Jean-François Julliard : RSF indésirable

A l’occasion de l’organisation coordonnée du Off des États Généraux de la presse par Médiapart et Reporters sans Frontières, nous avons rencontré Jean-François Julliard le jeudi 27 novembre 2008. Le jeune secrétaire général de RSF a pris la suite de Robert Ménard il y a deux mois, après avoir œuvré à ses côtés pendant dix ans.
Dans une interview accordée à Haut Courant, il nous livre son sentiment sur les États Généraux de la presse après s’en être vu refusé l’accès, son regard sur la situation de la presse écrite en France. Une position engagée, mais néanmoins tempérée et optimiste.

Il nous explique en quoi RSF s’est trouvé indésirable au sein des États Généraux organisés par le gouvernement :

La soirée du 24 novembre au Théâtre de la Colline, ou « Off des États Généraux de la presse » donnera lieu à un texte commun engageant à la défense de la liberté de la presse, nommé « Appel de la Colline » :

RSF nuance cependant la position alarmiste de Mediapart quant au phénomène de concentration des médias en France :

Le principal danger est représenté par la suppression de la clause de conscience qui faciliterait le renforcement de ces grands groupes plurimédias dont il ne nie pourtant pas la nécessité :

Grâce à son regard éloigné, il considère que la presse française est forte de son indépendance. La crise qu’elle subit ne serait en aucun cas une crise de l’offre, comme l’affirment une bonne partie de la profession ( …..) ainsi que les rapports dont s’inspirent les commissions mandatées par l’Élysée :

Pour Jean-François Julliard, la crise est avant tout économique, la presse subissant de plein fouet la révolution Internet : une fuite des lecteurs qui s’explique d’abord par une crise de confiance née au lendemain du 11 septembre :

A l’heure où « une information dissimulée par un titre de presse serait immédiatement dénoncée et diffusée sur Internet », l’organisation représentée par Jean-François Julliard, particulièrement engagée dans le domaine de la liberté de la presse, se veut malgré tout « confiante dans l’avenir de la presse française ».