Musées : les innovations les plus dingues !

Voyager dans le temps, jouer à la balle avec François 1er ou discuter avec des astronautes. Les hauts lieux de la culture n’hésitent plus à utiliser les nouvelles technologies pour appâter le public. Retour sur quelques unes des innovations les plus dingues, à l’occasion de la sortie de la série « Fabre and the City » du musée Fabre.

Comment donner envie d’entrer au musée ? En misant sur la réalité virtuelle. C’est le pari que se sont lancé les conservateurs du monde entier. Impression 3D, lunettes connectés, robots ou simples applications sont autant d’initiatives qui existent et valorisent les circuits touristiques.

Des lunettes d’agent secret pour l’opéra 

Qui n’a jamais rêvé de comprendre les chanteurs d’opéra ? Voilà, chose faite. En France, l’Opéra Garnier, comme le Musée du cinéma, se déguste avec une monture sur les yeux. Connectées via l’application Opéra Touch, elles permettent aux spectateurs de lire les sous-titres et d’accéder aux partitions, intrigues et biographies des artistes en temps réel, sans les quitter du regard. Une expérience en semi-immersion qui invite les plus novices à écouter Carmen, sans rechigner. Plus d’excuses possibles.

L’Opéra Garnier, à Paris, s’est transformé en salle de cinéma. On vous y propose une paire de lunettes un peu spéciales.

Des robots-guides

En Angleterre, l’art rime avec robots. En 2014,  inspiré du film la Nuit au musée, des automates téléguidés et équipés de caméras ont guidé les plus curieux à travers le Tate Britain, en pleine nuit. Du canapé ou du pub d’à côté, via leur téléphone, les volontaires ont pu découvrir le décor d’un lieu vide de ses visiteurs. Une seule contrainte : dicter à l’heureuse machine la marche à suivre. C’est sans crainte, les robots choisis possédaient tous des détecteurs d’obstacles ainsi que des lampes à LED. L’expérience plébiscitée par le public, serait refaite dans les années à venir.

Attention, pilotage de robots à distance en cours. Crédit : Tate Britain Museum

Une chase au Pokémon

Pour les fans de Pokemon Go, le musée national de Singapour se transforme en un lieu de capture. Avec, l’exposition « Story of the Forest » et sa fresque de 69 dessins de la collection William Farquhar d’histoire naturelle, les visiteurs, toujours munis de leur smartphone, attrapent les diverses plantes et animaux présents dans le musée. À chaque prise, l’application connectée fournit des informations sur l’espèce, sa rareté, son habitat et son régime. Le but pour l’explorateur, est d’en collecter le plus possible. Une manière ludique de s’informer sur l’exposition.

Des hologrammes

Et les hologrammes ? En Floride, au Kennedy Space Center, des astronautes de la NASA ont pu parler à coeur ouvert et raconter leurs fortunes et mésaventures pour « Heroes and Legends », en juin 2017. Pourquoi se sont-ils lancés dans le programme spatial ? Qu’est-ce qu’une sortie dans l’enfer ? Autant de questions auxquelles ne pouvaient malheureusement répondre les raies manta du Musée d’Histoire naturelle de Los Angeles. Pourtant elles aussi, accessibles en 3D. La même année, le temps d’une exposition inédite, intitulée « The Blu », les touristes, casques visés sur la tête, ont pu manipuler les baleines et se frotter aux fonds marins. Il ne manquait que la parole aux vertébrés.

Heroes and Legends

Les visites virtuelles de Google

Mais bientôt, il ne sera plus nécessaire d’aller au musée. Depuis 2011, le géant Google étend son emprise sur la culture et s’est lancé sur le projet des visites virtuelles. Des chefs d’oeuvres de 430 institutions, dont 26 françaises (château de Chantilly, de Chambord…), sont d’ores et déjà disponibles sur Google Art Project, où l’on y découvre plus de 40 000 oeuvres en haute définition. D’autres sites interactifs comme Giza 3D ou Paris 3D, permettent eux aussi de découvrir les vestiges du passé, ou de survoler survoler Paris. Trop de technologies tueraient-elles finalement les musées ?

Avec Google Art Project, le célèbre moteur de recherche remplacera (éventuellement) les musées.
À Montpellier, c’est le musée Fabre, habitué des technologies, qui lance sa nouvelle série « Fabre and the City », disponible sur tous les smartphones. Au fil des salles, les visiteurs découvrent au travers de sept épisodes, les coulisses du lieu. De la préhistoire à la fin du XVIIIème siècle. Les protagonistes de chaque oeuvre racontent à qui veut l’entendre leurs péripéties. Il paraîtrait que Voltaire et Rousseau sont les plus bavards.

 

Santé: MedinCell, la start-up qui invente les médicaments de demain

Fini les traitements compliqués avec trois prises de pilules par jour. Une start-up montpelliéraine a inventé le médicament en une seule prise. Le 18 octobre dernier à Paris, MedinCell remportait un Trophée PME Bougeons-nous RMC-BFMTV.

Un traitement pour ne plus oublier son traitement. Voilà ce qu’a inventé la start-up MedinCell, installée à Jacou près de Montpellier. Exit comprimés et autres gélules à avaler : on pourra désormais, par injection sous-cutanée d’un gel à longue durée d’action, remplacer les médicaments classiques. Et cette découverte n’est pas passée inaperçue : le 18 octobre dernier à Paris, la PME montpelliéraine remportait le Trophée PME Bougeons-nous RMC-BFMTV de l’entreprise « Créative ».

Le gel Bepo de MedinCell pourrait bien se faire une place de choix parmi les dispositifs innovants dans un futur proche. Pour le patient, une meilleure tolérance et une injection unique qui évite les prises répétées. Les avantages sont clairs : ne pas respecter le traitement prescrit par le médecin, phénomène appelé la non-observance, peut être dangereux et a un coût. Un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) paru en 2015 l’estime à 9 milliards d’euros par an en France et 290 milliards de dollars aux Etats-Unis.

L’idée du gel Bepo émane au départ d’une recherche menée par le CHU de Montpellier et le CNRS. Le cahier des charges : « faire des traitements médicaux plus efficaces, plus confortables, plus abordables et respectueux de l’environnement », explique David Heuzé, responsable de la communication chez MedinCell. Mais aussi réinventer le modèle économique de l’industrie du médicament qui présente « des problèmes dans l’innovation » et génère « une inégalité grandissante dans l’accès aux soins ».

Telle est l’ambition, à la fois très ambitieuse et un peu naïve, mais pourtant.… Dix ans de recherche et développement aboutissent en 2010 au dépôt d’un brevet dans 70 pays. MedinCell tisse un réseau international et met en place des partenariats avec des grands laboratoires pharmaceutiques, dont des « génériqueurs », et des médecins. Sa stratégie économique se veut innovante et garante de son indépendance : une vision long-terme, pas de vente de sa technologie pendant le développement. Les gains se feront sur les produits finalisés. Le mode de management est novateur aussi : chacun des employés – 20 il y a trois ans, 100 aujourd’hui – est actionnaire et prend part à l’évolution de l’entreprise.

Aujourd’hui MedinCell gère sept produits en développement dont un est proche de la commercialisation. Les pays émergents sont ciblés. Le mot d’ordre : « de meilleurs médicaments pour tous ».

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