Le Gitan Noir, un artiste au-delà des barrières

Ses 36 ans, Philippe Udino ne les fait pas. Skate à la main, jean, baskets, plume pendue à l’oreille et collier jaune vert rouge. On ne sait trop dans quel style le ranger. Et ça tombe bien, il déteste les étiquettes. A son passage, la rue l’interpelle: « Oh ! Le Gitan Noir ! ».

Artiste indépendant, le Gitan Noir se bat seul pour faire entendre sa musique et fait tout « à la gitane » comme il dit, d’instinct. Auteur-compositeur, il se produit régulièrement à Montpellier et fait partager sa musique aux passants, au hasard de la rue.
Cela fait 20 ans maintenant .« J’étais dans la danse avant. Le hip hop c’était ma manière de m’exprimer. Les années passant, je me suis rendu compte qu’il me manquait quelque chose et la chanson m’est apparue comme une évidence. »
Pseudo original pour un mélange musical et culturel détonant. Le Gitan Noir est un « pur produit » de la cité Gély du quartier Figuerolles. Il a grandit dans ce bouillonnement multiculturel où cohabitent blancs, maghrébins, gitans et africains. « Ce nom, c’est des gitans du quartier qui me l’ont donné. Je l’ai gardé car c’est vraiment ce que je suis dans la vie. Ma musique s’inspire du flamenco que j’entendais de la fenêtre de mon appartement dans la cité. En plus, nous avons les même batailles à mener pour exister. Pour être respecté malgré nos couleurs de peau, malgré le fait de venir d’un quartier. »

Sa musique est donc le reflet de ce qu’il est : un hymne moderne à la France d’aujourd’hui. Mêlant jazz, soul, rap et flamenco, un nouveau genre musical est né.  » J’ai toujours été à la recherche de mon propre style et je l’ai trouvé : c’est le flamensoul ». Un son qui colle au décor de son enfance. Amoureux de la Musique, il refuse de s’enfermer dans un genre, récuse les barrières qu’elles quelles soient « J’aime toutes les musiques, il suffit qu’un truc me parle ou me transporte. » Ses inspirations musicales vont de Jonathan Butler (jazz) à Tomatito (flamenco), en passant par Michael Jackson ou Marvin Gaye.

A musique sycrétique, public éclectique. « Quand je regarde les gens qui viennent me voir en concert, je me régale. Il y a des personnes de tous les styles, de tout niveau social, des bourgeois aux babas, des jeunes aux papis.» Le message est clair : rassembler, construire « tous ensemble » comme le dit un de ses titres. Le chanteur qui aurait aussi aimé être éducateur dit facilement que sa musique est aussi forcément politique. Son rap se veut conscient. « Je tente d’amener des solutions, c’est facile de se plaindre tout le temps mais il y a aussi des choses à faire, des messages positifs à passer. » Ses textes racontent sa vie, les difficultés qu’il a pu rencontrer. « Si j’avais été plus faible je ne serais pas là aujourd’hui. Il y a toujours des gens qui veulent te cracher leurs frustrations à la gueule. Chacun à sa place dans ce métier mais pour beaucoup, c’est une compétition. » Les chansons s’efforcent de décrypter la cité, d’analyser « le pourquoi » pour effacer les préjugés simplistes. Ce chanteur médiateur fait le pont entre un monde inconnu qui fait peur à certain et un monde de galère où la victimisation referme la boucle d’un cercle vicieux. « Je suis pour la douce révolution. Celle qui se fait par les mots magiques comme bonjour et merci. Des petits riens qui font que l’on communique et qui peuvent changer les mentalités, éloigner les idées préconçues. »
« J’ai fait un CAP menuisier et j’ai arrêté les études alors ma musique quelque part, c’est ma thèse
» confie l’artiste en montrant son CD. Après deux maxis : Nécessaire et Représentons, le premier album, Soul solution, est prévu pour début 2009. « Ma musique à moi c’est du calcium » dit-il pour clore l’entretien. Et en cette période hivernale, un peu de vitamines contre la grisaille, ce n’est pas de refus.

Le gitan noir: Tous ensemble
Le gitan noir sur 7LTV : « Tous ensemble »

Le myspace: http://www.myspace.com/lnblegitannoir.

Art Contemporain / Un bruit qui court au delà de l’image

Vendredi 20 Novembre a eu lieu à Montpellier le vernissage de l’exposition intitulée Un bruit qui court… Revisitant notre rapport au son, les élèves du Master 2 « Conservation, gestion et diffusion des œuvres d’art du XXème et XXIème siècle » de l’Université Paul Valery ont rassemblé plusieurs œuvres d’artistes professionnels ou débutants. Une expérience visuelle, mais surtout auditive, à découvrir au Frac (Fond Régional d’Art Contemporain) jusqu’au 20 décembre.

Un grand ensemble blanc, espace dégagé et installations étranges. A gauche, des écouteurs à poser sur les yeux, et non sur les oreilles, gisent sur un carré de moquette. A droite, une vidéo projette sur le sol un jeu d’ombres chinoises alors que quelques mètres plus loin, assis sur des coussins, des visiteurs regardent une vidéo en plan fixe armés de casque audio. Ce mélange d’œuvres artistiques comportant toute une relation à l’univers sonore, c’est Un bruit qui court, exposition d’art contemporain organisée par l’association Carbone 14, une association regroupant les étudiants du Master 2 CGDOAXX de Paul Valery.

« Nous avons fait un travail de commissaire » explique Audrey Maret-Mercier, étudiante du Master 2 CGDOAXX. « Nous avons choisi des œuvres parmi celles que possédait déjà le Frac, mais nous avons aussi fait appel à des élèves de l’école des Beaux Arts de Montpellier ou à des artistes de la région ». Emmanuel Latreille, directeur du Frac, appuie ce projet incitant à « réfléchir à ce qu’est une œuvre dans sa dimension sonore ». Un concept qui, pour Audrey, appelle « un dépassement de la perception purement visuelle ».

« Un son caché, un bruit qui court : celui du complot ».

1963-2007Christophe Sarlin fait partie des deux élèves des Beaux Arts de Montpellier sollicités par Carbone 14. Pour cette exposition, il a choisi 1963-2007, la deuxième œuvre d’une trilogie consacrée à John Fitzgerald Kennedy qu’il avait réalisé en 2007. Tout d’abord, un élément physique, une plaque en métal de la couleur de la Ford présidentielle. Sous un coté relevé de ce carré de métal, un son s’échappe : celui de la première lecture du rapport Warren sur l’assassinat de JFK. « Je veux réactiver l’événement » lance Christophe Sarlin. Du sens pour une œuvre qui, si elle parait minimale, constituerait plus un prétexte à la narration. Évoquant différents niveaux de questionnements mais aussi de lecture, l’artiste s’évade et extrapole avant de conclure : « Un son caché, un bruit qui court : celui du complot ».

De la région également, Benoist Bouvot a construit Nous ne sommes plus ici spécialement pour l’exposition. Dans un renfoncement séparé du public par un rideau, un fauteuil rouge trône entre un tourne-disque et une camera projetant une image sur le mur d’en face. Par terre, un casque audio diffuse un recoupement de cinq films différents. « L’holophonie permet de respatialiser le son, développe Benoist Bouvot. Tout est dans la bande son, même si paradoxalement mon œuvre traite de l’absence à l’image ».
Bruits variés, bandes audio, et même quelques notes de musique. Accompagnée d’un clarinettiste, Julia Garbuzova retranscrit lors de sa performance une signature manuscrite en partition. Mais petit bémol, choisissez une période creuse pour parcourir la salle. « Quand il y a du monde, on entend très mal » ironise Audrey.

Du mardi au samedi, de 14h à 18h. Pour plus d’informations : www.myspace.com/expounbruitquicourt

« Rassembler de manière la plus large possible »

A la veille de la création du Nouveau Parti Anticapitaliste, rencontre avec une de ses responsables local.

Un samedi de novembre, au Palais des expositions de Montpellier. Les plaques d’immatriculation des voitures qui remplissent le parking le prouvent : les gens sont venus de toute la région Languedoc Roussillon pour débattre du Nouveau Parti Anticapitaliste. Avant le meeting du soir où Olivier Besancenot va s’exprimer, Martine Granier, porte parole de la LCR de l’Hérault et membre du NPA, explique toute la conviction qu’elle a dans ce nouveau projet politique.

Comment la mise en place du NPA est-elle prévue ?

Actuellement c’est un processus qui a déjà démarré avec plusieurs rencontres nationales. Petit à petit, les textes s’élaborent, le programme se construit, y compris les statuts du parti c’est à dire notre façon de travailler ensemble. La prochaine échéance va être le congrès fondateur qui aura lieu fin janvier.

Comment considérez vous le NPA par rapport à la LCR ?

Si nous voulions faire la même chose, nous ne nous serions pas lancé dans cette aventure. Pour nous l’idée principale est que face aux enjeux politiques de l’heure, avec une droite extrêmement dure, il faut rassembler, de façon plus large que nous ne pouvons le faire en tant que LCR. Il y a une possibilité de créer un parti anticapitaliste qui rassemble tous ceux qui veulent résister à la politique Sarkozy mais aussi à cette mondialisation qui fait tant de méfaits partout. Et nous sommes aussi une vraie force de proposition, j’insiste là-dessus parce qu’on nous présente souvent comme des contestataires, des opposants, mais nous faisons des propositions, nous avons des choses à dire.

Quelles vont être les lignes directrices de ce nouveau parti par rapport à ce qu’il se passe aujourd’hui en France et dans le Monde ?

La première chose, c’est le fait d’être clairement anticapitaliste, il ne faut pas en avoir honte. On pouvait penser qu’avant nous n’étions que des doux rêveurs anticapitalistes, ce système qui reste indépassable. Et bien il est dépassé aujourd’hui et la crise financière nous le montre. Je crois que l’idée d’avoir appelé ce nouveau parti le Nouveau Parti Anti-capitaliste était fondamentalement juste parce qu’elle montre que nous attaquons directement ce système. Nous pensons qu’il ne fait que détruire les individus et la planète et nous voulons le renverser. C’est vraiment une opposition très radicale par rapport au système en place.

Aujourd’hui Olivier Besancenot est à Montpellier. Qu’est ce qu’il représente pour vous ?

Nous n’avons pas le culte du chef suprême. Olivier Besancenot porte bien les idées du parti. Nous sommes dans un monde très médiatisé, on le sait, alors le public focalise l’attention sur un individu. Mais il faut se rappeler qu’il y a plusieurs porte-parole à la LCR. Il n’y a pas que Besancenot mais aussi Krivine, qui passe dans certains émissions, et Roselyne Vaquetta. On fonctionne en collectif même si il en faut un pour être candidat aux présidentielles (rires). Ça a été Besancenot et c’est autour de lui que les médias se sont focalisé finalement. Notre idée c’est que va sortir du NPA un collectif de personnes qui représenteront ce parti dans toute la diversité de ce qu’il est aujourd’hui.

D’après vous, qui vont être ceux qui vont rejoindre ?

En fait, aujourd’hui la LCR n’est que très minoritaire dans le NPA. Nous ne représentons même pas un tiers des effectifs de la NPA ici dans l’Hérault. Par exemple au meeting de ce soir, parmi les organisateurs des stands locaux comme celui de Lunel, il n’y a pas un militant de la LCR.

La LCR et le NPA dans l’Hérault, ça représente combien de personnes ?

Nous sommes seulement une cinquantaine mais nous sommes très actifs. Les gens peuvent croire que nous sommes très nombreux car nous sommes très dynamiques. Le NPA à l’heure actuelle, c’est 7 comités dans l’Hérault soit plus du triple que ce que nous sommes au niveau de la LCR.

Propos recueillis par Claire Zuddas

Ambiance morose à La Poste

Partout en France des manifestations contre le changement du statut de La Poste et l’ouverture de son capital à hauteur de 30% avaient lieu ce samedi après-midi. Depuis quelques mois, cette mesure faisant craindre une privatisation à terme est envisagée afin de trouver des financements supplémentaires à l’entreprise devant, dès 2011, faire face à la concurrence, selon la direction. A Montpellier, c’est au Peyrou que le comité intersyndical avait mobilisé ces troupes (et les usagers) quelque peu moroses.

Plusieurs centaines de personnes étaient présentes mais moins que prévues, resteront dans la camionnette CGT nombre de drapeaux, l’arrivée du bus retardataire des Biterrois n’y changeant rien. A 15h20, les différents bataillons syndicaux et politiques jusque-là dispersés devant l’Arc de Triomphe se rejoignent et entament la marche. Tout y est : djembés, tracts, postiers en uniforme réglementaire, sifflets, haut-parleurs scandant des morceaux bien choisis : « les postiers allez allez allez, non non non à la poste privatisée » et pourtant ça ne prend pas et on n’insiste pas tellement pour que ça prenne. La masse aérée avance d’un pas apathique, les regards sont peu concentrés, certains discourent même des élections du PS de la veille, le volume sonore du cortège anormalement bas dans différents points du cortège le permettant.
L’itinéraire s’achève devant le Théâtre place de la Comédie. Là tous s’arrêtent net et écoutent religieusement le discours du comité rappelant les fondamentaux de la mobilisation : « défense du service public », « La Poste, outil de solidarité et d’égalité sur le territoire », « la privatisation, elle ne se négocie pas, elle ne s’amende pas, elle se combat», « nous les ferons plier » entre lesquels s’intercalent des applaudissements francs et enthousiastes. Car si vous voulez les voir s’animer nos postiers, il existe des mots magiques : « usagers », « service public », « rentabilité » qui tournent en boucle bien avant « baisse des effectifs » et « précarisation ». « L’ouverture du capital de 30% même au profit de la Caisse des dépôts, c’est du pipo! A terme La Poste sera privatisée, dès lors s’engagera une dynamique de rentabilité dont l’effet concret sera par exemple l’augmentation du prix du timbre » commente Francis Viguié, conseiller municipal LCR à Montpellier. Un facteur CGTiste renchérissant « Les activités non-rentables disparaissant comme certaines tournées ou agences, comment feront les personnes âgées qui habitent les campagnes pour aller retirer de l’argent ? Le service public, c’est tout public, personne ne doit être mis de côté ». « Le facteur, c’est un lien social, aussi bien en campagne qu’en ZUS (zone urbaine sensible) où je travaille à Montpellier. D’ailleurs, les usagers nous soutiennent à 95% mais ils ne se sont pas déplacés » regrette Brigitte. L’absence des usagers mais aussi des élus aura certainement porté un coup au moral des troupes, mais peut-être pas assez pour démobiliser lors de la prochaine étape en décembre lors de la remise du rapport Ailleret sur l’avenir de l’entreprise encore publique.

Médecine agit « Ici, Là-bas »

Les universités montpelliéraines recèlent d’associations qui ne sont pas toujours connues. Et c’est le cas en fac de médecine où depuis 2002 existe l’association Ici, là-bas, dont le but est clairement social et humanitaire. Rencontre avec Anne et Pauline, deux étudiantes en troisième année très investies malgré leurs études difficiles et prenantes.

Pouvez-vous nous parler de l’association Ici, Là-bas ?
Anne, présidente de l’association : C’est une association d’étudiants de médecine et sage-femme. Son action est double : une mission de solidarité et de santé publique, ici à Montpellier, et une mission de solidarité à l’étranger au Burkina Faso. Nous organisons ainsi toute l’année divers événements pour aider la banque alimentaire de l’Hérault par exemple avec des collectes dans des centres commerciaux de la région (28 et 29 novembre prochains). Nous agissons dans des maisons de retraite, nous participons à l’hôpital des nounours, mais aussi au Téléthon très bientôt à Montpellier.

Ce sont vos missions locales, mais au Burkina Faso de quoi s’agit-il ?
Pauline, secrétaire de l’association : Nous subventionnons deux associations au Burkina Faso et chaque année nous nous rendons sur place pour faire un état des lieux, voir ce qui manque et comment on pourrait mieux aider. Nous travaillons tout d’abord avec Vivre APED qui est une sorte de centre de réinsertion pour les enfants défavorisés. Ils y reçoivent des soins, mais aussi une formation pour apprendre un métier. L’autre association sourire d’enfants est une pouponnière qui recueille des orphelins de leurs mères âgés de 0 à 2 ans. Ensuite les pères viennent les chercher, ils arrivent à s’en occuper car les enfants ne sont plus des nourrissons.

Vous avez passé un mois cet été du côté de Ouagadougou. Qu’avez-vous fait concrètement là-bas ?
Déjà, avant de partir, nous avons été formé par une personne de « Médecins du monde » pour ne pas être trop désoeuvrées en arrivant sur place. Ces médecins connaissent bien le pays et nous prépare.
Là-bas, nous avons aidé les nourrices de la pouponnière, nous faisions le même travail qu’elles. Et puis nous avons échangé, nous nous sommes renseignées sur ce qui n’allait pas et qu’il fallait améliorer. Ensuite, nous sommes parties avec des secouristes pour aller faire des soins basiques aux enfants des campagnes (pansements, petites plaies…). Les enfants négligent souvent leurs plaies et après elles s’infectent. On a essayé de leur faire comprendre qu’il fallait qu’ils fassent attention. Ils étaient très réceptifs et il faut avouer qu’on était un peu l’attraction pour eux. On est revenu grandi de cette expérience.

Et pour les fonds ?
On se débrouille comme on peut. Par exemple, on vend des gâteaux et des sandwichs à la fac. La corpo médecine nous aide aussi financièrement. Nous participons à des concours sur des projets de solidarité… On essaye de faire le maximum.

Montpellier teste le dépistage rapide du Sida

«C’est une véritable innovation», le ton est donné : le test rapide de dépistage du VIH marque un tournant dans la lutte contre le virus. A l’initiative de Aides et de l’Agence Nationale de Recherche sur le Sida (ANRS), le projet d’expérimentation Com’test était présenté par Bruno Spire, président national de l’association, mardi 18 novembre à la faculté de médecine de Montpellier. Plusieurs responsables locaux de la Lesbian and Gay Pride et de SOS Homophobie étaient présents pour inaugurer ce dispositif dont Montpellier est la ville pilote.

Plus simple et plus rapide qu’une analyse en laboratoire, la personne s’auto prélève une goutte de sang sur le doigt. A la manière d’un test de grossesse, la bande immunochromatographique révèle son statut sérologique. Trente minutes plus tard, si la bande bleue apparaît le résultat est positif. Un gain de temps énorme qui, à terme, vise à réduire au maximum le délai entre la prise de risque et le dépistage, même si les trois mois d’attente restent pour l’instant la norme. La réduction de ce délai devrait permettre d’agir au plus vite tant au niveau du traitement que de la prévention. « Les personnes qui connaissent leur statut virologique se protègent davantage que les personnes qui l’ignorent», rappelle Bruno Spire.
Comme toute expérience, celle-ci portera sur un échantillon de population : les HSH (hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes). A l’origine de ce projet, un chiffre : la population masculine homosexuelle est soixante-dix fois plus touchée par l’épidémie que les hétérosexuels [[étude INVS, 2006]]. Dans l’Hérault, 36% des nouveaux cas diagnostiqués entre 2003 et 2007 sont des HSH, contre une moyenne nationale de 29%. Ajouté à cela un constat : un sentiment d’incompréhension et de jugement moral de la part des soignants à l’égard de personnes qui vont régulièrement se faire dépister.

Dépistage alternatif en 30 minutes

«Le VIH n’est toujours pas une maladie banalisée dans notre société, le jugement moral peut être un frein car ces personnes [ayant des pratiques à risque] se sentent en échec d’une certaine prévention», explique Bruno Spire. La démarche communautaire a été choisie pour y pallier. L’accueil, l’écoute et le suivi tout au long de la procédure s’effectuent dans un cadre non médicalisé par des volontaires formés par Aides. Et c’est justement tout l’intérêt de la démarche, car il est déjà possible d’acheter ce type de test sur internet pour le faire à domicile. Le test des laboratoires Biomérieux a été choisi pour l’expérimentation. Parmi les autres tests rapides agréés par les Autorités de Santé françaises et européennes, celui-ci a été jugé «plus fiable [à 98-99%] et plus maniable» précise France Lert, responsable du groupe dépistage à l’ANRS. Il ne s’agit pas de le substituer au dépistage classique par prise de sang. D’autant que contrairement au dépistage en laboratoire celui-ci ne permet pas de détecter d’autres Infections Sexuellement Transmissibles (IST) comme les hépatites. Atout majeur mis en avant par Aides : l’accessibilité. «Une offre de dépistage diversifiée permet d’attirer ceux qui n’ont pas suffisamment recours au dépistage» souligne le président de Aides. Si aujourd’hui la loi ne permet pas à des acteurs non médicaux de réaliser ce test, Roselyne Bachelot, Ministre de la santé, s’est dite favorable aux expérimentations menées par les associations. Dans le cas où cette expérimentation s’avèrerait concluante en terme de réduction des risques et de fréquence de dépistage chez les HSH, elle pourrait être reconduite auprès d’autres populations. Après Montpellier, le dispositif sera étendu à Lille, Bordeaux et Paris. L’étude prendra fin au mois d’octobre 2009, les résultats attendus fin 2010.

3 questions à Fanny Cherpe, Présidente d’Aides Hérault

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A 27 ans, Fanny Cherpe est Présidente de l’association Aides dans l’Hérault depuis mars 2007.

Pourquoi le centre d’Aides à Montpellier a-t-il été choisi?

Aides-Montpellier n’a pas été choisi. Nous sommes à l’initiative du projet et nous y travaillons depuis juin 2007, voilà pourquoi nous sommes les premiers à nous lancer. Lorsqu’au printemps 2007 nous avons senti les premiers frémissements [[Les scientifiques et associatifs impliqués dans la lutte contre le Sida commençaient à s’intéresser à cette nouvelle forme de dépistage pour le grand public. Le test rapide était jusque là utilisé par les soignants maniant des seringues et exposés au risque.]] en France de la possibilité de se saisir de cet outil de dépistage utilisé en Europe [[Les Pays-Bas et la Suisse ont recours au test rapide mais en présence de personnel médical. La France devient avec cette expérimentation le premier pays européen à proposer le dépistage rapide communautaire.]], Aides-Montpellier a décidé de sauter sur cette occasion. J’ai immédiatement été partie prenante du projet avec la volonté ferme de le mener à terme. Aujourd’hui je suis très heureuse et fière du travail accompli par l’équipe. Nous sommes aujourd’hui 10 personnes, volontaires et salariés, formées au dépistage rapide.

Combien comptez-vous faire de dépistages?

L’objectif de l’étude n’est pas quantitatif mais bien qualitatif. Nous pensons néanmoins dépister 3 à 4 personnes par permanence pendant un an, ce qui nous amène à près de 400 dépistages.

Comment allez-vous communiquer cette information auprès de votre public?

La communication se fait aujourd’hui par le bouche à oreille. Nous avons choisi de ne pas lancer le projet tambours battants afin de nous permettre de gérer le flux de personnes souhaitant se faire dépister plus sereinement. Mais très bientôt des flyers présentant le projet seront mis à disposition dans les lieux identitaires gays.

Montpellier – Nîmes : L’accent qui déchante

30 octobre 2008. Nîmes, ville antique, carrefour des cultures occitanes et romaines. Au-delà des arènes et des batailles épiques, une réalité contemporaine. Au local des Gladiators, point de Maximus et de Spartacus, l’histoire se montre bien plus chimérique, mais vingt-trois montpelliérains venus mettre à sac la permanence des ultra nîmois. Armés de battes de base-ball, les héraultais blesseront trois nîmois dans cette joute si équitable. Les vingt-six héros d’un soir, se retrouveront en garde à vue quelques heures plus tard, et n’assisteront pas à l’escarmouche du lendemain.

31 octobre 2008. Jour de match à Montpellier. Ce soir, La Mosson ne vibrera pas que pour ses Pailladins. Montpellier accueille Nîmes, son émule gardois. Une rencontre sportive aux allures d’héraut, d’étendard sportif de la région. Deux villes séparées par quelques douzaines de kilomètres qui alimentent ce même goût de la confrontation, de l’antagonisme et de la différence, et pourtant deux villes qui partagent historiquement un même amour du football. De ce Montpellier 1990-1991 qui tutoyait les sommets européens, d’un Laurent Blanc formaté et d’un Carlos Valderrama capillaire à souhait, de ce Nîmes des « sixties », éternel deuxième derrière l’inoubliable Stade de Reims.

20h20. La Mosson accueille son premier derby depuis huit ans. Au cœur de la tribune « Etang de Thau », les fervents, les abonnés : la Butte. Des chants, des clameurs, des applaudissements. Le speaker pailladin barytonne une « mentalité sudiste ». Un tifo, une bannière aérienne de la Butte, se déploie dans toute la largeur de la tribune. Le bleu et le orange, couleurs de la ville et du club, s’immiscent dans le kop héraultais. Une phrase sur la toile, une provocation : « Ce soir à la Mosson rayonne l’unique blason de la région ». Dans la partie haute de la tribune, au sein de la « Petite Camargue », une douceur, un blason entouré de feuilles dorées. En face, tribune Corbières, les Gladiators nîmois tentent la riposte. Un tifo plus modeste dans l’esthétique comme dans la dialectique : « Range ton blason, seul le nôtre illumine la région. Des feuilles dorées pour une mentalité fanée ». L’âme de la Butte s’indigne et siffle. Les insultes fusent. Au milieu, un terrain de football. Les joueurs ne sont pas encore sur la pelouse.

20h30. Coup d’envoi du match. Les Pailladins en rouge, les Crocos gardois en blanc. D’entrée de jeu, une reprise de volée de Lacombe, feu follet montpelliérain, est détournée par Puydebois, gardien de la citadelle nîmoise (4e). Seule véritable action de la première mi-temps. Au cœur de la Butte, les supporters entonnent un « nîmois, nîmois, on t’encule ». En face, les « Gladiators » répliquent. Le ton est enjoué, lyrique, d’une prose à faire rougir Paul Valéry, le natif : « Montpellier, public de merde ». A l’est, sur le terrain, rien de nouveau.

Mi-temps. Score vierge à la pause. La température ne dépasse pas les cinq degrés celsius. Les spectateurs, impotents, transis par le froid, assistent tranquillement à cette rencontre apathique, discutent, parfois commentent, mais rarement s’emportent. Dans les travées, un homme habile, sûrement mandaté par le Loulou local, s’essaye au lancer de chouchous. Il ne manque que rarement son coup. Nuls doutes, le spectacle ce soir, se déroule en dehors du terrain.

21H30. Les joueurs des deux équipes rentrent sur la pelouse pour la seconde période. Le gardien nîmois vient se placer devant la Butte. Les sifflets enflent. Des torches sont allumées. Trois sont lancées sur le terrain. A quelques mètres du portier gardois. Les fumées toxiques s’émancipent. Le match peut reprendre.
A l’heure de jeu, Lacombe toujours lui, est lancé en profondeur et file seul au but, avant d’être bousculé par Sankharé. L’action est litigieuse et il semble y avoir faute, mais M. Duhamel, arbitre de circonstance habitué au plus niveau, en décide autrement. La Butte explose. Un supporter, à la voix fluette, mais avec cet accent du sud qui chante, déchante : « Oh, l’arbitre, tu ne vaux pas une merde ! ».

21H52. Action nîmoise. Malm déborde sur le côté droit avant de centrer au deuxième poteau pour Kébé qui se jette et ouvre la marque (65e). Stupeur à La Mosson. La lanterne rouge, rivale et voisin régional, vient créer la surprise sur les terres pailladines. Dans les tribunes, comme sur le terrain, la tension monte et les esprits s’échauffent. Les tacles glissent, les cartons s’inclinent. Pris par l’euphorie de la victoire, les Gladiators envoient dans leurs chants « Courbis en prison ».

22h08. Egalisation pailladine. Fana centre parfaitement au deuxième poteau et Lacombe, du haut de ses 1.64 mètre, reprend de la tête et ajuste magnifiquement Puydebois (81e). La Butte se lève et exulte. Les supporters s’enlacent et se congratulent. Les chants reprennent : « Allez hey, allez oh, allez Paillade allez, allez faut rien lâcher ! ». S’ensuit rapidement : « Nous sommes l’armée de Montpellier. Rien ne pourra nous arrêter. Les nîmois, c’est des pédés ».

22h22. Fin du match. Le score reste de parité. Sifflets du public. Jamais un match nul n’aura aussi bien porté son nom.

14 avril 1996. Retour à Nîmes, Stade des Costières. Demi-finale de Coupe de France. Nîmes Olympique, alors en National 1, et délaissé dans les méandres du football sans panache, bâtit une nouvelle épopée qui captive les étoiles. Le nîmois Christian Pérez lâche ces mots, après la victoire 1-0 de ses coéquipiers sur le Montpellier Herault SC : « J’ai attendu trente-deux ans pour pleurer pour un match de foot. Ce soir, c’est fou, ils m’ont fait chialer ! ». Pourtant, en cette soirée illustre, les insultes jaillissent et piquent. Des banderoles virevoltent sans pudeur ni valeurs : « Nicollin ne ramasse que la merde. Montpellier en est la preuve », « Nîmes, la honte du Sud ». Mais à l’époque, le terrain, le football, celui qui passionne et soulève, avait endigué la honte, le déshonneur de l’autre football, celui qui abaisse et discrédite sans concessions la beauté de ce sport.

La révolution zamapiste

A la croisée des chemins entre tendance bio, consommation responsable et retour à la terre, promenade du côté du Jardin des Vesses à Lansargues (Hérault) et rencontre du troisième type. Aussi éloigné de l’agriculture raisonnée que de l’agriculture chimique, Laurent Chabaud nous invite à devenir acteur de notre propre alimentation en proposant d’intégrer une AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) certifiée bio.

Un jeudi soir comme tous les autres depuis trois ans, le rendez-vous est donné sur le parking des Arceaux, au fond à gauche. Sous l’aqueduc de bleu vêtu, la pluie tombe en fines gouttes sur les cagettes en bois de Laurent, comme pour former une délicate rosée sur les fruits et légumes de la cinquantaine de paniers. Ils sont aujourd’hui composés d’une salade, de deux poireaux, d’un demi céleri rave, d’un oignon et d’une tranche de courge, de quelques carottes, pommes de terre, pommes et poires. Cinq kilos : une bonne dose de goût et de vitamines à partager en couple, en famille ou en coloc’.

« Salut, tu vas bien ? » : Laurent connaît presque tous les prénoms d’une liste d’émargement que chacun signe en arrivant. Ils seront pour la plupart au rendez-vous, les autres se seront organisés pour qu’un autre « zamapiste » lui prenne son panier ou pour le récupérer samedi, au marché, sur le stand de son producteur. C’est que chaque membre d’une AMAP, et c’est bien ce qui fait la spécificité du système, est tenu par un véritable engagement : le temps d’un semestre, le consommateur assure à l’agriculteur l’achat d’un panier par semaine, à hauteur de 54 euros par mois. Un véritable abonnement à une nourriture bio de qualité et de saison, produite à 22 kilomètres à peine de sa cuisine. Et pour l’agriculteur, l’assurance de pouvoir vivre du fruit de son labeur, sans trop produire pour ensuite jeter, comme sont contraints de le faire maints confrères, agriculteurs bio ou non, « parce que y’a quand même des gens qui crèvent la dalle !».

Une petite entreprise qui ne connaît pas la crise

Laurent n’en est pas peu fier, de son AMAP. Et pour cause: créée il y a trois ans, elle lui assure de pouvoir cultiver son exploitation de trois hectares tournants sans le souci du lendemain –le règlement mensuel étant versé a priori- tout en transmettant son savoir à un stagiaire, voire à un futur employé. Se cantonnant au départ aux employés de l’IRD (Institut de Recherche pour le Développement) de Montpellier, le cercle s’est bientôt élargi « surtout par le bouche à oreille » pour parvenir à un chiffre qui restera secret. Vous êtes prévenus : la capacité d’accueil d’une AMAP bio est limitée, les dernières places sont « sur le marché »…

Fier, mais aussi pédagogue : « Vous connaissez les études du professeur Joyeux ? », et d’embrayer sur ce cancérologue montpelliérain qui a conduit une étude comparative sur les résultats des trois types d’agriculture, comparant non seulement leur taux de produits chimiques mais aussi celui de sels minéraux, vitamines et autres bienfaits. Le résultat est stupéfiant quant aux risques de contracter un jour un cancer… « L’étude a été enterrée, bien sûr…».

Mais si le label bio fait la particularité de l’AMAP créée autour de l’exploitation de Laurent Chabaud, ses consommateurs, « de 17 à 80 ans, jeunes pour la grande majorité, environ 30 ans », ont encore bien d’autres arguments à avancer, sans toutefois verser dans le prosélytisme. En vrac, le souci de faire des économies tout en aidant celui qui produit le contenu de son assiette, « une relation de confiance », l’aspect éducatif de redécouverte de certains légumes et d’une autre façon de s’alimenter et de concevoir les repas, l’ambiance zamapiste enfin. Le renouveau d’un lien social oublié dans les rayons des hypermarchés, « c’est aussi ça une AMAP ! » : plus qu’un retour aux anciennes valeurs, une (r-)évolution qui pourrait s’avérer majeure, pour peu qu’elle soit relayée.

« Micro-parking » :

Marie-Hélène Petiot
Marie-Hélène Petiot, enseignante, 44 ans, 3 enfants (7, 13 et 16 ans), Montpellier, zamapiste depuis 1 an :
« J’ai connu le système des AMAP par les médias. J’ai été séduite par le côté biologique bien sûr, mais aussi par l’idée du contrat : aider un paysan en lui payant six mois à l’avance ses paniers pour qu’il puisse s’organiser plus facilement. Les produits sont biologiques tout en étant moins chers qu’au marché bio des Arceaux. Nous sommes cinq, donc j’achète tout de même d’autres fruits et légumes au supermarché. En plus, l’ambiance est sympathique : par exemple quand on découvre de nouveaux légumes, on s’échange les recettes. J’aime ce côté éducatif, instructif. Et puis ça m’oblige à les cuisiner. Je suis curieuse d’aller voir l’exploitation et j’aimerais y emmener les enfants qui font un peu la tronche tous les jeudi soirs… »

Julien et Maud
Julien, 31 ans, chef de projet dans un bureau d’étude spécialisé dans l’assainissement et Maud, 27 ans, comptable pour un syndic de copropriété, Montpellier, zamapiste depuis 2 ans :
« On a fait des recherches via Internet. Adhérer à cette AMAP c’est une façon de s’obliger à manger de tout, plus que de manger bio, de varier les fruits et légumes de saison, de les faire produire dans la région. On partage le panier à trois en coloc, en ne mangeant que le soir à la maison. »

Lenny Mercier, 26 ans, en thèse de biologie à Montpellier II, zamapiste depuis octobre:
« J’ai connu cette AMAP par un ami qui m’a dit que c’était la moins chère et la seule à être bio. On cuisine en famille, et quand on ne sait pas quoi faire on consulte marmiton.fr. Aujourd’hui, je prends deux paniers : le mien et celui d’un ami qui n’a pas pu venir ce soir. Je compte aller à Lansargues voir ça de plus près au printemps. »

Tin-Hinane, trentenaire, zamapiste depuis 1an et demi:
« Au début, nous prenions nos paniers sur le site d’Agropolis, à l’IRD, là où travaille mon compagnon. Ce qui nous plaît dans le système des AMAP, c’est l’idée d’une agriculture de proximité, ça permet d’acheter des légumes à côté, de ne pas les faire venir de n’importe où, de permettre à un agriculteur de vivre. La seule contrainte quand on est très pressé, c’est qu’il faut quand même cuisiner. Au début, on était un peu dépassé, on n’avait même pas fini le panier que le suivant arrivait. Surtout que y’a des légumes qu’on est pas habitué à cuisiner, comme les choux et les navets. »

Kamel Hadj-Kaddour, 30 ans, chercheur, zamapiste depuis 1 an :
« Pour moi, c’est adopter une démarche raisonnée de l’agriculture, mais c’est aussi motivé par le goût. C’est forcément plus cher, mais les produits sont cultivés dans le coin. En temps que chercheur, je suis séduit par les initiatives du CIRAD, institut de recherche gérant des AMAP pour développer le concept.»

Electromind 2008 : Miss Airie, une fée se pose sur les platines

Electromind, cela fait longtemps que Miss Airie attend d’y participer. Pour la DJette montpellieraine de 34 ans, malgré la pression, c’est un moment fantastique en perspective.

«Je suis contente de représenter Montpellier, explique-t-elle, je vais régaler tout le monde». Pour l’heure, la miss trie ses disques et choisit sa
photomissairie.jpg sélection. D’autant plus que depuis deux ans, elle fait de la création musicale, et va donc pouvoir apporter une nouvelle fraîcheur ce soir à Grammont.

Si depuis quatre ans, Stéphanie vit de sa passion, se faire une place dans le métier n’a pas toujours été facile. «J’ai commencé à écouter de la musique électronique à 19 ans, et j’ai trouvé que c’était une culture musicale très riche». Elle ajoute. «J’ai aimé le côté artisique et DJ de la chose». A partir de 1992, elle participe aux soirées électro, attend des heures qu’on la laisse bien jouer. «C’est un métier où il faut s’accrocher et faire sa place, croire en soit et en sa musique». C’est ce qu’elle dit aux jeunes qui veulent faire ce métier.

Quatre ans plus tard, elle est pour la première fois derrière les platines, un grand moment de stress. «Je suis toujours souriante mais, au fond, je suis une grande stressée». Depuis, elle n’a plus quitté la scène. Elle apprend au fur et à mesure en observant, se sent de plus en plus à l’aise et se régale. Et voila sept ans qu’elle est résidente de l’after le Bar Live. Elle fait beaucoup de déplacements, d’événements, de soirées privées.

Musicalement, Miss Airie est ouverte à tout. Dans ses disques, beaucoup d’artistes français et européens. Les platines, c’est un moyen de partager sa musique techno, groove, dansante, mélodieuse. Elle prend le micro, fait participer. Un sourire, beaucoup d’énergie et un côté féminin dans sa musique. Une féminité qu’elle développe de plus en plus d’ailleurs. Maintenant elle se présente en robe et talons, chose qu’elle ne faisait pas auparavant.

«Travailler en discothèque m’a forgé et donné du caractère». Mais son parcours n’est pas encore terminé. Celle qui a emprunté son nom à une fée norvégienne dit avoir encore du chemin à faire.
En attendant, elle pense au festival avec impatience. Bon vent la miss.