Un manteau blanc recouvrant la place de la comédie, des files interminables de voitures ralenties par la poudreuse, une situation rarement connue dans la cité méditerranéenne. Un dispositif existe pourtant pour contrer les effets néfastes des intempéries neigeuses. « Il y a quatre entreprises d’astreintes du 1er décembre au 31 mars et une régie des ateliers si nécessaires, on a en tout une dizaine de saleuses opérationnelles », affirme un des responsables du service de génie urbain de la ville. Le déclenchement du mécanisme dépend de météo France, une fois l’alerte donnée, une cellule de crise se met en place et les machines sont réquisitionnées. « Il faut deux heures, soutient le technicien, entre le signal et le déploiement des épandeuses sur la ville. »
Si l’exécution du dispositif est rapide, il reste soumis aux priorités. Deux circuits de salage existent, « Il y a tout d’abord le circuit d’urgence, qui comprend les voiries structurantes, les plus stratégiques, comme les grands axes de circulation et les voies de bus. Vient ensuite le circuit inter quartier », explique le responsable de la mairie. Selon ce technicien, les épisodes neigeux dans le montpelliérain sont généralement trop faibles pour emprunter les deux : « L’année passée, le plan a été mis en place plusieurs fois. Mais avec 5 à 10 cm au maximum, seul le premier parcours est emprunté. Je suis arrivé ici il y a trois ans et nous n’avons jamais eu besoin d’activer le second. »
Des solutions alternatives
Mais la faible intensité habituelle de ce type d’intempérie dans la région ne met pas Montpellier à l’abri de chutes de neiges exceptionnelles. Lyon en a fait l’amère expérience fin novembre. Couvert par 25 cm de neige, la cité rhodanienne est restée bloqué plusieurs heures durant et les critiques ont fusé en direction des services municipaux. Gérard Collomb, maire de Lyon, a invoqué un sentiment d’impuissance devant les journalistes de sa région : « Fallait-il faire autre chose que ce qui a été fait pour gérer cet épisode neigeux ? » Un constat partagé par le responsable montpelliérain du génie urbain, « Collomb a décidé de ne pas renforcer le dispositif lyonnais contre la neige. Une décision qui se justifie, Ces phénomènes sont trop sporadiques, surtout ici et ne valent pas le coup d’effectuer d’onéreuses dépenses. »
Le rapport de force est pourtant déséquilibré entre Montpellier et Lyon.. Gérard Collomb revendique la disposition d’une centaine de camions. Dans une telle situation de blocage, Hélène Mandroux pourrait faire appel aux services de la préfecture, qui activeraient alors le PIAM, Plan Intempéries de l’Arc Méditerranéen. Dirigé par le préfet de zone, situé à Marseille, il permet, selon Christophe Donnet, responsable du service interministériel de défense et de protection civile, « la centralisation des pouvoirs décisionnaires, stratégiques et arbitrales ». Une décision qui permet l’intervention de la sécurité civile mais enlève tout pouvoirs au maire de la ville. Pour l’agent de l’État, « Il faut vraiment que la mairie soit dépassée pour faire appel à nous, mais ça permet l’intervention de nombreux acteurs comme la police, la gendarmerie ou la Croix-Rouge. »