The Casual Vacancy : la magie de JKR n’opère pas

C’est l’histoire d’un mec qui meurt. Et puis rien d’autre.

C’est l’histoire du petit village de Pagford, dans le sud de l’Angleterre. Une bourgade comme tant d’autres, avec ses fortes-têtes, ses clans et ses rumeurs. Ses drames aussi. Barry Fairbrother, un membre du conseil municipal, est foudroyé par une crise cardiaque sur un parking. Ses amis le pleurent, ses opposants se réjouissent – en privé, évidemment.

C’est l’histoire d’une opposition sociale, des méchants conservateurs contre les pauvres oubliés des quartiers. Les riches contre les drogués. Les bien-pensants contre les mal-logés.

C’est l’histoire de Krystal. Celle de Fats, celle d’Andrew. C’est le récit de déboires adolescentes, d’espoirs, d’envies, crûment relatés.

C’est l’histoire de Kay. Celle de Cubby, celle de Parminder. Des chamailleries d’adultes, des considérations politiques, des on-dit, des non-dits.

Avec The Casual Vacancy (Une Place à prendre en français) J.K. Rowling, qui signe son premier livre pour adulte, est loin, très loin de l’univers magique d’Harry Potter. Le monde qu’elle raconte est sombre, désespéré, embourbé dans le vice et l’apathie. C’est un roman au ralenti, aux descriptions lourdes. Les multiples changements de point de vue sèment la confusion. Trop de personnages, trop peu creusés s’enlisent dans un cadre qui stagne.

Au final, ce livre ressemble à l’exutoire d’une auteure soulagée d’avoir émergé d’un milieu défavorisé. Une thérapie incontournable ? Allez, la prochaine fois sera la bonne.