Le « ras le bol » des arbitres de L1

Depuis la finale de la coupe de la Ligue, les critiques envers le corps arbitral se multiplient.

Le torchon brûle entre les arbitres de Ligue 1 et les clubs. Toute la semaine, entraîneur et présidents de clubs sont montés au créneau pour critiquer un corps arbitral jugé défaillant. Les polémiques se multiplient et le malaise, déjà bien palpable cette saison, s’est encore agrandi.

La colère de Gervais Martel, à l’issue de la finale de la coupe de la Ligue perdue par Lens contre le PSG samedi dernier au stade de France, avait donné le ton: «Il y a un penalty imaginaire de sifflé. C’est incroyable qu’un arbitre qui est soi-disant parmi les meilleurs arbitres français puisse prendre une telle décision (…) il faut le mettre six mois en National».

Mercredi dernier Antoine Kombouaré en a rajouté une couche, annonçant qu’il allait enfreindre le protocole en ne serrant pas la main des arbitres avant la prochaine rencontre de Valenciennes à Caen. Il compte ainsi protester contre «une nouvelle discrimination» à son encontre, la troisième suspension en un an.

«Mettons leur un chapeau et un costume et prenons les en photos»

Les erreurs d’arbitrages ne sont pas l’apanage de la Ligue 1. Lors de sa conférence de presse hebdomadaire, Rolland Courbis, entraîneur du Montpellier Hérault, s’est également lâché. Revenant sur le penalty donné à retirer puis loupé par son équipe contre Reims, le coach montpelliérain a fustigé le corps arbitral. «Avant, j’avais envie de les aider mais désormais je vais arrêter, je vais être égoïste.» Il ajoute, provocateur comme à son habitude :«Mettons leur un chapeau et un costume et prenons les en photos. Normalement on ne doit pas parler de l’arbitre mais là on ne parle que d’eux». Il ne se fait pas non plus prier pour évoquer l’ensemble des erreurs ayant pénalisé son équipe au cours de la saison.

«Les conséquences de tels agissements sont incalculables et dévastateurs»

Le syndicat des arbitres de football élite (SAFE) n’a pas tardé à réagir et a souhaité «tirer un signal d’alarme pour que chacun retrouve sa sérénité après une recrudescence des dérapages verbaux et lbai_arbitre.gifcomportements agressifs» envers les hommes en noir. Pour le syndicat, remettre en cause «la probité et l’intégrité morale» des arbitres ne peut qu’être néfaste pour le football français. «Les conséquences de tels agissements sont incalculables tant par l’effet dévastateur sur le grand public que par la crise de confiance qu’ils insinuent entre les techniciens du football et surtout par leurs impacts déplorables sur l’arbitrage amateur». Dans ce climat tendu, le SAFE a même écrit à son « ministre de tutelle » Bernard Laporte pour demander sa «protection contre les attaques personnelles, en diffamation et injures publiques»

L’image des arbitres français auprès de l’UEFA ne risque pas de s’améliorer dans ce contexte alors qu’aucun représentant tricolore en sera à l’Euro 2008 en juin.

Marc Batta, ancien arbitre international et directeur national de l’arbitrage souhaite calmer le jeu et rendre les relations moins tendues. «Les insultes personnelles doivent être rejetées par la communauté du football». A quelques heures du très attendu Marseille-Lyon au stade Vélodrome, il n’est pas sûr qu’il ait été entendu. Entre clubs et arbitres, le divorce semble consommé.

Paul Le Guen tient son Paris sans magie

Le meilleur classement du PSG cette saison reste une neuvième place. Juste après la première journée. Le club parisien occupe maintenant la dix-septième position, à égalité de points avec le premier relégable. Une saison noire qui ressemble comme deux larmes de supporters à la précédente édition. L’homme sur le banc reste le même : Paul Le Guen. Arrivé dans la capitale en janvier 2007 tout juste limogé des Glasgow Rangers, il s’inscrivait alors « dans un projet à long terme » avec le PSG. Mars 2008, l’hiver demeure toujours aussi rude pour les Parisiens. Ils viennent de connaitre leur onzième défaite de la saison : 2-0 contre Rennes, pour le compte de la vingt-huitième journée de Ligue 1. Le spectre de la descente multiplie ses apparitions. Malédiction ou opportunité à saisir?

Que faut-il attendre de Le Guen et du Paris Saint Germain ? La fin de saison s’amorce comme une descente aux enfers de la Ligue 2. Le club de la capitale en division inférieure ? Impensable il y a encore quelques années, cette idée se matérialise de plus en plus chaque saison. Lors de la précédente édition, le PSG s’était fait peur mais s’était sauvé in extremis. Pour 2007/2008, à dix journées de la fin, le PSG compte le même nombre de points que le premier relégable, Sochaux. Et ne doit sa dix-septième place qu’à une meilleure différence de buts : – 5 contre – 8 pour le club doubiste.

Paris paye chère sa première moitié de championnat, et surtout son bilan au Parc : six défaites, six nuls pour seulement deux victoires. Paul Le Guen semble avoir oublié la potion qui rendait magique. Pourtant, il a changé les ingrédients, modifié les doses, essayé différentes formations. Les expérimentés (Rothen, Yépes, Armand, Pauleta, les jeunes (Sakho, N’Gog, Sankharé) semblent au même niveau dans ce qui est de ramener des points dans l’escarcelle parisienne. Il y a aussi les erreurs de casting : Digard, Bourillon, respectivement treize et onze fois dans le onze de départ. Zoumana Camara sort du lot et rassure malgré un début difficile. Les valeurs sûres de Paul Le Guen s’effritent : Landreau, héros du maintien en 2007, accumule les bourdes et Rothen fonctionne en courant alternatif depuis son retour en équipe de France. Enfin, l’ex-entraîneur de Lyon se met à dos les supporters en ne faisant pas jouer Pauleta, un crime de lèse-majesté dans le microcosme parisien, surtout pour lui préférer Luyindula.

La Coupe UEFA : le calice jusqu’à la lie

Paul Le Guen apparaît comme le mauvais transfert du PSG. Il devient facile de tirer sur l’ambulancier, venu au chevet d’un grand malade friand de faux guérisseurs. La multiplication des traitements servent davantage de soins palliatifs que d’électrochocs. Le « projet à long terme » de son entraîneur pourrait être le coup de grâce pour le club de la capitale. La descente en Ligue 2 sonne comme un déshonneur pour les supporters parisiens. Cette éventualité n’est pas forcément un drame. Le club serait alors face à un dilemme : monter une équipe de joueurs mercenaires pour une remontée directe ou bâtir une équipe neuve avec de l’envie, au risque dans ce cas de ne pas remonter tout de suite.

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La Coupe de la Ligue arrive comme une éclaircie dans le ciel d’orage des Parisiens mais là encore, le club prend des risques. La finale à disputer contre Lens, autre mort de faim de Ligue 1 en mal de titres, peut laisser des traces physiques et psychologiques en cas de défaite. En cas de victoire, une qualification en Coupe UEFA serait flatteuse mais une charge en plus.

Au delà de toutes les hypothèses, l’objectif principal du PSG reste le maintien en
Ligue 1. Paul Le Guen garde le gouvernail du navire, cap vers le « long terme ». Un projet que l’entraîneur affectionne puisqu’il avait déjà voulu l’instaurer aux Glasgow Rangers, avant d’être remercié sept mois plus tard. Le PSG va devoir agir mathématiquement : peu importe la direction suivie, tant qu’elle rapporte les points dont le PSG ne peut plus se passer.