modem.

La victoire de la gauche lors de ces municipales ne devra pas occulter la rénovation annoncée du parti. Cette nouvelle échéance électorale aura néanmoins permis de confronter le Parti socialiste aux différents courants qui le tiraillent. D’ici novembre et le congrès du PS, le vent peut tourner. Reste à savoir vers quel horizon les divers courants auront emporté le bateau socialiste.