Quel Rugby pour le Nord ?

Clap de fin pour le tournoi des VI Nations 2011 après un mois et demi de compétition (du 4 février au 19 mars 2011). Un tournoi qui aura été, il faut le dire, assez décevant. Retour sur l’état des six nations participantes.

Le Roi est mort, vive le Roi!

Les spectateurs du Centre Court de Wimbledon ont sans doute assisté dimanche à l’une des meilleures finales de l’histoire du tennis sur gazon. Un match en guise de passation de pouvoir entre le n°1 et le n°2 mondial. Rafael Nadal est venu à bout de Roger Federer en cinq sets (6-4, 6-4, 6-7 (5), 6-7 (8), 9-7). Un match épique d’une durée record de 4h48 interrompu trois fois par la pluie.

On aurait pu croire au remake de la finale de Roland-Garros quelques semaines plus tôt lorsqu’après 1h30 de jeu, Nadal menait déjà deux sets à rien. C’était sans compter sur la ténacité de Federer qui gagnait les troisième et quatrième sets au terme de deux tie- break d’anthologie, avant de plier dans le cinquième, tandis que la nuit s’invitait sur le court.
« Hier, il était le champion de Wimbledon, demain il sera moralement le numéro un » titrait lundi le quotidien sportif espagnol AS. Dimanche soir, le « roi de la terre battue » s’est tranformé en « maître de l’herbe ». Le duel Federer-Nadal a peut-être définitivement basculé en défaveur du Suisse qui, décidément, éprouve toutes les difficultés du monde à jouer contre l’Espagnol.

« Là je suis cassé, ce match me fait très mal »

« La plus dure défaite » de sa carrière. Quelques minutes après la rencontre, le Suisse laissait percevoir une profonde détresse : « Là, je suis cassé. La déception est incomparable avec ma lourde défaite à Roland-Garros. Ici, c’est le désastre. Ce match me fait très mal. » En effet, Roger Federer vit une saison cauchemardesque. Malade (mononucléose) et battu en demi-finale de l’Open d’Australie par Novak Djokovic, humilié par Rafael Nadal à Roland-Garros et dépossédé de son bien dimanche à Wimbledon, le Suisse n’a plus que l’US Open pour éviter une saison blanche en Grand Chelem. Même un cinquième titre à Federer, battu dans son
Flushing Meadows, synonyme de treizième sacre lors d’un tournoi majeur et qui le rapprocherait un peu plus du record de Sampras 14, risque d’être insuffisant pour conserver une place de n°1. Un trône qu’il occupe depuis le 4 février 2004.

Royal Nadal

Proclamé hier « meilleur joueur du monde » par les médias espagnols, « Rafa » a mis fin à cinq ans d’invincilibité du Suisse à Wimbledon. Le Majorquin est devenu le premier Espagnol à remporter le tournoi depuis Manolo Santana en 1966 et le premier à réaliser le doublé Roland-Garros Wimbledon depuis Borg en 1980. En battant Federer dans son « jardin », Nadal, 22 ans, frappe un grand coup sur la hiérarchie du tennis mondial et son sacre de dimanche prouve qu’il n’est pas uniquement le « roi de la terre battue »

Des gouttes et des bâches

Roland-Garros arrive. Les beaux jours pense-t’on aussi. Que nenni. Quand la pluie s’abat sur la porte d’Auteuil, les couleurs changent. L’ocre de la terre laisse sa place aux couleurs des bâches et des parapluies.

La fin du mois de mai à Paris. Roland-Garros commence et l’on sent germer les prémisses de l’été. L’imaginaire fait rêver… Une belle journée à arpenter les allées de la porte d’Auteuil, on pense voir huit heures de tennis, prendre des coups de soleil et manger des glaces. Mais quand le tournoi parisien copie les traditions météorologiques de son voisin d’outre-manche Wimbledon, l’ambiance y est beaucoup plus maussade. Le mauvais temps n’a pas attendu l’ouverture des portes pour pointer le bout de son nez. Et pas que le bout en ce mardi 27 mai, jour de premier tour.

Sudoku, l’Equipe et salsa pour patienter

Tout d’abord, on prend son mal en patience. Maître mot d’une journée qui s’annonce humide. Une heure après le coup d’envoi, aucune partie n’a pu commencer. Alors, dans les couloirs abrités du court central Philippe Chatrier, fleurissent sudokus, journaux, livres. Les spectateurs venus d’Amérique du Sud ne se laissent pas abattre et offrent aux locaux, mouillés par la pluie, une salsa endiablée sous le son imparfait et atténué d’un téléphone portable.
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«Nous ne vendons ni plus ni moins, mais surtout différemment. Plus de magazines,» confie la tenancière de l’unique kiosque du complexe. «Certains demandent même si nous vendons des livres de poche ou des jeux de cartes. Surtout des jeux de cartes d’ailleurs.» Malgré les ondes qui ne veulent s’atténuer, les divers stands font recette. Les cache-vents siglés Roland-Garros partent comme des petits fours. Le chiffre d’affaire des marques de vêtements marque des points. On cherche à tuer le temps. Pour le moment.

Le Village Roland-Garros, jet-set et businessmen

Dans les couloirs et arcanes plus discrètes de Roland-Garros, le calme règne. Loin du large déploiement de parapluies, les joueurs tentent de rester concentrés. Les jeunes ramasseurs de balle s’agitent près de l’entrée sur le court, aux aguets de la moindre pause dans le déluge. De leur côté, les journalistes présents en nombre, remplissent le restaurant qui leur est dévolu. Au sec.

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Du sec et du luxe. le Village de Roland-Garros, sorte de loges-restaurants chics et branchés. Défilés d’hôtesses, de personnalités de la télé, de la jet-set entourés de grands patrons. Déjeuners d’affaires, opérations marketing, les photographes s’affolent au passage souriant de Sophie Davant. Le tennis et la météo semblent loin des préoccupations.

Les gens ne sont pas du tout patients

Dame Nature ne semblant pas d’âme tennistique, les spectateurs commencent à ronger leur frein. «Avec ce temps, on a beaucoup plus de boulot», explique Lucas Nourry, employé à l’un des Point Info du tournoi. «Les gens ne sont pas du tout patients. Ils se plaignent du manque d’info, du manque d’annonces micro et de points météo. Ils veulent surtout savoir comment se faire rembourser.» En effet, les indications quant au remboursement sont rares … et abusives. Aucun remboursement si le temps de jeu dépasse les deux heures et remboursement intégral uniquement s’il reste inférieur à une heure.
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Du public se distinguent deux écoles quant aux réactions à ces intempéries. Plus on vient de loin, plus on est philosophe. Les latinos dansent. Les Tchèques préfèrent sourire. «Nous sommes à Paris pour cinq jours et déjà deux de pluie. Après un long trajet, c’est embêtant pour nous», concède Alex Reitinger, un Pragois fondu de tennis. «Il n’y a rien à faire, nous allons être patients.»

Une journée plus verte et grise qu’ocre sur les terrains de la porte d’Auteuil. Un avant goût de Wimbledon sur les bords de Seine. Les plus tenaces resteront jusqu’à la tombée de la nuit, croyant en l’éclaircie comme on croit au Père Noël. Naïvement pour les plus jeunes, avec un espoir caché pour les plus vieux.

Enorme Tsonga

Le numéro 2 mondial, le Mallorcain Raphaël Nadal a plié sous les coups de boutoir du Français Jo-Wilfried Tsonga. Le jeune Manceau de 22 ans s’est imposé en trois sets secs (6/2, 6/3, 6/2) en moins de 2 heures de jeu. Longtemps handicapé par les blessures, Tsonga démontre aujourd’hui tout son talent en devenant le premier tricolore à atteindre une finale de Grand Chelem depuis Arnaud Clément en 2001, déjà en Australie. En finale, dimanche matin, il affrontera Novak Djokovic, tombeur du numéro 1 mondial Roger Federer. tsonga-350.jpg

Réaction à chaud du Français :
« Aujourd’hui, tout est rentré. Je voulais lui faire mal, c’état mon objectif et j’ai réussi. J’ai pas de mots, j’ai vraiment fait un gros match dans tous les domaines. J’avais la réussite avec moi et je pense que personne ne pouvait m’arrêter. À la fin, je me suis dit que c’était pas possible. Je ne réalisais pas, je voulais me pincer pour vérifier que ce n’était pas un rêve. Je suis tellement dans mon tournoi. Dans le vestiaire, je le voyais sauter partout. Moi, j’étais décontracté en train d’écouter de la musique et je me suis dit : « mon coco ne te fatigue pas trop car aujourd’hui je suis là. »

Propos recueillis sur Eurosport à l’issue du match.