Les couchsurfeurs au rendez-vous à Montpellier

Héberger un inconnu rencontré sur le web. L’idée même parait folle. Ils sont pourtant près d’un millier à adhérer au concept du couchsurfing à Montpellier. Le rassemblement au Kaboum le samedi 10 novembre était l’occasion pour eux de venir partager leur expérience.

Des jeunes gens qui discutent, boivent et rient dans un bar. La scène semble banale, mais ses acteurs, samedi soir dans la cave du Kaboum, étaient un peu particuliers. Les couchsurfeurs avaient investi les lieux pour leur traditionnelle réunion mensuelle. Cette 16ème édition a répondu aux questions des nouveaux et accueilli les voyageurs de passage.

La devise de couchsurfing.org est simple : « Rendre le monde meilleur, de canapé en canapé ». Autrement dit, mettre en relation touristes, étrangers, globe-trotters…toutes personnes en déplacement, avec des habitants locaux susceptibles de les héberger sans contrepartie financière. Seule obligation : l’échange de cultures.

Ni moyen de dormir à l’œil, ni site de dating, « l’objectif du couchsurfing est de rencontrer des gens pour mieux comprendre le pays : mœurs, politique, façons de vivre. Quand tu vas à l’hôtel ou dans une auberge de jeunesse, au meilleur des cas tu rencontres d’autres personnes qui voyagent » expliquent Thomas et Marie, un couple de français un brin baroudeur. C’est ce même « enrichissement culturel et linguistique » qu’évoque Patrick, 61 ans, retraité de l’enseignement supérieur.
Des rencontres il en a faites. Celle d’« un ingénieur anglais chantant de l’opéra dans toutes les langues » l’aura sans doute davantage marqué que les autres. Originaire de Normandie, Jérémy, lui, se souvient tout particulièrement de la lituanienne travaillant dans un « hedge fund » (ndlr : fond d’investissement spéculatif) à Monaco tout en habitant à Nice.

« C’est un peu comme un grand carnet d’adresse international de potes, sauf que c’est des potes que tu ne connais pas » simplifie Jean-François. A 25 ans, il est le tout nouvel « ambassadeur » représentant le groupe de Montpellier. Cadre pour la mairie, il prend sur son temps libre pour assurer sa fonction.

Crée en 2004, couchsurfing.org, organisation à but non lucratif, fonctionne avec une dizaine de salariés pour plus d’un million et demi d’inscrits. Jeff, de son diminutif, fait partie des 99 % de bénévoles qui contribue à son développement (traduction, programmation, mailings des nouveaux arrivants…).

« La base du site repose sur une démarche individuelle, de personne à personne. Elle permet juste aux gens de voyager et d’héberger. Là-dessus, viennent se greffer les groupes de discussion, classés soit par centre d’intérêt, soit géographiquement. » Le forum de la ville est l’endroit à ne pas manquer pour être au courant de toutes les activités proposées : randonnée, course en stop, « soirée bœuf » (ndlr : scène ouverte musicale), dégustation de bières …Chacun fait partager ses centres d’intérêts selon son bon vouloir et sa disponibilité.

Si certains parlent déjà de « phénomène international de rapprochement des populations », couchsurfing.org tente, plus modestement, de développer des outils permettant aux familles de voyager sur le même concept.