Loppsi 2 : la contestation continue

Samedi 8 janvier, à l’initiative du collectif Nomades et Citoyens en Mouvement, les militants contre la loi Loppsi 2 se sont retrouvés place de la Préfecture à Montpellier. Un cortège, plus petit que lors du rassemblement du 18 décembre 2010, a manifesté dans les rues de la ville, encadré par un effectif de police conséquent. Le collectif a par ailleurs appelé à une mobilisation nationale le 15 janvier.

Manifestation anti-Loppsi 2

Loppsi 2 : la mobilisation accouche d’un collectif

Plusieurs associations et collectifs se sont réunis ce jeudi 6 janvier au local du Nouveau Parti Anticapitaliste pour se mobiliser contre le projet de loi Loppsi 2. La résistance s’organise autour du rejet de l’article 32 ter A.

Rassemblés en collectif éphémère nommé Nomades et Citoyens en Mouvement, le NPA et Voisins & Citoyens en Méditerranée ont préparé lors de cette réunion la manifestation prévue pour le 8 janvier. La Cimade et l’association Cheyen n’étaient pas présent mais soutiennent ouvertement l’initiative. D’autres mouvements tels que la CNT, la CGA, Solidaires 34 et Don Quichotte sont venus en tant qu’observateurs.

L’article 32 ter A vivement contesté

Le projet de loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (Loppsi) 2, qui sera présenté le 18 janvier prochain au Sénat en deuxième lecture, fait l’objet de vives critiques. Notamment, l’article 32 ter A vise directement les personnes ayant choisi un mode d’habitat alternatif tel que les camions, yourtes et autres roulottes.

Dorian, la vingtaine, vit en camion, « non par nécessité, mais par choix ». Dans son appel, le collectif, créé il y a une quinzaine de jours, dénonce une loi « hyper sécuritaire […] qui méprise, bafoue nos libertés individuelles et publiques et instaure un contrôle généralisé de l’ensemble de la population avec ce nouvel État policier. » Si l’article 32 ter A concerne directement la vie des membres du collectif, ces derniers insistent sur le fait que la loi dans sa dimension sécuritaire concerne chaque citoyen, notamment à travers la vidéo-surveillance.

« On n’est pas malheureux en étant nomade »

DSCF5002.jpgLa conférence de presse s’est rapidement transformée en table ronde autour de la loi et ses travers. Chacun prenant tour à tour la parole pour exprimer ses positions. Claude, de Solidaires 34, dénonce le fait que « tout ce qui est considéré comme hors norme est considéré comme a priori suspect. » Pour Francis Viguié, représentant local du NPA, « il y a un racisme d’État », tandis que Marc Pralon, porte-parole de Voisins & Citoyens en Méditerranée, affirme que la loi créera « plus de précarité et d’insécurité ».

Les protagonistes défendent avant tout un mode de vie. Selon Paul, de l’association Don Quichotte, « on n’est pas malheureux en étant nomade, c’est un projet de vie à part entière et on en est fier. » Ils distinguent ce choix de vie du mal-logement qu’ils entendent dénoncer. À ce titre, l’INSEE a rendu dernièrement un rapport sur la condition du mal-logement en France. Selon l’étude, plus d’un million de ménages vivent dans des habitations de fortune, des logements sans confort ou surpeuplés. Anna, qui vit dans un camion depuis peu, s’indigne : « L’État place des gens dans des HLM miteux et après on vient nous dire que nos logements sont insalubres ! »

Plusieurs collectifs du même acabit se mettent en place dans toute la France et des manifestations s’organisent à Paris, Tours ou encore Orléans. Celle de Montpellier se déroulera ce samedi 8 janvier à 14h. Le rendez-vous est fixé à la préfecture et le cortège déambulera dans les rues du centre ville pour finir, à 16h, à la Comédie.

Étudiants en Angleterre : entre galère financière et mobilisation

Un budget dédié à l’éducation en baisse, des frais de scolarité qui tripleraient d’ici 2012… Les mesures drastiques de la coalition gouvernementale sont loin de satisfaire les étudiants britanniques. Dans la rue, ils ont manifesté à plusieurs reprises leur colère après l’annonce du projet de loi en novembre dernier et semblent déterminés à continuer leur lutte.

La grogne des étudiants anglais est sans précédent. En décidant d’augmenter les frais de scolarité de 3 000 € à près de 10 000 €, le gouvernement formé par la coalition du conservateur David Cameron et de Nick Clegg, libéral démocrate, ne s’est pas attiré la sympathie du milieu étudiant. Un bâton de plus dans les roues de la jeunesse, déjà limitée par des critères de sélection à l’entrée des facultés : en 2010, un quart des 674 000 demandes d’inscription ont débouché sur une admission à l’université.

Un chiffre faible qui risque de s’accentuer avec le triplement des frais de scolarité. «Si je peux aujourd’hui étudier à l’université, c’est uniquement grâce à l’aide de mes parents et au prêt que j’ai dû souscrire au début de mes études, indique Sam Halvorsen, 26 ans, étudiant à l’université ULC de Bristol et fortement impliqué dans les mouvements de l’automne dernier. L’augmentation des frais de scolarité est scandaleuse. L’accès à l’éducation, même dans le supérieur, devrait être accessible à tous par la gratuité.»

Hausse des prêts étudiants, baisse du budget d’éducation

londres.jpgEt la hausse des taux d’intérêt pour le remboursement des prêts étudiants ne fait rien pour arranger les choses: les taux durant les études passeront de 0% à 3%. Après les études, ils seront calculés à partir du revenu de l’étudiant devenu alors travailleur, variant alors de 0% à 9%. Enfin le gouvernement prévoit une baisse du budget dédié à l’éducation en 2011.

«La coupe des budgets engendre une dégradation de la qualité de l’université : moins de temps et d’argent y sont investis. Le projet de réforme est entièrement idéologique, il n’a ni sens politique, ni sens économique, d’autant plus qu’il sera inefficace » ajoute Sam. Il s’appuie sur un dossier de la BBC qui a, selon lui, «montré que la réforme mènerait à une augmentation des coûts généraux d’éducation.»

Une mobilisation étudiante d’envergure…

De quoi réveiller la conscience mobilisatrice de la jeunesse. Les cinq manifestations qui ont eu lieu depuis novembre 2010 en sont le reflet. Ampleur de la mobilisation, confrontations entre étudiants et force de l’ordre dans le centre de Londres, attaque de la Rolls Royce du Prince Charles et de Camilla… des mouvements très inhabituels dans un pays connu pour son flegme et sa courtoisie.

«Le mouvement étudiant est incomparable avec les actions des dernières années. Bien que cela ne soit pas suffisant pour faire changer une cause, la mobilisation reste prometteuse» précise Sam Halvorsen. Les dernières manifestations de cette ampleur dénonçaient des problématiques plus globales, telles que la guerre en Irak ou encore les méfaits de la mondialisation. Pourquoi alors un tel sursaut de la jeunesse britannique ?

… Conséquence d’un rejet politico-social

Clegg_Victory_for_the_Gurkhas.jpgOutre l’envergure du programme d’austérité prévu par la coalition, la trahison gouvernementale a fait bondir les étudiants. Les jeunes qui avaient votés pour Nick Clegg se sentent floués : il promettait dans sa campagne de ne pas augmenter les frais de scolarité. «Certains jeunes ont été surpris de voir Clegg aller à l’encontre de ses promesses électorales. Pour ma part, j’ai toujours pensé qu’il était un politicien carriériste et séduit par le pouvoir. Je ne m’attendais pas à autre chose de la part des Libdems, spécialement après qu’ils aient acceptés la coalition avec les conservateurs» évoque Sam.

Si l’on ajoute à cela le chômage ambiant, la dissolution des services publics, les inégalités et la pauvreté croissante, on comprend mieux pourquoi le mouvement a pris une telle importance. De la à ce qu’il fasse modifier la réforme, rien n’est moins sur. «En 2011, nous allons lancer de nouvelles manifestations et actions étudiantes. On espère une autre vague d’occupation des universités dans le pays, explique Sam Halvorsen. Mais, la clé du mouvement, ce qui pourrait permettre son efficacité, c’est l’alliance entre les étudiants et les syndicats.»

Des Montpelliérains s’opposent à Loppsi 2

Samedi 18 décembre, environ 300 manifestants étaient réunis devant la préfecture de Montpellier. Voici un reportage vidéo sur la protestation contre le Projet de loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure, porté par le député UMP Éric Ciotti.

«Un projet de loi qui stigmatise une partie de la population» est à l’origine de ce rassemblement. Une partie du texte prévoit de détruire tout logement construit sans autorisation, ce qui inclut les habitats de fortune et autres roulottes et yourtes. Les associations et partis politiques étaient présents pour dénoncer une loi qui exproprie sans reloger.

Selon Marie-Hélène, militante au NPA, «il va bien falloir un jour que tout le monde se réveille, toutes nos libertés sont visées.» Les collectifs annoncent de nombreux rassemblements dans les semaines à venir contre ce projet de loi. Il est examiné depuis le 14 décembre dernier en deuxième lecture à l’Assemblée Nationale et fait encore l’objet de débats parlementaires.

Manifestation contre la loi Loppsi 2

La rue continue à se mobiliser dans Montpellier

Face à l’inflexibilité du gouvernement, les manifestants ont continué à scander leurs revendications contre la loi sur les retraites, ce mardi 19 octobre dans les rues de Montpellier malgré cette sixième semaine de mouvement.

A l’approche du vote de la loi sur les retraites par le Sénat prévu avant la fin de la semaine, de la réunion intersyndicale de jeudi et du début des vacances scolaires, les opposants au projet de loi ont battu le pavé tout l’après midi sous un soleil radieux. Devant cette solidarité de façade, les syndicats n’ont pas exprimé un essoufflement, mais des doutes quant à la durée possible du mouvement.

Des syndicats déterminés, d’autres incertains

Nicolas Sarkozy a répété le soir même que « le gouvernement ne cédera pas face à la rue» devant les caméras présentes lors de son déplacement à Deauville. Il est clair que la stratégie gouvernementale est d’attendre les vacances scolaires afin que le mouvement s’essouffle. Mais c’est sans compter sur la détermination des syndicats tels que la CGT, notamment un de ses adhérents, Paul, rappelle que si « les routiers s’y mettent, cela peut encore se durcir ». Cependant, pour lui l’avenir du mouvement est incertain. Dans une autre mesure, le responsable départemental de la CFDT, Jacques Hartiers, a prôné « une ouverture des négociations pour qu’on puisse mettre en place une vraie réforme sur les retraites. » Enfin pour Patrick qui est représentant du Syndicat National de l’environnement, « le mouvement ne va pas s’essouffler, tout le monde n’est pas au rythme des vacances scolaires ». Les points de vue sont différents mais ils expriment dans l’ensemble, une détermination dans la volonté de continuer le mouvement. A noter quand même, que la Confédération Générale des Cadres (CGC) , qui est un syndicat réformiste exprime des doutes sur une efficacité réelle à prolonger les manifestations.

A côté de cette diversité dans les positions syndicales qui pourraient déséquilibrer le rapport de force entre les acteurs sociaux et les membres du gouvernement, les lycéens montpelliérains ont une nouvelle fois exprimé leurs revendications avec détermination. Les étudiants, de leur côté étaient peu présents. Cependant, l’université Paul Valéry a décidé sa fermeture administrative jusqu’à lundi. Suite aux nombreuses surprises survenues lors de ces dernières semaines de mouvement tel que la mobilisation des lycéens, rien n’est encore gagné pour le gouvernement si d’autres forces de contestations prennent le relai dans les réflexions et actions contre ce projet de loi qui fait tant polémique.

Un rassemblement de soutien aux sans-papiers sur la place de la Comédie

La loi sur l’immigration a été adoptée à une courte majorité mardi 12 octobre par l’assemblée nationale. Samedi, le collectif « contre la loi Besson » a organisé une manifestation pour l’abrogation de cette loi qu’il qualifie de « xénophobe ».

Ils étaient une petite centaine vers quatorze heures pour manifester leur opposition à la nouvelle loi sur les sans-papiers. Au milieu des banderoles, des militants distribuent des tracts parmi les badauds, les réactions sont tantôt amicales, tantôt froides mais beaucoup n’hésitent pas à engager la conversation. Certains chantent, et une dame, face aux trois grâces, entonne plusieurs fois un slogan équivoque: « arrêt des rafles, arrêt des expulsions, régularisation de tous les sans-papiers! ». À mesure que les minutes s’égrènent, la foule se fait de plus en plus nombreuse. Un des meneurs, Benoît, membre de la Confédération Nationale du Travail (CNT) est catégorique sur leurs revendications: « le retrait de la loi Besson, la régularisation de tous les sans-papiers et l’application réelle du droit d’asile ». Pour ce responsable, les immigrés seraient victimes du contexte: « Il y a un lien important entre la crise et le durcissement de la politique d’expulsion du gouvernement, on fait des immigrés des boucs-émissaires alors qu’ils ne sont pas responsables de la crise ».

«Jospin a expulsé autant que Sarkozy»

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Mais selon Benoît, le gouvernement ne serait pas l’unique responsable de la situation actuelle des sans-papiers, c’est toute la classe politique gouvernante que le collectif remet en cause: « Nous ne sommes pas anti-sarkozystes. Il y a eu cinq lois en sept ans sur le sujet, par tous les dirigeants successifs. La gauche en premier a agi dans ce sens, Jospin a expulsé autant que Sarkozy, mais en faisant beaucoup moins de communication et de loi là dessus. De toute façon, c’est toujours la même rengaine, le gouvernement expulse vingt mille sans-papiers pendant que trente mille autres arrivent ».
Une demi-heure plus tard, le cortège se met en marche pour rejoindre les rives du Lez et la manifestation contre la réforme des retraites. C’est alors plusieurs centaines de personnes qui s’apprêtent à prolonger la protestation.

La jeunesse sort de sa retraite médiatique

En ce début d’automne, c’est la rentrée pour les aspirants journalistes d’Hautcourant. La promotion 2010/2011 a pris depuis le début de la semaine les rênes du site. Une entrée en matière marquée par l’actualité brulante de la réforme des retraites. En effet, sans parler de jour noir, la manifestation du 12 octobre a démontré une mobilisation importante dans le département. Les compteurs de manifestants se sont emballés pour les syndicats, beaucoup moins dans les rangs de la police.
Dans ce contexte, différents aspects de la mobilisation furent abordés dans nos colonnes, du mouvement général jusqu’à la minorité syndicale, peu visible mais ancrée, représentée par la confédération nationale du travail (CNT). Des sujets éclipsés récemment par l’évolution de la mobilisation vers les lycéens, déjà parties-prenantes le 12 octobre – comme nous le confiait Antoine Stab et Hugo Jolion dans nos pages politiques1. Leurs actions se sont multipliées jeudi 14 et vendredi 15. Sur ces deux jours, une partie importante des établissements montpelliérains a connu des perturbations, entre manifestations spontanées, blocage du tram et parfois affrontements – comme à Nîmes. Leur présence dans l’actualité locale et nationale n’a fait que s’accroitre. A l’inverse, les étudiants montpelliérains se sont montrés plutôt discrets, ce qui leur a valu ce jeudi les railleries de Direct Montpellier. Une absence relative mais peut être pas définitive, le passé ayant parfois montré la montée lente et progressive des mouvements étudiants.

Mais l’actualité ne saurait être que politique, nos équipes seront mobilisées ce week-end pour couvrir les différents événements sportifs. La Heineken Cup avec plusieurs clubs français engagés, la ligue 1 et le match entre le MHSC et Sochaux, le football local et enfin le marathon de Montpellier qui se déroule dimanche.

Un maître mot cette année pour la nouvelle rédaction d’Haucourant, être présente sur tous les terrains et continuer un travail entrepris il y a plusieurs années: rester au cœur de l’information d’aujourd’hui pour devenir les journalistes de demain.

La rue ne prend pas sa retraite

Trottinettes, vélos, rollers, poussettes, caddies, talons aiguilles… Hier après-midi, tous les moyens étaient bons pour battre le pavé. Les manifestants se sont donné rendez-vous à 15h et ont défilé de la place de l’Europe au Corum, pour protester contre la réforme des retraites.

Deux Jean-Claude ont partagé leur avis sur la question. Le premier, retraité de la fonction publique, se sent solidaire « car les retraites ont diminué en quinze ans. On est vieux et tous dans la même galère ». Quant au second, réalisateur indépendant, il en a « marre de cet Etat bling-bling ! On tire toujours sur le lampiste et on ne prend pas l’argent où il est ».

Et même si le Sénat a adopté, ce lundi, l’article concernant le report à 67 ans de l’âge de départ à la retraite sans décote, la mobilisation n’a pas faibli. Bien au contraire. La jeunesse a rejoint ses aînés pour gonfler les rangs du cortège. «Avec les jeunes, on est plus nombreux, estime Mario Feral, coresponsable de la CGT Construction. Ça les concerne et si eux ne manifestent pas, c’est la fin du monde ». Faustine, élève du lycée Clémenceau, est descendue dans la rue pour la première fois depuis le début du conflit. « Je me sens concernée par la réforme des retraites car c’est maintenant que notre avenir se joue ». La présence des lycéens et étudiants héraultais n’a pas été la seule à être remarquée. Les salariés du public mais aussi du privé ont répondu à l’appel des principaux syndicats. Radio France, la TAM, le corps enseignant, les cheminots, ou encore Peugeot, le Crédit Agricole, IKEA et la Fnac brandissaient leur banderole en signe de mécontentement.

IMG_3635.jpgUn mécontentement qui dépasse les frontières montpelliéraines. Certains sont, par exemple, venus de Bédarieux (« non pas avec un, ni deux,… mais cinq bus ! »), de Pézenas, Sète et Lunel. A 17h30, la CGT annonçait pas moins de 70 000 participants tandis que la police n’en dénombrait que 12 000. La guerre des chiffres fait rage… mais n’a en aucun cas altéré l’ambiance festive du défilé. Pas question de laisser les enfants et les chiens à la maison. Chacun portait une pancarte qui amusait les badauds : « Je veux profiter de mes grands-parents » pour les uns, et « de la retraite de mes maîtres » pour les autres. Côté insolite, les syndicalistes n’étaient pas en reste. La CFTC avait ramené son super-héros, tout de bleu vêtu, afin d’amuser la galerie. Mais il a dû partager la vedette avec les pirates du NPA qui, face au sérieux du PS et du Front de Gauche, prêtait à sourire. En matière de musique, les animateurs ont décidé de mêler tradition et modernité. Renaud, Cali, Mickey 3D et « L’Internationale », entre autres, ont accompagné une marche d’environ deux heures.

Et si les manifestants se sont quittés vers 17h30 sur l’esplanade Charles-de-Gaulle, ce n’est que pour mieux se retrouver samedi 16 octobre, date de la prochaine journée de mobilisation. L’exécutif ne comptant pas céder à la pression de la rue, ce ne sera sans doute pas la dernière.

« Sarkozy t’es foutu, la jeunesse est dans la rue ! »

Mardi 12 octobre, la jeunesse a répondu massivement présent à l’appel lancé par les syndicats contre le projet de réforme des retraites.

Aux côtés de l’UNEF, de SUD étudiant et lycéen et de l’UNL, les lycéens de la ville et du département (Lunel, Clermont l’Héraut et Béziers…) ont défilé dans les rues ensoleillées montpelliéraines.

Entre 12 000 (selon la préfecture) et 70 000 (selon les syndicats) personnes, la mobilisation a pris de l’ampleur depuis la journée d’action du 2 octobre dernier. Une fois la rentrée passée et les démarches administratives réglées, les étudiants peuvent désormais s’impliquer davantage dans la contestation. « Notre mouvement s’intensifie. Il y a de plus en plus de monde aux AG et dans les manifs » assure Gabriel Holard, président de l’UNEF Montpellier. De même, Anne Pernet, secrétaire générale national de l’UNL se dit satisfaite de la montée en puissance des jeunes : « c’est un élément décisif pour faire reculer le gouvernement ». L’opposition contre le CPE au printemps 2006 est ainsi encore bien présente dans tous les esprits.

Face à l’augmentation du nombre de manifestants, le gouvernement, par l’intermédiaire d’Éric Woerth, tente d’affaiblir le mouvement : « Ceux qui appellent à la mobilisation des jeunes sont totalement irresponsables ». Une phrase qui fait bondir autant les étudiants, les profs qui les soutiennent que les syndicats.
« ça me fait rire. On prend les jeunes pour des moutons alors qu’ils sont tout à fait capables de se décider seul » réplique Cyril, professeur syndiqué à la FSU (Fédération Syndicale Unitaire). « Le Ministre devrait prendre la sienne de responsabilité en nous écoutant » assène Mejdouline, 17 ans, à la tête du mouvement de blocage du lycée Jean Moulin à Béziers. Cette lycéenne se défend toutefois de toute récupération politique et syndicale : « on n’empêche pas les lycéens de rentrer, on veut juste leur faire prendre conscience des enjeux de la réforme. On les laisse se faire leurs propres opinions, tout comme les profs qui ne sont pas si influents que cela ».

Même si certains manifestants s’interrogent sur l’efficacité d’une telle mobilisation,
les syndicats étudiants et lycéens appellent à une nouvelle journée d’action, le samedi 16 octobre prochain. « Il faut renforcer plus fortement encore notre mouvement, souhaite Lucas Djelloul, lycéen et représentant au Conseil de la Vie Lycéenne (CVL), c’est à la jeunesse de se prendre en main ! ».